mardi 5 juin 2007

À signaler - le point sur le conflit au Journal de Québec dans Le Devoir

Ce matin, M. Cauchon, du Devoir, fait le point sur le conflit au Journal de Québec.

Médias - Pas de règlement en vue au Journal de Québec

Paul Cauchon
Édition du mardi 05 juin 2007

D'où viennent certains textes publiés dans Le Journal de Québec, actuellement en lock-out? Les journalistes de ce quotidien posent la question ce matin dans l'édition de Média Matin, le journal gratuit qu'ils publient comme moyen de pression.

Depuis quelques jours, des journalistes qui travaillent pour 24 heures, le journal gratuit de Quebecor à Montréal, soutiennent qu'ils sont sollicités afin que leurs textes soient repris dans Le Journal de Québec.

Le Journal de Québec est actuellement écrit par les cadres de l'entreprise, avec des textes repris du Journal de Montréal et des textes de la Presse canadienne.

Les journalistes du Journal de Montréal contestent d'ailleurs devant un arbitre le droit pour l'employeur de reprendre ainsi leurs textes en cas de conflit.

L'éditeur de Média Matin, Denis Bolduc, qui est également président du syndicat des journalistes du Journal de Québec, a affirmé hier au Devoir avoir repéré au moins un texte qui aurait été publié à la fois dans 24 heures, sur le site Internet Canoë et dans Le Journal de Québec.

«Ce qu'on sait aussi, dit-il, c'est que les nouveaux journalistes engagés pour écrire pour le site Canoë pourraient voir leurs textes repris dans Le Journal de Québec

Il n'a pas été possible de rejoindre hier la rédaction du 24 heures pour obtenir ses commentaires.

Par ailleurs, les employés du Journal de Québec et leur employeur continuent à s'affronter sur la place publique, sans qu'aucune rencontre de négociation ait eu lieu depuis le début du lock-out.

Ainsi, vendredi dernier, Média Matin annonçait l'ouverture de son local de lock-out, flanqué d'une grande bannière annonçant «Le Journal de Québec, made in Toronto, imprimé à Mirabel», une allusion au fait que pendant le lock-out, Le Journal de Québec est préparé en partie dans les locaux du Toronto Sun à Toronto.

La direction de Quebecor a répliqué en menaçant vendredi soir les présidents des trois syndicats en lock-out de prendre des recours judiciaires pour bloquer l'utilisation du nom du journal.

Par ailleurs, l'édition de samedi du Journal de Québec annonçait un «numéro record» de 232 pages.

Pour sa part, Média Matin a commencé depuis la semaine dernière à publier quelques publicités commerciales provenant de différentes entreprises de Québec. Ce journal en est à son 30e numéro ce matin et aucun espoir de règlement du conflit ne point à l'horizon.


N.B.: La tactique de Quebecor est particulièrement vicieuse puisque, contrairement à leurs collègues du Journal de Montréal, ceux de 24 heures n'ont pas les moyens de se défendre, n'étant pas (encore?) syndiqués. De plus, ils sont très clairement sous-payés par rapport aux syndiqués (au moins deux fois moins si on en croit la revue de la FPJQ). S'ils collaborent ce sont des scabs, mais en même temps c'est probablement leur seule chance d'entrer au saint-des-saints.

2 commentaires:

Anonyme a dit...

Il y a quelque chose qui m'étonne avec le journal Média Matin Québec, c'est que c'est un journal de lock-out, et tu dis qu'il y en a qui ont commencé à faire de la publicité dans ce journal.

Je n'ai pas eu tellement l'occasion de lire le journal, et le syndicat des journalistes est syndiqué à la SCFP.

Ce qui m'étonne c'est que malgré tous les appuis venant des autres syndicats affiliés à la FTQ, c'est que ces syndicats ne fassent pas de la publicité dans le journal des lock-outtés, comme ils le font dans d'autres journaux comme "L'autjournal" ou encore dans "Unité ouvrière".

Nicolas a dit...

Les trois syndicats (rédaction, bureau et imprimerie) sont membre du SCFP.

Si j'ai bien compris, la pub syndicale dans les journaux de gauche n'est pas prise dans les budgets de pub des syndicats mais dans les budgets plus ou moins discrétionnaires des dons. La pub dans les journaux de gauche vient essentiellement de contacts politiques fait par les camarades, c'est des décisions qui se prennent en instances.

Pour la "vraie pub" des syndicats, c'est extrêmement difficile à avoir. En général, ils passent par des boîtes de com complêtement fermés à une presse autre.

Pour ce qui est de Média matin, j'ai vu de la pub syndicale tenant plus de la pub de sympathie mais peu de "vrai" pub (sauf une de la CSQ). Je pense que s'ils sollicitent les syndicats, ça va être plus pour alimenter le fonds de grève que pour publier le journal.

Autrement, j'ai l'impression que la pub dans le journal sert plus à stresser Quebecor que d'autres choses. Ça reste minime.