samedi 30 juin 2007

Y'était pas trop tôt

La leçon que tire le président de la CSQ de la scission qui lui a fait perdre 20 000 profs (sur 80 000) : «Il faudra revoir l'approche clientéliste de notre organisation pour revenir à du travail sur le fond et les principes. Un syndicat, ce n'est pas une compagnie d'assurances. C'est un mouvement "politique", entre guillemets, qui défend des droits fondamentaux.»

Surprise ! les conservateurs sont pro-patronal

Sous prétexte qu'une loi anti-scabs dans les secteurs économiques de juridiction fédérale aurait pour effet de "paralyser l'économie" et que c'est bien trop compliqué d'agir en tant que gouvernement minoritaire, le ministre conservateur du travail ne bougera pas sur la question. Bref, les conservateurs favorisent un statu-quo pro-patronal.

À lire dans Le Devoir : Scabs : Blackburn préfère le statu-quo

Vente de BCE à Teachers : le syndicat inquiet

Le Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier (SCEP-FTQ), qui représente les milliers de travailleurs des compagnies appartenant à BCE au Québec et en Ontario, est inquiet de l'annonce de la vente annoncée par l'entreprise plus tôt ce matin.

"Nous craignons plus particulièrement les pertes d'emplois dans l'éventualité où les acheteurs décidaient de déménager le siège social de Montréal vers une autre ville", a déclaré Michel Ouimet, vice-président exécutif du SCEP-FTQ.

Aucune garantie

"Il est impossible de prévoir exactement quels seront les impacts de cette transaction sur l'emploi et les conditions de travail de nos membres. Et franchement, c'est ce qui nous inquiète le plus à l'heure actuelle. Malgré les déclarations des dirigeants de la Teachers qui se veulent rassurantes pour les travailleurs et travailleuses, nous n'avons aucune garantie quant à l'avenir", a ajouté M. Ouimet.

Protéger les emplois

"Nous surveillerons de près le processus et les intérêts de nos membres. On ose espérer que les acquéreurs n'ont pas l'ambition de nous acheter pour démanteler ensuite l'entreprise. Il n'y a pas que les revenus et les profits à considérer, on doit aussi prendre en compte les travailleurs et travailleuses. Car eux aussi, déterminent la valeur d'une entreprise", a conclu le syndicaliste.

vendredi 29 juin 2007

Logement : la chute

Depuis un an, les groupes communautaires passent pour des hurluberlus parce qu’ils continuent d’appuyer frénétiquement sur le bouton panique de la « crise du logement ». Jusqu’à la dernière minute, les médias et les autorités politiques ont choisi de regarder ailleurs en répétant sans arrêt que « jusqu’ici tout va bien ». Or, comme chacun sait, « ce qui compte, ce n’est pas la chute, c’est l’atterrisage »… Et, comme c’était prévisible, une vingtaine de familles de Québec se sont écrasées au sol parce qu’on avait omis de tendre un filet de sécurité pour amortir leur chute.

La chute

La crise du logement est omniprésente dans la région de Québec. On y est tellement habitué qu’on ne la voit plus. Pourtant, elle est toujours là. Les chiffres sont têtus et ceux de la SCHL, publiés au printemps dernier, indiquent que, loin de s’améliorer, la situation s’est détériorée à Québec. Le taux d’inoccupation est passé de 1,4% l’automne dernier à 0,9% ce printemps alors que, comme on commence à le savoir, l’équilibre devrait se situer autour de 3%. Dans ce contexte, il était écrit dans le ciel qu’il y aurait des perdant-es lors du grand jeu de la chaise musicale du premier juillet.

Ce qui devait arriver arriva. En effet, vingt-et-un ménages –dont plusieurs familles—sont allés cogner aux portes des groupes communautaires les semaines précédant le jour J du grand déménagement. Une cinquantaine d’hommes, de femmes et d’enfants qui risquent fort de se retrouver à la rue. La différence fondamentale avec les années passées? Il est presque impossible d’émouvoir qui que ce soit avec leur cas. « Arrangez vous avec vos petits » semble être la réponse globale de tout un chacun. Au mieux certaines radio proposent-elles de lancer des « appels à la population » pour repérer des logements libres. Certain-es vont même jusqu’à murmurer que, dans le fond, si des pauvres et du monde qui n’ont pas toute leur tête se mettent dans le trouble, c’est quand même pas la faute du gouvernement…

Ponce Pilate

« Le gouvernement du Québec s’en lave les mains » s’insurge Véronique Laflamme, porte-parole pour la région de Québec du FRAPRU en cette période de crise du logement. Les autorités ont attendues à la toute dernière minute –le 27 juin!—avant d’annoncer des mesures dans l’espoir qu’un maximum de ménages règlent leur problème tout seul. « On repousse dans le privé un problème de société, pense la porte-parole du FRAPRU, le gouvernement espère que les ménages se louent un logement inadéquat, un taudis ou quelque chose de trop petit, trop cher, n’importe quoi pour ne pas être à la rue… bref on veut éviter d’avoir des sans-logis, quitte à grossir le nombre de mal-logé-es. »

La Ville de Québec de son côté prétend qu’organiser des mesures d’urgence n’est pas dans son mandat. Certains responsables osent même dire que ce n’est pas tant la crise du logement qui est en cause que des problèmes de pauvreté et de santé mentale. Selon la militante, les autorités tentent de marginaliser les personnes qui sont à risque de devenir sans-logis. « Il y a toute sorte de monde dans les ménages qui ont contactés les groupes communautaires : des familles et des personnes seules, des « de souche » et des immigrant-es, des salariés et des personnes assistées sociales, bref, c’est un problème généralisé » précise Mme Laflamme, « la Ville de Québec est dans le champ quand elle prétend que c’est une question relevant des groupes communautaire ou de la santé et des services sociaux ». En dehors de renvoyer publiquement la balle au gouvernement, la Ville de Québec n’a fait aucune représentation pour que l’État intervienne (alors que d’autres l’ont fait).

Passer à d’autre chose

La société québécoise a une capacité d’indignation à géométrie variable. Il y a cinq ans, que des familles entières risquent de se retrouver à la rue à cause de la pénurie de logement était intolérable. Les médias ne parlaient que de ça et l’État organisait des mesures d’urgence et accélérait son programme de construction de logements sociaux. Aujourd’hui, cinquante personnes risquent de se retrouver à la rue et presque personne ne fait rien. La seule mesure annoncée est une aide financière ne s’adressant qu’aux familles les plus pauvres pris avec un « cas humanitaire ». Pour les autres rien. Ni hébergement, ni entreposage, ni aide à la recherche de logement. L’intervention gouvernementale a permis depuis cinq ans d’éviter le pire mais le problème n’est pas réglé. Loin de là. Il aurait fallu un grand chantier de logement social (dont la moitié en HLM!) pour faire face à la musique. Pourtant, les autorités sont passées à d’autre chose. Lorsque les lettres, les appels et les représentations polies ne donnent plus de résultats, il ne faut pas se surprendre que le mouvement pour le droit au logement passe lui aussi à « d’autre chose »…

(Texte soumis au comité de rédaction de l'Infobourg)

Exceldor - Les employé-es de l'usine de Saint-Damase acceptent la nouvelle proposition de leur employeur

COMMUNIQUÉ - Réunis en assemblée générale, en fin d'après-midi aujourd'hui [hier], les travailleuses et les travailleurs de l'abattoir de poulets Exceldor à Saint-Damase ont accepté une nouvelle proposition de leur employeur, proposition qui faisait suite à une rencontre de conciliation qui s'est déroulée lundi dernier. Malgré les concessions qu'ont dû accepter de faire les travailleuses et les travailleurs, ils ont opté pour maintenir leurs emplois à Saint-Damase. "Nous espérons qu'Exceldor reconnaîtra les efforts consentis par ses employé-es de Saint-Damase et fera preuve de respect envers nous!" déclare la présidente du syndicat (CSN), Manon Poitras. La nouvelle convention collective s'appliquera à compter de mars 2008 et viendra à échéance en février 2014.

C'est le dégel

Le gouvernement a annoncé hier son plan de dégel des frais de scolarité : 30% sur 5 ans ou une facture alourdie de 500$. Pour dorer la pilule, la ministre de l'éducation a également annoncé une bonification du régime des prêts et bourses.

Les associations étudiantes dénoncent l'hypocrisie gouvernementale. Concernant le régime des prêts et bourses, on note que les bourses sont gelées depuis 5 ans ce qui créé un manque à gagner de 71 M$ alors que le 'réinvestissement' gouvernemental n'est que de 11 M$ à ce chapitre (26 M$ au total en comptant toutes les mesures). D'autre part, alors que le dégel est planifiée progressivement sur 5 ans, l'indexation des prêts et bourses n'est prévue que pour une année. Le problème de l'endettement étudiant et de l'insuffisance du régime demeure donc entier. La FEUQ note également que les étudiant-es seront les seuls à injecter de "l'argent neuf" dans le réseau post-secondaire et qu'on est encore bien loin du réinvestissement requis.

Les syndicats mécontents

Dans un communiqué, la CSN a dit "déplorer vivement que le gouvernement vienne de donner le feu vert au dégel des droits de scolarité". La centrale syndicale réclamait à corps et à cris un vaste débat sur l'ensemble de la question du financement de l'éducation post-secondaire. Pour la CSN, persister dans la voie du dégel indique que le gouvernement se préoccupe peu de la question de l'accessibilité aux études supérieures. "Avancer que les modifications au régime des prêts et bourses vont permettre à 70 000 étudiantes et étudiants d'éponger la hausse des droits de scolarité, c'est faire fi du fait que 60 000 autres devront absorber cette même hausse", affirme Denise Boucher, vice-présidente de la CSN responsable du dossier de l'éducation. Elle souligne également que les mesures annoncées sont en vigueur pour l'année 2007-2008 seulement...

À la CSQ, on présente l'opération comme "une nouvelle imposture du gouvernement". Réunis en Congrès extraordinaire à Québec, le président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), M. Réjean Parent, a tenu à réagir à l'annonce de la ministre de l'Education. "Décidemment, c'est facile pour le gouvernement de faire preuve de générosité avec l'argent des autres" a-t-il souligné. Le syndicaliste a également tenu à souligner le "deux poids, deux mesures" gouvernemental : "il est étrange que le gouvernement puisse planifier à long terme la hausse des frais de scolarité, alors qu'il refuse de prendre des engagements au-delà de 2008 relativement à une bonification réelle du système de prêts et bourses et à un financement public adéquat du réseau des universités."

L'ASSÉ sur le sentier de la grève

Alors que le plan d'action de la FEUQ est encore nébuleux, l'ASSÉ est déjà sur le sentier de la grève. Après avoir perturbé l'annonce de la ministre, l'ASSÉ a envoyé un communiqué qui ne fait aucun mystère sur son envie d'en découdre. "L’ASSÉ n’a jamais accepté et n’acceptera jamais l’important recul que constitue le dégel à la hausse des frais de scolarité pour l’accessibilité aux études. Le seul dégel souhaitable pour l’avenir du Québec est à la baisse, vers la gratuité scolaire !" déclare Hubert Gendron-Blais, Secrétaire aux communications de l’ASSÉ.

L’ASSÉ et ses associations membres s’organisent depuis déjà 2 mois pour contrer cette attaque prévisible en préparant une grève générale illimitée pour l’automne. "Nous travaillons présentement à construire une structure de coalition semblable à la CASSÉÉ en 2005 ainsi qu’à peaufiner nos plans de mobilisation et d’action pour la rentrée. Si le gouvernement Charest n’en a pas eu assez de la raclée que le mouvement étudiant lui a fait subir lors de la dernière grève, nous n’hésiterons pas à lui en flanquer une autre !" menace Marc-André Faucher, Secrétaire à l’information de l’ASSÉ.

