samedi 31 mars 2007

À signaler - Photo-reportage : Mobilisation étudiante du 29 mars



L'Association pour une solidarité syndicale étudiante propose sur son site un excellent photo-reportage sur la mobilisation étudiante du 29 mars dernier. Voir les photos

Le Québec maintient son taux de syndicalisation

(Communiqué)

MONTREAL, le 30 mars - Les dernières données de statistique Canada pour l'année 2006 montrent que le taux de syndicalisation au Québec s'est maintenu et confirme la nette avance du Québec sur les autres provinces canadiennes.

"Le Québec demeure la province la plus syndiquée au pays avec un taux de syndicalisation pour l'année 2006 à 40,2%. Ces résultats confirment le caractère progressiste de nos lois du travail dans le contexte canadien et nord-américain, mais ils témoignent également de notre travail constant en terme d'organisation de nouveaux membres", a fait valoir le secrétaire général de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), René Roy.

Au second et troisième rang du taux de syndicalisation pour 2006, ont retrouve Terre-Neuve (40,2%) et le Manitoba (37,4%). La province de l'Ontario est avant-dernière avec un taux de 28%.

Des salaires plus élevés chez les travailleurs syndiqués

Les travailleurs syndiqués restent les mieux payés, avec un salaire médian de 17,00 $ comparativement à 11,00 $ chez les non syndiqués, ce qui représente un écart de 54,5 %. Les femmes syndiquées gagnent en moyenne 18,92 $ de l'heure comparativement à 13,00 $ chez les non syndiquées.

"Dans le cadre d'une fiscalité progressive comme celle que l'on connaît au Québec, il est clair que les syndiqués participent davantage par leurs impôts aux charges de l'Etat, notamment en santé et en éducation. Il faudrait peut-être le rappeler plus souvent à tous ceux qui dénigrent les bienfaits sociaux de la syndicalisation", a conclu René Roy.

Source: FTQ

"Les Québécois veulent être écoutés" - Claudette Carbonneau

NDLR - Voici la réaction préliminaire de la haute direction de la CSN au résultat des élections. Ça contraste avec la réaction catastrophé de la CSQ.

* * *

La CSN croit que les partis politiques doivent prendre acte du verdict rendu. Comprendre ce jugement appelle à un acte d’humilité. Les Québécoises et les Québécois veulent être écoutés.

Au Québec, il y a une longue tradition d’accorder un deuxième mandat au parti au pouvoir. Les libéraux ont obtenu ce second mandat, mais... à titre de gouvernement très minoritaire. C’est un gouvernement sous haute surveillance qui vient d’être élu. Les promesses non tenues, l’arrogance, le manque d’écoute et les pratiques anti-démocratiques de ce gouvernement ont exacerbé le sentiment de méfiance qui existait déjà à l’égard des politiciens. Quelles leçons tirera Jean Charest ? Sera-t-il plus à l’écoute ?

De son côté, l’ADQ de Mario Dumont a rafflé un bon nombre de sièges dans ce vent de mécontentement. Nous constatons cependant qu'il y a dans cette réaction épidermique un désir de la population de sortir des sentiers battus sur un certain nombre de thématiques comme la famille ou le développement des régions. Quant à la classe moyenne, elle veut qu’on s’occupe d’elle.

Peut-on interpréter ce vote comme étant un virage à droite ? Il est loin d’être certain que le verdict du 26 mars traduit un revirement des valeurs chez les Québécoises et les Québécois. La dégelée réservée au Parti libéral en constitue une preuve. Les Québécoises et les Québécois ne revendiquaient pas massivement des baisses d’impôts. C’est vers la nouveauté que s’est canalisé le vote. Rappelons-nous simplement que le vent de changement pour lequel les Québécois avaient voté à l'avant dernière élection s’est rapidement transformé en J’ai jamais voté pour ça ! Nous verrons Mario Dumont à l’oeuvre au cours des prochains mois. Entre le vote de mécontentement, la volonté de changement, les propositions de droite de l’ADQ et la réalité, il y a tout un monde.

Sur la question nationale, le vote montre un désaveu par rapport aux campagnes de peur. Les électeurs ont sanctionné Jean Charest : les libéraux ne sont pas les meilleurs pour défendre les intérêts du Québec. L’incident du budget fédéral montre que les Québécois n’achètent plus de cette eau-là. La vision autonomiste représente, quant à elle, un leurre. Cela témoigne, cependant, d’un attachement à la spécificité du Québec, et, peut-être, un certain ras-le-bol par rapport au référendum à tout prix dans un premier mandat du Parti québécois. Quand l'agenda pour y parvenir occupe tout l'espace et fait perdre de vue le projet de société, cela peut soulever beaucoup d’exaspération.

Le Parti québécois n’a pas profité de son séjour dans l’opposition pour se renouveler. Il a une réflexion à faire, non pas sur l’objectif de la souveraineté, mais sur le projet de société auquel il veut que les Québécois adhèrent. On ne peut continuellement revenir à 1995 et arrêter de respirer en attendant un match revanche. Le Parti québécois doit tirer ses propres conclusions. Comme nous l'avons déjà indiqué, le résultat électoral constitue une sanction à l’égard des vieux partis, qui sont perçus comme étant très loin des préoccupations des électrices et des électeurs.

Les prochains mois risquent d’être difficiles au Québec. C’est la première fois que la majorité de l'électorat divise presque également son vote entre trois grands partis. En outre, malgré une lutte serrée prévisible presque un tiers de l'électorat ne s'est pas prévalu de son droit de vote. Il est à souhaiter que les tiraillements entre les partis n'iront pas jusqu'à paralyser l'Assemblée nationale, alors que des enjeux majeurs exigent des réponses criantes. Entre autres, il est urgent de venir en aide aux secteurs forestier, manufacturier et à l’industrie porcine. Trop d’emplois ont été perdus et plusieurs régions en souffrent.

Claudette Carbonneau
Présidente de la CSN

Le Bureau international du travail condamne le gouvernement Charest

Le Bureau international du travail (BIT) a donné raison aux organisations syndicales québécoises : la loi spéciale qui décrète les conditions de travail des 500 000 employé-es du secteur public contrevient aux conventions internationales du travail qu'a signé le Canada (et donc le Québec).

Selon le BIT, le décret nie deux éléments fondamentaux de la liberté d'association soit le droit de grève et le droit à la négociation collective. Le BIT prie « le gouvernement d’éviter à l’avenir le recours à des interventions législatives imposant des conditions de travail, sans qu’il n’y ait eu des consultations franches et approfondies avec les parties impliquées ». En cas de dispute, le gouvernement devrait considérer la possibilité de soumettre le différend à un arbitrage impartial et indépendant. Le BIT espère fermement que les prochaines négociations se dérouleront en conformité avec ces principes et veut être tenu informé de la situation.

Le BIT réclame, en outre, une révision des « sanctions excessives » contenues dans la loi 43. Il demande au gouvernement de revoir le régime de négociation de manière à rétablir la confiance de toutes les parties et d’y inclure des processus de conciliation, de médiation et d’arbitrage.

Le Bureau international du travail va plus loin et recommande au gouvernement de ne pas attendre la prochaine négociation en faisant preuve de souplesse « au cas où les parties seraient prêtes à apporter des modifications à l’accord présumé, qui constitue en fait une solution imposée législativement ».

La FTQ, la CSN et la CSQ interpellent le nouveau gouvernement minoritaire et les partis d’opposition afin qu’ils mettent en œuvre les recommandations du BIT. Les trois organisations syndicales attendent que le gouvernement convoque les parties pour revoir les conditions de travail des salarié-es de l’État dans l’esprit de la décision du BIT.

Le BIT a déjà condamné, il y a un an, le gouvernement Charest pour ses lois 7 et 8 qui nient le droit à la syndicalisation à près de 25 000 travailleuses qui œuvrent en milieu familial dans les services de garde et dans les soins aux personnes en perte d’autonomie ou déficientes intellectuelles. Le BIT demandait au gouvernement Charest d'amender ses deux lois, ce qu’il n’a toujours pas fait.

Malheureusement, contrairement aux traités de libre-échange, les décisions des instances internationales qui régissent le droit du travail ne sont pas accompagnées de sanctions et n'ont qu'une portée morale.

Garder la flamme...

Qu'est-ce qu'un groupe peut faire quand, après un long processus de syndicalisation qui a duré 7 ans, le gouvernement sort une loi de son chapeau pour décréter que, finalement, le groupe n'est pas composé de "salariés" au sens de la loi?

C'est ce qui est arrivé aux responsables de service de garde en milieu familial peu de temps après l'arrivée de Charest au pouvoir. La loi 8 fermait à double tour la porte à leur syndicalisation et, par le fait même, à l'amélioration de leur conditions de travail.

Pourtant, la Commission des relations de travail leur avait reconnu le statut de salarié, des syndicats avaient même été accrédités! La CSQ, qui menait tambour battant la principale campagne de syndicalisation, est allée jusque dans les instances de l'ONU pour faire condamner le geste du gouvernement libéral (ce qui fut fait) mais rien n'y fit. Charest n'a pas bougé et ces femmes ne sont toujours pas syndiquées. Ont-elle baissée les bras? Pas vraiment.

La mobilisation n'est bien sur plus ce qu'elle était mais leur organisation tente de relancer la lutte sur de nouvelles bases. Un colloque s'ouvre aujourd'hui (31 mars) à Montréal pour souligner le 10ème anniversaire de la création des Alliances des intervenantes en milieu familial. Le rassemblement se tient sous le thème « 10 ans ensemble : Soufflons les bougies, Gardons la flamme ! ».

Le but du colloque est de développer une plateforme de revendications pour améliorer les conditions de travail des responsables de service de garde en milieu familial, malgré l'impossibilité de se syndiquer. Plusieurs conférenciers alimenteront la réflexion des militantes. La CSQ espère que les participantes pourront définir un modèle de régime de relations de travail qui leur permettrait d’obtenir une reconnaissance plus formelle à titre de travailleuses et de travailleurs. Dans un deuxième temps, les responsables en service de garde souhaitent s’appuyer sur cette reconnaissance pour réclamer l’amélioration de leurs conditions de travail et de leurs protections sociales.

CHARGÉS DE COURS - Un syndicat éclectique

Lu dans Le Soleil ce matin :





Légende: Avocats, entrepreneurs, artistes, infirmières : les chargés de cours de l’Université Laval, qui ont déclenché la grève le 14 mars, proviennent d’horizons divers. Et des 2000 chargés de cours, dont 900 étaient actifs pour la session d’hiver, environ 500 se sont inscrits comme grévistes. Photothèque Le Soleil

CHARGÉS DE COURS
Un syndicat éclectique


Par Annie Morin - Le Soleil

Des avocats, des artistes, des entrepreneurs, des infirmières, même des journalistes. Une poignée à temps plein, une grosse majorité à temps partiel. Le Syndicat des chargés et chargéesde cours de l’Université Laval (SCCCUL) est éclectique, éclaté, au point de compter dans ses rangs des éléments carrément antisyndicaux.

« Ce syndicat est absolument incroyable. On a des gens de toutes les tendances, de toutes les nationalités. Des fois, j’ai un peu l’impression de gérer le Québec », confie Martin Courval, président du SCCCUL.

Cette diversité n’est pas un obstacle au bon fonctionnement de l’organisation, dit-il, car « ultimement, on défend tous la même grande valeur, la qualité de l’enseignement ». N’empêche, plusieurs chargés de cours n’ont aucune culture syndicale. Certains ont même les syndicats en travers de la gorge. Pensons notamment aux patrons qui donnent des cours en administration et en relations industrielles. Pour lutter contre les préjugés, M. Courval choisit l’information. « On dit tout, on explique. »

En bout de ligne, le Syndicat travaille toujours avec les mêmes intéressés. Des 2000 chargés de cours de l’Université Laval, dont 900 étaient actifs pour la session d’hiver, environ 500 se sont inscrits comme grévistes. Les assemblées générales attirent plus ou moins 300 fidèles, un noyau dur composé majoritairement des syndiqués dont l’enseignement est le principal gagne-pain.

