mardi 31 juillet 2007

Fermeture des usines Domtar de Gatineau et Ottawa - Le SCEP-FTQ dénonce la décision de Domtar

COMMUNIQUÉ - Le Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier (SCEP-FTQ), qui représente les 250 travailleurs et travailleuses des usines Domtar de Gatineau-Hull et d'Ottawa, condamne la décision de la compagnie. Après l'annonce de la vente de leurs scieries en juin dernier, voilà que Domtar s'attaque à ses papetières. "Voilà encore une fois la démonstration que nos craintes sont justifiées lorsqu'il y a concentration d'entreprises. Et le pire est qu'ils nous annoncent que d'autres rationalisations sont à venir", a commenté Renaud Gagné, vice-président du SCEP-Québec.

"On s'entend tous pour dire que les secteurs de la forêt et du papier doivent subir une restructuration, le problème en ce moment, c'est que certaines entreprises forestières profitent de la situation pour couper des emplois sans consultation ou encore, exigent des concessions des travailleurs. Si ces compagnies font de l'argent et prospèrent, il ne faudrait pas oublier que les travailleurs et travailleuses ont contribué à cet enrichissement", s'est indigné M. Gagné.

Les dirigeants syndicaux des usines concernées et du syndicat national doivent se réunir dans les prochaines heures afin d'examiner la situation. On discutera notamment des actions qui pourraient être entreprises pour freiner les pertes d'emplois dans les secteurs de la forêt et du papier.

Source: SCEP-FTQ

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Notez bien, ce site syndical sera à surveiller pour les dernières infos (sauf erreur il s'agit d'un local dans une autre usine mais ils semblent indirectement touché par la fermeture).

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Dur à suivre le «camarade» Hébert

Pour la deuxième fois en deux mois, le président général du SFPQ réplique au journaliste du MédiamatinQuébec, Michel Hébert, afin de rectifier les propos qu'il a tenus dans sa chronique du 18 juillet dernier intitulée « Plus d’ingénieurs, S.V.P.! ». Sur les conseils du journaliste en lock out, il faudrait tout simplement que le ministère des Transports délaisse au privé ses petits travaux d'entretien... Mais à quel prix?

Pour la deuxième fois en deux mois, je me dois d’intervenir afin de rectifier les propos du « camarade » Hébert dans sa chronique du 18 juillet dernier intitulée « Plus d’ingénieurs, S.V.P.! ». Je ne veux surtout pas réclamer une chronique régulière, mais je désire rétablir certains faits.

M. Hébert reconnaît d’abord qu’on ne peut blâmer les ingénieurs qui doivent composer avec des compressions budgétaires depuis au moins 15 ans. Puis, il explique que c’est sous la pression politique que le ministère a développé les mauvaises habitudes de gestion qui lui sont aujourd’hui reprochées. Encore mieux, il écrit que la commission Johnson nous a appris jusqu’ici que c’est l’entreprise privée qui a mal fait son travail, et non pas les fonctionnaires, car c’est elle qui a mal installé la structure.

Mais là où il devient dur à suivre, c’est lorsqu’il en déduit que le ministère des Transports (MTQ) devrait revoir toute sa mission, se délester des emplois mal rémunérés « créés jadis au nom du partage de la richesse » et laisser tomber les travaux routiers ou le traçage de lignes blanches. Selon lui, le ministère devrait laisser à l’entreprise privée ces petits travaux d’entretien.

Voici quelques informations qui nous proviennent de nos membres sur le terrain. À Québec, le MTQ paie pour un technicien en inspection de structures fourni par le privé (Roche ltée, Groupe-conseil, pépinière bien connue de candidats pour le Parti libéral), la somme de 82 560 $ pour une période de travail de six mois. Au MTQ, un technicien de surveillance de structure gagne 46 000 $ pour toute l’année et coûte autour de 50 000 $ en ajoutant les bénéfices marginaux.

Au Centre de services de Beauceville, le devis estimatif pour le scellement des fissures sur les routes est de 0,97 $ à 1,33 $ du mètre. En comparaison, le privé demande 2,25 $ du mètre. En une saison, ceux que M. Hébert appelle « les concierges », scellent environ 200 000 mètres de fissures. En calculant une différence de 1 $ du mètre, c’est bien 100 000 $ qu’ils font épargner au MTQ.

Un autre exemple. Les employés du MTQ ont effectué le déneigement des routes 173 de Sainte-Marie-de-Beauce à Saint-Georges-de-Beauce, 108 de Beauceville à Saint-Évariste et une section de la route 171 pour 7 800 $ du kilomètre. L’entreprise privée demandait 9 800 $ du kilomètre. Laissons le camarade Hébert faire ses calculs, mais soulignons que les maires et les préfets de la région, satisfaits du travail exécuté, appuient les employés du ministère pour qu’ils continuent à effectuer le déneigement. C’est 2 à 0 pour « les concierges ».

Enfin, l’automne dernier, cinq ponceaux étaient à réparer en urgence à la suite de l’érosion des 9 et 10 mai 2006 dans le secteur de Beauceville. Le MTQ évaluait le coût des travaux à 297 000 $ pour les cinq ponceaux. Après avoir été en appel d’offres, l’automne dernier, la soumission du plus bas soumissionnaire s’établissait à 453 000 $. Dans son rapport écrit, l’ingénieur du MTQ a recommandé que trois ponceaux seulement soient réparés pour la somme de 280 000 $, ce que le ministère s’attendait à débourser pour les cinq. Les deux autres ponceaux feront l’objet d’un autre appel d’offres cette année. Le privé a malgré tout obtenu le contrat pour effectuer les travaux parce que le ministère n’avait pas le personnel pour le faire. Ce qui démontre bien que soutenir l’idée que le MTQ a besoin de plus d’ingénieurs que de concierges, comme l’affirme Michel Hébert, est un faux problème. Dans les faits, la sous-traitance coûte plus cher aux contribuables et cette pratique est solidement implantée au MTQ.

Par ailleurs, dans son Plan pluriannuel de main-d’œuvre, le MTQ souligne que le nombre de départs à la retraite au cours des trois prochaines années, estimé à 511, aura pour effet de réduire ses effectifs de 255 employés selon la règle du 1 sur 2 établie par le Conseil du trésor. Et ce, malgré le fait que les besoins identifiés par le MTQ se chiffrent à 634 nouvelles embauches. Ce sont les gestionnaires du ministère qui écrivent, en conclusion du plan pluriannuel, qu’il « devient impératif de combler les besoins exprimés par les gestionnaires dans les plus brefs délais ». Monique Jérôme-Forget saura-t-elle les écouter? Je l’espère. Le MTQ a besoin non seulement d’ingénieurs, mais de toute une équipe de travailleurs de différentes catégories d’emploi pour accomplir sa mission.

Michel Sawyer
Président général
Syndicat de la fonction publique du Québec

(Opinion publié ce matin dans le MédiaMatin Québec)

Source: SFPQ

Appel à une Journée internationale d’action pour protester contre la détention de responsables syndicaux iraniens


(Mansour Osanloo prenant la parole lors de la réunion du Conseil général de la CSI en Belgique plus tôt dans l'année)




L’ITF et la Confédération syndicale internationale appellent les syndicats du monde entier à soutenir une journée d'action le 9 août pour protester contre l'incarcération de deux responsables syndicaux en Iran.

Mansour Osanloo, Président du syndicat de la régie des bus de Téhéran, Sandikaye Kargarane Sherkate Vahed, est incarcéré pour la troisième fois en 18 mois. Sa dernière arrestation a eu lieu par kidnapping, alors qu'il se trouvait à bord d'un bus de Téhéran le 10 juillet. Il est détenu dans la prison d’Evin, accusé de “conspiration contre la sécurité nationale”.

Par ailleurs, Mahmoud Salehi, membre fondateur de l'association des travailleurs de la boulangerie Saqez et du comité de coordination de la création d'organisations de travailleurs, est actuellement incarcéré à Sanandaj, dans la province du Kurdistan. Des preuves concrètes indiquent que sa santé se dégrade à cause de l’inadéquation des soins médicaux dans l'établissement pénitentiaire.

Des pressions sont exercées sur les autorités iraniennes pour qu'elles libèrent Osanloo et Salehi avant le 9 août. Cependant, si tel n'est pas le cas, les affiliés de la CSI et de l’ITF et le mouvement syndical mondial seront invités à participer à une journée d’action internationale le 9 août. Cette date marque l’anniversaire de la libération de Mansour Osanloo après une précédente période de détention. Ce jour-là, les affiliés seront invités à participer à plusieurs activités, dont une rencontre avec la mission diplomatique iranienne dans leur pays munis de lettres de protestation et de copies de pétitions recueillies par l'ITF.

Le Secrétaire général de l'ITF, David Cockroft, a déclaré: “Beaucoup d’affiliés ont déjà répondu à nos précédents appels à l’action de protestation. Nous leur demandons maintenant de continuer ces pressions. Nous pensons que le contexte particulier de ces deux détentions appelle une action urgente et vigoureuse pour que nos deux collègues soient relâchés dans un avenir proche.”

Source: ITF Global

dimanche 29 juillet 2007

Fin de la grève à Xstrata Cuivre dans l'est de Montréal

Après plus d'un mois de grève, les 430 métallos de Xstrata Cuivre, dans l'est de Montréal, ont entériné le 25 juillet, dans une proportion de 73 %, l'entente de principe conclue avec le comité de négociation.

La grève portait essentiellement sur les salaires et sur le régime de retraite. Les grévistes voulaient 2,5% d'augmentation par année alors que la compagnie offrait 1,7%. La poire a été coupée en deux car le nouveau contrat des hausses de 6% sur 3 ans. Sans vraiment donner de précision, Denis Matteau, le président du syndicat a dit que "le comité de négociation est particulièrement fier des gains obtenus pour le régime de retraite des travailleurs qui se voit bonifier. De plus, ces négociations ont permis d'améliorer le régime des syndiqués qui sont déjà à la retraite."

Les travailleurs de l'usine CCR ont déclenché la grève le 11 juin dernier et le retour au travail se fera de façon progressive au cours des prochains jours. La direction syndicale a dénoncé le manque d'ouverture de l'employeur à l'endroit des employés syndiqués : "C'est sans aucun doute la solidarité et la détermination dont ont fait preuve les travailleurs pendant la grève qui a obligé l'entreprise à faire des propositions acceptables", a déclaré le coordonnateur du Syndicat des Métallos, Marcel Sasseville.

