mercredi 6 juin 2007

« 40 ans d’occupation, c’est assez! »

Des organisations québécoises dénoncent 40 ans d'occupation de la Palestine par l'armée israélienne

Une coalition d'une vingtaine d'organisations québécoises dénonce la plus longue occupation de l’histoire des Temps modernes, tout en appelant au retrait d’Israël des territoires palestiniens occupés illégalement depuis juin 1967. Dans une déclaration rendue publique aujourd'hui, la coalition demande au gouvernement canadien de s'engager d'exiger d'Israël :
  • la fin immédiate de l’occupation

  • le respect du droit international

  • le démantèlement des colonies juives illégales et du mur de la honte


Droit à l'autodétermination des palestinien-ne-s

Selon Nicole Filion, présidente de la Ligue des droits et libertés : « Aussi légitimes que soient les préoccupations d’Israël pour la sécurité de ses ressortissants, rien ne peut justifier ni excuser des politiques qui nient le droit du peuple palestinien à l’autodétermination, droit reconnu par l’ONU depuis 1947, et qui bafouent systématiquement les droits politiques, économiques, sociaux et culturels des Palestiniennes et des Palestiniens. Le respect du droit international doit être la base d’une solution politique aux conflits du Moyen-Orient. Le gouvernement canadien, s’il veut contribuer à une juste paix, n’exigera rien de moins. »

Un apartheid

Pour Pierre Jasmin, président des Artistes pour la paix, la construction du mur dit « de sécurité » autour des terres de la Cisjordanie constitue un crime contre l’humanité. « Ce mur sépare les étudiants de leurs écoles, les fermiers de leurs terres et les familles de leurs communautés. Israël est en train de construire des Bantoustans dans le but d’empêcher le développement normal d’un État palestinien. Ce mur doit tomber. »

Pour le professeur Aziz Fall, ex-coordonnateur du réseau québécois contre l’apartheid en Afrique du Sud, « l’ancien président des États-Unis, Jimmy Carter, a tout à fait raison de qualifier la situation palestinienne de véritable apartheid ».

La Coalition demande au gouvernement canadien de retirer au Fonds national juif son statut d’organisme de charité au Canada puisque de par sa charte, ce fonds ne peut louer des terres qu’à des Juifs ou à des Juives. Ainsi, les contribuables canadiens subventionnent à leur insu ce système de discrimination raciale et de dépossession des PalestinienNEs.

Une question sociale explosive... dont le Canada est en partie responsable

Deux grandes organisations syndicales du Québec, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), ont tenu à rappeler la situation économique catastrophique dans les territoires palestiniens. Selon un rapport rendu public le 28 mai dernier par le Bureau international du travail (BIT), le nombre de ménages vivant sous le seuil de pauvreté s’est accru de 26 % entre mars 2006 et mars 2007, et ce, alors que le produit intérieur brut par habitant (PIB) a chuté de 40 % entre 1999 et 2006. On compte aujourd’hui dans les territoires palestiniens occupés sept ménages pauvres sur dix, soit 2,4 millions de personnes.

« C’est une situation insoutenable grandement exacerbée par des contrôles et des obstacles à la mobilité des personnes et des biens, » a déploré Jacques Létourneau, responsable du dossier international à la CSN. Pour sa part, Louise Chabot, première vice-présidente de la CSQ, appelle le gouvernement canadien à revoir sa décision de cesser toute forme d’aide à l’Autorité palestinienne, ce qui a des conséquences dramatiques sur la population, les employés du secteur public, dont les professeurs, par exemple, ne reçoivent plus de salaire depuis des mois. « Par cette décision, nous pénalisons les ménages et les chômeurs déjà en souffrance. »

La présidente de la Fédération des femmes du Québec, Michèle Asselin, soutient que « pour les femmes palestiniennes, gardiennes de la vie quotidienne, la vie sous occupation est un enfer. Elles sont donc nombreuses à réclamer la fin de l’occupation et le règlement de ce trop long conflit par les voies de la négociation politique dans le respect du droit international ».

Manifestation à Montréal et dépôt de pétition à Québec

Une grande manifestation en appui à ces demandes se tiendra, ce samedi 9 juin, à 13 h, à l’angle du boulevard René-Lévesque et de la rue Peel, à Montréal, faisant écho à d’autres manifestations semblables qui se tiendront dans le monde.

Une pétition sera présentée la veille à l’Assemblée nationale du Québec, le 8 juin, par la députée Louise Harel.

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