jeudi 20 décembre 2007

L’ASSURANCE PRIVÉE EN SANTÉ : UN CADEAU EMPOISONNÉ

La CSN et la FTQ lancent une campagne de pub pour le système public. Ils ont aussi mis en ligne une pétition pour un véritable débat public sur le système de santé. Pour signer, c'est pas ici.

mercredi 12 décembre 2007

Mario Dumont aux profs : mangez de la marde !

Des fois, l'actualité est comique (mieux vaut en rire qu'en pleurer). Ainsi, moins d'une semaine après que les syndicats de profs aient déposés une pétition signée par 20 000 enseignant-e-s pour dénoncer «l'ingérence politique en éducation», l'ADQ exige un moratoire sur le cours «Ethique et culture religieuse» au niveau primaire.

Mario Dumont prétend avoir fait «une analyse approfondie du programme approuvé par la ministre de l'Education» et en conclu que «ce cours qui pourrait créer de la confusion chez les élèves». Le leader adéquiste veut notamment que le christianisme soit prépondérant dans l'enseignement au primaire. Selon le chef de l'opposition, «on renie ce que nous sommes en tant que nation en faisant de notre héritage religieux un élément à enseigner parmi tant d'autres. Nos enfants doivent premièrement connaître ce qui est à la base de l'identité de la majorité avant de s'ouvrir et de s'enrichir des autres cultures et des autres pratiques religieuses.»

Il faut croire que l'ADQ n'a rien à foutre du ras-le-bol des profs qui disaient vendredi dernier être écoeuré de la multiplication des décisions partisanes prises en éducation depuis quelques temps. «Il est certain que l’éducation est un enjeu politique de taille, mais les orientations données au système doivent l’être pour des considérations pédagogiques, visant la réussite du plus grand nombre et le respect de son personnel, et non pour des raisons partisanes et électoralistes», avait alors déclaré Mme Maureen Morris, présidente de l’Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec lors du dépôt de la pétition.

Sur le fond de la question, Réjean Parent, le président de la CSQ, a répondu très durement à l'ADQ en marge du conseil fédéral de l'organisation syndicale regroupant la majorité des profs du primaire. «La position de Dumont est à l'image de son parti politique qui adapte ses positions en fonction du vent populaire, c'est-à-dire les sondages. Avec une telle attitude, l'ADQ propose encore une fois au Québec de tourner en rond sur un sujet qui était pourtant réglé pour les principaux acteurs concernés« s'est-il insurgé.

Le président de la CSQ rappelle qu'en 2005, dans «un contexte social plus serein», un sondage montrait qu'une majorité était pour une école laïque. Pour la CSQ, le Québec a mis des années avant de rompre avec le caractère confessionnel de l'école publique et les débats ont eu lieu. «Contre les tenants du retour en arrière, il nous faut protéger le caractère laïque de l'école publique et indiquer très clairement que nous favorisons le vivre ensemble fondé sur un dialogue entre les religions. Le personnel des écoles doit constamment s'adapter aux nombreux changements demandés par les différentes réformes comme il saura le faire avec le nouveau cours», affirme Réjean Parent.

vendredi 7 décembre 2007

Les profs aux politcien-ne-s: mêlez-vous de vos affaires!

Ce matin une centaine de syndicalistes enseignant-e-s sont allés déposer une pétition à l'Assemblée nationale. Les profs en ont contre l'ingérence politique en éducation. En deux semaines, la Fédération des syndicats de l'enseignement (CSQ) et l’Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec ont récoltés plus de 20 000 signatures d'enseignant-e-s, c'est dire l'ampleur du ras-le-bol.

Les syndicalistes disent être écoeuré de la multiplication des décisions partisanes prises en éducation depuis quelques temps. «Il est certain que l’éducation est un enjeu politique de taille, mais les orientations données au système doivent l’être pour des considérations pédagogiques, visant la réussite du plus grand nombre et le respect de son personnel, et non pour des raisons partisanes et électoralistes», a déclaré Mme Maureen Morris, présidente de l’APEQ.

Par exemple, les profs se disent irrités par le retour «unilatéral et sans nuance» du bulletin chiffré dans les écoles primaires. Tout à l'air beau dans les médias mais, dans les écoles, les enseignant-e-s ont vite constaté que personne ne savait trop sur quel pied danser. Ainsi le ministère et les autorités locales donnent des instructions contradictoires mais pas les moyens pour effectuer les changements dans les délais impartis.

Autre exemple, le fameux « retour en force de la dictée » annoncé par le premier ministre. Les profs ne l'ont pas pris du tout. Premièrement, il se donne régulièrement des dictées en classe et, deuxièmement, les politiciens n'ont pas à déterminer à la place des enseignant-e-s les outils pédagogiques qui doivent être utilisés.

Si seulement on tenait compte des critiques des profs par rapport à la réforme. Mais non. C'est le silence radio du côté du ministère et c'est le politique qui s'en mêle tout croche. «Les enseignant-e-s se sentent ballotés par des annonces improvisées à des fins électoralistes alors qu’ils mettent de l’avant des solutions au plan pédagogique. Pourtant, ils sont les mieux placés pour signaler les changements nécessaires au système d’éducation et, sur cette base, méritent d’être entendus au premier chef», a déclaré Mme Johanne Fortier, présidente de la FSE.

Les syndicalistes demandent que les politicien-ne-s respectent l'expertise et l'autonomie professionnelle des enseignant-e-s. Autrement dit: mêlez-vous donc de vos affaires. La pétition a été symboliquement déposée sur le parvis de l'Assemblée nationale, et non en son sein, afin de «s’assurer que le message livré aujourd’hui aux élus québécois se situe au-delà de toute partisannerie politique».