Même si elle ne regroupe 'que' 40 000 étudiant-es, comparé aux 120 000 de la FEUQ, il ne faut pas sous-estimer le leadership de l'ASSÉ dans les luttes. Ainsi, lors de la dernière grève étudiante, elle avait réussi à rassembler plus de 100 000 grévistes sous sa bannière "élargie". Déjà, cinq associations facultaires de l'UQAM ont convenue de consulter leurs membres sur la grève à l'automne alors que l'ASSÉ n'y compte qu'un membre.

Photo: Badacid, manif de l'ASSÉ à Montréal au mois de mars

On aura tout vu : Le "Wall Street Journal" en grève pour défendre son indépendance

Selon un site d'information économique français, un tiers des journalistes ont fait une demi-journée de grève jeudi pour manifester leur attachement à l'indépendance de leur quotidien, jugée "menacée" par l'offre de rachat de Rupert Murdoch, et "montrer [leur] conviction que l'intégrité éditoriale du Journal dépend d'un propriétaire engagé à défendre son indépendance journalistique".

Le mouvement a concerné environ 200 journalistes. Les bureaux de New York, San Francisco, Chicago, Boston et Dallas étaient touchés. Le quotidien paraît normalement vendredi 29 juin.

Deuxième quotidien le plus lu aux Etats-Unis, le Wall Street Journal fait actuellement l'objet d'une offre de rachat de Rupert Murdoch, qui souhaite acquérir le groupe Dow Jones, propriété de la famille Bancroft. A cet effet, il a offert 5 milliards de dollars début mai. La famille Bancroft a longtemps résisté, du fait de la réputation d'interventionnisme politique et financier de Rupert Murdoch dans ses médias. Mardi, la direction de Dow Jones et Rupert Murdoch ont conclu un accord de principe sur la mise en place d'une structure censée garantir l'indépendance du Wall Street Journal, sans réponse de la famille Bancroft pour l'instant.

jeudi 28 juin 2007

À signaler - Une excellente revue

La presse syndicale est trop souvent insipide. Ça ressemble souvent à un "journal de bonnes nouvelles" qui se lit comme une circulaire ou un bulletin d'entreprise. Heureusement, il y a des exceptions. La revue de la Fédération autonome du collégiale en est une, Perspectives CSN en est une autre.

Je n'aurais jamais pensé écrire ça un jour, mais le numéro 18 de la revue de la Confédération des syndicats nationaux est excellent et donnent à rêver à ce que pourrait ressembler une authentique presse de gauche qui aurait rompu avec l'artisanat et la stricte propagande militante. C'est dans ce temps là qu'on s'ennuie de Recto-Verso...

Au sommaire, on compte un bon dossier (8 pages) sur les transports. Tout y passe : préoccupations environnementales, syndicales et sociales. Sans non plus tomber dans le mielleux. On donne la parole à plusieurs intervenant-es progressistes qui ne sont pas nécessairement exactement sur la même longueur d'onde que la CSN. On n'escamote pas, par exemple, le scepticisme des dirigeants syndicaux face aux projets de tramways (j'y reviendrai).

Également à noter, un reportage que seul pouvait commander la CSN sur la vie à l'usine d'Olymel de Vallée-Jonction après le coup de force de l'hiver dernier. Qui d'autre, d'ailleurs, aurait osé faire sa 'une' avec un ouvrier dont le tablier est maculé de sang, sur le point de découper une carcasse de porc? Le regard de cet homme en tout cas donne tout son sens au titre, "temps durs pour les travailleurs" (cliquez ici pour télécharger la une en grandeur réelle).

Il y a quelques années, quand la direction de la CSN a abandonné Nouvelles CSN, qui était publié aux deux semaines, en faveur d'un magasine ne sortant que quatre fois par année, j'étais sceptique. D'autant plus que l'idée de faire de plus en plus appel à "l'externe" n'allait pas de soi. Tout compte fait, l'utilisation abondante de ressources externes (pigistes) à tous les niveaux fut une idée judicieuse. Ça y est pour beaucoup, en tout cas, dans le caractère professionnel de la chose.

Seul commentaire négatif : les photos sont en général bonnes mais elles sont trop petites. Mettez en moins mais mettez les plus grosses ! Autrement, mon seul regret est de savoir que si peu de gens y auront accès.

Perspective CSN est intégralement disponible sur le web en format pdf. On peut télécharger toute la revue (27 Mo) ou consulter le sommaire HTML et télécharger la revue en pièce détachée (article par article).

mercredi 27 juin 2007

Des fois, je vous dit...

J'ai reçu un communiqué d'un syndicat affilié à la CSN qui me laisse un peu perplexe... Les gardiens de prison se réjouissent du bannissement complet du tabac dans les pénitenciers. C'est drôle, je suis pas sur que c'est une bonne nouvelle. J'ai comme l'impression que ça n'aidera surement pas au climat dans les prisons... (Pis après ça on se surprend que les détenus pensent que les gardiens sont juste une gang de pervers sadiques...)

Une aberration

Il semble que le projet de transférer le service de buanderie du Centre de santé et de services sociaux (CSSS) de Thetford vers celui de Beauce soit remis au goût du jour après avoir été discuté à la fin des années 1990. Le transfert serait opérationnel à l'automne 2007. Le syndicat CSN du CSSS de Thetford a interpellé, aujourd’hui, les décideurs régionaux afin de sauvegarder le service local de la buanderie.

Si on en croit les chiffres du syndicat, le transfert serait une aberration. « Selon une analyse sommaire effectuée par la direction locale, la fermeture de notre buanderie engendrera des coûts supplémentaires annuels d’au moins 154 000 $ pour le CSSS de la région de Thetford, auxquels il faut ajouter un autre 200 000 $ pour l’achat d’une réserve de lingerie puisqu’il n’y aura plus de buanderie sur place, » indique la présidente du syndicat, Hélène Mathieu. Ce projet représente aussi la perte de sept emplois et d'autres coûts administratifs. Les frais annuels récurrents pourraient être de l’ordre de 354 000 $. Selon le syndicat, ils auront indéniablement des impacts sur l’équilibre budgétaire de l’établissement.

Ces pertes s’ajouteraient à celle liée au transfert de l’équipe santé et sécurité au travail au CSSS de Montmagny-L’Islet et à l’ouverture, en Beauce, des services d’Info santé et de CRATCA. Pour la CSN, la région de l’Amiante doit donc se mobiliser pour freiner l’exode des bons emplois, conserver sa main-d’œuvre et maintenir son expertise pour de meilleurs services à une population vieillissante.

Un nouveau syndicat en Gaspésie

Une première usine liée à l'industrie naissante de l'éolien s'est syndiquée récemment. Il s'agit de l'usine de pales LM Glasfiber à Gaspé. La multinationale danoise n'avait vraiment pas vue venir la syndicalisation de ses ouvriers québécois et croyait qu'en offrant des conditions de travail (et des salaires!) compétitif, elle y échapperait.

Erreur! Les gens ne se syndiquent pas que pour le fric. En fait, même si les meilleurs salaires que récoltent en général les syndiqués sont avantage indéniable, les gens ne se syndiquent en général pas pour ça. Dans le cas présent, c'est une question non réglée de santé sécurité au travail qui a poussé les gens à se syndiquer. Selon ce que la présidente du Conseil central CSN Gaspésie-les Îles, Marylène Nicolas, a dit au Soleil : « (Les employés) travaillent avec de la fibre de verre, et on avait de gros problèmes d'aération ».

LM Glasfiber emploie près de 300 personnes à Gaspé.

Employés-étudiants: la syndicalisation progresse

Les auxiliaires de recherche et d'enseignement de l'Université de Montréal ont obtenu leur accréditation syndicale de la Commission des relations de travail du Québec. Même sans connaitre le taux de participation exact*, l'issue du vote est sans équivoque : 87% des votant-es se sont prononcés pour l'affiliation à l'Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC). Les 3000 nouveaux syndiqué-es de l'Université de Montréal rejoignent les 7300 auxiliaires de recherche et d'enseignement de l'Université du Québec à Montréal (UQAM), de l'Université Concordia, de l'Université Laval et de l'Université du Québec en Outaouais (UQO) déjà membres de l'AFPC.

*notons que pour obtenir son accréditation, un syndicat doit obtenir l'appui d'une majorité absolue des travailleurs concernés... donc le taux doit osciller entre 57 et 100%.

mardi 26 juin 2007

Le Canada en guerre...



Excellent vidéo rendant bien l'atmosphère du 22 juin dernier.

M-à-J : Francis Dupuis Déry publie ce mercredi, dans Le Devoir, un texte très intéressant sur cette manifestation. Ça résume assez bien ma propre opinion sur le sujet. Notez que l'essentiel de ce qu'il dit quant à la manif se trouve confirmé par ce vidéo. À lire...

vendredi 22 juin 2007

Saint-Georges : Les cols bleus en grève

Lu sur Radio-Canada (et aussi signalé par un lecteur:

Les 36 cols bleus de la ville de Saint-Georges sont en grève depuis vendredi matin. Ils ne rentreront au travail que lundi. Les travailleurs représentés par la Centrale des syndicats démocratiques, qui sont sans contrat de travail depuis le 31 décembre 2005, ont quelques revendications. La revendication la plus importante concerne une augmentation salariale.

Les travailleurs veulent obtenir une rémunération semblable à celle de leurs collègues des villes de même taille.

Selon le représentant de la CSD, René Poitras, les travailleurs souhaitent un rattrapage d'au moins 1,5 $/h. Le syndicat estime que la balle est dans le camp de la Ville de Saint-Georges.

Les travailleurs, avant de se prononcer à 96 % pour la grève, se disaient prêts à soumettre leur cause à l'arbitrage, un scénario qui a été refusé par la Ville, soutient le syndicat.

Après l'UQAM, Laval et Concordia : l'AFPC perce à l'UQO

Le vote de syndicalisation des 300 assistants de recherche et d'enseignement de l'université du Québec en Outaouais (UQO) a été positif. Ils ont voté à 95% en faveur de l'adhésion à l'Alliance de la fonction publique du Canada (l'AFPC). L'Alliance est actuellement en campagne partout au Québec pour syndiquer les "employés-étudiants". Des succès ont été enregistrés notamment à l'UQAM, à l'Université Laval et à l'Université Concordia. Parti de presque zéro, il y a 3 ans, le Québec compte maintenant plus de 7000 emplotés-étudiants syndiqués.

"Il n'y a pas eu de négociations dans le secteur public" selon Henri Massé

Henri Massé, le président de la FTQ, est écoeuré des déclarations de Monique Jérome Forget a l'effet qu'il y a eu des négociations dans le secteur public et que 35 conventions collectives ont été signées sans passer par une loi spéciale.

«Affirmer qu'il y a eu 56 rencontres de négociations à la table centrale, c'est travestir la réalité. S'il est vrai que les rencontres se sont multipliées pour discuter des libérations syndicales et de sujets techniques, il n'y a pas eu, à proprement parler, de vraies négociations, que ce soit sur les salaires, le régime de retraite ou les assurances collectives. Entre décembre 2003 et décembre 2005, il y a eu à peine une dizaine de rencontres à la table centrale, totalisant un gros maximum d'une quinzaine d'heures d'échanges. En septembre 2005, nous avons même fait une contre-proposition salariale et la réponse est venue trois mois plus tard, avec l'imposition d'un décret», a indiqué Henri Massé dans une déclaration récente.

"On s'est retrouvé avec un gel salarial de 2 ans et aujourd'hui, les écarts de salaire avec le secteur privé se sont accrus. Le gouvernement se plaint d'une pénurie de main-d'oeuvre. Si le retard salarial continue de s'accroître, il ne pourra que s'en mordre les doigts.

«Il faut du front tout le tour de la tête pour se vanter de la signature de 35 conventions collectives, comme l'a fait la ministre. La population n'est pas dupe, elle sait fort bien que c'est avec le fusil sur la tempe que la plupart de celles-ci ont été signées, sous la menace d'un décret qui annonçait le pire.

