samedi 9 juin 2007

Pendant ce temps chez Tetoine...

En attendant que j'en fasse une moi-même, voici l'analyse de Tetoine sur le projet de loi de l'ADQ sur les services essentiels en cas de grève dans les transports en commun. Ça m'apparaît très intéressant:

Analyse: ADQ, STM et services essentiels

L’ADQ propose un seuil de 80% pour le maintien du service de transport en commun en cas de conflit.

Résultat: Un mini projet de loi de 3 paragraphes.
Objectif: Rendre le droit de grève symbolique.
Comme dans le secteur de la santé.

Mais pourquoi avoir choisi le transport en commun ?

C’est d’actualité. Ça on le sait…

Voici la version officielle:

“Nous jugeons important que ces services deviennent de plus en plus essentiels”

Commentaire de M. Therrien, critique en matière de travail pour l’ADQ qui, soit dit en passant, n’a pas été en mesure de préciser combien de grèves il y avait eu dans ce secteur d’activité au cours des 10 dernières années.

Pour l’argumentaire, on repassera.

On doit ici mettre une chose au clair: Le recours au service essentiel est une exception, pas une règle.

Si les transports en commun y sont assujettis, c’est parce que les embouteillages causés par la grève pourrait empêcher des services vraiment essentiels pour la SÉCURITÉ et la SANTÉ des citoyens, comme les pompiers ou les ambulances.

Pas parce que c’est un service essentiel en soi.

Cette proposition de l’ADQ démontre que ce parti ne maîtrise pas la notion de service essentiel et la loi qui en a historiquement découlée.

Adopter cette législation, c’est beaucoup plus que rendre “vraiment essentiel ” un service qui “est de plus en plus essentiel”.

Adopter cette législation, c’est modifier le sens de l’application de la notion de service essentiel dans notre société.

Si c’est ce que l’ADQ veut faire, fine.

Mais pas par la porte d’en arrière.

Subtilement, secteur par secteur.

Avec un débat public, des comparaisons internationales, une consultation.

Vous voyez, le problème avec le fait de rendre une grève “symbolique”, c’est que l’on n’y accole pas d’alternatives.

La situation des mécaniciens d’autobus est-elle assez critique pour les comparer aux policiers? Pour qu’on y interdisent le droit de grève et qu’on impose l’arbitrage obligatoire?

Je ne crois pas.

Or, si l’on n’offre pas d’alternative, il faut se montrer prudent.

Laisser les parties négocier.

Prenez la grève des infirmières en 1999. Une jolie grève symbolique, avec la poursuite des négociations.

Comment cela a fini ?

Grève illégale (des infirmières !). Bras de fer. Loi spéciale.

Et vous vous demandez pourquoi les infirmières en sont ressorties amères, que plusieurs ont quitté leur emploi et que la profession cherche encore à redorer son blason ? Il n’y a pas que les retraites massives qui ont nuit au secteur de la santé…

Servir cette médecine à des cols bleus, c’est s’engager dans un bras de fer avec un syndicat combatif, fier, qui a des moyens et, au surplus, un rapport de force considérable.

L’ADQ peut choisir l’affrontement et le conflit si elle le désire.

Moi, entre une grève illégale menée par des cols bleus qui en font une question de principe et une grévette de 2-3 jours avec service soir et matin,

Je choisis la deuxième option.

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