Trêve au Parc Jean-Drapeau (Montréal)

Les syndiqués du Parc Jean-Drapeau, à Montréal, ont suspendu la grève générale qui privait les montréalais-es de leur plage depuis jeudi. Les syndiqués déplorent la décision de l’employeur d’avoir choisi délibérément de fermer la plage Jean-Doré, alors que d’autres activités, moins prioritaires pour le grand public, ont été maintenues. Dans un communiqué, le syndicat (affilié aux cols-bleus) dit ne pas vouloir "pénaliser davantage les familles montréalaises en cette période de chaleur intense". Il espère également relancer les négociations sur des bases sérieuses par ce geste.

«Nous posons un geste de bonne foi, un geste pour calmer le jeu. Ce faisant, nous espérons que l’employeur fera lui aussi preuve de bonne foi en reprenant, plus sérieusement cette-fois, les pourparlers. Comprenons-nous bien : c’est une trêve pour faire débloquer le dossier. Si le recours à d’autres moyens de pression s’avérait nécessaire – et ce n’est pas notre intention -, nous n’hésiterions pas à passer de nouveau à l’action. Notre but est d’arriver, le plus vite possible, à une entente négociée», a déclaré le conseiller syndical Michel Fontaine.

Le SCFP rappelle que les quelque 220 employés manuels avaient débuté leur débrayage tôt jeudi matin. Ils blâment la direction de la Société pour avoir fait échouer le processus de conciliation en refusant de négocier sérieusement et en demeurant braqué sur ses positions. Les syndiqués souhaitent obtenir l’équité entre les différents statuts d’emploi et cherchent des bonifications à leurs clauses à incidence monétaire.

L'entente avec VIA approuvée à l'unanimité par les dirigeants locaux et nationaux du syndicat

Selon un communiqué, l'accord de principe intervenu la semaine dernière entre le comité national de négociation des TCA et VIA Rail a reçu un appui unanime des dirigeants locaux et nationaux venus de tout le pays pour passer l'entente en revue. Ce qu'il y a d'intéressant c'est qu'alors qu'au départ VIA demandait des concessions sur les salaires et les avantages en matière de soin de santé, les syndiqués font finalement des gains. Selon le syndicat, la nouvelle entente de trois ans prévoit une hausse de salaire annuelle de 3 %, un nouveau régime d'invalidité de longue durée, des améliorations de tous les avantages sociaux, des programmes de formation en génie et bilingue et un nouveau programme d'apprentissage pour les ouvriers spécialisés et les employés de maintenance. Le vote des membres se tiendra jusqu'au 10 août.

De retour...

Voilà, je suis de retour. Toujours en vacance, heureusement!, mais de retour.

* * *

C'est fou comme un blogue sur sa lancée se suffit à lui-même. Je m'attendais à une chute drastique des visites après un silence d'une semaine. Et bien non. Je suis dégringolé au 10ème rang des blogueurs politiques de Tout le monde en blogue mais sinon mes stats vont bien. 33 visites par jour en moyenne cette semaine, je me serais attendu à pire! Et vive google (faut dire qu'avec près de 500 messages, il commence à y avoir de quoi sustenter la bête)!

Je me doutais depuis un certain temps que le blogue est une machine qui s'auto-alimente, voilà une preuve de plus. Pas surprenant que les top-blogueurs soient si dur à déloger après un certain temps.

dimanche 22 juillet 2007

Blogue en vacance

Je tombe en vacances! Congé complet de blog jusqu'au 30 juillet (une vraie cure de désintoxication!). Rythme estival pour les 3 semaines suivantes. À bientôt.

Vacances, un beau projet

Une dernière réflexion pour ne pas bronzer idiot...

Les vacances sont un temps béni. Rupture du temps de la quotidienneté. De l’affairement et du devoir. Le travail y suspend sa cadence. Chacun est invité au voyage, au regard dépaysant. À la marche lente de celui ou celle qui n’a plus de but, sinon de goûter le temps qui passe. Le paysage révèle ses recoins qu’il gardait jalousement secrets. Les choses dévoilent un peu de leur chair, leur peau douce et désirante. La mer sauvage et nue, la montagne touffue ou rocheuse, rebelle, la campagne odorante, habitée par les voix multiples des bêtes et du vent, la ville sage et heureuse, un chez-soi d’ombre et de silence, des livres qui tendent leurs bras et nous chuchotent des mots tendres, qu’on aime à entendre encore et encore. C’est aussi le temps de l’amitié, des jeux et d’un autre travail inutile qui reprend ses droits. Chemin sans but, lent écoulement de présences fraternelles.

Les vacances sont l’acquis de luttes ouvrières. Enchaînés à la production dévorante, à la cadence incessante du profit et de la matière, les travailleurs en ont fait une revendication libératrice. Ils ont arraché du temps pour soi. Les patrons ont négocié ce temps consacré à la reproduction des forces de travail. Mais, pour les travailleurs, cela signifiait aussi autre chose : gagner son pain, ce n’est pas seulement ce qui compte. La gauche porte comme rêve éveillé et tenace l’avènement d’une société libre et égalitaire, où le travail s’épanouit dans la vie politique et collective, dans l’activité artistique et artisanale, c’est-à-dire délivrée de l’exigence productive et rentable. La vie dans la liberté.

Le temps c’est de l’argent, dit le vieil adage capitaliste. Les gens d’argent et de pouvoir aiment joindre l’utile à l’agréable, fondre vacances et travail. L’image des hommes d’affaires jouant ensemble une partie de golf n’est pas seulement d’Épinal. Elle traduit leur centration sur le profit. Rien ne peut lui échapper. C’est là tout l’enjeu.

Combien encore jouiront de peu de vacances, asservis à des semaines harassantes? Combien rêveront d’être délivrés de la chaîne du temps? Combien ne pourront pas même penser à ce repos, encore moins le prendre, contraints par les conditions de travail, forcés à faire tourner la roue du profit des autres? Combien ne pourront s’arrêter parce qu’ils courent et triment pour simplement survivre? La misère ouvrière est toujours bien présente. Même si on sait la cacher.

Les vacances sont au cœur d’un projet de société. Elles rappellent deux choses essentielles. Un, que les rôles sociaux, les fonctions quelles qu’elles soient, ne clôturent pas le cycle de vie. La vie est ouverte à autre chose qu’à la nécessité et aux besoins. Elle est ouverte à soi, aux autres qui nous habitent, au tout Autre qui creuse en nous le désir et la parole. Cette ouverture est la texture même de l’existence. Le rêve est en cela la face cachée du besoin, la brèche de la réalité d’où sourdent des voix de la nuit des temps, des vaincus, des broyés des pouvoirs implacables et des laissés-pour-compte, des multitudes laissées en rade par les maîtres pressés du présent. Leurs voix plus fortes que la mort et leur silence imposé, contre vents et marées, professent une chose qui nous lient à eux, comme des êtres sans destin : le monde où chacun est jeté dans l’existence doit devenir, par l’action libre et solidaire, sœur du rêve, une habitation humaine pour tous. Et le bonheur est dans cette œuvre.

L’autre chose que les vacances révèlent, corollaire de ce qui précède : le monde qui nous entoure n’est pas qu’un inventaire de marchandises ou de matières premières, de ressources exploitables, renouvelables ou non, énergies potentielles livrées à la production sans fin. Le monde est musique, danse, chant, jeu, parole et poème. Il est cette chair qui nous permet de toucher les choses et les êtres, faite de symboles, d’images, de mots hérités autant que de matières. L’appel de façonner le monde en habitation humaine vient du dedans de nous, certes, parce que c’est la seule manière d’être véritablement soi, mais il provient aussi du profond du monde lui-même : de la mémoire têtue des révoltes passées, des croix levées sur les passages des maîtres, des monceaux de têtes qui s’amoncellent sous leur palais. Devenir soi, c’est aussi faire siennes ces voix, faire qu’elles n’aient pas crié en vain.
Juillet signifie pour l’équipe de Relations vacances. Août le retour au travail. L’un et l’autre de ces temps tissent pour nous ce même désir de vivre et d’être humains.

Jean-Claude Ravet (7 juin 2006)


Les radicaux ne sont pas toujours où l'on pense. Ce texte est extrait de la revue Relations (publié par des cathos de gauche, sous le patronage des jésuites!).

Les vacances : une conquête sociale récente

Au moment d’annoncer mon ‘déblogage’ pour cause de vacances, j’ai eu envi de faire œuvre utile une dernière fois.

Contrairement aux français, qui doivent leurs vacances d’été à la grève générale de 1936 et au Front populaire, les vacances québécoises ne sont pas issues de grandes luttes mythiques. En fait, elles sont apparues tout doucement, au fil des luttes, presque normalement, au début des «trente glorieuses».

Durant la Deuxième guerre mondiale, l’effort de guerre commande la paix industrielle. Pour l’obtenir, le gouvernement fédéral fait quelques concessions aux syndicats. En 1944, avec dix ans de retard sur notre voisin américain et après des années de pressions syndicales, le Québec et le Canada adoptent finalement des lois qui forcent les employeurs à négocier de bonne foi des conventions collectives avec les syndicats désireux de le faire. C’est, selon Jacques Rouillard (Le syndicalisme québécois, deux siècles d’histoire), la conquête syndicale la plus importante depuis celle du droit d’association et du droit de grève en 1872.

1944 marque le début de l’intégration de la classe ouvrière à la société libérale et de l’institutionalisation des syndicats. C’est ce qui rendra possible l’apparition d’une «classe moyenne» de masse et la plupart des conquêtes sociales qui nous semblent aujourd’hui «normales». Les vacances payées commencent à se généraliser dans les conventions collective à cette période.

Aujourd’hui, tous les salariés ont droit à des vacances payées en vertu de la Loi des normes minimales du travail (1979). Au Québec, les premières dispositions législatives prévoyant le droit à un congé annuel payé remontent à 1946. Le minimum légal en terme de vacances est de deux semaines continue après un an de service, trois après cinq ans. Ceci dit, 81,1 % des syndiqués du secteur privé et 85,2 % de ceux du secteur public peuvent bénéficier d’un maximum de semaines de vacances supérieur à celui prescrit par la Loi (un autre avantage de la syndicalisation).