«Si elle veut faire oeuvre utile, la ministre serait mieux avisée de s'asseoir avec les syndicats dès l'automne et de revoir en profondeur et de bonne foi le régime de négociation dans le secteur public», a conclu le président de la FTQ.

La Cour supérieure entendra à l'automne la contestation judiciaire logée par les organisations syndicales contre les décrets imposés dans le secteur public.

Journal de Québec : Vif succès du boycott d’un jour selon les syndicats

Lu sur le site du SCFP:

L’appel au boycott d’un jour du Journal de Québec lancé par les travailleurs lockoutés a été couronné d’un vif succès.

«C’est au-delà de ce qu’on espérait», a déclaré le porte-parole des trois syndicats, Denis Bolduc, qui tient à remercier chaleureusement tous les gens qui, hier, ont démontré, par leur geste, qu’ils refusent que Quebecor transforme le Journal de Québec en coquille vide au profit de Montréal, Mirabel, Toronto ou Kanata, en banlieue d’Ottawa.

Pour Denis Bolduc, l’opération d’hier se veut un coup de semonce qui, espère-t-il, convaincra Quebecor de revenir à la table de négociations. «S’il le faut, nous devrons analyser la possibilité de faire une autre action encore plus importante», a-t-il dit.

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Vote de grève unanime à Montréal-Ouest

Réunis hier soir en assemblée générale, les cols bleus de la municipalité reconstituée de Montréal-Ouest ont voté à l'unanimité pour exercer des moyens de pression pouvant aller jusqu'à la grève générale, au moment qui sera jugé opportun. La trentaine de salariés, incluant les auxiliaires, sont membres du syndicat des cols bleus regroupés de Montréal (SCFP 301).

jeudi 21 juin 2007

Tiens, de la pub politique...

On sentait le glissement depuis le début du conflit au Journal de Québec, c'était clair que l'auto-promo du Soleil était fait en fonction de fidéliser ses nouveaux lecteurs. Quand Le Soleil appuyait lourdement sur ses quatre-vingt-quelques journalistes, photographes et chroniqueurs et se présentait comme "le véritable journal de Québec", la référence au conflit chez le concurrent était implicite. Ce matin, en ce beau jour de boycott syndical du concurrent, l'équipe de marketing du Soleil va beaucoup plus loin. Ce n'est plus simplement une bande mais bien une pleine page d'auto-promo. Et la référence au Journal de Québec devient carrément explicite. Un peu plus et ils écrivaient "Le Soleil appuie les lockoutés du Journal de Québec, lâchez pas les boys ! (et toffez ça aussi longtemps que vous pouvez...).

Remarquez, c'est de bonne guerre puisque c'est suite à une grève de plus de 10 mois (à l'hiver 77-78) que le Journal de Québec a ébranlé l'hégémonie du Soleil sur le marché de Québec en allant lui chercher à peu près le tiers de son tirage. Il faut dire que la direction du Soleil de l'époque n'avait pas été capable de maintenir une publication quotidienne. Avant cette grève, le Journal de Québec tirait le diable par la queue avec un tirage en bas du 50 000 alors que le Soleil était pas loin du 150 000, vous imaginez...

Se tirer dans le pied...

Ce n'est pas parce qu'on est syndicaliste, qu'on se gargarise de beaux concepts comme la justice sociale et l'équité salariale, qu'on peut pas être à l'occasion un beau salaud. Quiconque a déjà travaillé dans un milieu où se côtoient précaires et permanents, jeunes et vieux, sait que la défense des principes de base du syndicalisme n'est pas évidente. Quoi qu'on dise, le corporatisme et le manque de vision ont la vie dure! Il est navrant de constater à quel point certains sont prêt à scier la branche sur laquelle ils sont assis... entre autre en vendant à rabais les futurs membres pour défendre le pain pis le beurre de ceux qui sont en place. Et après on se surprend que "les jeunes" ne soient pas légion dans les assemblées syndicales!

Au milieu des années 1990, le gouvernement a imposé une coupe massive dans la masse salariale pour atteindre le déficit zéro. Fin renard, Lucien Bouchard --qui avait l'expérience des négos du secteur public à l'époque des grandes grèves des années 1970-80-- a imposé une cible sans proposer de méthode unilatérale. Autrement dit, il a laissé le soin aux syndicats de proposer eux-mêmes la façon de réduire la masse salariale. Les propositions ont variés. En santé, ça a été les départs massifs à la retraite (avec le résultat que l'on connaît). Le principe c'est que les jeunes au bas de l'échelle coutent moins chers que les vieux au top de l'ancienneté. Ça se défend et ça avait le mérite d'offrir des permanences à une cohorte de jeunes précaires. C'est sur que ce genre de mesure met tout le monde dans la marde, mais tout le monde reste égal.

Ce ne fut malheureusement pas le cas de tout le monde. Certains syndicats ont choisi de refiler la facture aux jeunes. Notamment les flics mais aussi les enseignant-es. Mal leur en pris puisqu'ils ont réussi le tour de force de créer un ressac des jeunes et un fort mouvement anti-syndical dans leurs propres rangs. À la CSQ, par exemple, on a négocié un gel d'un an de la progression dans l'échelle salariale dans la convention de 1997. 27 000 jeunes profs ont été touchés, ils ont collectivement perdu 66 millions (5 000$ par tête de pipe en moyenne). De ce 27 000 profs, 12 000 ont rejoint les rangs de l'Association de défense des jeunes enseignants du Québec et ont porté plainte auprès de la Commission des droits de la personne et de la jeunesse. Ouch!

La cause vient de se régler (il y a un article dans Le Devoir là dessus). Au terme d'une saga qui a duré 10 ans, la justice en a déduit que c'était bel et bien un cas de discrimination en fonction de l'âge. Sauf qu'au lieu de rembourser les profs lésés, on va créer un budget spécial de 22 millions pour permettre le perfectionnement des profs touchés par la mesure. Bref, on créé encore plus de discrimination... En plus, le budget sera géré par un comité paritaire syndical-patronal ce qui fait dire à un des représentants des jeunes profs que «c'est comme confier la gestion du fonds d'indemnisation de Norbourg à Vincent Lacroix».

Selon Le Devoir, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), qui était également visée par la plainte en tant que signataire de la convention collective, souligne pour sa part qu'elle n'avait pas un grand pouvoir de négociation dans l'élaboration de l'entente. Bullshit! Elle a collaboré à une injustice et c'est elle-même mise dans la merde. Il y avait d'autres options. Elle aurait pu proposer des mesures touchant également l'ensemble des profs. Elle aurait aussi pu partir sur une bataille de principe. Quitte à se faire rentrer le règlement dans la gorge. Au moins, elle n'aurait pas collaboré. À l'époque, d'autres syndicats ont fait d'autre choix. Les infirmières, par exemple, ont fait une grève illégale. Elles ont mangé une volée mais le syndicat a gardé la tête haute et n'a pas été poursuivi par presque la moitié de ses jeunes. Une grève illégale n'était pas à la porté des profs? Re-Bullshit. À la même période, à peu près, l'Alliance des profs de Montréal a fait 3 jours de grève sauvage, toute seule!, sur la question de l'équité salariale. Il faut dire qu'aujourd'hui l'Alliance a claquée la porte de la CSQ (avec le tiers des profs de la CSQ, écoeurés de la collaborationite aigue de leur fédération). Avoir voulu garder ces principes, la CSQ aurait pu. Mais elle n'a pas voulu.

Vote de grève à Montréal-Est

Réunis hier soir en assemblée générale, les cols bleus de la municipalité reconstituée de Montréal-Est ont voté à plus de 92 % pour exercer des moyens de pression pouvant aller jusqu'à la grève générale, au moment qui sera jugé opportun. La cinquantaine de salariés, incluant les auxiliaires, sont membres du syndicat des cols bleus regroupés de Montréal (SCFP 301).

mercredi 20 juin 2007

Moyens de pression à la brasserie Sleeman-Unibroue

Vendredi dernier, les membres du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de la brasserie Sleeman- Unibroue ont rejeté, à l’unanimité, la proposition salariale déposée par l’employeur. Ils ont voté à 98 % en faveur du déclenchement de moyens de pression de visibilité, excluant la grève pour l’instant.

Les travailleurs et les travailleuses de la brasserie de Chambly se sont syndiqués à la CSN en septembre 2006. La négociation de la première convention a débuté en février. À la base, les syndiqué-es demandent la parité salariale avec la brasserie Sleeman de Guelph, en Ontario, et jugent les offres des patrons insuffisantes. Les 65 salariés sont actuellement en mode "visibilité" et refusent de faire du temps supplémentaire.

Pendant ce temps chez Tetoine...

Antisyndicalisme primaire.

Les grands intellectuels du Québec ont encore sorti leur massue antisyndicale aujourd’hui.

Au menu: Une pauvre dame qui se fait battre dans le métro par son mari.

Les agents de surveillance du métro ne seraient pas intervenus.

Justification: Ce n’est plus notre mandat, il appartient maintenant à la police de montreal d’assurer la sécurité dans le métro.

Réflexe primaire de l’antisyndical de service:

Les agents de surveillance = le syndicat = la femme battue n’a pas eu d’aide à cause du syndicat.

Il y a des raisonnements que je ne comprendrai jamais.

/...la suite

mardi 19 juin 2007

Olymel encore en grève...

Un lecteur de ce blogue me signalait une dépèche de Radio-Canada estrie concernant une grève dans une filiale d'Olymel. N'hésitez surtout pas à m'envoyer vos infos...

Drummondville
Bacon América en grève

Depuis lundi matin, c'est la grève pour 550 employés de Bacon América de Drummondville, propriété d'Olymel. Les négociations en vue de ratifier la nouvelle convention collective ont échoué. L'augmentation salariale est coeur du litige.

Alors que les employés souhaitent une augmentation de 0,75 $ de l'heure, la partie patronale offre, selon les syndiqués affiliés à la CSN, une hausse de 0,05 $ pour les trois prochaines années.

Les travailleurs gagnent en moyenne 15 $ de l'heure. La convention collective est échue depuis mars dernier.

Appel au boycott

Les lockouté-es du Journal de Québec lancent un appel au boycott du 'journal' que continue de publier Quebecor à Québec malgré le conflit de travail. Les syndiqué-es en appellent à un boycott d'un jour (pour l'instant?). La date retenue est le 21 juin, parce que c'est le jour le plus long (!?).

Dans un communiqué, les lockouté-es écrivent : "ce jour-là, nous demandons de ne pas acheter le Journal de Québec et de ne pas le lire au restaurant ou ailleurs. Ignorez-le. Prenez un autre journal. Le MédiaMatinQuébec fera très bien l’affaire". Dans leur édition de ce matin, les artisans du MédiaMatinQuébec précisent "faites-le pour nous, certes, mais aussi pour le région de Québec qui a besoin de garder ses emplois de qualité. Empêchez Quebecor d'imposer un modèle montréalais à Québec. Refusez que l'entreprise prenne votre argent et celui des annonceurs d'ici pour l'exporter à Mirabel, Montréal, Toronto ou Kanata, en banlieue d'Ottawa".

Guerre de mots

L'appel au boycott a été fait pour ajouter de la pression sur l'empire et forcer Quebecor à revenir à la table de négociation. Selon les syndicats, ils ont contactés pour la troisième fois le conciliateur pour tenter de faire revenir Quebecor à la table de négociation, sans succès. Les syndicats affirment dans leur communiqué avoir déposé une proposition qui, croient-ils, est en mesure de relancer les négociations et d’en arriver à un règlement rapidement. Ce que Quebecor nie carrément !

Dans un communiqué émis hier, la compagnie se rabat sur le fait qu'elle n'a pas eu de contre-proposition écrite et globale à son "offre globale et finale" du 20 février 2007. Ce matin, c'était au tour des syndicats de nier, dans MédiaMatinQuébec! Selon les lockouté-es, une contre-proposition écrite a bel et bien été déposé... le 16 mars. À ce moment, l'employeur l'avait qualifié de "presque statu-quo". Selon les artisan-nes de MédiaMatinQuébec, "ce n'est pas parce que cette proposition ne fait pas son affaire qu'il doit maintenant nier son existence"... Bref, c'est l'impasse!

