Quebecor a annoncé jeudi qu'elle mettait la main sur un important éditeur ontarien, le groupe Osprey Media, pour la modique somme de 516,9M$. La multinationale ajoute à sa gamelle 20 quotidiens et 34 journaux non quotidiens. Parmi ces publications, Canoe mentionne le Kingston Whig-Standard et St. Catharines Standard, deux journaux de l'Ontario publié depuis des décennies. «C'est une transaction extrêmement importante pour nous car je pense que ça fait de nous le plus grand éditeur de journaux au Canada», a commenté pour Canoe le vice-président exécutif de Quebecor, Luc Lavoie. Le principal syndicat du secteur des communications au Canada anglais réagit plutôt mal à la nouvelle.
"La vente de la chaîne de journaux Osprey au géant médiatique Quebecor concentre encore davantage la propriété des médias au Canada", déclare Peter Murdoch, vice-président - Média du Syndicat des communications, de l'énergie et du papier (SCEP). "Entre temps, le gouvernement fédéral continue de se croiser les bras."
Pour le syndicaliste, le problème que pose chaque vente majeure de média est qu'elle se traduit par l'adoption d'un régime consistant à accroître les profits des grandes sociétés médiatiques en réduisant le contenu local des journaux de nos communautés. "Les chaînes ont contribué à l'incessante usure d'une communauté journalistique jadis distinguée. La plupart des journaux voient diminuer leur tirage, et ce n'est pas étonnant" indique M. Murdoch qui précise "il n'y a que peu sinon pas d'investissement dans l'ingrédient principal du produit : des journalistes compétents couvrant la nouvelle à toutes les occasions possibles."
Pour le syndicat, le gouvernement fédéral devrait agir. "L'idéologie du gouvernement Harper consistant à laisser les forces du marché libre l'emporter aura le même effet sur la démocratie dans les médias qu'elle a eu en matière d'environnement, c'est-à-dire de semer la crise" image M. Murdoch. "Le gouvernement dispose déjà de résultats de recherche et de recommandations qui lui permettraient d'agir de manière responsable et dans l'intérêt du public en mettant un terme à la dangereuse concentration de la propriété des médias au Canada. Il est clair que nous devons avoir une voix beaucoup plus forte que celle de Bev Oda, ministre du Patrimoine, au sein du Cabinet," a-t-il conclus.
Mise-à-jour : Pour du background, lire aussi Quebecor revendique le titre de premier éditeur de journaux au pays dans Le Devoir.
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