Tout cela est bien beau sur papier. Mais il ne faut pas oublier que, malgré tout, 3 québécois sur 10 ne prennent pas la totalité des congés auquel ils ont droit. Parions que l’insuffisance des revenus (et la pression patronale) y est pour quelque chose.

samedi 21 juillet 2007

Entente à Via Rail (pas de grève)

La menace de grève à Via Rail est suspendue, les Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA) ayant conclu un accord préliminaire avec la direction. Selon un communiqué du syndicat, les leaders syndicaux de tout le pays qui travaillent chez Via Rail arriveront à Montréal lundi pour prendre connaissance de l'entente et les rencontres de ratification débuteront aussitôt. Le Comité principal de négociation va recommander unanimement l'entente aux syndiqués.

vendredi 20 juillet 2007

Vers un lock-out à l'université Bishop?

Selon Le Devoir, la tactique musclée de l'Université Sherbrooke ferait des adeptes. En effet, face à de graves problèmes financier, l'université Bishop vient de lancer un ultimatum à ses syndiqués. En gros: "vous prenez votre trou ou on vous met en lock-out dimanche". Ouch! Lire l'article du Devoir.

Gros plan sur Yannick Etienne (Batay Ouvriye - Haïti)

Bruxelles, le 25 juin 2007 : En mai 2006, la Société financière internationale (la SFI, la branche de la Banque mondiale chargée des prêts au secteur privé) a pris une décision saluée par le mouvement syndical international : inclure une clause dans les contrats de prêts liant leur octroi au respect des normes internationales du travail. Un progrès social qui trouve partiellement son origine en Haïti. C’est là en effet que la SFI, sous la pression de mouvements syndicaux internationaux et de syndicats dominicains, a pour la première fois imposé cette règle à une entreprise qui violait les droits syndicaux : la CODEVI, une filiale du consortium Grupo M, un géant du textile aux Caraïbes qui avait décidé de s’implanter dans la première zone franche d’Haïti. Puis, grâce à l’opiniâtreté du syndicat haïtien Batay Ouvriye et à une nouvelle mobilisation internationale (syndicats, campagne « Vêtements propres », etc.), une convention collective a été signée fin 2005. Bilan et perspectives avec Yannick Etienne, coordinatrice de Batay Ouvriye.

Près d’un an et demi après la signature de la convention collective par SOKOWA, votre affiliée, et la société dominicaine CODEVI qui gère la zone franche et qui est une filiale de Grupo M, estimez-vous que l’accord est bien respecté ?

Il reste beaucoup de chemin à parcourir, en particulier sur la question des salaires qui préoccupe au plus haut point les travailleurs. Nous pensions que le salaire minimum hebdomadaire de 900 gourdes (environ 25 US$) était un préalable et que les hausses de salaire prévues dans la convention (d’abord 15%, puis 10% et enfin 5%) allaient concerner tous les travailleurs. La direction en a décidé autrement. Elle a augmenté les bas revenus. Ceux qui gagnaient 400 gourdes environ reçoivent à présent une centaine de gourdes en plus. Pour la direction, c’est comme si le salaire minimum qui n’a plus augmenté depuis Aristide représentait un maximum à ne pas dépasser !

C’est vrai que SOKOWA est mieux accepté et que les relations sont correctes avec la direction. Mais le syndicat n’est pas consulté sur des décisions importantes. Le mois dernier, des changements sont survenus dans le mode de rémunération sans qu’il n’en soit averti. Un conflit social majeur aurait pu éclater.

Les avantages sociaux ne sont pas appliqués convenablement. Les premiers mois après l’accord, la CODEVI offrait un panier de produits de base aux futures mamans qui partaient en congé de maternité. Elle a arrêté sans donner d’explications. La formation professionnelle du personnel est au point mort. C’est essentiel pourtant de donner aux ouvriers, des jeunes pour la plupart qui n’ont pas de bagage scolaire, la chance de poursuivre leur scolarisation ou d’apprendre un métier.

Une bonne nouvelle en revanche : l’entrée en fonction prochaine d’un médecin haïtien. Le personnel ne pouvait consulter qu’un médecin dominicain. D’un point de vue culturel, ce n’était pas évident. Le syndicat avait fait cette demande dans le cadre de la convention et cela vient d’être accepté par la CODEVI. Le médecin a signé son contrat en mai. Son salaire sera pris en charge par l’Etat haïtien. J’espère qu’il pourra développer d’autres activités, comme un programme de lutte contre le VIH/sida. C’est un enjeu très important dans notre pays et plus encore dans une ville frontalière comme Ouanaminthe.

En résumé, cette convention collective est un acquis. Sans elle, le syndicat repartirait de zéro à chaque négociation. Nous en sommes conscients et fondons, dès lors, beaucoup d’espoirs dans les prochaines discussions de renouvellement de la convention.

Quel est le taux de syndicalisation à la CODEVI ?

Près de 90% des 1.500 employés sont syndiqués. Mais cela fluctue. Les pics sont atteints au moment de l’assemblée générale, quand le syndicat mène campagne. Le reste du temps, cela décroît. Il y a beaucoup de roulement dans le personnel. Mais le syndicat est bien implanté. Les travailleurs savent que sans lui, les relations avec la direction dominicaine seraient beaucoup plus difficiles.

Vous parlez de différences culturelles. Lors de la création de la zone franche, la présence de gardes de sécurité dominicains sur le sol haïtien était ressentie comme un affront par la population. Comment se passe la cohabitation ?

Cela va mieux. La zone franche colle à la frontière, il y a deux accès et de notre côté au moins, les gardes sont haïtiens. Mais cela reste fragile. Il y a quelques semaines, le local où se trouvaient les travailleurs a été investi par de très nombreux gardes. C’était une forme d’intimidation parce que la direction devait annoncer de nombreux licenciements. Elle n’a pas le droit d’agir de la sorte, la convention collective interdit de telles méthodes. Jamais encore lors d’autres licenciements, elle n’avait agi ainsi. Cela nous interpelle.

Quelle est la cause de tous ces licenciements ?

Il y a deux types d’explications. D’une part, il faut bien comprendre que la majorité des travailleurs sont très jeunes, entre 18 et 20 ans, des femmes le plus souvent, issus du monde de la paysannerie, qui n’ont pas eu le temps d’intégrer les règles, les horaires et les cadences à respecter. C’est leur premier emploi de ce type. Parfois le dernier avant longtemps. Les salaires sont trop bas. Certains travaillent encore la terre, d’autres tiennent des petits commerces. Il y a aussi le marché de Dajabon (du côté dominicain), c’est une importante source de revenus. Alors, ils s’absentent et sont renvoyés. Mais il y a beaucoup de problèmes qui trouvent leur origine dans la mauvaise organisation du travail, dans les différences culturelles. L’encadrement est presque entièrement dominicain. Cela entraîne des frictions, des incompréhensions et des conflits. Il y a beaucoup de décisions arbitraires, du harcèlement sexuel aussi, très clairement. Si les travailleuses ne répondent aux faveurs que leurs demandent les petits chefs, elles sont virées. Et puis, il suffit qu’un Dominicain signale par écrit qu’il ne veut plus travailler avec untel pour que celui-ci soit renvoyé. Parfois ces licenciements sont massifs et portent sur une vingtaine de travailleurs.

Le dossier Grupo M a aussi permis une intéressante collaboration entre syndicalistes haïtiens et dominicains. Se poursuit-elle et n’est-elle pas mise en péril par le risque de délocalisations d’entreprises dominicaines vers Haïti ?

On a beaucoup échangé d’informations et d’expériences avec le syndicat de Grupo M à Santiago. On espérait tous que l’accord à la CODEVI serve d’exemple. Leurs militants ont rédigé un projet de convention collective. Ils l’ont présenté. Mais la direction a choisi de favoriser l’émergence d’un syndicat jaune. Quant au risque auquel vous faites allusion, il existe, c’est vrai. Des entreprises ont fermé en République dominicaine. Des patrons attendaient peut-être le passage de la loi aux Etats-Unis HOPE (ndlr : qui octroie à Haïti un régime de préférences commerciales) pour en bénéficier en s’installant en Haïti.

Les progrès enregistrés à la CODEVI ont-ils eu un impact positif dans la région de Port-au-Prince ?

En 2006, il y a eu beaucoup trop de problèmes d’insécurité dans la capitale. Les usines d’habillement fonctionnaient avec difficulté ou bien elles étaient occupées à fermer. Les travailleurs étaient aux abois. Ce qui comptait pour eux, c’était de garder leurs postes ou de recevoir tout ce qui leur était dû. Ce n’était pas le moment de leur parler de libertés syndicales, etc. Bien sûr, on a commenté cette avancée sociale à la radio. Dans le secteur industriel, la plupart des travailleurs étaient au courant de cet accord. Heureusement, la situation s’améliore quelque peu. On parle de redéploiement industriel. Donc oui, nous sommes bien décidés à partager cette expérience ailleurs qu’à Ouanaminthe.

Où en est-on dans les projets de création de nouvelles zones franches ?

Quatre sont prévues dans la région de Port-au-Prince. Les zones franches de Drouillard et de Taba où des travaux d’aménagement sont en cours seront les premières à ouvrir. Selon les autorités, les investisseurs se presseraient par dizaines pour demander des renseignements. Le gouvernement met en avant les avantages comparatifs d’Haïti, c’est-à-dire ses bas salaires ! Lors de la fête du 1er Mai, notre mot d’ordre portait sur l’augmentation du salaire minimum. Mais personne ne veut en entendre parler. On nous demande de patienter, on nous dit que c’est une étape… Il y a même des patrons qui nous demandent de mettre la sourdine à nos revendications sous prétexte qu’ils négocient avec des investisseurs potentiels.

Revenons sur le dossier « Grupo M » qui a tout de même débouché sur une victoire syndicale sans précédent. Grâce à la mobilisation de vos militants soutenus par des syndicats et des ONG du monde entier, la Société financière internationale (SFI) a intégré les normes internationales du travail (NIT) dans ses conditions d’octroi de prêts au secteur privé. Quels enseignements tirez-vous de cette expérience ? Qu’est-ce qui devrait être amélioré ?