Il n'en demeure pas moins que les représentant-es des syndicats en conflit ont rencontré plus souvent les procureurs de Quebecor en cours que les négociateurs de la compagnie en présence du conciliateur.

Le 21 juin, donc, boycottez le Journal de Québec. Pour le reste, on verra...

Cheap...

En passant, j'ai 'oublié' de vous en parler mais Quebecor continue ses vacheries dans le cadre du conflit. Une de ses journalistes est actuellement poursuivie par la SIQ (qui veut qu'elle dévoile ses sources) pour un papier publié avec le conflit. Un syndicaliste de la SIQ a déjà perdu son emploi à cause de cette histoire. La journaliste ne veut évidemment pas dévoiler ses sources. Le hic c'est que Quebecor refuse de la défendre en cours, arguant que la convention est suspendue pour la durée du conflit... Pat Lagacé en parlais sur son blogue.

samedi 16 juin 2007

Exceldor - Les employé-es de l'usine de Saint-Damase rejettent l'offre finale et globale de l'employeur

Les 195 travailleuses et les travailleurs de l'abattoir de poulets Exceldor à Saint-Damase, en Montérégie, ont rejeté hier l'offre qualifiée de globale et finale que leur employeur leur avait soumise à la fin du mois de mai. Malgré la menace de fermeture, le rejet c'est fait dans une proportion de 56,4%.

"Notre convention collective vient à échéance en mars 2008. Pourquoi l'employeur exige-t-il dès maintenant une entente ?" se questionne Manon Poitras, la présidente du syndicat. Selon le syndicat, Exceldor vise une convention collective d'une durée de 6 ans et exige plusieurs concessions aux employé-es, notamment sur le plan des salaires qu'il veut réduire de plus de deux dollars l'heure. Actuellement, les salaires sont de 18,11 $ l'heure; ils seraient réduits à 16 $ l'heure à compter de mars 2008 et à l'échéance de la convention, en 2013, le salaire serait de 16,81 $ l'heure.

Une question de respect

Selon le syndicat, l'employeur laisse planer un doute depuis un an et demi et met les travailleuses et les travailleurs syndiqués de l'usine d'Exceldor à Saint-Damase en opposition avec ceux de son usine de Saint-Anselme. Depuis qu'Exceldor a fait l'acquisition de l'usine Volailles Grenville, il se sert aussi des travailleuses et des travailleurs de celle-ci pour faire pression sur les syndiqué-es de Saint-Damase.

Pour Ann Potvin, secrétaire de la Fédération du commerce de la CSN, la façon d'agir de l'employeur est indécente. "La situation financière de l'employeur est bonne, pourquoi tant de pression et de précipitation de sa part ?"

Le syndicat souhaite en arriver à une entente avec l'employeur mais le maintien de l'usine de Saint-Damase doit être minimalement garanti. "Nous sommes toujours ouverts à la négociation et nous souhaitons qu'Exceldor s'assoit avec nous et fasse preuve d'ouverture pour en arriver à une entente", conclut Manon Poitras.

vendredi 15 juin 2007

Deux poids, deux mesures (bis)

Le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) est furieux, le gouvernement vient en effet de lui passer par dessus la tête pour modifier unilatéralement les conditions de travail de certains de leurs membres. Concrètement, le gouvernement s'est rendu compte que s'il appliquait à ses médecins vétérinaires la médecine employé avec tous les autres salariés de l'État, il ferait rapidement face à de graves problèmes de rétention et de recrutement.

En mars dernier, le MAPAQ a donc proposé au SPGQ une lettre d'entente modifiant les conditions de travail des médecins vétérinaires. Les parties se sont alors engagées dans un processus de négociation pour arriver à un accord. Comme ça n'allait pas assez vite à son goût, le gouvernement a décidé de procéder unilatéralement à une hausse de salaire pour les vétérinaires.

"Le gouvernement veut passer par-dessus la tête des représentants syndicaux dûment élus et négocier à la pièce avec ses employées et employés, mais il va nous rencontrer sur son chemin. Jamais nous n'allons accepter ce petit jeu patronal digne des pires années où Duplessis décidait du salaire de chacun des fonctionnaires", a averti monsieur Gilles Dussault, président du SPGQ.

Le syndicat a donc déposé un grief avec demande de dommage-intérêt exemplaire de 100 000 $ pour décourager toute récidive contre le gouvernement du Québec. Le SPGQ rappelle qu'il est l'agent négociateur avec lequel le gouvernement doit s'entendre s'il veut modifier les conditions salariales d'un groupe d'employés qu'il représente.

Le SPGQ reconnaît l'existence du problème, a fait preuve d'ouverture à en discuter et a mis sur la table plusieurs propositions pour arriver à une entente. Cependant, aucune entente sur la majoration des taux de traitement des médecins ne pouvait être signée tant que le gouvernement persistait à vouloir inclure une disposition mettant fin à celle-ci le 30 mars 2010. De plus, malgré les majorations (15 % pour la majorité des médecins vétérinaires, 30 % dans le cas d'une spécialité reconnue par l'Ordre des médecins vétérinaires du Québec), les salaires ne sont même pas compétitifs avec ceux que verse Ottawa.

Selon le syndicat, il n'y a pas de problème de pénurie de médecins vétérinaires au Québec; il y a un problème de mauvaise gestion de la main-d'oeuvre. Et le cas des médecins vétérinaires n'est pas le seul. Plusieurs autres catégories de professionnels du gouvernement. C'est pourquoi le SPGQ a proposé la création d'un comité mixte, dont le mandat serait d'étudier l'ensemble des problèmes.

Lois matraques dans la fonction publique : deux poids, deux mesures

Le gouvernement a entrepris des démarches pour abroger la loi 37, une loi matraque instaurée pour casser le mouvement des médecins spécialistes l'an passé. Tout en applaudissant à la mesure, les autres syndicats de la fonction publique sont légèrement perplexes. "En abrogeant la loi 37 [qui touche les médecins spécialistes], mais non la loi 43 [qui décrète les conditions de travail de 500 000 employés de l'État], le gouvernement démontre une fois de plus à ses salarié-es qu'il les traite avec iniquité. Quand il agit ainsi, se questionne-t-il sur les répercussions que son geste peut avoir sur la motivation et le recrutement de personnel ?, se demande la présidente de la CSN. Le gouvernement doit abroger la loi 43. Pour nos membres, ce qui est bon pour pitou, est bon pour minou", a-t-elle déclarée.

La CSN poursuit diverses démarches juridiques pour faire casser la loi 43. La centrale s'appuie notamment sur un jugement (non-contraignant) du Bureau international du travail qui demande au gouvernement de reprendre le processus de négociation et sur un jugement de la Cour suprême du Canada qui vient de déclarer, la semaine dernière, que la liberté d'association, garantie par la Charte canadienne, comprend le droit de négocier collectivement.

Vote de grève à la Société d'habitation et de développement de Montréal

COMMUNIQUÉ - MONTREAL, le 15 juin - Indignés par les demandes de leur employeur, les travailleurs de la Société d'habitation de Montréal - membres du syndicat des cols bleus regroupés - ont voté hier soir à l'unanimité en faveur d'un mandat de grève. La soixantaine d'employés pourront donc exercer des moyens de pression au moment jugé opportun par leur comité de négociation.

Dans le cadre des pourparlers, la direction de cette société paramunicipale cherche à récupérer 10 % de la masse salariale des employés, ce qui signifierait plusieurs reculs importants dans le contrat de travail, notamment au chapitre des jours de maladie, des assignations, des vacances, etc. La convention collective de ces syndiqués est échue depuis février 2005.

Source: SCFP

Guerrilla judiciaire : Quebecor remporte la bataille de la bannière

Hier la Cour supérieure s'est rendue aux arguments de Quebecor et a ordonné aux syndiqués en grève et en lock-out du Journal de Québec de retirer la bannière qui était accrochée sur leur roulotte depuis la fin mai.

La bannière en question reprend le logo du Journal de Québec, auquel les slogans "En kiosque", "Made in Toronto" et "Imprimé à Mirabel" ont été ajoutées. Elle est posée devant le "local de lock-out" (une roulotte dans le parking de la FTQ à Québec) depuis le 31 mai. L'objet du litige est un peu bâtard, Quebecor prétend que le logo du Journal est une "oeuvre d'art" qui lui appartient et que les syndiqués n'ont aucun droit de l'utiliser...

Le juge Raymond Pronovost a donc donné raison à Quebecor sur la question des droits d'auteurs. Les syndicats notent toutefois qu'à aucun moment durant les procédures, la véracité du message n'a été attaquée par Quebecor. Les syndiqué-es doivent donc retirer la bannière même si le juge convient que le message véhiculé par les syndicats n'est ni diffamatoire, ni haineux. Contrairement à ce que souhaitait Quebecor, la Cour n'a pas obligé les syndiqué-es à remettre la bannière à leur patron.

Réactions

S'exprimant au nom des trois groupes de syndiqués en conflit au Journal de Québec, Denis Bolduc, croit que "Quebecor devrait plutôt consacrer ses énergies à la table de négociation, là où les vraies choses vont se passer, plutôt que de multiplier les recours judiciaires. De toute façon, a-t-il ajouté, c'est une victoire à la Pyrrhus pour Quebecor, le résultat net de leur démarche, c'est que toute la ville de Québec a entendu parlé de notre bannière et de notre message depuis 15 jours."

jeudi 14 juin 2007

Les limites de la concertation

Ce matin, Le Devoir titre "Le plan de redressement de l'UQAM est adopté". Ce plan, qui prévoit des coupures de 129 M$ sur 5 ans, a été rendu nécessaire à cause des folies de grandeurs de la direction sortante. En lisant l'article, on apprend que 3 membres du C.A. n'ont pas approuvés le plan. Comme par hasard, ce sont les mêmes qui étaient mal à l'aise avec le développement immobilier qui a mit l'UQAM dans le trou. Seul le représentant des étudiants, Patrick Véronneau, s’y est formellement opposé. Deux autres membres se sont abstenus: le secrétaire général de la FTQ, René Roy, ainsi qu’une représentante des professeurs, Lucie Robert. On touche ici aux limites de la concertation et de la cogestion. Il y a visiblement des intérêts contradictoires en jeu.

Il faudra, et vite, revenir aux bonnes vieilles méthodes du rapport de force. Déjà, cinq des sept associations étudiantes facultaires ont convenu de proposer à leurs membres de faire la grève en octobre prochain pour dénoncer à la fois les augmentations de frais de scolarité décrétées par le gouvernement Charest et les hausses de frais afférents prévues dans le plan de redressement. Espérons que leurs camarades syndiqués ne s'abstiendront pas...

mercredi 13 juin 2007

Ouf ! La contestation d'UPS rejetée

Lu dans Le Devoir ce matin :

La contestation d'UPS rejetée

Saint-Jean -- La Société canadienne des postes a indiqué hier que la contestation de United Parcel Service of America à son endroit, déposée en invoquant l'ALENA, avait été rejetée. UPS, la compagnie de livraison de colis la plus importante au monde, avait déposé une réclamation de 160 millions $US en avril 2000 à l'endroit du gouvernement canadien, accusant Postes Canada de concurrence déloyale selon les termes de l'Accord de libre-échange nord-américain.

UPS affirmait que Postes Canada profitait d'un avantage injuste parce que ses services de poste prioritaire et express profitaient d'une infrastructure déjà existante, que les compagnies privées doivent financer elles-mêmes. La présidente-directrice générale de la Société canadienne des postes, Moya Greene, a toutefois déclaré durant l'assemblée annuelle de la compagnie que la contestation avait été rejetée par le tribunal de l'ALENA. Elle a dit avoir été mise au courant de la nouvelle lundi soir.