Les chargés de cours qui ont déjà un boulot à temps plein sont plus difficiles à mobiliser et les autres, qui n’y croient pas, se tiennent loin. En médecine dentaire, par exemple, les chargés de cours sont en grande majorité des dentistes possédant leur propre cabinet privé. Résultat : il y en a trois qui tiennent des pancartes sur une possibilité de 80 !

Depuis le début du conflit, le 14 mars, le SCCCUL tire sur les rênes de ses membres zélés. Interdit de donner son cours sous peine d’infraction au Code du travail. Interdit de poursuivre l’enseignement à distance. Interdit de ramasser ou de commander des travaux. Interdit de communiquer avec les élèves.

« On essaie de prévenir plutôt que guérir. Nous tissons des liens très proches avec les étudiants et, parfois, les chargés de cours qui viennent d’arriver sur le campus peuvent être tentés de les maintenir », explique Puma Freytag, vice-président à la vie syndicale, qui invite tout ce beau monde à manifester son mécontentement à la haute direction de l’Université Laval.

Pour toucher une allocation de grève de 175 $, les syndiqués doivent effectuer un minimum de sept heures d’activités militantes hebdomadaires. Les militants les plus actifs et ceux qui ont des enfants voient leur rémunération grimper jusqu’à un maximum de 250 $. En 2004, le protocole de retour au travail prévoyait la reprise de toutes les activités d’enseignement manquées pendant la grève et donc aucune réduction de salaire. Résultat : la session a été plus payante pour les grévistes dûment inscrits !


Alors que c'est monnaie courante quand il s'agit des entreprises, les articles de type "portrait" portant sur des syndicats sont extrêmement rare dans la grande presse. Ça vaut donc la peine de souligner ceux qui paraissent.

Notez que le blogue du syndicat recense la plus part des textes d'actualité publiés dans les médias sur la grève.

jeudi 29 mars 2007

Université Laval - Les grévistes passent à l'action

En plus des traditionnelles lignes de piquetage, les chargé-es de cours en grève de l'Université Laval ont organisés quelques actions un peu plus dérangeante hier (ce qui fait dire au Journal de Québec que La tension monte. Ici une photo d'un sit-in d'une centaine de grévistes qui se sont assis devant les bureaux de la vice-rectrice, hier midi.

Source: Blogue des grévistes

À signaler

À lire sur Presse toi à gauche!:

Chantier naval des Méchins
La déferlante néolibérale sur les ouvriers et ouvrières


Voici le cas d’ouvriers et d’ouvrières d’un petit chantier naval sous perfusion parce que touché par la déferlante néolibérale. C’est l’histoire, pleine de leçons, d’ouvriers et ouvrières confrontés à l’application de politiques de droite, au nom de " l’équité " envers une propriétaire locale par rapport à un plus grand qu’elle, que l’État aminci a trouvé le moyen de soutenir. Cela se passe en Gaspésie, dans un petit village, les Méchins, d’une région périphérique de la Ville de Québec, capitale nationale du Québec au Canada.

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Perspectives - un gouvernement patronal

À lire dans Le Devoir :

Perspectives - un gouvernement patronal

Devant l'immobilisme décevant du gouvernement Charest, le patronat prolibéral désespérait faute d'exutoire. On s'en remettait volontiers à l'ADQ, par complicité sympathique, tout en faisant la promotion nostalgique d'une certaine illusion tranquille, en référence à un documentaire dérangeant empruntant un ton résolument adéquiste. Pour le patronat prolibéral, les résultats, en installant à Québec un gouvernement minoritaire mais stable, sont inespérés.

Les premières réactions aux élections étaient déjà parlantes en faisant clairement ressortir un clivage patron-syndicats. Mardi, le patronat jubilait à la vue d'une combinaison PLQ-ADQ, alors que le milieu syndical ne parvenait toujours pas à reprendre ses esprits. Le tandem libéral-adéquiste occupe désormais 71 % des sièges à l'Assemblée nationale, contre 61 % à sa dissolution. Mieux (toujours du point de vue patronal), le gouvernement Charest est désormais confiné à un rôle de courtisan devant un parti d'opposition poussé à l'action par l'appui populaire et qui a tout à prouver. Tout cela avec un Parti québécois replongé dans une crise d'identité.

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mercredi 28 mars 2007

Fermeture de l'usine Gildan : «On peut parler sans pudeur de capitalisme sauvage!» - Henri Massé

Henri Massé, de la FTQ, a très mal réagit à l'annonce de la fermeture d'une usine de Gildan. «C'est inacceptable que Gildan, une entreprise qui affiche un chiffre d'affaires annuel de 975 millions de dollars et un bénéfice net de 15,6 millions de dollars pour le seul premier trimestre de 2007, ferme de façon cavalière son usine de la rue Louvain, à Montréal, sous le seul prétexte de baisser ses coûts de production», a-t-il fait valoir dans un communiqué. L'usine en question employait une cinquantaine de personnes.

«À la limite on pourrait comprendre qu'une entreprise en sérieuses difficultés financières jongle avec l'idée de fermeture pour tenter de sauver les meubles. Mais ici on parle d'un géant dans le marché du T-shirt et du coton ouaté dont le chiffre d'affaires du premier trimestre de 2007 est en hausse de 54,4 % sur le premier trimestre de 2006. Dans un tel contexte, on peut parler sans pudeur de capitalisme sauvage» a déclaré le président de la FTQ.

«Jusqu'où une entreprise extrêmement rentable et en bonne santé financière va-t-elle pousser ce qu'elle appelle sa restructuration au nom de la compétitivité et des coûts de production. Ca ne tient pas la route, cette entreprise ne ferait pas de tels profits si elle n'était pas concurrentielle», a conclu Henri Massé.

Notons au passage que Gildan fait parti de ces fleurons du Québec Inc. qui ont reçu l'appui du Fonds de solidarité de la FTQ... Jusqu'en 2003, le Fonds possédait 11% des actions de Gildan et avait un représentant au conseil d'administration. La FTQ s'était retiré de la compagnie suite à une campagne anti-syndicale menée dans les usines du groupe au Honduras. À l'époque la compagnie avait refusé de réembaucher les ouvriers licenciés pour activités syndicales, ce qui, évidemment, va à l'encontre du code d'éthique du Fonds de solidarité. Si le comportement de Gildan est effectivement une manifestation de capitalisme sauvage, il faut aussi reconnaître qu'on a là un exemple de l'incapacité des «fonds éthiques» et autres «fonds de solidarité» de civiliser le capitalisme. Mais, ça, on en parle pas dans le communiqué de la centrale.

Un blogue en grève !




Depuis peu, il y a un nouveau blog syndical: celui des chargé-es de cours en grève de l'Université Laval. On y trouve de tout pour tout les goûts. Parodies, tracts, photos, vidéo. L'un des meilleurs blog syndicaux au Québec (et de loin). À voir absolument (j'espère que les organisateurs de syndicats "jeunes" prennent des notes...). Les chargé-es de cours sont en grève générale illimitée depuis le 14 mars.

lundi 26 mars 2007

Fermeture sauvage à Laval

Les 80 syndiqués de chez RGA Royce à Laval se sont heurtés à des agents de sécurité ce matin. Les goons de la compagnie avaient comme mandat d'accompagner les ouvriers à leurs casiers pour qu'ils les vident. Sans avertissement, les boss venaient de fermer l'usine.

"Nos membres sont sous le choc. Pas plus tard que la semaine dernière, l'employeur nous disait que des investisseurs américains étaient intéressés à acheter l'usine. Il avait auparavant refusé une aide financière du Fonds de solidarité. Il annonce aujourd'hui qu'il ferme pour manque de fonds additionnels pour l'entreprise. Nous demandons d'urgence une rencontre avec la direction", a déclaré Donald Noel, permanent du Syndicat des Métallos (FTQ), dans un communiqué.

Daniel Sylvestre, des Métallos, veut demander des primes de séparation. "Notre syndicat va s'assurer que l'employeur respecte la loi qui l'oblige à verser huit semaines de salaires à titre de primes de préavis lors d'un licenciement collectif, a-t-il dit. Bien entendu, nous allons aussi tenter de négocier une amélioration de ce montant minimal prévu par la loi. Nous allons également mettre sur pied un comité de reclassement afin d'aider les membres à traverser cette période très difficile".

Frantz Augustin, président du syndicat local, s'interroge sur les raisons de cette fermeture. "Nous avons fait des efforts que la compagnie reconnait dans sa lettre qu'elle nous a remise ce matin, dit-il. Lorsqu'elle a déménagé à Laval, elle a aménagé dans une usine beaucoup plus grande. Le Fonds de solidarité était prêt à l'aider. Il y a anguille sous roche. RGA Royce nous doit des explications car c'est notre gagne-pain qu'elle vient de nous enlever de la bouche. Elle doit également verser toutes les sommes d'argent que nous sommes en droit de recevoir".

Ces syndiqués fabriquaient des présentoirs de métal. Le salaire moyen était de 14 $ de l'heure.

dimanche 25 mars 2007

Grand rassemblement syndical à Trois-Rivières

(Communiqué)

Plus de 500 chauffeurs d’autobus scolaire réclament un financement adéquat

Plus de 500 chauffeurs d’autobus scolaire, membres de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), ont sensibilisé les partis politiques aux problèmes du sous-financement du transport écolier au Québec. Après avoir marché dans les rues du centre-ville de Trois-Rivières, ce matin, les membres de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) se sont réunis à la salle Le Maquisart pour entendre leurs porte-parole et discuter de la poursuite de leur plan d’action pour amener le prochain gouvernement à agir concrètement.

La FEESP–CSN représente plus de 2000 conductrices et conducteurs d’autobus scolaire, soit la moitié des syndiqué-es de ce secteur, dans 39 syndicats aux quatre coins du Québec. Ces derniers sont mobilisés pour obtenir un financement adéquat de leur secteur. Depuis le début de la campagne électorale, ils rencontrent les députés et les candidats des différentes formations politiques, dans les régions où sont présents les syndicats, pour leur faire part des difficultés qu’ils rencontrent au quotidien. Si les candidats se montrent sensibles à l’état de la situation qu’ils décrivent, il faut maintenant aller plus loin et obtenir un engagement ferme à hausser le financement de ce secteur.

Les chauffeurs d’autobus gagnent un salaire annuel moyen d’environ 16 000 $, soit un taux horaire de 12 à 14 $. C’est bien peu compte tenu de leurs responsabilités. Après tout, ils ne transportent que des enfants !

De plus, le sous-financement des commissions scolaires crée d’autres problèmes, car ces dernières détournent à d’autres fins des sommes dévolues au transport scolaire versées par le ministère de l’Éducation. En effet, le financement des commissions scolaires ne prévoit plus, comme c’était le cas avant 1996, des enveloppes budgétaires fermées dédiées exclusivement au transport des élèves. Il est donc tentant pour les commissions scolaires de puiser dans les sommes destinées au transport. Le processus d’appel d’offres public pour le choix du transporteur scolaire par les commissions scolaires peut aussi exercer une pression à la baisse sur les conditions de travail du personnel.

Les chauffeurs d’autobus doivent aussi composer, dans bien des commissions scolaires, avec des règles de sécurité déficientes durant le transport des écoliers. La conduite d’un autobus scolaire nécessite une grande concentration et il n’est pas rare que les chauffeurs deviennent des préfets de discipline.