L’engagement des institutions financières internationales reste fort théorique. Il a fallu cette mobilisation extraordinaire pour faire avancer les choses à Ouanaminthe. Notre présence est acceptée. Bien ! Mais cela ne suffit pas. Il n’y a pas de suivi efficace de la part de la SFI. Quand les relations entre le patron et le syndicat se détériorent, la SFI devrait s’impliquer davantage. Il faut promouvoir un espace de dialogue SFI/syndicat/employeur, organiser des rencontres périodiques. Cela manque chez nous. Nous n’avons eu qu’une seule discussion sur la question des salaires avec un représentant de la SFI. Sans résultats pour le moment. La SFI a posé des conditions d’octroi du prêt, elle devrait s’assurer qu’elles sont respectées. À qui se plaindre du fait que le plan de compensation sociale pour les paysans chassés de leurs terres lors de la création de la zone franche n’est pas mis en œuvre ? Et ce n’est qu’un exemple.

Deuxièmement, je me pose la question de ce qui se passera après le remboursement du prêt. L’employeur ne va-t-il pas se sentir délié de ses engagements de respecter les NIT ? Les syndicats seront-ils assez forts ? Troisièmement, il faut en effet donner les capacités aux syndicats de faire leur travail. La solidarité internationale doit aussi aller dans le sens de la formation syndicale. La CSI a un rôle important à jouer de ce point de vue.

Propos recueillis par Jacky Delorme

Source: Confédération syndicale internationale (CSI)

jeudi 19 juillet 2007

Lock-out du cimetière Notre-Dame-des-Neiges - les syndiqués multiplient les manifestations



Les lockoutés du cimetière Notre-Dame-des-Neiges, à Montréal, multiplient les manifestations. On les voit ici "prier" Monseigneur Turcotte d’inciter la direction du cimetière à faire preuve de respect et à reprendre les négociations... Plus de détails sur le conflit (Photo: CSN)

La grève est toujours possible à VIA, mais les négociations se poursuivent selon le syndicat

Selon un communiqué diffusé aujourd'hui, des réunions ininterrompues ont lieu entre les TCA et des représentants de VIA dans le but de conclure une entente avant l'échéance du 22 juillet, à minuit et une minute. Ceci dit, VIA n'a toujours pas soumis d'offre monétaire qui couvrirait les salaires et les avantages sociaux.

Le comité de négociations des TCA préfère rester prudent dans ses prévisions, mais il estime possible que les deux parties puissent s'entendre sans qu'il y ait conflit. On mentionne toutefois qu'un certain nombre de questions non-économiques importantes pour les syndiqués ne sont toujours pas réglées.

Les syndicalistes sont d'avis que leur fort mandat de grève (93%) a changé la donne dans les négociations. Le président de la section locale 100 des TCA, Bryon DeBaets, a déclaré que cette ronde de négociations a été dure pour le comité de négo, mais que les choses s'améliorent. "Les dossiers avancent beaucoup plus rapidement depuis que les membres nous ont donné un mandat de grève", dit-il. Un sentiment partagé par Bob Fitzgerald, président du Conseil national 4000 des TCA, qui dit que le mandat de grève sans équivoque donné par les membres a provoqué un changement positif dans les négociations. "Nous faisons des progrès, a déclaré le syndicaliste, mais il nous reste encore du chemin à parcourir pour offrir aux membres la convention qu'ils désirent avoir. Le comité ne ménage aucun effort pour l'obtenir."

Le président des TCA, Buzz Hargrove, a communiqué avec la direction de VIA au nom des 2 600 membres des TCA employés de la société pour la pousser à offrir quelque chose de substantiel au comité de négociations dans les plus brefs délais. Il a promis aux syndiqués de VIA l'appui sans faille des 265 000 membres des TCA de l'ensemble du pays.

Pour l'instant, les employés de VIA ont été avisés par le syndicat de ne pas faire pression et de continuer à travailler jusqu'à l'échéance du pré-avis de grève. VIA a aussi accepté de ne pas utiliser de briseurs de grève si un conflit devait éclater.

Le Fonds de solidarité de la FTQ pointé du doigt

Peut-être êtes vous naïf au point de penser qu'avec vos RÉER du Fonds de solidarité de la FTQ vous pouvez avoir la conscience tranquille? Et bien non! Un lecteur de ce blogue m'a fait parvenir une lettre ouverte d'un militant montréalais de PAJU (Palestiniens et Juifs Unis contre l'occupation) dénonçant des investissements de 12 millions dans Vertex, un fonds technologique israélien.

Robert Bibeau, l'auteur de la lettre ouverte, rappelle aux responsables du Fonds de solidarité que "l'armée israélienne et le gouvernement israélien occupent la Palestine et colonisent le territoire Palestinien depuis plus de 40 ans à l'encontre de toutes les lois internationales et de toutes les résolutions de L'ONU dont les résolutions 242 (1967) et 338 (1973), résolutions exigeant le retrait immédiat de l'armée d'occupation israélienne des territoires palestiniens". Au lieu de quoi, "Israël procède à la construction d'un mur de béton de 10 mètres de haut emprisonnant tout un peuple dans quelques bantoustans misérables, mur dénoncé par la cour de justice internationale qui en exige la démolition".

"De plus, comme le soulignaient l'archevêque Desmond Tutu ainsi que l'ex-président Nelson Mendela d'Afrique du Sud, l'État israélien pratique l'apartheid contre la population palestinienne vivant sur le territoire israélien," poursuit le militant. Selon lui, ces raisons sont suffisantes pour boycotter Israël et les fonds d'investissement israéliens comme jadis contre l'Afrique du Sud jusqu'à la chute de l'Apartheid, du racisme et du colonialisme dans ce pays.

L'auteur de la lettre ouverte conclue qu'il se serait attendu à ce "qu'un fonds de «solidarité» pratique une politique juste, équitable et solidaire, et qu'il s'oppose à l'occupation, à la colonisation et à l'Apartheid". Malheureusement, souligne-t-il, les règlements du Fonds de solidarité lui interdisent de retirer ses billes, il en est donc réduit à "protester énergiquement".

J'ai bien peur qu'il n'y ait pas d'investissement éthique et qu'en creusant un peu on trouve toute une série d'investissements douteux de la part du Fonds de solidarité (ou du Fond'Action de la CSN). Voilà ce qui arrive quand on pratique la confusion des genres à grande échelle...

P.S.: N'hésitez surtout pas, comme ce lecteur, à me signaler toute information intéressante pour le blogue.

Selon le SCFP le Canada ferme les yeux sur les violations des droits de la personne en Colombie

En tournée en Amérique Latine, Stephen Harper a rencontré Alvaro Uribe, le président colombien, pour parler affaire. En fait, le Canada ambitionne de jeter les bases d'une négociation trilatérale avec la Colombie et le Pérou pour une nouvelle entente de libre échange. Selon un communiqué canadien, selon "favorisera le dialogue entre le gouvernement et le monde du travail" et permettra de "donner suite aux problèmes liés à la santé et à la sécurité".

Tout cela fait grincer des dents de nombreux syndicalistes qui ne sont pas sans savoir que la Colombie est tristement célèbre pour les assassinats de militants ouvriers et paysans. "Les droits de la personne doivent être à l'ordre du jour de toute discussion internationale et le Canada se doit de nous représenter, pas à titre d'agent d'affaires et de représentant des intérêts américains," a déclaré Paul Moist, le président national du SCFP.

"Le Premier ministre veut donner l'impression qu'une conversation amicale avec le président colombien règlera tous les problèmes, poursuit M. Moist. Alors que nous sommes face à une situation qui est à l'origine de la mort de milliers de militants des droits de la personne et des syndicats."

Le SCFP rappelle que, selon Amnistie internationale, la Colombie est l'un des endroits les plus dangereux au monde pour les syndicalistes et les journalistes. Les forces paramilitaires continuent à cibler les individus qui défendent les droits des pauvres, qui font la promotion de la syndicalisation, qui se prononcent contre les ententes de libre échange et la privatisation ou encore qui défient le gouvernement et ses politiques pro américaines.

Bien que le gouvernement Uribe ait fait certains efforts pour faire diminuer la violence et l'influence des paramilitaires, de récentes enquêtes menées par les services de police ont mis à jour l'ampleur du soutien que les forces paramilitaires reçoivent de certains dirigeants au sein du gouvernement. Les syndicalistes affirment que les forces paramilitaires ont opté pour la clandestinité, ce qui ne signifie pas qu'elles ne sont plus en activité et qu'elles ne représentent plus une menace sérieuse pour les militants des mouvements ouvriers et des droits de la personne.

Image: Exemple d'une des nombreuses campagnes syndicales portant sur les assassinats de syndicalistes en Colombie (ici une affiche de la CNT française)

mercredi 18 juillet 2007

Pour une économie de 60 000$, on se prive de retombées de 45 millions $

Je ne sais pas trop ce qui se passe avec Le Soleil mais, alors que les pages opinions de la version papier sont réduite à leur plus simple expression (une page au lieu de deux), le site web déborde de textes intéressants. Lundi, par exemple, ils ont publiés trois textes de syndicalistes coup sur coup. J'en ai déjà publié deux (ici et ici), en voici un troisième.

Pour une économie de 60 000$, on se prive de retombées de 45 millions $

Par Martin Lambert
Président du syndicat usine TCA 911

J'ai pris quelques jours de réflexion avant de me décider à répondre aux allégations des conservateurs. Quelques jours pour voir si j'étais seul à croire que ce gouvernement n'avait rien compris et qu'ils se moquaient de la population et des citoyens.

La semaine dernière, le syndicat représentant les employés de Prévost Car organisait une conférence de presse pour dénoncer le fait que le gouvernement conservateur de Stephen Harper avait décidé d'octroyer un contrat de fabrication de 30 autocars à une firme allemande. Le message envoyé par le syndicat n'était pas teinté de chauvinisme : nous ne réclamons pas de droit ce contrat, mais nous soulignions que, dans le contexte de la crise qui sévit dans le secteur manufacturier tant au Québec qu'au Canada (240 000 emplois perdus en 4 ans!), le minimum acceptable aurait été que le gouvernement accorde ce contrat à l'un des deux manufacturiers canadiens d'autocars.

Mais non! Pour une simple question de coût, notre bon gouvernement se fera livrer ses autocars par bateau de l'Allemagne! Sans aucune retombée économique pour le Canada. Même pas pour l'entretien de ses véhicules!

Une décision odieuse, irrespectueuse

Déjà que la décision est à mon avis odieuse et irrespectueuse pour les contribuables canadiens, les explications fournies par le député conservateur de Lévis/Bellechasse et par le ministre des Travaux publics sont scandaleuses.

