Hier, dans sa réaction au rejet des offres par les chargé-es de cours, la direction de l'université déclarait "qu'elle aurait aimé connaître l'opinion des quelque 1 700 membres du Syndicat qui n'ont pas pris part au vote". Le but est transparant : miner la crédibilité du syndicat en attaquant sa représentativité. Malheureusement, plusieurs journalistes sont tombés dans la panneau, dont celle du Journal de Québec, qui écrit que "sur les 2000 chargés de cours, seulement 335 se sont prévalus de leur droit de vote".
Mettons les choses en perspective. S'il y a effectivement 2 000 personnes qui sont chargé-es de cours à l'Université Laval, il faut savoir qu'elles ne travaillent jamais toutes en même temps. Ainsi, cette session, il n'y a que 900 personnes qui avaient une charge de cours. Et même là, sur ces 900 personnes, il n'y en a qu'environ 500 qui se sont inscrit comme grévistes, ce qui donne droit à la "paie de grève" mais impose de faire du piquetage. La raison est simple : de nombreux chargé-es de cours ont une autre job à temps plein et la charge de cours n'est qu'un à côté. En médecine dentaire, par exemple, les chargé-es de cours sont en grande majorité des dentistes possédant leur propre cabinet privé nous apprenait Le Soleil samedi dernier.
335 participant-es à une AG sur 2 000 membres, ça fait 17%, c'est pathétique. 335 participant-es à une AG sur 900 personnes actuellement à l'emploi, ça fait 37%, c'est pas les gros chars mais c'est déjà moins pire. 335 participant-es à une AG sur 500 grévistes, ça fait 67%, et ça c'est bien. Ça veut dire, même en prenant pour acquis que tous les grévistes absent-es auraient voté pour un retour au travail (ce qui est plus que douteux), qu'une majorité claire des grévistes a rejeté les offres. Peu de syndicats, même en grève, peuvent se vanter d'une telle participation.
On peut faire dire ce qu'on veut aux chiffres. Les journalistes devraient savoir ça. En utilisant ceux de l'Université, ils choisissent leur camp.
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3 commentaires:
Bien vu. Dommage que les journalistes soient tombés dans le panneau...
À la prochaine assemblée générale de journalistes, on va suivre le pourcentage de participation...pour le fun.
Surtout que c'est pas comme si le syndicat du Journal de Québec était reconnu comme étant particulièrement combatif... Actuellement Quebecor est en demande et le syndicat branle dans le manche. Des votes, massifs, ont été pris pour rejeter les demandes patronales mais on prend bien soin de souligner qu'aucun mandat de grève n'a été demandé. Et on ne parle pas de détails : abolition de la semaine de 4 jours, coupures de postes, externalisation de certains services (petites annonces), économies ici et là et, cerise sur le sunday, attaque à l'autonomie et à l'étanchéité de la salle de rédaction; le tout dans un média qui domine son marché et est plus profitable que jamais. L'absence de militantisme syndical commence à coûter cher aux journalistes, selon une enquête publié dans Le Trente de ce mois-ci, ils ont à peine réussi à couvrir l'inflation avec leurs augmentations depuis 10 ans. Bref, ça stagne pour les syndiqués pendant que les autres mangent leurs bas (les tarifs de la pige n'ont pas bougé depuis 20 ans).
Lors de l'Assemblée générale annuelle des membres de la Communauté universitaire soit plus de 40 000 personnes(étudiants, enseignants, personnel de soutien, cadre, etc.) il y avait ...
"Nous estimons qu'il y a vait une centaine de personnes présentes à l'assembblée, la majorité étant des étudiants." Monique Richer, secrétaire générale Université Laval.
Sans commentaire !
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