vendredi 7 décembre 2007

Les profs aux politcien-ne-s: mêlez-vous de vos affaires!

Ce matin une centaine de syndicalistes enseignant-e-s sont allés déposer une pétition à l'Assemblée nationale. Les profs en ont contre l'ingérence politique en éducation. En deux semaines, la Fédération des syndicats de l'enseignement (CSQ) et l’Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec ont récoltés plus de 20 000 signatures d'enseignant-e-s, c'est dire l'ampleur du ras-le-bol.

Les syndicalistes disent être écoeuré de la multiplication des décisions partisanes prises en éducation depuis quelques temps. «Il est certain que l’éducation est un enjeu politique de taille, mais les orientations données au système doivent l’être pour des considérations pédagogiques, visant la réussite du plus grand nombre et le respect de son personnel, et non pour des raisons partisanes et électoralistes», a déclaré Mme Maureen Morris, présidente de l’APEQ.

Par exemple, les profs se disent irrités par le retour «unilatéral et sans nuance» du bulletin chiffré dans les écoles primaires. Tout à l'air beau dans les médias mais, dans les écoles, les enseignant-e-s ont vite constaté que personne ne savait trop sur quel pied danser. Ainsi le ministère et les autorités locales donnent des instructions contradictoires mais pas les moyens pour effectuer les changements dans les délais impartis.

Autre exemple, le fameux « retour en force de la dictée » annoncé par le premier ministre. Les profs ne l'ont pas pris du tout. Premièrement, il se donne régulièrement des dictées en classe et, deuxièmement, les politiciens n'ont pas à déterminer à la place des enseignant-e-s les outils pédagogiques qui doivent être utilisés.

Si seulement on tenait compte des critiques des profs par rapport à la réforme. Mais non. C'est le silence radio du côté du ministère et c'est le politique qui s'en mêle tout croche. «Les enseignant-e-s se sentent ballotés par des annonces improvisées à des fins électoralistes alors qu’ils mettent de l’avant des solutions au plan pédagogique. Pourtant, ils sont les mieux placés pour signaler les changements nécessaires au système d’éducation et, sur cette base, méritent d’être entendus au premier chef», a déclaré Mme Johanne Fortier, présidente de la FSE.

Les syndicalistes demandent que les politicien-ne-s respectent l'expertise et l'autonomie professionnelle des enseignant-e-s. Autrement dit: mêlez-vous donc de vos affaires. La pétition a été symboliquement déposée sur le parvis de l'Assemblée nationale, et non en son sein, afin de «s’assurer que le message livré aujourd’hui aux élus québécois se situe au-delà de toute partisannerie politique».

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