C’est pourquoi, ils revendiquent :
  • une enveloppe fermée dédiée au transport écolier ;
  • le maintien du renouvellement des contrats de gré à gré entre un transporteur et la commission scolaire ;
  • l’indexation au coût de la vie des sommes dévolues au transport scolaire ;
  • l’injection d’un montant de 15 millions de dollars par année de financement ;
  • l’instauration d’une politique nationale et uniforme sur la santé, la sécurité et la discipline dans le transport scolaire et ce, dans toutes les commissions scolaires.

    Source et photo : CSN - 24 mars 2007
  • vendredi 23 mars 2007

    Les syndicats de profs sont furieux contre Mario Dumont

    Lors d'une entrevue à la radio de Radio-Canada, le chef de l'Action démocratique du Québec aurait déclaré que que les profs étaient les plus grands partisans de sa réforme visant l’abolition des commissions scolaires. Les syndicats de profs de Québec et de Chaudière-Appalache (8 grands syndicats) sont furieux et accusent carrément Mario Dumont de mentir. Ils veulent que le politicien retire ses paroles.

    Dans un premier temps, un communiqué du Syndicat de l'enseignement de la région de Québec (SERQ), appuyé par sa fédération (FSE) et sa centrale (CSQ) est venu jeter une douche d'eau froide sur la campagne de l'ADQ. « M. Dumont est très mal placé pour savoir ce que les enseignantes et les enseignants pensent de sa réforme puisqu’il a refusé de rencontrer la Centrale des syndicats du Québec. Qu’il refuse de nous rencontrer, c’est une chose, mais qu’ensuite il mente en prétendant avoir notre appui, c’est autre chose. C’est extrêmement grave et malhonnête », dénoncent les syndicalistes enseignants.

    Ceux-ci poursuivent en précisant que le mensonge est d’autant plus gros que les enseignantes et les enseignants pensent justement le contraire. « La proposition du chef de l’ADQ est une totale improvisation. Plutôt que de générer des économies comme il le prétend, c’est tout le contraire qui risque de se produire avec l’abolition des commissions scolaires. Il y aura surmultiplication du nombre d’administrations, ce qui accroîtra, par le fait même, les coûts d’administration. Cela pourra également entraîner la fermeture de plusieurs petites écoles au nom de la sacro-sainte rentabilité », prédisent les présidences de la CSQ, de la FSE et du SERQ.

    Plus tard dans la journée, un deuxième communiqué d'appui a été envoyé. Cette fois, ce sont les sept autres syndicats de profs de Québec-Chaudière-Appalache qui demandent à Mario Dumont de retirer ses paroles. « Faute de n’avoir pu trouver des alliés à son idée improvisée d’abolition des commissions scolaires, M. Dumont n’hésite pas à mentir et à induire la population en erreur en faisant croire que les enseignantes et les enseignants sont derrière lui. C’est absolument faux et nous sommes renversés de voir comment quelqu’un qui aspire à gouverner le Québec peut aussi facilement fausser la réalité et induire la population en erreur », ont déclaré dans un communiqué conjoint les président-es de sept syndicats de profs du Conseil syndical de la région de Québec (CSRQ).

    Le communiqué original était signé par :
  • M. Réjean Parent, président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ)
  • Mme Johanne Fortier, la présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE)
  • M. Denis Simard, le président du Syndicat de l’enseignement de la région de Québec (SERQ)

    Le communiqué d'appui des syndicats de profs était signé par :
  • M. Pascal Côté, du Syndicat de l’enseignement de la Côte-du-Sud
  • M. Robert Paradis, du Syndicat de l’enseignement des Deux Rives
  • Mme Brigitte Bilodeau, du Syndicat de l’enseignement de la Chaudière
  • M. Paul St-Hilaire, du Syndicat de l’enseignement de l’Amiante
  • M. Jocelyn Thériault, du Syndicat de l’enseignement de Portneuf
  • M. Jean-Denis Bérubé, du Syndicat de l’enseignement du Grand-Portage
  • M. Roland Martel, du Syndicat de l’enseignement de Charlevoix.

    À ma connaissance, aucun média n'a fait écho à ces communiqués.
  • Les employés de la SIQ manifestent

    Des dizaines d'employés de la Société immobilière du Québec (SIQ) ont manifesté jeudi midi devant les bureaux du Conseil du Trésor à Québec. Les syndiqués dénoncent le manque de bonne volonté de l'employeur à négocier sérieusement un nouveau contrat de travail. Et on ne peut pas les accuser d'impatience, les pourparlers entre les parties sont entamées depuis maintenant deux ans!

    Constatant l'impasse des négociations et l'absence de bonne foi de la partie patronale, les membres du SCFP 2929 ont sorti drapeaux et pancartes pour exprimer leur exaspération. Le syndicat dénonce les demandes excessives de la SIQ, qui vise à gruger les conditions de travail des employés. Le comité de négociation déplore également le petit de jeu de la direction qui consiste à ce cacher derrière les directives du Conseil du Trésor.

    Le message des syndiqués était limpide: l'immobilisme de l'employeur ne parviendra pas à miner la détermination des membres à obtenir un contrat de travail respectueux et raisonnable.

    Source: SCFP

    La grève est annulée à l’aide sociale de Montréal

    (Communiqué du SCFP)

    Réunis en assemblée générale hier soir (mercredi), les fonctionnaires de la Ville de Montréal affectés à l’aide sociale et à certains services d’emploi, se sont majoritairement prononcés en faveur d’une offre transmise par le mandataire du Secrétariat du Conseil du trésor à leur exécutif syndical, quelques heures à peine avant le début de leur assemblée. Ainsi, compte tenu de l’engagement du gouvernement du Québec de ne recourir à aucun décret forçant l’intégration des quelque 850 fonctionnaires municipaux à la fonction publique provinciale d’ici le 30 septembre 2007, les cols blancs ont choisi d’accorder une dernière chance aux parties pour qu’elles en arrivent à une entente à l’amiable.

    «Avec l’arrivée de ce négociateur dans le dossier et le moratoire d’une durée de six mois, nous acceptons une trêve en ayant espoir de conclure une entente qui soit favorable tant pour les fonctionnaires permanents que pour ceux à statut précaire», a déclaré Monique Côté, présidente du syndicat. «Comme notre objectif n’était surtout pas de priver les démunis de services, nous sommes satisfaits de cette avancée» a conclu la présidente.

    Rappelons que les conditions de travail des fonctionnaires affectés à l’aide sociale et à certains services d’emploi sont menacées depuis que l’administration Tremblay-Zampino a décidé, en juillet 2006, de mettre fin aux contrats qui liaient la Ville de Montréal et le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale rompant ainsi un partenariat de plus de 85 ans d’existence.

    La CSN débat d'accomodement raisonnable

    Lu sur le site de la CSN :

    Sommes-nous allés trop loin avec les accommodements raisonnables ?

    Profitant de la Semaine d’actions contre le racisme , le Comité confédéral sur les relations interculturelles et raciales de la CSN et le comité Immigration et relations ethnoculturelles du Conseil central du Montréal métropolitain ont invité mercredi midi deux spécialistes des accommodements raisonnables et de la place de la religion dans la sphère publique pour discuter de ces questions. Une centaine de salarié-es et d’élues du mouvement y ont pris part avec intérêt. S’il y a un débat qui doit absolument être mené dans le respect des valeurs d’ouverture et d’humanisme qui animent la CSN, c’est bien celui-là !

    Quel genre de laïcité pour le Québec ?

    L’inconfort à l’égard de certains accommodements raisonnables repose sur des divergences de vue à propos de la laïcité et de la primauté de certaines valeurs consensuelles, par exemple, l’égalité entre les hommes et les femmes. Le modèle québécois est plutôt original : rien à voir avec le modèle français ou turc où le port de tout symbole religieux ostensible en public est illégal. Au Québec, l’approche repose davantage sur la tolérance et la diversité, rappelle le spécialiste de la place de la religion dans la sphère public, Jean-René Milot. Cette conception toute québécois est actuellement critiquée. Certains souhaiteraient que nous nous rapprochions du modèle laïc français. Pour d’autres, le problème est dû au fait que, sous le couvert d’accommodements raisonnables, on encourage des pratiques contraires à nos valeurs. Ainsi, le port du voile peut être vu comme un outil d’oppression à l’égard des femmes et conséquemment une remise en question du droit collectif des femmes à l’égalité. S’en trouve ainsi bousculé un droit individuel.

    À cet exemple précis, le professeur en sciences des religions de l’UQAM, répond que le port du voile en soi n’est pas synonyme d’oppression en vertu de la religion musulmane bien qu’il existe amplement d’exemples de femmes voilées victimes d’oppression. Il donne l’exemple de ces Tunisiennes à qui l’on défend de porter le voile dans leur pays d’origine et qui choisissent librement de le porter une fois au Canada.

    Les accommodements de la charte

    Le principe d’accommodement raisonnable remonte à 1985, rappelle Shirley Sarna, de la Commission de protection des droits de la personne et de la jeunesse. Au fil des causes en justice sur la base de la Charte canadienne des droits et libertés, les tribunaux ont défini les contours du concept d’accommodements raisonnables. Ils visent à traduire l’égalité de droit en égalité de fait. Ils s’appliquent lorsqu’une politique ou une pratique a pour effet de discriminer une personne en fonction de sa situation propre. Ce que l’avocate explique c’est qu’une politique uniforme pour tous ne veut pas dire que chacun est traité équitablement. Par exemple, on peut inviter tous les employé-es à une fête au deuxième étage mais s’il n’y a pas d’ascenseur, une personne en fauteuil roulant se trouve de fait discriminée puisqu’elle ne peut s’y rendre. Le concept fera consensus dans la plupart des cas. Là où cela semble choquer davantage c’est lorsque on l’étend aux convictions religieuses qui sont elles aussi garanties par la Charte des droits et libertés. En effet, lorsqu’on parle du voile, du kirpan, du haroub et plus récemment de la prière collective à la cabane à sucre, c’est toujours de religion qu’il s’agit. Se pourrait-il que le Québec souffre aujourd’hui de n’avoir pas débattu de la place du religieux dans l’espace public ? Notons que pour qu’un accommodement soit raisonnable, celui-ci ne doit pas constituer une contrainte excessive, ce qui prend en compte les coûts directs de l’accommodement, ses impacts sur le fonctionnement de l’organisation ainsi que son impact sur les droits et libertés des autres personnes concernées.

    Parmi les participants, certains ont souligné les aspects particulièrement rétrogrades associés à toutes les religions, des aspects qui militent en faveur d’une laicité plus radicale, à la française. D’autres redoutent que cela ait pour effet de marginaliser, d’exclure davantage des personnes qu’on souhaite bien au contraire intégrer dans notre société. Enfin, le défi le plus déchirant pour les progressistes reste le port du voile. Comment concilier le droit de ces femmes de respecter les préceptes de leur croyance sans encourager une pratique qui, dans certains pays, est le symbole criant de l’oppression faîte aux femmes.

    La CSN : partie de la solution

    La CSN a salué la mise sur pied de la Commission Bouchard-Taylor qui travaillera sur ces questions. La centrale va faire sa part dans ce débat. Une nécessaire réflexion doit d’abord être menée à l’intérieur du mouvement. Ce qui importe dans ce débat c’est d’être capable de définir notre identité, comme peuple, une identité qui ne soit pas en opposition à l’Autre mais plutôt inclusive, et surtout, respectueuse. Le mouvement syndical a un rôle fondamental à jouer dans ce débat, ne serait-ce que parce que les accommodements raisonnables sont une réalité quotidienne dans de nombreux milieux de travail. Pour nous inspirer collectivement dans ce débat, voici un extrait de la déclaration de principe de la CSN : Il n'est pas de progrès qui ne passe par le respect de la personne, de son intégrité physique et psychologique. Il n'est pas de libération qui ne soit fondée sur la certitude qu'avant les concepts et les idéologies, il y a des hommes et des femmes en fonction desquels doit être orienté le développement économique et social.