Grève à Xstrata de Montréal: La Presse canadienne donne des détails

À signaler:

Une longue grève s'annonce à l'affinerie de cuivre de Xstrata de Montréal

MONTREAL (PC) - Les 430 employés d'usine de l'affinerie de cuivre de Xstrata de Montréal-Est ont déclenché, lundi après-midi, une grève qui s'annonce longue.

Une rencontre de conciliation a été tenue lundi avant-midi, mais n'a pas permis de dénouer l'impasse.

"Il était très clair que le conciliateur ne pouvait pas intervenir: l'employeur n'a pas bonifié ses offres du tout, du tout", a déclaré dans un entretien téléphonique le président de la section locale du Syndicat des métallos (FTQ), Denis Matteau.

Le 1er juin, les travailleurs ont rejeté, dans une proportion de 92 pour cent, les offres patronales. La convention collective est échue depuis la fin mai.

Les négociations achoppent sur l'amélioration du régime de retraite et les augmentations de salaire.

Au plan salarial, le syndicat demande des hausses de 2,5 pour cent par année, alors que la compagnie n'offre, selon M. Matteau, que 1,7 pour cent.

"Xstrata est réputée faire des milliards de profits, ils sont en train d'acheter la planète, alors les gars disent 'ils vont nous en donner un peu', a affirmé le président syndical. On n'est pas très exigeants: 2,5 pour cent et on en arrive à une entente."

Lundi, la direction de l'entreprise a déploré la décision des employés de choisir la voie de la grève. Bruce Dumville, directeur général de l'affinerie de Xstrata Cuivre, a affirmé les offres tiennent compte des intérêts des employés ainsi que ceux de l'affinerie.

"L'industrie métallurgique est une industrie cyclique qui est indépendante de l'industrie minière, a-t-il dit dans un communiqué. Nous avons connu une forte baisse de nos revenus cette année et nous prévoyons peu d'amélioration au cours des prochaines années."

Xstrata, une société britanno-suisse, a récemment renoncé à faire l'acquisition du producteur canadien de nickel LionOre, dont le siège est à Toronto. L'entreprise a préféré l'offre de la russe Norilsk Nickel. Elle devra cependant verser à Xstrata une pénalité financière de 350 millions $.

Même si le prix du cuivre atteint actuellement des sommets, Denis Matteau a estimé lundi que le conflit sera long. L'entreprise a déjà indiqué au syndicat qu'elle transférerait dans d'autres affineries le travail effectué à Montréal-Est.

"Ils (les dirigeants) ont 360 000 tonnes de cuivre à déplacer, a souligné M. Matteau. Déjà, les bateaux qui sont arrivés du Chili, ils vont probablement les diriger vers la Chine ou ailleurs dans le monde."

Le syndicaliste ne se fait pas d'illusions: il y a quelques années, le conflit à la fonderie Horne, qui appartient au même groupe, a duré dix mois et s'est soldé par la perte de 250 emplois.

"Peut-être qu'ils vont nous fermer, c'est possible, mais ce n'est pas vrai qu'ils vont nous exploiter", a martelé Denis Matteau.

Les 150 employés administratifs de l'affinerie de Montréal-Est ne sont pas syndiqués et ne sont donc pas touchés directement par le conflit.

Le salaire moyen des métallos de l'usine est d'environ 26 $ l'heure.

L'année dernière, Xstrata a pris le contrôle de Falconbridge, qui avait auparavant fusionné avec Noranda.

Source: Les Affaires

mardi 12 juin 2007

Service essentiel renforcé : rejet syndical du projet de loi adéquiste

C'est sans surprise que les deux principaux syndicats représentant des employés des sociétés de transport en commun ont rejeté le projet de loi adéquiste visant à imposer 80% du service en cas de grève dans ce secteur. Populiste, opportuniste, simpliste, bâclé, les syndicalistes n'ont pas eu de mots assez dur pour dénoncer la dernière initiative antisyndicale de Dumont et Cie.

Une attaque frontale

Pour la FTQ et la CSN, le projet de loi adéquiste est une attaque frontale, ni plus ni moins. «C’est un projet de loi bâclé, rédigé dans un objectif purement opportuniste et populiste et qui dénote une méconnaissance grave du dossier», a lancé Henri Massé, président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ).

«Mario Dumont se berce d’illusions s’il croit régler quoi que ce soit en s’attaquant à un des droits fondamentaux des travailleurs et travailleuses. Le chef de l’ADQ joue aux apprentis sorciers. Son projet porte atteinte à la libre négociation, bouleverserait les relations de travail et s’attaque de façon insidieuse au droit de grève de milliers de salariés», a poursuivi le président de la FTQ.

Claudette Carbonneau, la présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), renchérit : «Le projet de loi adéquiste ouvre la porte à des dérives importantes. Si on pousse le raisonnement du chef de l’ADQ, chaque fois que la population subirait quelque inconvénient d’une grève, elle pourrait demander à ce que le droit de grève des travailleurs soit retiré ! Un régime de relations de travail digne d’une république de banane ! Ce faisant, le chef de l’ADQ tente d’exacerber un antisyndicalisme primaire et de se faire du capital politique sur le dos des travailleuses et des travailleurs. C’est totalement inacceptable.»

L'ADQ n'a rien compris à la notion de service essentiel

Selon la CSN, le projet de loi adéquiste rompt l’équilibre qui existe depuis plus de 20 ans au Québec en matière de relations de travail. La CSN rappelle que le Code du travail reconnaît, en effet, que la notion de services essentiels doit être liée à la santé et à la sécurité des usagers et non aux inconvénients qu’ils subissent, et ce, conformément aux grandes conventions internationales du travail.

La FTQ affirme que Mario Dumont joue sur les mots et oublie volontairement la définition légale d’un service essentiel. «Au Québec, un service est jugé essentiel lorsque son absence met en danger la santé ou la sécurité de la population. Qu’une grève dans les transports en commun provoque des désagréments, c’est évident et c’est normal. Faire une grève qui ne dérange personne ne constituerait pas un moyen d’action très efficace pour les travailleurs. Ceci étant dit, on est loin d’une menace à la santé des citoyens», plaide Claude Benoît, président du syndicat des chauffeurs d'autobus et opérateurs de métro de la STM.

Rompre l'équilibre en faveur des patrons

La FTQ est d'avis qu'il n'y a rien qui justifie le projet de loi puisque ses membres à Montréal --les chauffeurs de bus et de métro-- n'ont pas fait grève depuis 20 ans. «Dans les deux dernières décennies, nos membres ont toujours réussi à s’entendre avec l’employeur. Des conventions négociées, sans conflit, ont toujours été signées. La formule actuelle est gagnante pour les deux parties», souligne Henri Massé.

Pour les syndicats, le projet de loi adéquiste rompt l'équilibre en faveur des patrons. «Comment voulez-vous régler un conflit avec 80% du service rendu? Cette mesure ne ferait que prolonger les conflits de travail et pourrir les relations entre les parties. Il n’y aurait plus de pression sur personne! Pas d’incitatif à régler ni pour une partie ni pour l’autre. Est-ce que c’est cela qu’on veut?», s’interroge le président de la FTQ.

Pour la CSN, les interventions de l'opposition officielle ont eu pour effet de politiser le conflit à la STM et d'envenimer la situation. Selon Claudette Carbonneau, «le populiste chef de l’ADQ, Mario Dumont, continue de trouver des solutions simplistes à des problèmes complexes. Il en remet après son intervention tout à fait inappropriée lors du conflit de travail à la STM, qui a initié une intervention tout aussi injustifiée et prématurée du gouvernement.»

Du côté de la FTQ, on souligne au passage (sans adhérer à l'idée) que si l'ADQ avait vraiment voulu respecter l'équilibre entre les parties, elle aurait proposé l'arbitrage obligatoire comme cela existe pour les pompiers à qui on refuse également le droit de grève. «Ce projet de loi n'apporte rien pour régler les conflits de travail potentiels et nie à toutes fins pratiques le droit de grève, ce qui pourrait faire en sorte qu'on se retrouve avec d'autres sortes de conflits larvés qui vont pourrir les relations du travail. La FTQ n'a jamais réclamé l'arbitrage parce que nous croyons à la libre négociation mais, encore une fois, mieux vaudrait l'arbitrage que les solutions amenées dans ce projet de loi» a déclaré Henri Massé.

Les deux centrales syndicales appellent les autres partis à battre le projet de loi.

* * *



L'ironie du service essentiel

Il est tout de même ironique de voir les élus de l'Assemblée nationale se mêler d'intervenir dans les conflits touchant le transport en commun et prendre le parti des pauvres usagers. Après tout, en temps normal, ils s'en sacrent de ce service soit disant essentiel!

En effet, le gouvernement du Québec n'a eu de cesse depuis 15 ans de se désengager du financement du transport en commun. Soulignons que de 1991 à 2003 la contribution du gouvernement du Québec a diminué de moitié. Durant cette période, les municipalités ont presque dû doubler leur part de financement sans parler des hausses de tarifs refilées aux usagers. Si on avait appliqué la même logique à l'automobile, il y aurait aujourd'hui des postes à payage sur toutes les routes et tous les ponts !

Si jamais le gouvernement du Québec voulait revenir au niveau de financement de 1991, il faudrait qu'il injecte 500 M$ de plus par année en financement de base. Entre le désengagement gouvernemental et l'activisme syndical, on se demande bien ce qui perturbe le plus ce "service essentiel".

Y'a-t-il des alternatives à la grève?

Les syndicats du transport en commun carburent encore, comme les autres, au mythe de la grève générale illimitée. Force est d'admettre qu'à moins de vouloir (et pouvoir!) faire éclater l'encadrement légal du droit de grève, ce type de moyen de pression est de moins en moins efficace. La récente grève de Montréal a en ce sens battu tous les records : 8 heures de services par jour; 68% des usagers qui ne se disent pas incommodés par la grève; 70% des heures travaillés. Et pourtant, après seulement 36 heures, le gouvernement a sorti la menace d'une loi spéciale.

Même si tout est fait pour accommoder les usagers, il est clair que les médias ont les reins assez solide en cette période antisyndicale pour retourner l'opinion publique contre les syndiqués et présenter l'évènement comme une catastrophe naturelle. Dans ce contexte, nombreux sont les intervenants de gauche qui implore les syndicats de trouver une alternative à la grève. Il est évident que les syndicats doivent absolument travailler plus fort pour convaincre le public du bienfondé de leurs revendications. Cette fois le syndicat a tenté de parler aux médias. C'est un net progrès. Mais c'est insuffisant. Les syndiqués doivent également prévoir des moyens alternatifs d'information et au moins essayer de lutter un peu plus avant d'y aller pour la totale (je ne sais pas moins, multiplier les manifs, les actions, diffuser massivement des tracts au public, etc.) Mais tout cela ne remplace pas la grève...

L'idée qui ressort le plus en matière d'alternative est la gratuité. Outre le fait qu'elle place d'entrée de jeu les grévistes sur le terrain de l'illégalité (et donc les rends sujet à répression), cette idée ne peut s'appliquer qu'à une seule catégorie de grévistes : les chauffeurs et opérateurs de métro. Donc, c'est inaccessible pour les employés d'entretien. De plus, je n'ai pas de chiffres précis mais il y a fort à parier que la majorité des usagers voyagent avec des passes et ne paient pas chaque déplacement. Donc l'efficacité ne seraient pas nécessairement au rendez-vous (remarquez suffirait peut-être de tomber en grève au tout début du mois)... Bref, je ne suis pas convaincu.