Reprenons-les une à une. M. Blaney mentionne que le gouvernement a bien agi car les règles ont été suivies à la lettre en choisissant le plus bas soumissionnaire. Il ajoute que de toute façon, Prévost Car n'aurait pas eu le contrat, car il existe un écart de 25 000$ entre le prix de Prévost et le prix du plus bas soumissionnaire, soit celui de SETRA, la firme allemande.

M. Blaney, le syndicat n'a jamais dit que les règles n'avaient pas été suivies à la lettre.... Nous affirmons que cette règle n'a aucun sens! Qu'elle n'aurait jamais dû s'appliquer si votre gouvernement avait eu à coeur l'intérêt des Canadiens et des Québécois. De plus, nous ne réclamons pas le contrat (pour nous-mêmes), nous réclamons que les biens fournis pour le gouvernement canadien soient de fabrication canadienne afin d'encourager les entreprises et les salariés qui paient des impôts !

Une bonne affaire? C'est nous prendre pour des imbéciles !

Comme si ces déclarations n'étaient pas suffisantes, le ministre des Travaux publics, Michaël Fortier, en a ajouté en disant : «C'est une bonne affaire!». M. Fortier, allez répéter cela aux salariés de MCI à Winnipeg! Ce manufacturier n'avait que 2000$ d'écart par véhicule dans cette soumission! Dites aux Canadiens et aux Canadiennes que, pour une différence de 60 000$ sur un contrat de 15 millions $, ils ont fait une bonne affaire! C'est carrément nous prendre pour des imbéciles!

Vous n'êtes pas sans savoir qu'un dollar investi dans un emploi manufacturier donne une injection indirecte de trois dollars dans l'économie. Comment pouvez-vous qualifier de « bonne affaire » le fait de priver l'économie canadienne de 45 millions $ en retombées économiques!

J'ajouterais que pour considérer que cette décision était une bonne affaire, il faut regarder plus que le prix et les retombées économiques. Il faut prendre en considération le produit que l'on achète de même que le service que nous aurons après notre achat.

Un autocar, c'est comme une voiture! Plus on veut de qualité et de fiabilité, plus il faut payer! Vous ne trouverez jamais une Chrysler 300 au prix d'un Avéo. Avez-vous vraiment regardé cela en choisissant votre fournisseur M. Fortier? Avez-vous considéré qu'un Prévost est la crème des autocars et que vos soldats méritent bien de se promener dans ce qu'il y a de mieux? Lorsque vos autocars briseront, M. Fortier, où irez-vous les faire réparer? Lorsque vous aurez besoin d'une pièce de remplacement, y aura-t-il un avion nolisé du gouvernement pour vous livrer cette pièce en provenance d'Allemagne?

Nous sommes plus de 1400 travailleurs et travailleuses à Sainte-Claire dans le comté de M. Blaney et je peux vous garantir que plusieurs se souviendront que le Parti conservateur a exporté nos emplois et ceux des gens de Winnipeg. Que votre gouvernement préfère faire des chômeurs plutôt des que travailleurs et travailleuses fièrs de vivre ici !

À propos du 40% de québécois qui ne paient pas d'impôt

Dans les débats sur les baisses d'impôt, un chiffre revient tout le temps : 40%. C'est le nombre de québécois qui ne paient pas d'impôt. Un texte publié ce matin dans Le Devoir nous apprend que ce chiffre est "largement une construction rhétorique pour évoquer l'image d'une large frange de profiteurs qui tirent avantage des efforts des autres sans jamais contribuer et pour disqualifier symboliquement une bonne part de ceux qui s'opposent à des baisses d'impôt". Bref, de la propagande.

Personne ne le dit jamais, mais la moitié (48 % en 2004) de ces contribuables qui ne paient pas d'impôt ont des conjoints. Ils ont donc de bonnes chances de vivre dans un ménage qui paie de l'impôt. Un cinquième de ces contribuables non imposés (18 %) a par ailleurs moins de 25 ans. Parmi ceux-ci, un bon nombre se préparent probablement à payer de l'impôt durant plusieurs années. Et puis, bien sûr, il y a les plus de 65 ans, qui représentent le quart (26 %) des contribuables non imposés et qui, pour la plupart, ont plusieurs années de contributions derrière eux.

Mais qui donc veut des baisses d'impôt?

Vers une grève chez Via Rail?

Les Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA) ont remis, hier après-midi, un préavis de grève à la direction de Via Rail. La date limite pour en arriver à une situation négociée a été fixée au 22 juillet à 00 h 01. Pour l'instant, les négociations se poursuivent à Montréal en présence de deux conciliateurs fédéraux et les TCA "demeurent optimistes et espèrent qu'un conflit pourra être évité."

Le syndicat représente 2 600 employés de VIA Rail de partout au Canada, incluant du personnel de bord, des agents de billets et des ouvriers qualifiés. Le vote de grève a été approuvé à 93%.

Palestine : des syndicalistes pris entre deux feux

Le 5 juillet, les bureaux de Ramallah de la Fédération générale des syndicats palestiniens (PGFTU) ont été attaqués par un groupe de soldats israéliens.

Depuis peu, les islamistes se sont mis de la partie. Selon un communiqué diffusé par LAbour Start, les bureaux de Gaza et Khan Younis de la fédération ont été attaqués par des miliciens du Hamas le 17 juillet. Les hommes armés auraient vidés les bureaux et voulu interroger les syndicalistes.

Le syndicat dénonce le double siège auquel fait face la société palestinienne. Et merde...


N.B.: Les syndicats palestiniens n'ont pas la réputation d'être particulièrement autonomes et indépendants. À lire les communiqués, on se doute bien que celui-là est sans doute lié au Fatah. Ceci dit, ça n'excuse rien.

mardi 17 juillet 2007

Le mouvement ouvrier derrière les lockouté-es du Journal de Québec

Ce matin en conférence de presse, Michel Arsenault, directeur québécois du syndicat des Métallos (FTQ), a annoncé un prêt sans intérêt de 750 000$ aux lockouté-es du Journal de Québec.

"On le sait, l'argent est souvent le nerf de la guerre, surtout quand on fait face à des corporations qui sont des géants. C'est pourquoi nous posons aujourd'hui ce geste. A bien des égards, la cause des employés du Journal de Québec est celle de toutes les organisations syndicales. C'est un coup de pouce qui leur permettra de défendre leurs emplois et leurs conditions de travail", a déclaré le directeur des Métallos. Michel Arsenault sait de quoi il parle, son syndicat ayant déjà prêté plus d'un million dans le passé à d'autres syndiqué-es affrontant l'empire Quebecor (en l'occurence les technicien-nes de Videotron).

Le représentant des lockouté-es est aux anges. "Ca fait vraiment chaud au coeur de voir la solidarité s'exprimer ainsi, affirme Denis Bolduc, porte-parole des syndicats en conflit du Journal de Québec. C'est un geste extrêmement généreux de la part des Métallos et nous tenons à les en remercier chaleureusement. Ce coussin financier nous permettra de poursuivre notre action jusqu'à la conclusion d'un règlement acceptable pour les deux parties."

Le représentant des lockouté-es souligne également qu'il ne s'agit pas d'un geste isolé. Plusieurs autres organisations --les TUAC, la CSQ, les locaux du SCFP-- ont déjà versé des sommes importantes au fonds des lockoutés. En tout, pas moins de 200 000 dollars ont été amassés dans les dernières semaines et une vaste campagne d'appui financier sera mise en branle dès la rentrée par le SCFP. La solidarité syndicale est donc au rendez-vous.

"Comme on dit, on est équipé pour veiller tard. L'employeur doit comprendre qu'il ne nous aura pas à l'usure. Le plus sage serait donc de reprendre les négociations. Espérons qu'ils comprendront le message", de conclure Denis Bolduc.

Mise-à-jour : Le Devoir apporte quelques précisions intéressantes sur le conflit dans son texte sur le sujet. Par ici...

lundi 16 juillet 2007

Ça bouge au Journal de Québec...

Quand je vous disais qu'il y aurait des choses qui bougeraient au Journal de Québec... Selon Radio-Canada, les syndiqués déposent une plainte à la Commission des relations du travail contre leur employeur. En effet, selon eux, il y a des scabs, cinq pour être plus précis, qui travaillent actuellement au Journal de Québec. Si vous voulez mon avis, il y a pas mal plus que cinq scabs qui travaillent là, mais bon, j'ai peut-être une définition plus élastique que le code du travail. À suivre...

Oui, les travailleurs agricoles immigrants peuvent se syndiquer

Une lettre ouverte de Wayne Hanley, président national des TUAC Canada. Je l'ai trouvé sur le site du Soleil (mais pas dans la version papier...).

La récente décision de la Commission des relations de travail du Manitoba d'accorder l'accréditation syndicale aux travailleurs agricoles de Mayfair Farms, à Portage La Prairie, était non seulement une décision juste, mais aussi totalement en harmonie avec un jugement rendu le 8 juin par la Cour suprême du Canada à l'effet que le droit de négociation collective est garanti à tous les travailleurs et travailleuses canadiens en vertu de la Charte des droits et libertés.

Et oui, cela inclut les travailleurs agricoles !

De déclarer que cela devrait être laissé uniquement à notre gouvernement fédéral et aux gouvernements étrangers promoteurs à déterminer ce qui convient le mieux à ces travailleurs est non seulement paternaliste, mais cela fait abstraction des lacunes systémiques de cet arrangement qui existe depuis les 30 dernières années. Nous en sommes pertinemment au courant car, au cours de la dernière décennie, les TUAC Canada ont consigné en dossiers des centaines de rapports de travailleurs migrants qui sont venus à nos centres d'appui en Ontario et au Québec en raison d'un manque chronique de surveillance et d'application de conditions de travail et de vie sécuritaires et décentes pour bon nombre d'entre eux.

Trop souvent, les salariés qui expriment leurs préoccupations à leur employeur, ou qui s'adressent à leurs agents consulaires locaux in Canada, se font aussitôt rapatrier, et ce, à leurs frais. D'autant plus inquiétantes sont les récentes démarches du gouvernement fédéral d'accroître le recours aux nouveaux programmes de travailleurs étrangers temporaires offrant encore moins de supervision et de protection que les travailleurs agricoles migrants ont présentement.

Les personnes qui effectuent du travail difficile, dangereux et ankylosant méritent certainement d'avoir un mot à dire relativement à leur milieu de travail. Sans convention collective, les travailleurs migrants au Canada n'ont aucune voix.