    Jean-Pierre Larche

    jeudi 22 mars 2007

    Vote et niqab : la Fédération des femmes interpelle le DGEQ

    Dans un communiqué envoyé aujourd'hui, la Fédération des femmes du Québec se prononce sans équivoque dans le débat du vote des femmes voilées: tout le monde doit montrer son visage pour voter.

    "Nous considérons que l'identification des électrices, tout comme celle des électeurs, est une règle obligatoire qui doit s'appliquer à l'ensemble des citoyennes et des citoyens sans distinction de sexe ou de religion. Qu'une personne adulte accompagnant une femme voilée garantisse son identité ne règle en rien la situation. Il ne peut y avoir de différence entre les hommes et les femmes, toutes et tous doivent découvrir leurs visages afin de prouver leur identité", a déclarée Michèle Asselin, présidente de la Fédération des femmes du Québec (FFQ). La FFQ interpelle donc le Directeur général des élections afin qu'il clarifie très rapidement les règles qui doivent s'appliquer dans de telles situations.

    "La FFQ tient à rappeler qu'elle incite toutes les femmes à exercer leur droit vote, y compris bien sûr celles dont le visage est voilé. Mais, pour exercer ce droit, ces femmes ont, à notre avis, la même obligation de se découvrir le visage que pour l'obtention de leur permis de conduire, de leur carte d'assurance maladie, de leur passeport ou lorsqu'elles ouvrent un compte dans une banque", de conclure Mme Asselin.

    Appui de la FTQ au PQ - l'Alliance de la fonction publique fait bande à part

    L'Alliance de la fonction publique du Canada (FTQ), le plus grand syndicat de l'Outaouais avec 15 000 membres, ne prendra pas position pour le PQ. "En Outaouais, l'Alliance de la Fonction publique du Canada prend position en faveur... de la démocratie" titre le syndicat dans un communiqué reçu aujourd'hui.

    Le Conseil régional d'action politique de l'Outaouais du syndicat (joliement surnomé le "CRAPO") a mené un important travail d'enquête et d'analyse. Des candidats de tous les partis (sauf les libéraux) ont été rencontrés par les membres et questionnés sur leurs programmes, la souveraineté du Québec, la privatisation des services publics, les soins de santé et le transport dans la région, l'éducation et les services de garde. Au terme de l'exercise, le CRAPO se refuse à prendre position et publie plutôt en ligne les réponses des candidats.

    "Nous invitons nos membres à examiner les positions de chacun des principaux partis et de voter pour les candidats dans l'Outaouais qui répondent le mieux à leurs aspirations, a indiqué le président du CRAPO, Daniel Charron. Nous croyons à l'importance du vote de chacun dans une élection aussi contestée et invitons les 15 000 membres de l'AFPC vivant en Outaouais à se rendre voter lundi prochain."

    "Tout comme ils l'avaient faits lors de la dernière campagne électorale fédérale, a précisé le vice-président régional de l'AFPC pour la région de la capitale nationale, Ed Cashman, les membres du CRAPO ont fait oeuvre utile afin de renseigner nos membres sur les enjeux de cette élection. L'AFPC, avec ses 15 000 membres vivant en Outaouais québécois, est le plus important syndicat de la région et il est normal que l'on s'engage activement dans un exercice aussi important. Le Conseil régional a décidé de ne pas appuyer de candidats ou de partis, mais plutôt de donner un outil de réflexion supplémentaire aux membres."

    Le communiqué ne dit pas un mot sur l'appui de la FTQ au PQ (centrale à laquelle adhère l'Alliance). Il s'agit de la seconde rebufade de l'AFPC au mot d'ordre de la FTQ. En effet, la semaine dernière la présidente sortant du syndicat avait annoncée publiquement qu'elle allait personnellement appuyer le candidat de Québec solidaire (source). Voilà une démarche qui me semble beaucoup plus respectueuse et... démocratique.

    « Les pires craintes sont confirmées pour l’avenir des services publics » – M. Réjean Parent, président de la CSQ

    Lu sur le site de la CSQ:

    Montréal, le 21 mars 2007 – Le président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), M. Réjean Parent, soutient que les déclarations des dernières heures des chefs du Parti libéral du Québec, M. Jean Charest, et de l’Action démocratique du Québec, M. Mario Dumont, confirment les pires craintes de son organisation syndicale pour l’avenir des services publics au Québec.

    Le président de la CSQ prévient l’ensemble des travailleuses et des travailleurs du secteur public au Québec et la population que l’élection d’un gouvernement libéral ou adéquiste, lundi prochain, présagerait des jours très sombres pour la qualité et l’accessibilité des services publics au Québec.

    En effet, aucun de ces partis politiques n’a manifesté l’intention de consacrer les montants supplémentaires obtenus du gouvernement fédéral à un réinvestissement dans les services publics, particulièrement en éducation et en santé.

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    Pas de loi anti-scab à Ottawa

    C'était prévisible, libéraux et conservateurs se sont unis pour défaire en troisième lecture le projet de loi anti-scab déposé par le Bloc et appuyé par le NPD. C'était la dixième fois que le Bloc déposait un tel projet de loi depuis 1993. Le projet de loi C-257 avait franchi avec succès les deux premières lectures grâce à l’appui du Nouveau parti démocratique et des libéraux, qui ont toutefois décidé de virer à 180 degrés en troisième lecture avec l’arrivée du nouveau chef, Stéphane Dion. Celui-ci invoque la question des services essentiels pour motiver le retrait de l’appui libéral. « Il s’agit d’un véritable déni des difficultés que vivent les travailleuses et les travailleurs en conflit de travail », a indiqué la vice-présidente de la CSN, Denise Boucher.

    Mme Boucher, croit que les libéraux n’ont jamais vraiment appuyé le principe d’une loi anti-briseurs de grève fédérale. « Loin de susciter un renouveau, Stéphane Dion nous fait retourner à l’ère Chrétien », de dénoncer la syndicaliste. « Chassez le naturel, il revient au galop. Après avoir donné espoir aux travailleuses et aux travailleurs, les libéraux se cachent derrière un prétexte, celui des services essentiels. »

    « C’est un manque de respect flagrant envers les travailleuses et les travailleurs régis par le Code fédéral, car ils se font remplacer par des briseurs de grève lorsqu’ils sont en conflits de travail. Ces travailleurs ne peuvent rester insensibles au fait que d'autres travailleurs viennent littéralement voler leurs emplois. Ces conflits pourris mènent à la colère et au désespoir. Le sentiment de ne pas avoir de rapport de force, de se faire rire au nez et de ne pas voir la fin de la grève ou du lock-out pousse inévitablement les relations de travail dans des quasi-culs-de-sac. L'employeur a, pendant ce temps, un avantage déloyal parce qu’il peut maintenir ses revenus pendant un arrêt de travail, comme si de rien n’était. »

    mercredi 21 mars 2007

    Baisses d'impôt - Une proposition indécente et irrespectueuse, selon la FAC

    La Fédération autonome du collégial (FAC) dénonce l'intention du Parti libéral du Québec d'affecter à des baisses d'impôt la marge de manoeuvre de 700 millions de dollars dégagée par le budget fédéral de lundi. "Au moment où les sommes annoncées pour le réinvestissement en enseignement supérieur apparaissent nettement insuffisantes, la promesse purement électoraliste du premier ministre Charest se révèle indécente et irresponsable", écrit la fédération syndicale dans un communiqué.

    L'éducation supérieure avait besoin de 1,1 milliard pour rétablir le niveau de financement des cégeps et des universités. Or, le budget Flaherty n'allonge que 309 millions, une somme nettement insuffisante. Dans ce contexte, l'intention de Jean Charest de transformer en baisses d'impôt les 700 millions excédentaires représente, pour les syndicats de profs de cégeps membres de la FAC, "une abdication de responsabilités envers l'ensemble de la société québécoise".

    "Le surplus des transferts fédéraux permettrait en grande partie de résoudre les impasses budgétaires actuelles. Pourtant, les libéraux préfèrent les baisses d'impôt à l'amélioration et au développement de l'enseignement supérieur. Pire encore, ils maintiennent qu'il faut augmenter les droits de scolarité afin de financer les institutions universitaires. Comment faire confiance à l'équipe libérale devant une telle manipulation politique ?" de souligner le président de la FAC, Jean-Claude Drapeau.

    "On est pour la gratuité" -le syndicat des chargéEs de cours de l'Université Laval

    Aujourd'hui il y avait une manif du Front régional des associations étudiantes de Québec (FRAEQ). Un fort contingent de chargéEs de cours en grève de l'Université Laval y était en appui. Patrice Lemieux Breton (de Presse toi à gauche!) y était et a relevé le discours détonnant du représentant syndical. Le voici:

    Extrait du discours de Puma Freitag, représentant des chargés-es de cours en grève de l’université Laval

    Ça va être simple comme discours parce qu’on a une position, au Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université Laval, et également notre fédération, la FNEEQ. On ne va pas rentrer dans les détails de hausse, de dégel, de gel, etc. On est pour la gratuité.

    Ce n’est pas démagogique, c’est une position qu’on tient depuis des années, qui est très claire, et les calculs sont faciles à faire. Ça coûte à peu près 10% -certains disent 15%- l’apport que les étudiants font avec leurs frais de scolarité. Ce n’est rien. C’est ridicule.

    C’est ridicule, en tant que masse, mais c’est beaucoup pour chaque individu qui doit payer ces frais de scolarité.

    [...] La gratuité, oui, c’est un droit, mais il y a un devoir à côté de ça. C’est le devoir d’excellence. Tout le monde n’est pas obligé d’aller à l’université, mais tout le monde doit pouvoir y aller. Des fois, on n’est pas prêt la première année ou la deuxième année, des fois il faut faire une expérience dans la vie active.

    Nous, les professeurs, les enseignants, on se dit que c’est un sacré bon investissement parce que des enfants éduqués, des enfants diplômés, c’est aussi des enfants qui vont avoir des bons salaires parce qu’ils vont avoir des bons jobs, puis ils vont avoir à payer des impôts. On pense qu’il ne reste que ce mode de répartition de la richesse qui est juste. C’est sur l’impôt sur le revenu qu’on doit tirer les besoins qu’on a en éducation et surtout en éducation supérieure. [...]

    Lire l'article au complet

    Baisse d'impôts? Laissez-donc faire!

    mardi 20 mars 2007

    Division à Poste Canada

    La semaine prochaine doit se tenir un vote important pour les travailleurs et les travailleuses des postes (non, je ne parle pas de l'élection québécoise!)... En effet, un projet de convention collective a été déposé. Le problème c'est que le syndicat est profondément divisé sur la question. Le Comité de négociation du STTP n'est pas parvenu à un consensus sur le projet de convention et a du se rabattre sur une simple recommandation majoritaire à l'exécutif. L'exécutif fut encore plus divisé sur la question : sept membres se sont prononcés en faveur de l’entente de principe, sept autres s’y sont opposés, et un membre du Conseil s’est abstenu de voter. La présidente du syndicat a donc dû trancher. Le STTP étant un organisme démocratique, les dissident-es ont pu expliquer leur point de vue aux membres (tout est sur le site du syndicat). Nul ne connait l'issue du vote. Afin de ne pas prendre de chance, l'exécutif propose même de donner un mandat de grève au syndicat, juste au cas...

    Visa le noir, tua le blanc...