Ceci dit, j'ai peut-être une idée concernant les employés d'entretien. Pourquoi ne s'inspireraient-ils pas de la fonction publique en faisant une grève totale mais ciblé la prochaine fois? Par exemple, ils pourraient fermer complètement le service de ménage et garder ouvert tout ce qui concerne l'entretien mécanique et la sécurité. Comme ça les usagers n'auraient aucune coupure de service mais le système serait de plus en plus sale et crasseux. Je suis à peu près sur que ça aurait autant d'impact que les grèves actuelles. C'est une idée comme ça...
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P.S.: quelqu'un pourrait-il dire à l'ADQ que les lois n'ont jamais empêchés les grèves dans le transport. Par exemple, à New York, les syndicats du transport en commun n'ont pas le droit de grève. Pourtant, il y a eu une grève illégale (et totale!) il y a tout juste deux ans. Quand la situation est assez pénible, les syndiqués trouvent toujours le courage de sortir, même si c'est suicidaire. Parlez-en aux infirmières...

lundi 11 juin 2007

Repartir à zéro...

Ça a pris 30 ans construire des conditions de travail (relativement) décentes dans le réseau de la santé. Depuis presque 10 ans, l'État essaie de réduire les coûts du système en sous-traitant certains services et en faisant appel à des entreprises "d'économie sociale". Un processus que les plus lucides ont dénoncé comme une arnaque et que certains partis d'opposition veulent élargir.

Au moins un syndicat, le Syndicat québécois des employées et employés de service (SQEES), essaie d'organiser les nombreuses entreprises de service à domicile qui pullulent en santé. Affilié à la FTQ, le SQEES est peu connu au Québec mais est en fait une section locale du plus puissant syndicat américain : le SEIU. Ayant historiquement raté leur coup au Québec --ils sont arrivés en santé après la CSN--, ils ont décidé de tabler sur une privatisation progressive de notre système public pour s'implanter. Drôle de stratégie... mais, bon, personne ne leur reprochera non plus de syndiquer les galériens modernes de la santé!

Économie sociale, quelle est la différence?

Aujourd'hui des membres du SQEES organisaient une manif sur la rive-sud de Québec. Salariés de la Coopérative de services à domicile de la MRC de Montmagny, ils se sont syndiqués en juin 2006. Économie sociale ou pas, le moins qu'on puisse dire c'est que ça ne passe pas comme une lettre à la poste!

Selon le syndicat, "l'employeur n'a de cesse d'écoeurer ses travailleuses et les travailleurs" depuis leur syndicalisation. La négociation de leur première convention collective devra même se faire devant un arbitre car l'employeur n'a pas négocié de bonne foi et est fermé à toute discussion raisonnable.

"Les revendications des travailleuses et travailleurs ont reçu une fin de non-recevoir de la part de l'employeur et maintenant ils doivent composer avec un patron qui utilise des tactiques insidieuses : vacances refusées sans explications, congés refusés et aucun frais de kilométrage payé. La situation au travail s'envenime, jour après jour, et rend l'atmosphère quasi invivable. Il est difficile de comprendre une telle attitude car les personnes salariées ne veulent qu'être respectées dans leurs droits", raconte Mme Lynda Michaud, conseillère syndicale du SQEES-298 (FTQ).

"Ceux et celles qui oeuvrent dans les coopératives que nous avons syndiquées gagnent des salaires ridicules. Ces travailleuses et ces travailleurs ont très peu d'avantages sociaux comme des congés de maladie et des congés pour assumer leurs responsabilités familiales; ils n'ont pas d'assurances collectives, pas de fonds de pension et doivent assumer leurs frais de transport d'un client à l'autre. La plupart d'entre eux n'ont pas de stabilité d'emploi parce que leurs heures ne sont pas garanties. Nous n'avons pas besoin d'être experts comptables pour déduire que ce sont des conditions de travail injustes", explique M. Jean-Pierre Ouellet, vice-président au service aux membres du SQEES-298 (FTQ).

Les syndiqués ne comprennent pas l'attitude négative de leur employeur envers eux. Ils se demandent carrément si ce n'est pas dû au fait qu'ils ont exercé un droit reconnu à toutes et tous de par la loi... Économie sociale, service public ou privé, du point de vue des salariés, ça revient pas mal au même finalement.

Xstrata Cuivre dans l'Est de Montréal - En grève

COMMUNIQUÉ - MONTREAL, le 11 juin - Les 430 Métallos chez Xstrata dans l'est de Montréal sont en grève depuis deux heures cet après-midi. La rencontre de conciliation qui s'est tenue cet avant-midi n'a pas permis de dénouer l'impasse. "La compagnie ne voulait pas bouger d'un iota. Elle n'était ouverte qu'à des réaménagements de sa proposition initiale. Cela n'a pas de bon sang. Le marché du cuivre n'a jamais été aussi bon. C'est à notre tour d'avoir une part de la richesse produite par cette compagnie multinationale", ont déclaré Denis Lévesque, permanent et Denis Matteau, président de la section locale.

Les négociations achoppent sur l'amélioration du régime de retraite et les augmentations de salaires. Les travailleurs avaient refusé le premier juin les offres de la compagnie dans une proportion de 92 %.

Xstrata Cuivre est une affinerie de cuivre située à Montréal-Est. La convention collective est échue depuis le 31 mai 2007.

De retour en onde...

Votre radio communautaire préférée relance une émission du matin. CKIA FM 88,3 (Radio Basse-Ville) est fière d’annoncer le début de sa toute nouvelle émission du matin, Levé du pied gauche, à compter d'ajourd'hui, le 11 juin 2007. Dommage colatéral : mercredi matin, à 8h25, ma chronique syndicale reprend du service sur les ondes (88,3 FM). Cette fois, j'aurai droit à deux micros (grosse promotion!)...

Selon le communiqué de la station, la nouvelle émission sera en ondes du lundi au vendredi de 6h30 à 9h00. Elle sera animée par Robin Couture. Son équipe et lui oseront faire mentir le vieil adage comme quoi se lever du pied gauche est synonyme de mauvaise humeur. « Levé du pied gauche, c’est un réveil et un regard clairement positionnés, mais c’est aussi de la musique et beaucoup de plaisir. C’est une voix, la mienne, mais aussi celle de la ville, de ses quartiers et de ses habitantEs». Et la bonne humeur commence peut-être lorsqu’on parle autrement du monde immédiat, du monde qui nous entoure. « Nous voulons laisser une trace, une empreinte sur la ville. Dans l’espace radiophonique de Québec, beaucoup de choses ne sont pas dites ou sont dites tout de travers. Il y a une place pour une autre radio, pour des matins différents» a renchérit M. Couture.

Un rendez-vous !

Levé du pied gauche
Robin Couture et son équipe
Tous les matins de la semaine de 6h30 à 9h00
Sur les ondes de CKIA FM 88,3 (Radio Basse-Ville)

samedi 9 juin 2007

Pendant ce temps chez Tetoine...

En attendant que j'en fasse une moi-même, voici l'analyse de Tetoine sur le projet de loi de l'ADQ sur les services essentiels en cas de grève dans les transports en commun. Ça m'apparaît très intéressant:

Analyse: ADQ, STM et services essentiels

L’ADQ propose un seuil de 80% pour le maintien du service de transport en commun en cas de conflit.

Résultat: Un mini projet de loi de 3 paragraphes.
Objectif: Rendre le droit de grève symbolique.
Comme dans le secteur de la santé.

Mais pourquoi avoir choisi le transport en commun ?

C’est d’actualité. Ça on le sait…

Voici la version officielle:

“Nous jugeons important que ces services deviennent de plus en plus essentiels”

Commentaire de M. Therrien, critique en matière de travail pour l’ADQ qui, soit dit en passant, n’a pas été en mesure de préciser combien de grèves il y avait eu dans ce secteur d’activité au cours des 10 dernières années.

Pour l’argumentaire, on repassera.

On doit ici mettre une chose au clair: Le recours au service essentiel est une exception, pas une règle.

Si les transports en commun y sont assujettis, c’est parce que les embouteillages causés par la grève pourrait empêcher des services vraiment essentiels pour la SÉCURITÉ et la SANTÉ des citoyens, comme les pompiers ou les ambulances.

Pas parce que c’est un service essentiel en soi.

Cette proposition de l’ADQ démontre que ce parti ne maîtrise pas la notion de service essentiel et la loi qui en a historiquement découlée.

Adopter cette législation, c’est beaucoup plus que rendre “vraiment essentiel ” un service qui “est de plus en plus essentiel”.

Adopter cette législation, c’est modifier le sens de l’application de la notion de service essentiel dans notre société.

Si c’est ce que l’ADQ veut faire, fine.

Mais pas par la porte d’en arrière.

Subtilement, secteur par secteur.

Avec un débat public, des comparaisons internationales, une consultation.

Vous voyez, le problème avec le fait de rendre une grève “symbolique”, c’est que l’on n’y accole pas d’alternatives.

La situation des mécaniciens d’autobus est-elle assez critique pour les comparer aux policiers? Pour qu’on y interdisent le droit de grève et qu’on impose l’arbitrage obligatoire?

Je ne crois pas.

Or, si l’on n’offre pas d’alternative, il faut se montrer prudent.

Laisser les parties négocier.

Prenez la grève des infirmières en 1999. Une jolie grève symbolique, avec la poursuite des négociations.

Comment cela a fini ?

Grève illégale (des infirmières !). Bras de fer. Loi spéciale.

Et vous vous demandez pourquoi les infirmières en sont ressorties amères, que plusieurs ont quitté leur emploi et que la profession cherche encore à redorer son blason ? Il n’y a pas que les retraites massives qui ont nuit au secteur de la santé…

Servir cette médecine à des cols bleus, c’est s’engager dans un bras de fer avec un syndicat combatif, fier, qui a des moyens et, au surplus, un rapport de force considérable.

L’ADQ peut choisir l’affrontement et le conflit si elle le désire.

Moi, entre une grève illégale menée par des cols bleus qui en font une question de principe et une grévette de 2-3 jours avec service soir et matin,

Je choisis la deuxième option.

vendredi 8 juin 2007

Hum... Hum... La CSQ créé la Fédération de la santé du Québec

L'Union québécoise des infirmières et infirmiers (UQII) affiliée à la CSQ, change de nom et devient la Fédération de la santé du Québec (FSQ-CSQ). La présidente de la FSQ-CSQ, Mme Monique Bélanger, explique que le nouveau nom permettra de mieux refléter la diversité des emplois des travailleuses et des travailleurs de la santé membres de la Fédération. En effet, suite au rebrassage forcé des cartes syndicales dans le réseau de la santé (loi 30), l'organisation s'est élargie aux infirmières auxiliaires, aux inhalothérapeutes et aux puéricultrices.

Là où y'a de la gêne, y'a pas de plaisir...

Personnellement, je suis un peu sceptique quant au choix de nom. Fédération de la santé du Québec, c'est pas un peu prétentieux? Surtout quand on sait que la dite fédération ne regroupe que... 7 000 membres. En face, la concurrence est un peu plus costaude. Il y a d'une part la concurrente directe de la nouvelle FSQ, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (l'ancienne Fédération des infirmières), qui regroupe juste 8 fois plus de membres exactement dans les mêmes catégories. Et là on ne parle même pas de la Fédération de la santé et des services sociaux (CSN) qui, elle, regroupe 15 fois plus de membres dans le réseau (dont 8 000 personnes dans les catégories de la FSQ et de la FIQ...).

Remarquez, il y a pire. La CSQ vient également d'annoncer la création d'une autre organisation la F4S (Fédération des syndicats de la santé et des services sociaux) qui regroupe un gros 1 400 membres. À ce nombre-là, me semble que ça prend du front pour oser s'appeler de même quand il y a déjà une F3S qui regroupe 105 000 personnes. M'enfin, c'est peut-être juste moi mais... bon. C'est ça qui est ça, tout ça est bizz.

Quebecor débouté dans l'affaire de la bannière...

Quebecor a été débouté une fois de plus dans la guerrilla juridique qui l'oppose aux lockoutés du Journal de Québec. Cette fois la multinationale voulait faire décrocher une bannière syndicale utilisant le logo de la Cie dans le contexte d'un conflit de travail. Pour le moment, la Cour supérieure a refusé d'accorder une injonction provisoire à Quebecor mais l'affaire reste à être entendue sur le fond.