En ce qui concerne l'argument bidon que ces travailleurs ne bénéficieraient peut-être pas d'un contrat de travail parce que l'employeur ne les feraient pas revenir l'année suivante, l'une des priorités d'une convention collective serait de négocier un système d'ancienneté et de rappel qui interdirait à l'employeur d'entraver le retour d'un employé à la prochaine saison sans motif valable.

En dernier lieu, les provinces où se trouvent les travailleurs migrants ne devraient perdre aucun temps à s'assurer que la législation du travail et la réglementation en matière de santé et sécurité, ainsi que les documents de formation ayant trait aux dangers en milieu de travail soient disponibles dans la langue de ces travailleurs avant leur arrivée chaque saison.

*LesTravailleurs unis du commerce et de l'alimentation (TUAC) représentent plus de 240 000 membres au Canada.

Ça chie au Journal de Québec...

La semaine passée a amené son lot de rebondissements dans le conflit qui oppose Quebecor aux lockouté-es du Journal de Québec. Retour en arrière d'un blogueur légèrement débordé...

Qualité en chute libre

Les scabs qui tiennent le fort au Journal de Québec, et permettent aux patrons de Quebecor de sauver la face pendant le conflit, donnent des signes d'essoufflement. Les erreurs s'accumulent et commencent à miner la crédibilité du quotidien. Outre la piètre qualité de l'impression, c'est maintenant l'information qui en souffre. En plus de se tromper dans les nécrologies, voilà qu'ils font mourir des gens avant le temps (Ils ont fait mourir John Ferguson!). Ils se trompent aussi dans les photos, font des fautes grossières, publient des trucs au français plus qu'approximatif, etc.

Tuile pour tuile, certaines ont plus de conséquences que d'autre. Mercredi dernier, des enquêteurs de la SQ sont débarqués au Journal à Vanier. C'est que le quotidien a publié le nom d'une victime de viol malgré un interdit de publication (La Sûreté du Québec enquête sur le Journal de Québec)... Ouch!

Pratiques mafieuses

Mais il y a pire. Quebecor donnerait actuellement un tour vicieux à la convergence lui donnant des airs de pratiques mafieuses. Selon le Média Matin Québec, des journalistes en lock-out se sont vu refuser des entrevues exclusives avec des artistes liés à Quebecor en marge du Festival d'été de Québec (Si t'es pas du bon bord, ton chien est mort!). Concrètement, des agents d'artistes qui ont signés dans l'une des tentacules de Quebecor refusent de collaborer avec des journalistes de Média Matin Québec précisément parce qu'ils sont des Média Matin Québec.

Impossible de dire si ce sont des agents zélés ou s'il y a un mot d'ordre de la multinationale. Peu importe, c'est la peur qui motive cette pratique douteuse. En tout cas, ça ressemble drôlement à un racket de protection... C'est rendu bas.

Une première manif

Finalement, mercredi les lockouté-es sont allez manifester pour la première fois devant leurs anciens bureaux (voir photo). J'imagine que le dossier sera à suivre dans les prochaines semaines. La rumeur parle d'une apparition de Média Matin Québec sur internet et d'une nouvelle offensive syndicale pour faire monter la pression d'un cran.

* * *

P.S.: Je ne sais pas pour vous mais, moi, j'étais très curieux de savoir ce qui se passe dans la tête de Michel Hébert --grand chroniqueur de droite du JdeQ-- pendant qu'il est en lock-out. Il nous en donne un aperçu sur son blogue. Intéressant. Avis aux intéressés, il publie là pas mal toutes ses chroniques du Média Matin Québec.

MISE-À-JOUR : Le "camarade Hébert" a retiré de son blogue ses réflexions sur les oiseaux mouches... Dommage.

samedi 14 juillet 2007

Le leader du du syndicat des conducteur d'autobus de Téhéran refait surface en prison

Selon une dépêche de l'AFP, publiée dans le Soleil de ce matin, Mansour Osanloo est en prison à Evine (nord de Téhéran). le syndicaliste avait été enlevé à sa sortie d’un bus, il y a quatre jours, par des agresseurs non identifiés. Depuis lors, sa famille, ses collègues et ses amis se sont heurtés à un barrage du silence lorsqu’ils ont interrogé les autorités sur son sort.

C'est finalement une agence de presse qui a obtenu confirmation de la détention de M Osanloo. "Osanloo se trouve en prison et est en bonne santé", a déclaré Sohrab Soleimani, responsable des prisons de la province de Téhéran, dont les propos ont été rapportés vendredi par l'agence Isna. Selon l'agence de presse, M. Osanloo a été condamné à quatre ans de prison pour action contre la sécurité nationale et un an de prison pour propagande contre le régime islamique.

Le site de la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF) confirme la nouvelle. Selon ses informations, l'ordre d’arrestation pour Osanloo aurait été signé par un juge du tribunal révolutionnaire, Saeed Mortazavi, qui avait jusqu’à présent affirmé ne pas savoir ce qui lui était arrivé.

Le Secrétaire général de l’ITF, David Cockroft, constate : « Au moins maintenant nous savons où Mansour est détenu. Nous allons monter notre campagne d’un cran pour obtenir sa libération et pour obliger le gouvernement iranien à refréner les francs-tireurs responsables de cette dernière attaque honteuse. »

Les conducteurs d'autobus de Téhéran ont mené plusieurs mouvements pour protester contre leurs bas salaires et leurs conditions de vie.

vendredi 13 juillet 2007

Radio: mange de la marge !

À Québec, de plus en plus de gens savent qu'il n'y a pas que Choi Radio X et le FM 93 dans la vie. Selon un sondage CROP rendu public cette semaine, plus du tiers des habitant-es de la région de Québec connaissent les radios communautaires et au moins une personne sur dix les écoutent régulièrement.

Québec est une ville de radio. Célèbre dans toute la province pour sa radio poubelle et ses animateurs populistes, peu de gens savent que la capitale abrite également trois postes hors-normes. Il y a CHYZ 94,3 FM, la radio étudiante, CKIA 88,3 MF, Radio Basse-Ville, et CKRL 89,1 FM, la doyenne des radios communautaires francophones en Amérique. Faute de moyens, il n'y a pas de BBM parce que c'est trop cher, il était jusqu'à récemment difficile de mesurer l'impact de ces radios. L'an passé, CKIA 88,3 FM avait brisé la glace avec un sondage Léger Marketing. Cette année, CKRL et CKIA ont unis leurs forces pour se payer un sondage CROP d'envergure (auprès de 1 000 adultes de Québec).

Il y a du monde à l'écoute

Selon le sondage, réalisé du 16 mai au 1er juin 2007, il y a 200 000 et 171 000 personnes qui connaissent respectivement CKRL et CKIA. C'est plus du tiers de la population ! Du côté de l'écoute en temps que telle, c'est respectivement 70 000 et 58 000 auditeurs réguliers.

« On ne peut plus qualifier notre station de marginale… Elle est différente et audacieuse et c’est pour cette raison que nous sommes écoutés par les gens qui la forment et lui ressemble » s’est exclamée Nancy Gagnon, directrice générale de CKRL 89,1 FM, en recevant les résultats préliminaires de l’enquête. « Il est formidable de constater tout ce que nous pouvons réaliser avec un centième des budgets des radios commerciales, une toute petite équipe permanente et des dizaines de bénévoles motivés chaque semaine… »

Pour la directrice de la programmation de CKRL 89,1, Marjorie Champagne, ce sondage a une grande valeur « Cela prouve que nous (les radios communautaires urbaines) sommes nécessaires dans le contexte radiophonique actuel, surtout à Québec. Les gens veulent une autre forme de radio, plus diversifiée, plus respectueuse, plus près de la population, la radio communautaire humaine et indépendante est importante aux yeux et aux oreilles de la communauté »

Du côté de CKIA 88,3 FM (Radio Basse-Ville), les résultats de ce sondage ont été reçus avec enthousiasme, et pour cause. « Cela représente une augmentation de 8,5 % de la côte d’écoute. C’est une excellente nouvelle! Cela veut dire que nous sommes appréciés par la population et de plus en plus connus dans les milieux urbains. Les gens veulent une radio de proximité, ouverte sur le monde, qui leur ressemble. Nous leur présentons le visage, les paroles et les musiques d’une ville de Québec de plus en plus métissée », affirme Ernst Caze, directeur général de CKIA FM (Radio Basse-Ville).

Des médias de masse

Notoriété de 30%, auditoire de 10%... des chiffres à faire rêver. Des chiffres qui forceront peut-être certain-es à casser leur image des radios communautaires, au moins à Québec. Avec tant de monde au poste, on peut parler sans complexe de véritables médias de masse. Voilà des outils avec un formidable potentiel mis à la disposition de tout un chacun. Espérons que les camarades responsables des communications dans les mouvements sociaux en prendront bonne note et cesseront de bouder ces stations ... Parce que c'est bien beau faire des miracles avec "le centième des budgets des radios commerciales" mais, un moment donné, il faut qu'il y ait de l'argent qui rentre au poste si les radios communautaires veulent se développer et prendre toute leur place sur les ondes et dans la vie de notre ville.

Grève d'un jour au CPE 'Gamin Gamine' de Terrebonne

La quinzaine d'éducatrices du Centre de la Petite Enfance 'Gamin Gamine', de Terrebonne, est en grève aujourd'hui. Syndiquées à la CSN depuis peu, les grévistes d'un jour tentent de négocier une première convention collective. Le problème c'est que la direction du CPE refuse de leur accorder les mêmes conditions que la CSN a obtenu dans les 12 autres CPE de la région. "Il nous semble que la direction devrait faire preuve de bonne foi et présenter tout au moins les états financiers du CPE, si celui-ci connaît des difficultés financières", a affirmé le vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), Jeff Begley, lors du point de presse.

Celui-ci ne comprend pas l'entêtement de la direction à leur refuser les conditions de travail qu'ont leurs collègues des autres CPE. "Nous ne comprenons pas ce refus, d'autant plus que la direction a de la difficulté à recruter du personnel. Nos demandes ne sont pas exceptionnelles. Nous voulons simplement les conditions de travail qu'ont les employé-es des CPE de la région", affirme la présidente du syndicat, Lili Tremblay.

Onze rencontres de négociation, dont huit en présence du conciliateur, se sont tenues jusqu'à maintenant. A la demande du syndicat, une autre rencontre de conciliation doit avoir lieu le 19 juillet.