    Les étudiants feront-ils les frais des lois matraques du gouvernement libéral? La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) est furieuse. Selon elle, "des administrations collégiales mènent une campagne de peur" et "la démocratie étudiante est attaquée de plein fouet". En effet, plusieurs associations étudiantes collégiales comptent voter des levées de cours ce jeudi pour permettre la plus large participation possible aux manifestations du mouvement étudiant. C'est une vieille tradition dans le mouvement étudiant, il n'y a rien là de nouveau. Or, certains établissements collégiaux, sous prétexte de respecter les clauses de la loi 43, menacent les associations étudiantes de poursuites judiciaires et d'interventions policières en cas de grève devant leur établissement !

    Les étudiants, la loi 43? De cossé? Pour écraser les syndicats, la loi interdit toute perturbation des services publics. L'an passé, le mouvement étudiant avait fait grand bruit autour de certaines administrations de cégeps qui voulait se servir de la loi contre leurs associations étudiantes. À l'époque, Jean-Marc Fournier, le Ministre de l'Education, avait affirmé que les étudiants des cégeps seraient épargnés par la loi 43. Le problème c'est que le Ministère de l'Education maintient présentement un flou réglementaire sur la question.

    "C'est scandaleux. Non seulement le Parti libéral a-t-il agi de façon antidémocratique en décrétant les conditions de travail des employés de l'Etat, mais voilà qu'il se sert de ce prétexte pour museler les cégépiens et leur enlever leur droit de grève" s'est insurgé Etienne Hudon-Gagnon, président de la FECQ.

    "Depuis quand peut-on, au Québec, poursuivre des jeunes parce qu'ils font preuve de solidarité et démontrent les préoccupations qui leur sont chères? Le silence du Pari libéral du Québec sur ses intentions en la matière est tout simplement inacceptable. Jean-Marc Fournier doit mettre fin au flou qui perdure" a déclaré M. Hudon-Gagnon.

    BUDGET HARPER-FLAHERTY - «Quand on gratte le vernis, il n’y a pas de quoi appeler sa mère»

    «On ne peut pas dire qu’il n’y a rien dans ce budget, mais il y a très peu de mesures qui rencontrent les demandes des travailleurs telles que nous les avons exposées à Ottawa et surtout pas de plan de match digne de ce nom pour des mesures ciblées dans le secteur manufacturier», a indiqué le secrétaire général de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), René Roy, dans une réaction préliminaire au budget fédéral.

    Sur le déséquilibre fiscal, le secrétaire général de la FTQ reconnaît qu’une partie des sommes qui sont dues au Québec sont présentes dans ce budget «mais une bonne partie reste à récupérer, et surtout, les mécanismes pour régler la question du déséquilibre fiscal sont totalement absents du portrait».
    «Non seulement, il n’y a pas de plan de match pour le secteur manufacturier mais le gouvernement fédéral a choisi la pire des hypothèses en privilégiant le remboursement de la dette. Plus de 26 milliards de dollars y auront été consacrés entre 2005 et 2009 alors que ces sommes auraient pu servir à augmenter les transferts en santé, en éducation, pour la formation de la main-d’œuvre, pour le logement social, par exemple», a ajouté René Roy.

    «On retrouve plusieurs mesures qui n’entrent pas en vigueur immédiatement et d’autres qui s’étalent sur sept années. Dans ce cadre, ça sent le budget électoraliste et opportuniste. Si vous ne me réélisez pas, bonjour les mesures», a conclu le dirigeant de la FTQ.

    Source: SCFP

    Contre le dégel, pour la gratuité (une position pragmatique!)

    Extrait du journal Cause commune:

    Une étude récente de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) démontre que, loin d’être une utopie irréaliste, la gratuité scolaire à tous les niveaux est un objectif réaliste et réalisable à court terme. L’abolition pure et simple des frais de scolarité et autres « frais afférents » ne coûterait en effet que 550 M$ et n’impliquerait qu’une hausse de 4,2% du budget du Ministère de l’éducation. Le principal frein à la gratuité scolaire n’est donc pas budgétaire mais idéologique.

    Le dégel ne réglera rien

    Le sous-financement du réseau universitaire québécois est généralement évalué à 400 M$. C’est un problème réel mais il ne sera pas réglé par un dégel modeste des frais de scolarité. Une étude de la CADEUL (l’association étudiante de premier cycle à l’Université Laval) évalue qu’un dégel respectant l’indice des prix à la consommation n’apporterait que 4,6 M$ de plus dans les coffres des universités. Forcément, pour avoir un impact réel, un dégel devra nécessairement être sauvage (à l’image des 350% de hausse occasionnée par le dernier dégel libéral). Même là, les chercheurs de l’IRIS mettent en garde contre la pensée magique. Partout ailleurs au Canada, les hausses de frais de scolarité ont été accompagnées d’une baisse proportionnelle de la contribution étatique. Ainsi, la part de financement des universités canadiennes provenant directement de la poche des étudiantEs est passée de 13% en 1980 à 34% en 2005 alors que la part de financement étatique est, elle, passée de 80% à 59%. Bref, au Canada anglais, les hausses de frais n’ont rien réglé du sous-financement des universités (qui est aussi criant qu’ici, soit-dit en passant).

    L’impact des frais de scolarité

    Préserver l’accessibilité aux études est l’argument majeur des associations étudiantes contre un dégel des frais de scolarité. Et il y a de quoi : 70 % des jeunes canadiens et canadiennes identifient « des raisons financières » comme principal obstacle à la poursuite d’études postsecondaires. Selon le Journal of Higher Education, la proportion d’étudiantEs moins nantiEs susceptible de persister et de terminer leurs études baisse de 19 % pour chaque augmentation de 1 000 $ des frais de scolarité.

    Au Québec même, on constate que les frais de scolarité ont un impact marqué sur la fréquentation scolaire. De 1992 à 1997, c’est-à-dire avant que les effets du gel ne puissent se faire sentir, les inscriptions dans des programmes d’études devant mener au baccalauréat ont connu une diminution de 14,6 %. Curieusement, à partir du moment où le gel des frais de scolarité entre en vigueur, les inscriptions repartent à la hausse... Ainsi, dans la période menant de l’année scolaire 1997-1998 à 2005-2006 les programmes devant mener au baccalauréat ont enregistré une hausse de 22,1% de leurs inscriptions, cette hausse a été de 35,6 % pour les programmes conduisant à la maîtrise et de 63,2 % pour ceux se concluant par l’obtention d’un doctorat. Dans le même ordre d’idée, il n’est pas inutile de souligner qu’en 30 ans le taux de diplomation collégial (où s’applique une quasi-gratuité scolaire) est passé de 40% à 60%.

    Évidemment, « quand on veut, on peut » et même des frais de scolarité élevés n’arrêteront pas des jeunes déterminés qui ont du talent (et l’appui de leur famille). On peut toutefois se demander à quel prix? Ce prix, c’est l’endettement étudiant qui suit en général la courbe des frais de scolarité. Au Québec, l’endettement moyen d’un étudiant ayant pris à sa charge son prêt à la fin de ses études de 1er cycle était de de 13 100$ en 2001-2002 alors qu’il était de 22 700$ en Ontario.

    Vers la grève générale?

    Réunis en congrès les 17 et 18 février dernier, les membres de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) ont réitéré leur appui au principe de la gratuité scolaire. Comme le contexte est également marqué par une menace sérieuse de dégel des frais de scolarité, l’ASSÉ invite toutes les associations étudiantes du Québec à se doter le plus rapidement possible de mandats pour, en cas de dégel, lancer dès l’automne prochain une grève générale illimitée pour la gratuité scolaire. Une manifestation nationale, soutenue par des journées de grève, aura lieu le 29 mars prochain. Un congrès spécial est déjà prévu pour le 7 avril. À suivre...

    lundi 19 mars 2007

    Et vogue la démocratie...

    Traditionnellement, le débat contradictoire est au coeur de nos campagnes électorales. L'idée de base est de rassembler les candidat-es d'un comté et de les faire s'affronter dans une assemblée publique. Malheureusement, avec les campagnes médiatiques d'aujourd'hui, ces débats se font de plus en plus rare et les gens en sont réduit à voter pour des images.

    Depuis quelques années, l'animateur radio Denyz Duchesne avait ressussité ces débats contradictoires, d'abord sur les ondes de CKRL puis, plus récemment de CKIA (deux radios communautaires de Québec). Cela donne lieu a des échanges musclés, jamais complaisants. Tout le monde en ressort gagnant; les candidat-es qui peuvent se faire connaître et les auditeurs qui entendent parler les aspirant-es député-es de leur coin.

    Malheureusement, dans la présente élection les partis de droite sont en train de faire dérailler la formule. En effet, le PLQ et l'ADQ se sont désisté dans 3 des 5 débats, forçant l'annulation des débats contradictoires de Vanier, Jean Talon et Charlesbourg. En fait, il n'y a que le débat de Taschereau (le premier de la série) qui a bien fonctionné.

    De quoi les partis ont peur? De se faire contredire? De participer à la seule émission du matin clairement à gauche dans la région de Québec? Si Serge Roy (de Québec solidaire) est capable d'aller à CHOI, pourquoi les adéquistes ne viennent pas à CKIA? Tout cela démontre un mépris de la démocratie et des médias communautaires. Pourtant, CKIA est écoutée par 50 000 personnes. Faut croire que les candidat-es ne veulent pas parler à ce monde là.


    Full disclosure : c'est à cette émission là que je fais ma chronique syndicale (la raison d'être de ce blog).

    Françoise David réplique à André Boisclair : le PQ n'est ni progressiste, ni féministe



    Je ne pensais jamais faire ça mais, bon, voici quand même la réplique de Françoise David à André Boisclair au sujet de son appel de samedi aux progressistes. Pourquoi me taper un texte quand elle dit déjà pas mal ce que j'en pense? Voici donc la vidéo, un discours articulé que vous ne risquez pas d'entendre dans les médias. Je ne suis pas dans Québec solidaire mais je pense que c'est une parole qui mérite d'être entendue...

    * * *

    Pour le commentaire éditorial, disons que je suis abstentionniste par défaut (tendance rouge et noir). À mon avis, ce que vous faites le 26 mars importe peu, ce qui compte c'est ce que vous faites les 4 ou 5 années suivantes. Si voter soulage votre conscience, grand bien vous fasse. À la limite, que vous votiez PQ pour bloquer les libéraux et / ou l'ADQ, je m'en sacre. Ce qui me purge c'est quand on présente le PQ comme étant progressiste, de centre-gauche, alors que c'est faux. Voilà, j'ai dit!

    Difficile indépendance politique

    Les syndicats du secteur public ne peuvent pas décemment rester indifférent à une campagne électorale, surtout quand le seul réel enjeu semble être la montée de la droite. Le hic c'est que, même si on a tendance à les associer "spontannément" au P.Q., la majorité de ces syndicats ont une tradition d'indépendance politique. Dans certains cas, par exemple les syndicats de fonctionnaires ou de professionnels qui sont au coeur de l'appareil d'État, donner une consigne de vote pourrait même être suicidaire (voir illégal). Que faire quand on ne veut (ni ne peut) appuyer le P.Q. comme la FTQ mais qu'on ne veut (ni ne peut) rester silencieux ?

    Le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP), qui regroupe 300 000 employé-es syndiqué-es à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), à la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), au Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ) et au Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), a choisi le corridor étroit de l'action politique non-partisane. Tous les partis (sans exceptions!) ont été interpellés sur leurs engagements concernant les services publics et une tournée d'assemblées d'information, ouverte au grand public, a été organisée. Dimanche, les leaders de ce regroupement rendaient public le résultat de la démarche. L'analyse complète des programmes des partis est ici.

    Des syndicalistes inquiet-es

    Soyons clair, le SISP est inquiet et veut tirer la sonnette d'alarme : «le résultat de l’élection du 26 mars prochain pourrait représenter un danger réel pour le maintien des valeurs de justice sociale, d’égalité et de solidarité qui ont toujours caractérisé le modèle québécois et qui sont assurées à travers la dispensation de nos services publics.»