«Heureusement, le ridicule ne tue pas!» a commenté le porte-parole des employés du Journal de Québec, Denis Bolduc. «Après avoir embauché 14 cadres en septembre, puis exigé des dizaines de coupures de postes à la table de négociation, installé dès janvier une salle de presse à Toronto pour produire le Journal, embauché des dizaines de gardiens de sécurité, installé des barricades autour de son édifice, mis ses employés en lock-out, imprimé son journal à Mirabel, pour ensuite plaider que, même en lock-out, les employés lui doivent loyauté, j’espère que Quebecor ne s’attendait pas à ce qu’on lui fasse une bannière pour les féliciter!»

jeudi 7 juin 2007

Blanc bonnet, bonnet blanc

Lu sur le blogue À gauche de l'écran :

« Avec le vieillissement de la population, ça va être de plus en plus difficile de trouver les ressources pour continuer à assurer des services de santé de qualité. On le sait que les besoins vont croître à un rythme plus rapide que les ressources qui seront disponibles. Alors, il est évident qu'à l'avenir, il va falloir de plus en plus faire appel au secteur privé, à des fondations, bref à des fonds qui dépassent le strict cadre du système public, du budget, du trésor public. »

Qui a fait cette déclaration à l'Assemblée nationale du Québec ? Le tout nouveau député Bernard Drainville. Combien déjà le PQ est-il allé cherché de plus pour la santé dans le dernier budget ? Pendant ce temps ailleurs, on commence à s'inquiéter de la part grandissante des fondations privées dans l'aide internationale au développement. PQ ou libéraux, c'est du pareil au même.

Pas de lock-out à l'Université Sherbrooke

Selon les médias, les profs de l'Université Sherbrooke ont évité de justesse le lock-out en acceptant majoritairement en assemblée générale les termes d'une entente pourtant rejetée par le conseil syndical. Selon le syndicat, l'entente représente essentiellement le statu-quo.

mercredi 6 juin 2007

Vers une grève à Xstrata Cuivre dans l'Est de Montréal?

Les 430 Métallos chez Xstrata dans l'est de Montréal ont refusé les offres de la compagnie dans une proportion de 92 % vendredi dernier. Le comité de négociation a également obtenu un mandat de déclencher la grève au moment qu'il le jugerait opportun. Les négociations achoppent sur l'amélioration du régime de retraite et les augmentations de salaires. "Nous négocions depuis le début avec des menaces de lock-out si nous n'acceptons pas les offres. Les travailleurs n'acceptent pas le chantage et sont prêts à se battre pour améliorer leur convention collective. Le marché du cuivre n'a jamais été aussi bon. C'est à notre tour d'avoir une part de la richesse produite par cette compagnie multinationale", a déclaré Denis Lévesque, permanent.

Doublage des films au Québec : Le SCFP d'accord avec l'ADQ

Preuve que les syndicats ne sont peut-être pas aussi politisés et idéologiques que le prétendent certains réactionnaires, le SCFP, pourtant affilié à la FTQ, a fait savoir par voie de communiqué qu'il appuyait le projet de loi adéquiste portant sur le doublage de film au Québec. «Il s’agit d’une initiative importante de l’ADQ, lance Jean Chabot, président du Conseil provincial du secteur des communications du SCFP. Depuis des années, les intervenants du milieu demandent que nos gouvernements agissent en ce sens. L’Union des artistes avait déjà déposé une pétition de 20,000 noms en faveur du doublage québécois. Quand on voit la diminution constante des films doublés au Québec depuis quatre ans, on conclut que les mesures incitatives ne fonctionnent pas. Aujourd’hui il faut aller plus loin.»

Par contre, le SCFP s’inquiète également du doublage des DVD disponibles sur nos étagères car cet aspect n’est pas couvert par le projet de loi. «Il se produit un phénomène étrange, souligne Michel Bibeault, coordonnateur du secteur des communications, parfois des films sont diffusés en français à la télévision et on ne retrouve pas de version française sur les DVD vendus sur le marché. Pourtant, cette bande sonore existe! Pourquoi ne pas s’assurer qu’elle soit offerte aux consommateurs lorsqu’ils louent ou achètent le film?»

Enfin, le syndicat souhaite que le changement législatif n’entrave pas la diffusion de films d’auteur ou de documentaires étrangers. «Il faut comprendre l’objectif visé, on voudrait que les blockbusters soient doublés ici afin d’éviter des expressions provenant de l’argot français qui nous sont incompréhensibles. Nous souhaitons maintenir cette industrie vivante au Québec, mais nous ne voulons pas restreindre l’accès des Québécois à des films étrangers à petit budget, des documentaires ou des films d’auteur», conclut Michel Bibeault.

* * *

Curieusement, le SCFP, qui représente à peu près la moitié du personnel du transport en commun au Québec, n'a pas (encore?) réagi à un autre projet de loi adéquiste restreignant encore plus le droit des syndiqués de ce secteur. J'y reviendrai.

« 40 ans d’occupation, c’est assez! »

Des organisations québécoises dénoncent 40 ans d'occupation de la Palestine par l'armée israélienne

Une coalition d'une vingtaine d'organisations québécoises dénonce la plus longue occupation de l’histoire des Temps modernes, tout en appelant au retrait d’Israël des territoires palestiniens occupés illégalement depuis juin 1967. Dans une déclaration rendue publique aujourd'hui, la coalition demande au gouvernement canadien de s'engager d'exiger d'Israël :
  • la fin immédiate de l’occupation

  • le respect du droit international

  • le démantèlement des colonies juives illégales et du mur de la honte


Droit à l'autodétermination des palestinien-ne-s

Selon Nicole Filion, présidente de la Ligue des droits et libertés : « Aussi légitimes que soient les préoccupations d’Israël pour la sécurité de ses ressortissants, rien ne peut justifier ni excuser des politiques qui nient le droit du peuple palestinien à l’autodétermination, droit reconnu par l’ONU depuis 1947, et qui bafouent systématiquement les droits politiques, économiques, sociaux et culturels des Palestiniennes et des Palestiniens. Le respect du droit international doit être la base d’une solution politique aux conflits du Moyen-Orient. Le gouvernement canadien, s’il veut contribuer à une juste paix, n’exigera rien de moins. »

Un apartheid

Pour Pierre Jasmin, président des Artistes pour la paix, la construction du mur dit « de sécurité » autour des terres de la Cisjordanie constitue un crime contre l’humanité. « Ce mur sépare les étudiants de leurs écoles, les fermiers de leurs terres et les familles de leurs communautés. Israël est en train de construire des Bantoustans dans le but d’empêcher le développement normal d’un État palestinien. Ce mur doit tomber. »

Pour le professeur Aziz Fall, ex-coordonnateur du réseau québécois contre l’apartheid en Afrique du Sud, « l’ancien président des États-Unis, Jimmy Carter, a tout à fait raison de qualifier la situation palestinienne de véritable apartheid ».

La Coalition demande au gouvernement canadien de retirer au Fonds national juif son statut d’organisme de charité au Canada puisque de par sa charte, ce fonds ne peut louer des terres qu’à des Juifs ou à des Juives. Ainsi, les contribuables canadiens subventionnent à leur insu ce système de discrimination raciale et de dépossession des PalestinienNEs.

Une question sociale explosive... dont le Canada est en partie responsable

Deux grandes organisations syndicales du Québec, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), ont tenu à rappeler la situation économique catastrophique dans les territoires palestiniens. Selon un rapport rendu public le 28 mai dernier par le Bureau international du travail (BIT), le nombre de ménages vivant sous le seuil de pauvreté s’est accru de 26 % entre mars 2006 et mars 2007, et ce, alors que le produit intérieur brut par habitant (PIB) a chuté de 40 % entre 1999 et 2006. On compte aujourd’hui dans les territoires palestiniens occupés sept ménages pauvres sur dix, soit 2,4 millions de personnes.

« C’est une situation insoutenable grandement exacerbée par des contrôles et des obstacles à la mobilité des personnes et des biens, » a déploré Jacques Létourneau, responsable du dossier international à la CSN. Pour sa part, Louise Chabot, première vice-présidente de la CSQ, appelle le gouvernement canadien à revoir sa décision de cesser toute forme d’aide à l’Autorité palestinienne, ce qui a des conséquences dramatiques sur la population, les employés du secteur public, dont les professeurs, par exemple, ne reçoivent plus de salaire depuis des mois. « Par cette décision, nous pénalisons les ménages et les chômeurs déjà en souffrance. »

La présidente de la Fédération des femmes du Québec, Michèle Asselin, soutient que « pour les femmes palestiniennes, gardiennes de la vie quotidienne, la vie sous occupation est un enfer. Elles sont donc nombreuses à réclamer la fin de l’occupation et le règlement de ce trop long conflit par les voies de la négociation politique dans le respect du droit international ».

Manifestation à Montréal et dépôt de pétition à Québec

Une grande manifestation en appui à ces demandes se tiendra, ce samedi 9 juin, à 13 h, à l’angle du boulevard René-Lévesque et de la rue Peel, à Montréal, faisant écho à d’autres manifestations semblables qui se tiendront dans le monde.

Une pétition sera présentée la veille à l’Assemblée nationale du Québec, le 8 juin, par la députée Louise Harel.

Les femmes de la CSQ solidaires de Mme Touré et de ses enfants

Le Comité de la condition des femmes de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) a tenu à manifester sa solidarité envers Mme Oumou Touré, cette femme qui risque l'expulsion et qui craint que sa fille ne subissent l'excision. Elles aussi demandent à la ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration, Mme Diane Finley, d'utiliser son pouvoir discrétionnaire pour renverser la décision de son ministère et permettre à cette mère de demeurer au Canada avec ses enfants.

"Nous voulons que la ministre intervienne et lui demandons de tout faire ce qui est en son pouvoir pour empêcher l'expulsion de Mme Touré et de ses enfants. Elle doit entendre l'appel de cette mère désemparée qui veut à tout prix éviter l'excision à son enfant", de souligner Chantal Locat, responsable du Comité de la condition des femmes.

Dans son communiqué, le Comité de la CSQ écrit que "l'excision est une mutilation extrême du corps humain qui touche l'intégrité et la dignité de la personne. C'est une violence envers les femmes qu'il nous faut à tout prix dénoncer. Par notre intervention, nous tenons à réitérer notre appui non seulement à Mme Touré, mais à toutes les femmes qui en sont victimes et leur apporter un message de solidarité".

Manifestation contre la privatisation de notre système de santé



(Nouvelles SCFP) Ce midi, répondant à l'appel de la Coalition Solidarité Santé, plusieurs dizaines de militants communautaires et syndicaux ont manifesté à Montréal contre la privatisation de notre système de santé. Plusieurs menaces planent sur l'universalité et l'accessibilité des soins au Québec. Peu de représentants politiques étaient sur place. Soulignons tout de même la présence de Thomas Mulcair, porte-parole du NPD au Québec et de Françoise David, dirigeante de Québec solidaire.

La Coalition Solidarité Santé dénonce particulièrement la création du groupe de travail sur le financement du système du système de santé qui a été annoncée par la ministre des finances, Mme Monique Jérôme-Forget et dont la présidence a été confiée à M. Claude Castonguay.

"Le gouvernement Charest recherche par tous les moyens à fournir des occasions d'affaires aux entrepreneurs privés et aux assureurs malgré toutes les démonstrations d'inefficacité et d'abus engendrés par cette approche", déplore la coalition.

Source: Nouvelles SCFP, y compris photo

Quebecor n'en laisse pas passer une !