Iran - Le mouvement syndical international réclame la libération d’Osanloo

Selon le site de la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF Global), le mouvement syndical international s’est vite mobilisé pour obliger le gouvernement iranien à faire libérer Mansour Osanloo, agressé et enlevé le 10 juillet alors qu’il descendait d’un bus. Les syndicalistes pensent que ses agresseurs font partie des forces de sécurité.

Osanloo, le leader du syndicat des agents de bus de Téhéran (Sherkat-e Vahed), résiste depuis deux ans aux actes de persécution, de violence et de menace visant à anéantir le syndicat. Le mois dernier, il s'est rendu au Royaume-Uni et à Bruxelles pour informer les syndicalistes des autres pays des difficultés qu’il rencontrait avec ses collègues.

Conscientes qu’il fallait réagir sans attendre pour obtenir sa libération, l’ITF et la CSI (Confédération syndicale internationale) ont pris des mesures pour faire pression sur le Gouvernement iranien. Une lettre a entre autre été écrite au Président Ahmadinejad, pour dénoncer l’agression, et des pressions ont été exercées sur le Directeur général de l’OIT (Organisation internationale du travail), Juan Somavia, pour qu'il intervienne auprès des autorités iraniennes. Le 11 juillet, le Directeur exécutif de l’OIT, Kari Tapiola, a d'ailleurs abordé cette question même l’Attaché du travail iranien à Genève. Si le syndicaliste iranien n'est pas rapidement libéré, l'ITF et la CSI promettent de mobiliser les syndicats au niveau international pour faire honte au Gouvernement iranien (!).

Le Secrétaire général de l’ITF, David Cockroft, constate : « Il y a trois semaines, nous applaudissions Mansour. Une semaine plus tard, nous avons réussi à obtenir la libération de son adjoint injustement détenu. Cette semaine, nous craignons pour la sécurité physique de Mansour. C'est pourquoi nous voulons obtenir sa libération, afin qu’il retrouve sa famille et ses amis dans les plus brefs délais. »

« Nous condamnons totalement cette dernière attaque lâche contre notre ami et collègue et nous appelons le Gouvernement iranien à réagir et à sévir contre les éléments en son sein qui ont organisé ce dernier acte de répression. »

Lettre ouverte à Henri Massé sur Rabaska

Un lecteur de ce blogue m'a envoyé cette lettre ouverte au président de la FTQ. N'hésitez pas à m'envoyer vos commentaires, communiqués et informations...

Confrère Massé,





Je suis extrêmement déçu de votre position sur Rabaska. J’avais déjà exprimé un point de vue contraire au vôtre et à notre Centrale dans une critique de la position d’À Bon Port, que la FTQ soutient, parue dans le Journal de Québec (avant le lock out) il y a quelques mois. Je reste sur mon opinion d’alors.

La revendication de travail pour nos membres sera encore longtemps légitime. Tout aussi longtemps que le travail sera une rareté engendrée par le système capitaliste pour mettre en concurrence les travailleurs et garder bas les salaires. Nous aurons longtemps encore à réclamer que ce travail salarié ne soit pas acheté à vil prix par les entrepreneurs et propriétaires des moyens de production. La question de Deschamps sur les « unions qu’ossa donnent ? » a trouvé une réponse parmi les ouvriers eux-mêmes.

Mais il faudra bien un jour aussi réclamer une sorte de travail qui ne soit pas une menace à l’humanité entière, un travail qui, en nous permettant de continuer de gagner notre vie honorablement, ne mettra pas en péril l’avenir même de la planète. Déjà une partie de ce travail qui nous revient consiste à réparer les gaffes du passé. Je parle de la décontamination, par exemple, véritable exigence dans bien des chantiers. Nous réparons des erreurs malheureuses presque entièrement provoquées par une négligence aveugle devant les avertissements des écologistes. Il n’y a plus de morues à pêcher. La forêt québécoise a été saccagée et des milliers d’emplois perdus par ce genre d’insouciance. Pourtant, on est placé devant le fait aberrant que les affaires continuent pour les compagnies forestières. Domtar vient d’être vendu à un autre de ces avides encaisseurs de profit au détriment des emplois.

Vous étiez de la manifestation pour l’application de Kyoto. Vous constaterez avec moi la contradiction : Rabaska sera à la source d’une production de gaz à effet de serre que l’on tente de limiter par Kyoto, justement. Notre dépendance maladive ( Bush parle d’une « habitude » comme à une drogue dure) aux combustibles fossiles fragilise le climat et la planète entière. Il est hors de question, si nous voulons nous perpétuer comme espèce faisant partie de la nature elle-même, de continuer à miner sous nos pieds nos moyens d’assurer notre subsistance. Notre travail doit donc tenir compte, tout autant que notre sécurité et santé personnelles, de ce que nous détruisons d’écosystèmes qui nous maintiennent en vie. Verra-t-on un jour, inscrit dans nos conventions, le droit de refuser un travail polluant comme pour un danger pour notre survie personnelle ? C’est à souhaiter.

Mais pour le moment, il faut cesser l’aveuglement suicidaire qui nous fait réclamer un travail sans les considérations pour ses conséquences sur notre environnement. Vous vous souvenez peut-être des grandes mobilisations sur le désarmement nucléaire. Les pacifistes de la planète débattaient, comme le font maintenant les écologistes et les scientifiques, d’enjeux fondamentaux pour l’humanité. Pour ne pas que leurs revendications de désarmement heurtent les travailleurs qui exerçaient leur métier dans ce domaine, beaucoup de pacifistes ajoutaient à leurs exigences celle de la reconversion des usines d’armement au civil. C’était une manière de reconnaître que les demandes de travail pour notre classe étaient, non seulement légitimes, mais tout à fait compatibles avec une société humaine débarrassée du péril nucléaire. Nous avions donc devant nous des progressistes (le mot est à la mode) qui prenaient en compte les nécessités d’un travail rémunéré pour le plus grand nombre, y compris ceux qui risquaient de produire la plus imminente menace de l’hiver nucléaire et la survie même de l’espèce humaine.

Les questions écologiques peuvent paraître provoquer des débats sur le sexe des anges, mais il serait peu sage et risqué de les balayer sous le tapis comme des problèmes de peu d’importance : la forêt boréale québécoise y a goûté et nous nous en mordons tous les doigts en solidarité avec les travailleurs forestiers.

Je comprends mal qu’un syndicaliste averti comme vous l’êtes de ce que peut engendrer de méfaits le capitalisme sauvage, dans l’état où il est maintenant, ne manifeste pas plus d’intérêt pour ce qui motive bien des mesures écologiquement durables, le principe de précaution. Il faudrait aux ouvriers des explications éducatives sur ce principe qu’ils appliquent souvent en exerçant leur droit de refus d’un travail dangereux. Le courage d’expliquer les conséquences néfastes, reconnues par le BAPE, pour bien des nôtres, de l’édification d’un port méthanier à Lévis, ou où que ce soit ailleurs, révélerait un sens des responsabilités de longue portée que les ouvriers seraient les premiers à considérer comme un signe de clairvoyance, tout aussi pragmatique que celui pour leur sécurité-santé, de la part d’un leader qui sait pourtant s’affirmer et prendre position sur bien d’autres sujets controversés.

Il est regrettable que vous ne considériez l’opposition à Rabaska dans Lévis et au Québec que comme une sorte de précaution louable mais nuisible à une possibilité de travailler qui, elle, sera à coup sûr destructrice pour l’environnement planétaire. Ce sont des enjeux politiques que la FTQ aura bien un jour ou l’autre à prendre en compte si elle veut s’attirer un respect des écologistes ou de tous ceux qui sont à même de comprendre les exigences de travail pour nous, mais qui souhaitent aussi que ce travail soit avant tout utile au bien commun plutôt qu’à l’enrichissement d’une minorité de patrons incapables par eux-mêmes de peser le pour et le contre de leurs investissements même avec toute une batterie d’experts à leur service.

Ce travail salarié dont nous vivons devra bien trouver un jour aussi un aboutissement autre que la soumission perpétuelle des ouvriers aux acheteurs marchands de notre potentiel de construire. Eux qui s’aveuglent devant les préoccupations d’avenir pour l’humanité ( 37 % de l’économie des États-Unis, encore la plus polluante sur terre, est plus ou moins lié à l’armement) devraient au moins rencontrer sur leur chemin des syndicalistes et des ouvriers de base qui se soucient de voir un jour le salariat, ce « dernier esclavage », transformé en « une libre association des producteurs » maîtrisant leur destin, et comme travailleurs, et comme Québécois.



Solidaire quand même,



Guy Roy, toujours fier délégué syndical à la FTQ

jeudi 12 juillet 2007

Modérer mes transports

Ce printemps, ma copine et moi avons dû nous pencher sur la question de nos choix de moyens de transport. Après cinq ans d’esclavage, le contrat de location de la voiture familiale arrivait à échéance. Il fallait décider si nous voulions acheter l’auto ou en louer une plus grosse pour accommoder une petite famille qu’on espère encore voir grandir. Et puis, petit à petit, l’évidence s’est imposée: nous ne voulions pas de bagnole!

La dictature de la bagnole

La région de Québec est sous l’emprise de l’automobile. Les chiffres sont connus. Il y a ici 22 km d’autoroute par 100 000 habitants-es, comparativement à 8 km pour Montréal et à 7 km à Toronto. De plus, le parc automobile de la capitale croît plus vite que la population. De 1991 à 2001, le nombre d’automobiles en circulation a augmenté de 27 000 (+13%) alors que la population n’augmentait que de 19 000 personnes. À Québec, il n’y a plus que 13% des ménages qui n’ont pas de voiture. La proportion de déplacements motorisés s’effectuant en autobus est en chute libre: on est passé de 16% en 1991 à 10% en 2001.

On sait tous que l’impact de cette orgie de bagnoles est important: gaz à effet de serre, smog, bruit, engorgement du réseau routier et des stationnements, diminution de la qualité de vie, etc. «Pour être cohérents avec nos valeurs, il n’y a pas grand chose sur quoi on a du pouvoir dans la vie… mais on peut quand même choisir ou pas d’avoir une voiture!», m’a dit ma copine pour vaincre mes dernières réticences. Le pire, c’est qu’elle a raison.