    Les leaders du Secrétariat avait sollicité des rencontres avec les cinq partis en lice mais ils n'en ont finalement rencontré que trois. Inutile de dire que les syndicalistes sont extrêment déçus. « Au Parti libéral du Québec, nous avons eu des contacts téléphoniques avec l’entourage de M. Jean Charest sans pouvoir ficeler une rencontre sous prétexte que la formule proposée ne convenait pas. Du côté de l’Action démocratique du Québec (ADQ) et de son chef, M. Mario Dumont, nous n’avons même pas eu droit à un simple accusé de réception à la lettre faisant part de notre demande de rencontre. Le silence de M. Dumont nous en dit plus long que tous ses discours sur le type de relations qu’il souhaite entretenir avec les employés de l’État s’il est porté au pouvoir », indiquent les chefs du SISP dans un communiqué.

    Une élection historique (?)

    « Cette élection est historique au Québec, non pas tant parce que trois partis politiques sont pratiquement à égalité dans les sondages, mais surtout parce que c’est la première fois que l’enjeu est aussi important. Le choix que les Québécoises et les Québécois feront le 26 mars prochain pourrait avoir des conséquences majeures sur le maintien de services de santé et d’éducation universels et de qualité et sur une multitude d’autres services indispensables offerts par la fonction publique québécoise », affirment les dirigeants syndicaux.

    Pour le SISP, les propositions de l'ADQ et du PLQ éloigneraient le Québec des valeurs qui sont chères aux citoyen-nes. Les syndicalistes rappelent qu'un sondage CROP avait démontré que 57% des gens étaient plutôt solidaires que lucides. « L’expérience vécue depuis 2003 avec un gouvernement libéral nous a démontré sa capacité de déconstruction et d’affaiblissement de l’État québécois. Quant à l’ADQ, il y a un danger encore plus réel. Le pire, c’est que c’est la classe moyenne et les gens les plus vulnérables qui seraient les grands perdants des mesures proposées tant par le PLQ que par l’ADQ », soutiennent les leaders du SISP.

    Le choix entre le statu quo ou un virage à droite

    Pour les syndicalistes, le 26 mars, les citoyen-nes auront à faire le choix entre le statu quo et une redéfinition du modèle québécois. Pour le SISP, les choix sont loin d'être insignifiant. « Veut-on d’un système de santé où l’on ouvrira encore plus la porte au privé avec pour conséquence qu’il faudra payer pour recevoir des soins ou pour contourner les listes d’attente ? Souhaite-t-on vraiment la disparition des commissions scolaires, ce qui mettra en danger la survie de plusieurs écoles dans certaines régions faute d’un partage de la richesse comme c’est actuellement le cas ? Sommes-nous vraiment d’accord avec le développement d’un système de services de garde parallèle qui ne peut que mettre en péril le service actuel ? Peut-on vraiment accepter qu’on diminue encore plus le nombre de fonctionnaires et de professionnels du gouvernement sachant que cela aura des conséquences indéniables sur les services à la population avec des dangers certains pour la sécurité des citoyens (transports, environnement, etc.) ? », questionnent les leaders syndicaux.

    Malgré cette charge à fond de train contre l'ADQ et le PLQ, les syndicalistes n'appelent pas officiellement à voter PQ. Les leaders syndicaux appelent plutôt leurs membres et la population à voter dans le sens de leurs intérêts. « Avec les enjeux sérieux qui sont dans la balance, le résultat de cette élection pourrait changer le visage de la société québécoise. La population doit choisir d’un côté entre les valeurs de justice sociale et de solidarité garanties par le PQ, QS et le PV, ou de nouvelles valeurs plus individualistes encouragées par le PLQ et l’ADQ. C’est le choix qui se pose devant nous le 26 mars prochain », concluent les chefs syndicaux du SISP.

    * * *

    La conclusion que le commun des mortels tirera de cet exercise est sans doute que les syndicats essaient de donner un coup de pouce au PQ à la fin d'une campagne pénible. Ça cadre bien avec l'appel au ralliement des progressistes lancé samedi à Québec par Boisclair. Évidemment, l'absence de toute critique du PQ renforce cette impression. Et pourtant, en cours de campagne le SFPQ a quand même publié quelques communiqués critiques du PQ. Dans le même ordre d'idée, il est surprenant que la CSQ, qui avait été très mordante contre Boisclair avant le déclenchement des élections, n'ait rien à dire sur le PQ et la réforme scolaire... Ce peut-il que nos leaders syndicaux aient la chienne au point de taire toutes leurs critiques du PQ ?

    dimanche 18 mars 2007

    Le personnel du SCFP n'est plus en grève

    Selon le blogue de grève des employé-es du SCFP, une entente de principe a été signée le 17 mars. Les syndicats appellent donc au retour au travail dès lundi matin. Le blogue signale que le processus de ratification, allant de la traduction et de l’envoi au dépouillement des votes des trois syndicats, prendra de cinq à six semaines. Selon les rédacteurs du blogue, "il ne serait pas raisonnable de garder nos membres en grève tout au long d’un processus de ratification qui prend plus d’un mois".

    Grève de 24h à Concordia

    Vendredi dernier le personnel de soutien de l'Université Concordia a augmenté la pression d'un cran contre l'administration en déclenchant une grève de 24h. La patience a des limites pour les 454 membres du Syndicat des employé-e-s de soutien de l'Université Concordia (SESUC-CSN) qui n'ont pas eu d'augmentation de salaire depuis cinq ans!

    « Nos membres sont en colère contre l'employeur, a dit le président du SESUC, André Legault. Concordia emploie la manière forte avec ses employé-es, qui ne veulent qu'un traitement juste et décent. Nous avons fait grève afin d'inciter l'employeur à négocier un règlement le plus tôt possible. »

    Selon le syndicat, Concordia se traîne les pieds sur les clauses non pécuniaires, telles que les droits d'ancienneté, les réévaluations d'emploi, et celles concernant la rémunération à accorder aux travailleurs qui prennent des charges de travail supplémentaires d'autres employés (en cas de vacances ou de maladie). Le syndicat dénonce la décision récente de Concordia de négocier sur la place publique en affichant sur le site Web de l'université une offre contractuelle qui a été rejetée par 87,5 % des membres. Selon le syndicat, l'Université a également tenté d'intimider les membres du syndicat avec une menace de mesures légales en réaction aux moyens de pression syndicaux.

    « Nos membres sont heureux d'enfin répondre à la stratégie sournoise de Concordia, résume André Legault. Il y a plusieurs autres syndicats à Concordia qui font face à la même approche rétrograde. Nous invitons leurs membres à exprimer leur solidarité aux piquets de grève. » Lors d'une assemblée générale, il y a trois semaines, les syndiqués ont voté à 87 % en faveur de trois jours de grève.

    "On fait pas de politique, mais..." - La CSN

    La CSN avait annoncé lors d'un Conseil confédéral qu'elle n'appuierait pas de parti politique dans la présente élection. Cela ne l'empêche pas, évidemment, de faire de la politique en masse. Ainsi, elle est sortie samedi avec un "regroupement d’organisations québécoises" pour dénoncer "la plus grosse commandite de l’histoire canadienne" (c'est ainsi qu'est qualifié le budget fédéral qui est vu comme une intrusion dans le processus électoral).

    Même si le communiqué est officiellement non-partisan, il n'y a qu'à lire les signataires pour comprendre que ça roule pour le P.Q.. La CSN signe en effet à côté de la CSQ et de l'UNEQ, deux organisations syndicales, mais également à côté d'une floppée de groupes nationalistes soit le Conseil de la souveraineté du Québec, la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, le Mouvement national des Québécoises et des Québécois, Intellectuels pour la souveraineté et L’Aut’Journal. C'est pas partisan, mais...

    vendredi 16 mars 2007

    La CSN de Québec dénonce André Arthur

    Une lettre ouverte du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches de la CSN publiée ce matin dans le Journal de Québec.

    Des propos homophobes et misogynes d’un élu : ça dépasse les limites!

    Nous dénonçons avec vigueur les propos homophobes et misogynes du député fédéral de Portneuf, André Arthur, rapportés par le Journal de Québec dans son édition du 15 mars 2007.

    Selon l’article du journaliste Jean Laroche, à qui le député a donné une entrevue pour commenter la performance des chefs au lendemain du débat télévisé dans le cadre de la campagne électorale, André Arthur traite le chef du Parti québécois, André Boisclair, de « fille » pour imager sa performance.

    Ces propos associent la prestation de M. Boisclair au vieux cliché sexiste de l’attitude de la femme dans une « chicane de ménage » et sont relatés comme suit : « Quiconque a déjà eu une chicane avec sa conjointe sait de quoi je parle. Il se comportait exactement de la même façon que les filles en de telles circonstances, en coupant continuellement la parole aux autres, et en disant tout ce qu’il avait sur le cœur depuis six mois et qu’il n’avait jamais osé dire ».

    De plus, cette métaphore misogyne venait coiffer un premier commentaire qualifiant le débat des chefs où, selon le député Arthur, « on a assisté à un débat entre un gars qui avait des couilles, un endormi et une fille ».

    Ce commentaire vient ajouter une deuxième dimension répréhensible pour un homme public en ajoutant au mépris des femmes un volet indéniablement homophobe.

    Un tel discours est offensant et méprisant tant envers les femmes qu’envers les homosexuels, particulièrement en ce qui a trait à l’orientation sexuelle du chef du Parti québécois.

    Le comportement d’André Arthur est inacceptable à titre de citoyen et d’autant plus condamnable lorsque ce citoyen est un député siégeant à la Chambre des communes qui doit défendre les différentes chartes des droits qui consacrent l’égalité des hommes et des femmes ainsi que la reconnaissance de la légalité des droits, nonobstant l’orientation sexuelle.

    C’est pourquoi nous demandons à la Chambre des communes de condamner le député de Portneuf pour ses propos et agissements qui portent atteinte à la réputation et au statut des femmes et des personnes homosexuelles.

    L’EXÉCUTIF DU CONSEIL CENTRAL DE
    QUÉBEC CHAUDIÈRE-APPALACHES (CSN)

    Ann Gingras, présidente
    Ginette Therrien, première vice-présidente
    Émilia Castro, deuxième vice-présidente
    Yves Fortin, secrétaire général
    Jean-Claude Boucher, trésorier

    Le FRAPRU réussira-t-il à se faire entendre?

    Les militantEs du FRAPRU talonnent les partis et leurs chefs depuis le début de la campagne électorale afin d'obtenir des engagements électoraux en matière de logement social. Malgré huit (8!) manifestations --ciblant tant le PLQ que le PQ-- depuis le 17 février, le message ne passe juste pas dans les médias. À croire qu'il y a une conspiration du silence...

    Heureusement, la situation est tranquillement en train de changer et le mur du son semble se fissurer. Hier, une poignée de militantEs ont interpellés Boisclair à Québec. Cela nous a valu une couverture minimale (un article assez complet sur le site de Corus, un clip aux nouvelles de TQS et une photo dans la version papier du Devoir). En temps normal, une telle couverture serait un désastre mais dans le contexte, on est presque content! C'est dire...

    La lutte se poursuit. Aujourd'hui, des militantEs occupaient le bureau de comté de Charest à Sherbrooke. Cette fois, on en parle non seulement sur le site de Corus, mais aussi à LCN (voir ici et ici).

    Tiens, tant qu'à y être, je vous soumet une lettre d'opinion qui a été refusé par tous les quotidiens (mais publié dans l'Infobourg) :

    Campagne électorale 2007
    Et le logement?