Nouveau rebondissement judiciaire dans le conflit au Journal de Québec : Quebecor veut que les lockoutés enlèvent leur bannière devant leur local syndical. D'après la cie, les syndiqué-es n'ont pas le droit d'utiliser le nom et le logo du Journal. La bannière dit : Journal de Québec fait à Toronto, imprimé à Mirabel. L'affaire passera en Cour supérieure cet après-midi. Dans un communiqué, les syndicats rappelent que c'est la quatrième démarche judiciaire de Quebecor dans ce conflit provoqué par la Cie le 22 avril dernier.

Dans un autre ordre d'idée, Paul Cauchon, dans Le Devoir, nous apprend que les journalistes de la salle de rédaction de Québec ne sont responsable que d'une minorité du contenu publié dans le Journal de Québec. Selon ses informations, Le Journal de Québec produit environ 30 % de son contenu rédactionnel, de 30 à 40 % provient de la banque de données du Journal de Montréal et de 30 à 40 % provient des agences de presse. Incroyable, non ?

mardi 5 juin 2007

Manif à l'UQAM : les employé-es et les étudiant-es ne veulent pas être les dindons de la farce

"Nous n'accepterons pas de faire le frais d'un dérapage immobilier dont nous ne sommes pas responsables. Il est hors de question que nous acceptions une facture avec laquelle nous n'avons rien à voir". - La présidente du syndicat des employés de l'UQAM, Ginette Garceau (cité sur Radio-Canada.ca)



Photo : SCFP

Ce midi près de 1000 personnes (essentiellement des syndiqué-es, si j'ai bien compris) ont envahis la Grande-Place du pavillon Judith-Jasmin de l'institution montréalaise. Mobilisé par la Coalition des employés de l'UQAM (tous les syndicats et deux associations (étudiantes?)), la foule a tenu un rassemblement bruyant et dynamique pour affirmer qu’elle ne ferait pas les frais de la crise financière qui affecte présentement l'institution.

Pour les syndicats, les salariés ne doivent pas écoper pour les dérapages des projets immobiliers, et les gouvernements québécois et fédéral doivent prendre les moyens pour mettre fin au sous-financement des université et de l’UQAM en particulier.

La manifestation avait pour but de :

  • Démontrer l'appui aux démarches de la communauté universitaire de l’UQAM dans la défense de l’intégrité de son patrimoine académique en matière d’enseignement, de recherche, de création et de services aux collectivités;
  • Garantir le maintien et l’amélioration des conditions de travail et d’études au sein de l’UQAM;
  • Exiger que le gouvernement verse immédiatement les sommes dues à l’UQAM et s’engage dans un règlement du sous-financement des universités.



    Photo : SCFP
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  • Scabs malgré eux - Communiqué du Syndicat du Journal de Montréal

    COMMUNIQUÉ - Le Syndicat des travailleurs de l'information du Journal de Montréal (STIJM) est extrêmement déçu de la décision de l'arbitre Me Alain Corriveau de rejeter sa demande visant l'émission d'une ordonnance faisant cesser la publication des textes, photos et caricatures produits par ses membres, dans Le Journal de Québec.

    Au moment où la direction de Quebecor Média tente de faire plier les syndicats du Journal de Québec et d'implanter encore plus profondément la convergence dans sa salle de rédaction, les membres du STIJM se désolent de se voir ainsi utilisés directement dans le conflit de travail.

    Le comité exécutif du STIJM déplore que l'arbitre Me Alain Corriveau en soit arrivé à conclure en faveur de l'argument patronal en réduisant à un simple correlaire du chapitre 109,1 du Code du travail, la clause de la convention collective négociée par le syndicat et devant prévenir l'implication directe des salariés dans un conflit de travail de Quebecor Média.

    Or, dans le milieu des années 70, lorsque les membres du STIJM ont consenti à la publication de leurs textes et photos dans le nouveau quotidien de Quebecor, ils le faisaient à la demande de feu Monsieur Pierre Péladeau qui désirait lancer un journal dans la ville de Québec. Ainsi, les employés du Journal de Montréal contribuaient à la naissance d'un autre quotidien et à la création d'une autre salle de rédaction. Pendant des décennies, cette collaboration a permis non seulement un rayonnement accru du fruit du travail des membres de la salle de rédaction du Journal de Montréal, mais elle a permis d'établir à Québec un quotidien vigoureux qui, combinée à la force de la salle de rédaction de Québec, était appréciée par la population.

    Depuis le début de 2006, Quebecor Média a toutefois coupé 86 postes dans ses quotidiens anglophones (tel que rapporté dans le rapport annuel de QMI), elle a coupé 11 postes dans sa salle de rédaction du Journal de Montréal, elle a transféré en Ontario son centre d'abonnements du Journal de Montréal, briser les conditions de licence de TVA, exprimé sa volonté de fermer son département de Petites Annonces du Journal de Québec afin de transférer les emplois en Ontario, mis en lock-out le Syndicat des pressiers du Journal de Montréal, demandé au Syndicat de la rédaction du Journal de Québec de réduire le plancher d'emploi tout en permettant la publication de tout contenu provenant d'une entreprise de Corporation Sun Media, et enfin publier une "édition record du Journal de Québec" partiellement produit en Ontario et imprimé à Mirabel.

    Le STIJM et ses membres verront donc le Journal de Québec continuer de s'abreuver à même la salle de rédaction du Journal de Montréal. Le soutien à nos collègues des syndicats mis en lock-out et du syndicat en grève du Journal de Québec n'est pas diminué par la décision de l'arbitre Corriveau. Au contraire.

    Source : Syndicat des travailleurs de l'information du Journal de Montréal (STIJM)

    Et ça se prétend journaliste... ;-)

    J'ai été très surpris de la couverture du conflit au Journal de Québec dans Le 30, la revue de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec. Alors que les artisans de Média Matin sont allés donner un atelier sur la génèse de leur journal en marge d'une AG de la FPJQ (ce qui a donné un papier interessant dans Le Devoir), Karine Fortin choisi plutôt de faire une entrevue avec un planqué(*) du journalisme, François Demers. Le message de ce monsieur aux syndiqués se limite à peu près à "prenez votre trou, vous gênez le progrès".

    Ceci dit, dès le départ, l'article se trouve entâché par une grossière erreur de fait. Le chapeau indique en effet que "les patrons du Journal de Québec ont mis fin, le 22 avril dernier, à la trêve industrielle en vigueur dans les quotidiens du Québec depuis plus de 25 ans, soit depuis la grève de 1981 au Devoir." Ça m'a semblé bizarre et, vérification faite, c'est tout simplement faux. En effet, le concurrent du Journal de Québec a vécu une grève de la rédaction du 22 octobre au 26 décembre 1992 (au milieu du règne de Conrad Black). Hors de Montréal, point de salut (bis)?

    (*) Planqué sympathique mais planqué quand même. Il s'agit d'un ex-journaliste du Soleil qui s'est réfugié à l'Université, comme tant d'autre. Il me semble mal placé pour donner des leçons sur les "petits-bourgeois instruits"...

    Iran : 5 ans de prison pour activité syndicale

    (LabourStart) À Téhéran, un tribunal a condamné Mansour Osanloo, président du syndicats des conducteurs d’autobus, à une peine de prison de cinq ans pour avoir « agit à l’encontre de la sécurité nationale » et d’avoir « diffusé de la propagande dénigrant l’état ». Mansour a vingt jours pour décider d’aller en appel. Entretemps, Mahmoud Salehi, un autre syndicaliste actuellement en prison en raison de son activité militante, signale une dégradation sensible de sa santé (il souffre de problèmes rénaux) et une baisse dangereuse de sa tension artérielle. Les autorités ne font rien pour l’aider et sa vie semble maintenant en danger.

    Vous avez vu que vos courriels ont pu faire reculer Chiquita au Costa Rica. Il nous faut maintenant intensifier nos efforts pour soutenir Mahmoud Salegi et Mansour Osanloo et les autres syndicalistes courageux d’Iran qui ont choisi de lutter contre l’un des régimes les plus autoritaires du monde. Cliquez pour envoyer un message dès aujourd’hui aux autorités Iraniennes et de faire passer le mot parmi vos amis syndicalistes.

    Source : LabourStart

    Des fois ça marche...

    LabourStart signale que l'une de ses régulières campagnes de courriels de protestation a donné de bons résultats. En effet, suite à l'envoi de 3 437 courriels de protestation, la compagnie Chiquita a décidé d'entamer des négociations avec son syndicat et de réintégrer deux travailleurs licenciés. Manuel Rodriguez, le premier vice-président de Chiquita, a même répondu personnellement à la majorité des courriels! Selon LabourStart, la pression exercée par le syndicat de Chiquita, d’autres syndicats agricoles autour du monde et des milliers de particuliers, comme les lecteurs de ce blogue, ont produit leurs effets et la santé de ses travailleurs sera sauvegardée grâce à cette action. Comme quoi, la solidarité, des fois ça marche...

    À signaler - le point sur le conflit au Journal de Québec dans Le Devoir

    Ce matin, M. Cauchon, du Devoir, fait le point sur le conflit au Journal de Québec.

    Médias - Pas de règlement en vue au Journal de Québec

    Paul Cauchon
    Édition du mardi 05 juin 2007

    D'où viennent certains textes publiés dans Le Journal de Québec, actuellement en lock-out? Les journalistes de ce quotidien posent la question ce matin dans l'édition de Média Matin, le journal gratuit qu'ils publient comme moyen de pression.

    Depuis quelques jours, des journalistes qui travaillent pour 24 heures, le journal gratuit de Quebecor à Montréal, soutiennent qu'ils sont sollicités afin que leurs textes soient repris dans Le Journal de Québec.

    Le Journal de Québec est actuellement écrit par les cadres de l'entreprise, avec des textes repris du Journal de Montréal et des textes de la Presse canadienne.

    Les journalistes du Journal de Montréal contestent d'ailleurs devant un arbitre le droit pour l'employeur de reprendre ainsi leurs textes en cas de conflit.

    L'éditeur de Média Matin, Denis Bolduc, qui est également président du syndicat des journalistes du Journal de Québec, a affirmé hier au Devoir avoir repéré au moins un texte qui aurait été publié à la fois dans 24 heures, sur le site Internet Canoë et dans Le Journal de Québec.

    «Ce qu'on sait aussi, dit-il, c'est que les nouveaux journalistes engagés pour écrire pour le site Canoë pourraient voir leurs textes repris dans Le Journal de Québec

    Il n'a pas été possible de rejoindre hier la rédaction du 24 heures pour obtenir ses commentaires.

    Par ailleurs, les employés du Journal de Québec et leur employeur continuent à s'affronter sur la place publique, sans qu'aucune rencontre de négociation ait eu lieu depuis le début du lock-out.

    Ainsi, vendredi dernier, Média Matin annonçait l'ouverture de son local de lock-out, flanqué d'une grande bannière annonçant «Le Journal de Québec, made in Toronto, imprimé à Mirabel», une allusion au fait que pendant le lock-out, Le Journal de Québec est préparé en partie dans les locaux du Toronto Sun à Toronto.

    La direction de Quebecor a répliqué en menaçant vendredi soir les présidents des trois syndicats en lock-out de prendre des recours judiciaires pour bloquer l'utilisation du nom du journal.

    Par ailleurs, l'édition de samedi du Journal de Québec annonçait un «numéro record» de 232 pages.

    Pour sa part, Média Matin a commencé depuis la semaine dernière à publier quelques publicités commerciales provenant de différentes entreprises de Québec. Ce journal en est à son 30e numéro ce matin et aucun espoir de règlement du conflit ne point à l'horizon.


    N.B.: La tactique de Quebecor est particulièrement vicieuse puisque, contrairement à leurs collègues du Journal de Montréal, ceux de 24 heures n'ont pas les moyens de se défendre, n'étant pas (encore?) syndiqués. De plus, ils sont très clairement sous-payés par rapport aux syndiqués (au moins deux fois moins si on en croit la revue de la FPJQ). S'ils collaborent ce sont des scabs, mais en même temps c'est probablement leur seule chance d'entrer au saint-des-saints.