    Par Nicolas Lefebvre Legault*

    C’est avec consternation que nous avons constaté que ni l’ADQ, ni le PLQ, ni le PQ ne parlent de logement dans leur plate-forme électorale respective. En fait, les mots «logement» et «habitation» n’y figurent même pas. Il faut croire qu’après un buzz, qui n’aura duré que le temps d’une crise, les locataires ne sont plus in…

    Et pourtant…

    «Les élections passent, mais la crise reste», disions-nous en 2003. À l’époque, la crise du logement jetait à la rue des centaines de locataires à chaque premier juillet. C’était choquant et les médias en parlaient constamment. En conséquence, les partis devaient au moins faire semblant de s’en préoccuper. Aujourd’hui, c’est «un peu moins pire». Pourtant, les taux d’inoccupation (1,5% à Québec!) ne sont toujours pas équilibrés. Il est toujours aussi difficile de se trouver un logement, surtout si vous n’avez pas un gros revenu, mais la pénurie s’est installée dans le paysage. On s’est habitué. Résultat: «on passe à un autre appel». Et tant pis pour les locataires qui rushent comme des malades pour trouver un logement et pour payer le loyer quand c’est fait.

    Ça prend des engagements

    Les groupes populaires n’ont pas l’intention de regarder passer le train sans rien faire. Ça prend des engagements en matière de logement social. Les partis ne s’en tireront pas aussi facilement. Nous avons manifesté devant le Conseil général du PLQ, le 17 février, et devant une assemblée du PQ, le 25. Et nous allons continuer. Tant que les principaux partis n’auront pas pris d’engagements sur le logement social, nous allons suivre les chefs et les vedettes à la trace.

    Nos revendications sont simples et faciles à comprendre. Actuellement, le logement social représente 10% des logements locatifs. Nous voulons doubler ce pourcentage à moyen terme. C’est la seule façon d’assurer à tous et à toutes un toit décent à des prix qu’on peut se payer. Et nous avons des suggestions pour atteindre cet objectif. Il faut bien sûr continuer les programmes qui marchent bien, comme Accès Logis, et les financer adéquatement. Il faut aussi recommencer à construire des HLM (il ne s’en est pas fait depuis 1994). Il faut remettre sur pied un programme permettant d’acheter des immeubles et des terrains pour éventuellement les transformer en logement social (ça se faisait à Montréal et à Québec). Il faut forcer les promoteurs privés à inclure du logement social dans tout nouveau développement d’envergure. (Évitons les ghettos de riches!) Le gouvernement devrait finalement, comme en France, faire une loi forçant les villes à avoir 20% de logement social sur leur territoire.

    Toutes ces propositions, et quelques autres, sont détaillées dans une nouvelle brochure du FRAPRU intitulée Privé de logement, place au logement social. Nous l’avons envoyée aux candidats-es du comté. Les citoyens-nes peuvent aussi se la procurer gratuitement au local du Comité populaire (780, rue Sainte-Claire) ou sur Internet à www.frapru.qc.ca.

    *L’auteur est coordonnateur du Comité populaire Saint-Jean-Baptiste et président du conseil d’administration du FRAPRU.

    Cheap...

    L'histoire a fait le tour des médias. Jean Charest s'est fait apostrophé hier par un travailleur de l'usine ABB de Varenne (voir le compte rendu de la discussion ici) qui lui reproche d'avoir appauvri le monde ordinaire. Richard Lévesque, le travailleur, a du même souffle manifesté son intention de voter pour l'ADQ. Un peu plus tôt, Jean Charest était tombé face-à-face avec un autre travailleurs, Éric Noël, qui, lui, est candidat de Québec solidaire. Comme l'ont souligné plusieurs journalistes, ça prend beaucoup de courage et de détermination pour critiquer ouvertement le premier ministre et lui donner de la marde dans son propre lieu de travail. Ce n'est pas l'avis du syndicat de M. Lévesque (les métallos) qui se sont farci d'un communiqué après l'événement pour carrément se dissocier de leur membre.

    "Nous comprenons la frustration qu'ont les travailleurs face au gouvernement Charest. Nous reconnaissons également le droit à tous les travailleurs et à toutes les travailleuses, membres du Syndicat des Métallos (FTQ), de voter en fonction de leur conscience et de leurs convictions. Mais nous tenons à préciser que ce travailleur l'a fait à titre individuel. Cette opinion ne reflète pas celle des travailleurs de notre usine et celle de notre syndicat. Il n'y a pas de tendance adéquiste chez-nous. Notre syndicat local était représenté lors du congrès spécial de la FTQ. Nous avons appuyé la position de notre centrale syndicale", a déclaré Luc Belleville, dirigeant de la section locale 9486 du Syndicat des Métallos (FTQ). "Notre syndicat et notre centrale sont des lieux de démocratie où les membres peuvent exprimer leur opinions personnelles. C'est ce qui s'est produit lors de la visite de Jean Charest chez ABB. Nous voulons simplement rappeler que le Syndicat des Métallos (FTQ) appuie officiellement le Parti Québécois lors de cette campagne électorale", a poursuivi Pierre Arseneau, permanent du Syndicat des Métallos (FTQ).


    Heille, s'cuze moi mais c'est cheap en sacrément ! En plus d'être légèrement trompeur... Il n'y a pas de tendance adéquiste chez-nous. Ben voyons ! T'as un groupe de travailleurs qui viennent de dire devant tous les médias de la province qu'ils vont voter ADQ et il n'y a pas de tendance ! Notre syndicat et notre centrale sont des lieux de démocratie où les membres peuvent exprimer leur opinions personnelles. Ben voyons ! Si c'est le cas, pourquoi envoyer un communiqué les contredisant le jour où ils donnent leur avis ?

    Voilà une usine où travaillent de toute évidence des adéquistes et des solidaires. On peut se demander comment la décision d'appuyer le PQ, à l'unanimité, a été prise... La neutralité dans de telles circonstances n'aurait pas été de mise?

    mardi 13 mars 2007

    Contrairement à la FTQ, la CSN n'appuiera aucun parti

    (Communiqué)

    La CSN interpelle les principaux partis politiques
    La centrale n’appuiera aucun parti


    À quelques heures du débat des chefs, la Confédération des syndicats nationaux interpelle les partis politiques sur un certain nombre de questions. La CSN veut notamment savoir ce que les différents partis comptent faire concernant l’affaiblissement marqué du secteur manufacturier au Québec. La centrale syndicale exige également des engagements concernant la loi 142 qui a imposé les conditions de travail dans le secteur public.

    Au secours du secteur manufacturier

    Devant quelque 250 délégué-es réunis à l’occasion du conseil confédéral de la centrale, la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, a interpellé les chefs des principales formations politiques. « Nous voulons notamment savoir quelle est leur position face à la désindustrialisation », a indiqué la leader syndicale. Qu’il s’agisse de Shermag à Disraéli, de Goodyear ou de Gildan à Valleyfield, de Norks Hydro à Bécancour, de Olymel à Saint-Simon et à Saint-Valérien, de Louisiana Pacific à Saint-Michel-des-Saints ou de l’imprimerie l’Éclaireur en Beauce : les annonces de fermeture se multiplient. Dans le secteur manufacturier, c’est plus de 47 000 emplois qui ont été perdus dans la seule dernière année, dont 33 100 durant le mois de février. Pour le seul secteur de la forêt et du papier, c’est 10 000 pertes d’emplois. « Le Québec doit absolument se doter d’une stratégie globale intégrée pour faire face aux effets de la mondialisation et redonner du tonus au secteur manufacturier. Malheureusement, on entend peu parler de ces enjeux dans la présente campagne électorale ». C’est ainsi que la CSN veut connaître les engagements des partis politiques en vue de consolider le secteur manufacturier et soutenir les travailleuses et les travailleurs du vêtement, de la forêt ou de l’industrie porcine en difficulté.

    Restaurer le droit à la négociation

    La CSN demande des engagements précis concernant la loi 142. Le PQ a déjà fait connaître son intention de retirer les dispositions les plus répressives de la loi 142, qui sont actuellement combattues devant le Bureau international du travail et devant les tribunaux québécois. Comment les partis entendent-ils agir sur les effets désastreux de cette loi, notamment sur la rémunération et le pouvoir d’achat, mais aussi sur le pouvoir d’attraction et de rétention des travailleuses et des travailleurs du secteur public ? Non seulement les travailleurs du secteur public se sont appauvris avec deux ans de gel de salaire, mais, en plus, alors qu’ils accusaient en 2001 un retard de 7,7 % sur tous les autres travailleurs québécois, cet écart est maintenant de 15,2 %.

    « Nous n’attendrons pas en 2010 pour faire entendre nos voix, a déclaré la présidente de la CSN. Ne serait-il pas légitime qu’un éventuel gouvernement s’engage dès maintenant à mettre en place une table de travail avec les organisations syndicales sur la question de la rémunération et à ouvrir un débat public pour sortir de l’impasse ? Le gouvernement libéral a déjà reconnu avec les médecins qu’une loi spéciale ne règle pas tous les problèmes, mieux encore, il a convenu avec eux d’une démarche qui permet, dans leur cas, de dénouer les impasses. Pourquoi continuer à refuser toute discussion avec les salarié-es du secteur public ?, a poursuivi Claudette Carbonneau. Pourquoi ne pas chercher une voie négociée qui permet de leur rendre justice et de restaurer du même souffle la capacité du secteur public de recruter et de retenir les personnels nécessaires ? Pourquoi pour les uns, la voie de la négociation, et pour les autres, celle des décrets et des coups de force ? C’est le genre de débat que nous devrons imposer. La restauration d’un réel droit à la négociation en dépend. »

    La CSN entend questionner les partis politiques sur un certain nombre d’autres questions. Ainsi elle souhaite savoir si le Parti libéral a toujours l’intention de construire les hôpitaux universitaires montréalais en mode PPP ? Quelles sont les intentions des autres partis à cet égard ? En matière de santé et d’éducation, la CSN demande des engagements en vue de favoriser l’accès aux soins de santé dans le réseau public et l’accès aux études postsecondaires notamment par le gel des frais de scolarité.

    Une centrale indépendante

    La CSN est une centrale syndicale indépendante. C’est ainsi qu’elle n’appuiera aucun parti politique, et ce, en vertu de ses statuts et règlements. Comme organisation dédiée à la défense et à la promotion des intérêts des travailleuses et des travailleurs, la CSN procèdera à un bilan du gouvernement sortant comme elle fera une analyse rigoureuse et non complaisante des programmes des partis politiques sur les grands thèmes qui la préoccupent. La CSN invite cependant tous ses membres et la population à exercer leur droit de vote. Elle les invite à choisir le parti dont les valeurs, les actions, la clarté des engagements autant que la capacité de les réaliser correspondent au plus près aux orientations de la CSN, et ce, considérant les limitations du mode de scrutin actuel.

    La Confédération des syndicats nationaux compte plus de 300 000 travailleuses et travailleurs de tous les types de milieux de travail, tant dans le secteur privé que dans le secteur public. Pour plus de détails visitez : www.csn.qc.ca

    Source : CSN- 13 mars 2007

    lundi 12 mars 2007

    La majorité des gens est contre le dégel...

    Incroyable, mais vrai, une majorité de québécois-es est contre le dégel des frais de scolarité. 61 % des gens sont en désaccord avec la proposition du Parti libéral du Québec (PLQ) de dégeler les frais de scolarité de 500 $ par étudiant si on en croit un sondage commandé par la FEUQ. Des résultats, soit dit en passant, qui se rapprochent de ceux dévoilés il y a quelques jours dans un sondage CROP.

    "Il ne faut pas s'étonner de ces résultats : les Québécois savent que l'accessibilité aux études est essentielle et serait compromise par un dégel", souligne Christian Bélair, président de la FEUQ.

    Les gens ne sont pas dupes. 63 % des répondants pensent en effet que Jean Charest, s'il est réélu, ne respectera pas son engagement d'augmenter les frais de scolarité de 500 $, mais qu'il en profitera plutôt pour les augmenter encore plus.

    "Que ce soit pendant ou après la campagne électorale, une chose est claire : M. Charest ne pourra jamais dire que la population a été ou est en accord avec l'engagement de son parti de hausser les frais de scolarité", a conclu Christian Bélair, président de la FEUQ.

    Le président de la FEUQ n'a toutefois pas voulu indiquer quels moyens prendrait son organisation advenant le cas, fort probable, où les libéraux sont réélus et procèdent à un dégel. Rappelons que l'ASSÉ appelle dès maintenant à l'obtention de mandats de grève générale applicable à l'automne en cas de dégel...

    Le staff du SCFP en grève !

    On arrête pas le progrès... Les employés du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) sont en grève ce matin d'un bout à l'autre du pays. L'enjeu des négociations tourne autour de demandes de concession de l'employeur (tu quoque mi fili comme dirait Bernard Landry) et de l'utilisation des surplus du fonds de pension. Les grévistes voudraient que les plantureux surplus (selon eux) servent à améliorer le régime de pension, ce que refuse la direction du SCFP. Les grévistes revendiquent également que l'employeur leur donne certains des bénéfices qu'ils revendiquent pour leurs membres (ex.: le SCFP revendique que les employeurs paient les nouvelles cotisations spéciales sur la santé récemment introduite en Ontario mais refuse de le faire pour ses propres employés). Les grévistes sont représentés par trois syndicats (SCP, ATSU et SEPB). Un blogue de grève a été mis sur pied.

    dimanche 11 mars 2007

    Vendeurs de souvenirs et de programmes - Grève terminée au Centre Bell

    (Communiqué)

    MONTREAL, le 11 mars - C'est par un vote de 82 % que les membres de la section locale 747 du Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier (SCEP-FTQ) ont récemment ratifié une nouvelle convention collective de deux ans. Le retour au travail s'effectuera le 13 mars.

    L'entente été conclue après de longues négociations avec le sous-traitant, Promo-Expert à qui le Centre Bell avait concédé ses activités mettant ainsi en péril l'accréditation et les emplois des grévistes, le tout ponctué de longues batailles juridiques sur l'article 45 du Code du travail. Promo-Expert a reconnu le syndicat et a négocié des conditions salariales convenables pour les deux ans à venir pour les 35 employés impliqués.

    "Pour nous, il n'était pas question que ces membres se retrouvent à jamais sur le trottoir et sans emploi" a déclaré Joseph Gargiso, vice-président administratif du SCEP. "Lorsque nous avons constaté que le Centre Bell ne reviendrait pas sur sa décision de céder ses activités, il devenait impératif de conclure une entente avec le sous-traitant, ce qui a été fait à la satisfaction des membres" a ajouté M. Gargiso.

    jeudi 8 mars 2007

    8 mars : des syndicalistes occupent les bureaux de Bev Oda

    Des militantes de l'Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC) ont occupées pendant une bonne partie de la journée le bureau de comté de Bev Oda, la ministre fédérale de la Condition féminine.

    Les militantes protestaient contre le gouvernement Harper qui a manqué à sa promesse électorale de faire plus pour réaliser l'égalité des femmes. Elles s'opposent particulièrement à la réduction du mandat et du budget de fonctionnement de Condition féminine Canada, ainsi qu'à la fermeture de 12 de ses 16 bureaux régionaux.

    Mercredi, le gouvernement a annoncé une hausse de 5 millions $ pour les subventions octroyés aux projets de groupes de femmes. Ce montant équivaut aux réductions du budget administratif de Condition féminine Canada, qui ont entraîné la fermeture des bureaux régionaux de l'organisme.

    Le gouvernement a également changé les critères d'admissibilité aux subventions. Les projets de recherche et de défense des droits ne seront maintenant plus admissibles, en faveur de projets de groupes offrant des services directs aux femmes.

    Les femmes qui occupaient le bureau de la ministre Oda veulent que le gouvernement renverse sa tendance rétrograde en ce qui concerne l'égalité des femmes. Cela signifie qu'il doit redonner à Condition féminine Canada le mandat de promouvoir l'égalité des femmes (dans une manoeuvre particulièrement douteuse, le mot "égalité" a en effet été retiré de toute documentation produite par l'organisme... La ministre a déclaré que ce terme était superflu dans une nation où les hommes et les femmes sont légalement égaux). Il doit aussi permettre à nouveau au Programme des femmes de financer les groupes féminins qui mènent des recherches et réclament des changements.

    "Mme Oda et M. Harper se bercent d'illusions s'ils croient que l'égalité des femmes est une réalité. Les faits prouvent le contraire, soutient dans un communiqué la vice-présidente Benson. Les femmes employées à plein temps ne gagnent encore que 71 cents pour chaque dollar versé aux hommes. Seulement 15 % des femmes ayant de jeunes enfants ont accès à des services de garde. Les femmes et les filles sont toujours aux prises avec des niveaux élevés de violence, et la situation des femmes autochtones est encore plus grave."

    "En cette Journée internationale de la femme, nous sommes ici pour dire au gouvernement qu'il peut bien tenter de se défiler, mais les femmes, elles, ne cesseront jamais de faire tout ce qu'il faut pour atteindre l'égalité." ont déclarée les occupantes dans leur communiqué.

    Bref rappel des origines du 8 mars pour se souvenir...

    La liberté des femmes ne se légifère pas, elles se prend!

    Tranche de vie : Qui ne s'est pas imaginé, étant jeune, dans un monde complètement différent, un monde nouveau où tout serait parfait... en l'an 2000.

    Un peu d'histoire

    Il ne s'agit pas ici d'être passéiste et encore moins nostalgiques, mais évoquer et comprendre les origines révolutionnaires de la journée des femmes peut certainement nous aider à mieux aller de l'avant... vers ce monde idéal. D'autant plus, que malgré tous les gains (attention à la démagogie ici!) que les femmes ont pu obtenir au cours des siècles, elles n'ont toujours qu'une petite place en marge de l'histoire et pourtant... Au fil des années, des femmes de partout dans le monde ont pris la rue, se sont pris le droit de grève, ont imposé leur droit de vote, ont crié haut et fort leur colère devant ce que nous osons encore appeler la justice... Au fil des années, des femmes ont fait briller des lueurs de révolutions. Tout ça dans leur vie et leur survie de tous les jours mais tout ça aussi un 8 mars.

    Le début du 20ème siècle fut particulièrement marqué par un climat de crise et d'effervescence sociale. Pour le mouvement des femmes de plusieurs régions du monde et notamment pour celui du Nord-est des États-Unis c'est le début d'une véritable affirmation. Dès 1857, New York et Chicago sont pratiquement animés au rythme des grèves et les influences anarcho-syndicalistes et socialiste ne tardent pas à avoir leur effet sur les ouvriers mais aussi sur les ouvrières. Parmi des centaines d'autres, "l'épopée" d'Emma Goldman et le travail des Wobblies (1) permettent aux mouvements ouvrier et féministe d'afficher leurs revendications à la face du monde –ce qui leur permit d'obtenir des gains considérables- mais surtout d'inscrire les luttes (et les gains) dans des perspectives plus globales qui dépassent l'horizon législatif.

    Le slogan "Du pain et des roses" trouve d'ailleurs son origine dans cette logique alors que des grévistes du textile (majoritairement des femmes) et les organisations anarcho-syndicalistes dont elles (et ils) faisaient parties revendiquèrent de meilleures conditions de vie matérielle mais aussi des roses qui représentaient le côté immatériel nécessaire à une réelle libération et qu'on ne peut trouver dans aucune loi mais dans un changement profond des mentalités. Et c'est dans ce contexte de protestation et d'activisme politique que naît la journée internationale des femmes.

    Le premier appel pour un Woman's Day fut donc lancé en 1908 sur l'initiative des femmes du parti socialiste américain et pris la forme d'une manifestation pour le droit de vote et la reconnaissance des droits politiques et économiques des femmes. 2000 personnes marchèrent sur Manhattan et dés l'année suivante, le 28 février 1909, pas moins de 5 "Woman's Suffrage Demonstrations" sont organisés dans la seule région de New York et tiennent lieux de "Woman's Day". Le mouvement prendra par la suite de l'ampleur en 1910 sous l'impulsion des Wobblies et de la grève générale de 20-30 000 chemisiers et chemisières (dont au moins 80 % sont des femmes) de New York qui revendiquent un salaire décent et de meilleures conditions de vie. C'est la même année, quelques mois après les 13 semaines de grève qui soulevèrent les mouvements ouvrier et féministe que la IIème Internationale socialiste adopta à Copenhague une motion pour internationaliser le Woman's Day américain. Le 19 mars 1911 fut fêtée la première journée internationale des femmes, mais il faut attendre 1914 pour que soit tenu le premier 8 mars.



    Autres temps, autres moeurs

    La situation a bien évidemment changé (après tout n'est-on pas entré dans un nouveau millénaire (!!!!)) et il faut bien concéder que la lutte pour le droit de vote peut-être un peu dépassée dans notre société mais à quand le droit de choisir? Qui crie à l'égalité et jète le haro sur le mouvement féministe? Oui, les femmes ont obtenu le droit de vote -et donc le droit de s'abstenir- mais ont-elles pour autant le pouvoir effectif que toute personne devrait être en mesure d'exercer sur sa vie et sa société. En fait, les questions que soulève le mouvement féministe, loin d'être impertinentes ou désuètes, sont d'autant plus importantes alors que les pouvoirs en place semblent abandonner jusqu'à leur masque de démocratie. Oui, le mouvement féministe a permis aux femmes (du moins dans les sociétés occidentales) d'obtenir de nombreux acquis dans les domaines juridique, politique, économique et social mais l'égalité est loin d'être atteinte et les exemples de discrimination et d'exploitation nous viennent en tête par dizaines.

    Pire, les gains obtenus demeurent soumis à la loi patriarcale. Une loi tente bien de donner l'équité salariale aux femmes, une autre leur permet de se faire avorter, une autre encore condamne les violeurs (enfin, c'est ce qu'on dit) mais il s'agit toujours d'aménager la vie des femmes autour d'un statut qu'on leur impose, de cocher les traits d'une fiche d'identité qu'on leur appose et l'existence même de ces lois confirme la spécificité qu'on leur garde. Les femmes, comme les hommes, ne sont pas des objets qu'on change de tablette de temps en temps ou qu'on dépoussière un certain jour de mars.

    Tant qu'il y aura un capitalisme et un patriarcat qui s'allieront contre la population, il devra y avoir un mouvement féministe qui lutte et tant que nous devrons nous le rappeler, il devra y avoir un 8 mars. Cela étant dit, on en a assez d'une journée pour la conservation de la gente féminine comme on se rappelle parfois qu'il y a des animaux en voie de disparition. C'est le 8 mars, mais surtout tous les autres jours de l'année qu'il nous faut reprendre la rue... reprendre nos vies. Rallumons ces lueurs de révolution!



    (1) L'IWW (Industrial Workers of the World) est un groupe syndicaliste révolutionnaire américain particulièrement important au début du siècle et le seul à syndiquer les ouvrierEREs non qualifiéEs (et donc beaucoup de femmes). Il fut durement réprimé au cours de la Première Guerre mondiale en raison de ses positions internationalistes et anti-patriotiques. (Voir notamment Guérin, Daniel, Histoire du mouvement ouvrier américain, Paris, François Maspéro, 1977

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    Ce texte a été diffusé pour la première fois à Québec le 8 mars 2000 par feu le Groupe anarchiste Émile-Henry.