Alternatives à l’auto-solo

En tant que militant plus ou moins écolo, j’avais évidemment entendu parler des alternatives à «l’auto-solo». Mais bon… Le dépôt obligatoire de 500$ pour adhérer à Communauto m’avait toujours semblé un obstacle. Je ne savais pas qu’il y avait moyen de contourner ce problème. En effet, depuis 2005, Communauto offre un forfait qui ne nécessite pas de dépôt: le «Duo auto + bus», un jumelage entre le transport en commun traditionnel et l’auto-partage.

Le principe est simple. Les clients-es de Communauto ont accès à l’abonne BUS, un abonnement annuel au RTC payé chaque mois par prélèvement bancaire, et à l’auto-partage sans devoir débourser le fameux dépôt. Les frais sont minimes: XX$ par mois, soit la passe d’autobus moins 10% de rabais, plus 8$ pour Communauto. Ensuite vous recevez tous les mois votre passe d’autobus chez vous et, comme tous les autres usagers et usagères, vous êtes facturés à Communauto selon votre utilisation.

Liberté et solidarité

Dans la culture nord-américaine, posséder une voiture est présenté comme une liberté individuelle. Personnellement, je ne l’ai pas vécu comme ça du tout. J’avais certes une grande liberté de mouvement mais je me sentais surtout pris à la gorge financièrement. (Selon le CAA-Québec, un char, ça coûte quand même 8 000$ par année!) Avec le «Duo auto + bus», sans parler de la marche et du vélo, j’ai l’impression d’arrêter de jeter de l’argent par les fenêtres et de retrouver une bien plus grande liberté, en toute solidarité avec mes semblables et la planète. Et savoir que je vais rejeter 1,2 tonne de CO2 par année de moins que mon voisin et son char me réjouit au plus haut point.

Des bonnes idées comme le «Duo auto + bus», auquel ont adhéré 230 personnes depuis son lancement en 2005, peuvent permettre d’élargir la palette des choix de tout un chacun.

(Texte à paraître, avec des encadrés!, dans l'Infobourg, un journal de quartier de Québec)

mercredi 11 juillet 2007

Les TCA et les Métallos contre la hausse des taux d'intérêts

Les deux plus importants syndicats du secteur privé se sont prononcés contre la décision de la Banque du Canada de hausser les taux d'intérêt. Selon Ken Neumann, directeur national du Syndicat des Métallos, "une hausse des taux d'intérêt risque fort d'accélérer la montée du dollar canadien, l'un des principaux facteurs ayant mené à la perte de plus d'un quart de million d'emplois dans le secteur manufacturier canadien." Quant au président des TCA, Buzz Hargrove, il s'est dit "profondément déçu" et tenait sensiblement le même discours que son collègue des Métallos.

La Banque a fait cette annonce quelques jours seulement après que Statistique Canada eut signalé que 31 000 nouveaux emplois ont été abolis en juin dans le secteur canadien de la fabrication.

Selon le dirigeant des Métallos, "la Banque du Canada laisse la crainte démesurée d'une possible inflation l'emporter sur les avantages, plus importants pour le pays, que représente une économie dynamique". À la Banque du Canada on prétend que l'augmentation du taux favorisera la maîtrise des pressions inflationnistes exercées sur le Canada, lesquelles ont dépassé la fourchette de 2 % ciblée par la Banque. M. Hargrove, des TCA, soutient que ces pressions inflationnistes tirent leur origine de l'Ouest canadien et qu'elles résultent essentiellement de la montée en flèche du prix des produits de base.

"Notre politique monétaire nationale ne peut être dictée uniquement par la fluctuation du prix des produits de base", affirme M. Hargrove. "Le gouvernement fédéral et la Banque du Canada doivent intervenir sur notre marché des devises et gérer notre dollar de façon active pour enrayer l'hémorragie d'emplois de qualité que subit le secteur de la fabrication et pour éviter que celle-ci se reproduise." Du côté des Métallos, on préconise "une stratégie intelligente, alliant des taux d'intérêt peu élevés, une monnaie stable ainsi que des politiques vigoureuses soutenant les entreprises nouvelles et établies du secteur de la fabrication".

Honnêtement, j'y comprend que dalle, mais s'ils le disent... ;-)

mardi 10 juillet 2007

Lock-out au Journal de Québec : la CSQ donne 25 000 $

Un article de Média Matin Québec, publié sur le site du SCFP, nous apprend que la Centrale des syndicats du Québec a récolté 25 000 $ en appui aux lockouté-es du Journal de Québec. Le quotidien parallèle écrit que "en quelques minutes seulement, les 600 congressistes réunis à la fin juin, à Québec, ont amassé sur le plancher plus de 25,000$, qui seront versés directement dans le fonds d’aide des travailleurs du Journal de Québec." Le porte-parole des lockouté-es se dit très touche de cet appui, d'autant plus que la CSQ n'a que peu de liens avec le monde des communications.

Rappelons que la CSQ fut le premier --et le seul!-- groupe à produire une analyse détaillée du conflit (voir cet article), analyse qui n'a d'ailleurs été reprise par aucun média. C'est également le premier --et, encore une fois, le seul!-- groupe a appeler publiquement à un boycott permanent du Journal de Québec (ça, même les lockouté-es n'osent pas le faire).

Je me demande comment certains lockouté-es --Michel Hébert, par exemple-- vivent avec l'appui de la CSQ, qui déclarait entre autre que "la lutte des salarié-es du Journal de Québec s’apparente aux luttes des employé-es du secteur public à bien des égards"...

Iran : le leader des chauffeurs de bus de Téhéran a été kidnappé

La Fédération internationale des ouvriers du transport vient d'apprendre que le leader des chauffeurs de bus de Téhéran a été kidnappé le 10 juillet par des inconnus vers 19h.

Mansour Osanloo, président du Sandikaye Kargarane Sherkate Vahed (Syndicat des travailleurs du transport en commun de Téhéran et de sa banlieue), a été suivi toute la journée par une voiture de marque Peugeot.

En route vers la maison, Osanloo est descendu de son bus quand il a été assailli par des hommes non-identifiés qui ont criés aux passagers de s'éloigner et l'ont traité de "voyou et de brute". Ils l'ont embarqués de force dans la Peugeot avant de quitter les lieux.

Les témoins dans le bus disent qu'il a été battu sévèrement, et que ses kidnappeurs ont continué de le battre dans la voiture. Considérant l'histoire du traitement passé de Osanloo par les forces de sécurité, il y a de fortes raisons de penser que certaines sections des autorités iraniennes sont responsables de cette attaque. Par contre, la station de police locale vers laquelle sa famille s'est tournée a refuser de confirmer ou infirmer l'implication de la police.

David Cockroft, Secrétaire général de la Fédération internationale des ouvriers du transport a réagi fortement à la nouvelle de l'enlèvement de Osanloo. "Au nom des cinq millions d'ouvriers affiliés à la fédération, nous condamnons cet acte lache. Nous demandons la libération immédiate et inconditionnelle de Mansour Osanloo. Les affiliés de la fédération et les leaders syndicaux qui l'ont rencontré à notre récent congrès de Bruxelles, de même que l'Organisation internationale du Travail, protesteront contre cette violation patente des droits humains et syndicaux et prendront toutes les mesures nécessaires pour obtenir la libération immédiate de Mansour Osanlou".

Traduction : Sur les lignes
Source : Fédération internationale des ouvriers du transport

À lire également:

14 juin 2007
Nous avons droit aux droits syndicaux, déclare un leader syndical iranien
Le leader du syndicat des agents de bus iraniens persécuté,...


Voir également
Conflit des agents de bus de Téhéran
Information et chronologie des événements concernant le conflit...

Pendant ce temps chez Tetoine...

Même si l'immense majorité des négociations collectives se concluent sans conflit, dans l'opinion publique syndicat = grève. Selon le blogueur Tetoine:

Se construire une idée du rôle d’un syndicat à partir des front-pages de n’importe quel quotidiens québécois, c’est rejeter le rôle interne que jouent les organisations de travailleurs, au quotidien, dans nos entreprises. (...) C’est comme mesurer la dimension d’un iceberg en considérant seulement la portion qui sort de l’eau.


Source : Propagande et conflits de travail

Quebecor ne veut pas négocier!

Selon Media Matin Québec, Quebecor ne veut toujours pas négocier. Dans l'édition d'hier un article nous informe qu'une rencontre en présence du conciliateur a eu lieu vendredi. Le rédacteur raconte que la réunion a duré en tout et pour tout 20 minutes. Selon le journal des lockouté-es, une proposition syndicale pour rouvrir les négociations a été faite, et une fois de plus, l’employeur a quitté la table sans y répondre. Selon les syndiqué-es, depuis le 16 mars, l’employeur ne daigne même pas rencontrer les syndicats et négocier sérieusement.

Source : SCFP

lundi 9 juillet 2007

Irlande : les syndiqués s'opposent aux tests d'alcool au boulot

Les délégué-es au congrès de la principale centrale syndicale irlandaise ont adopté une motion contre les tests d'alcool obligatoires au boulot. La motion était présentée par... le syndicat général des employé-es de Guinness!

Sean Mackell, secrétaire général du syndicat de Guinness, est conscient du caractère paradoxal de voir cette motion présentée par son syndicat. Selon lui, il ne s'agit pas d'une défense corporative de "leur" produit mais d'une défense des droits humains des travailleurs.

Pour le syndicaliste de Guinness, l'élément clef n'est pas la présence d'alcool dans le sang mais la capacité, ou non, de faire le travail. Pour appuyer son point, Sean Mackell donne l'exemple d'une secrétaire qui aurait un peu ambitionné sur le vin la veille. Quand bien même elle aurait encore un peu d'alcool dans le sang, ça ne l'empêche pas de faire son travail. Pourtant, avec les tests obligatoires et la tolérance zéro, cette secrétaire pourrait perdre son boulot.

dimanche 8 juillet 2007

Un certain Claude Roy...

À lire le journal le dimanche, on apprend tout plein de choses inusitées qui seraient passées inaperçues en semaine. Ainsi, la gauche et les écolos ont trouvés, sur la rive sud de Québec, un nouvel héraut de la nationalisation de l'éolien en la personne d'un certain Claude Roy.

« Le développement éolien que l’on voit présentement au Québec est très anarchique, sauvage et irrespectueux de l’environnement... C’est l’intérêt monétaire qui prime », a dit M. Roy au Soleil, en précisant qu’une cinquantaine de chantiers sont présentement en projet au Québec, dont un fort important proche de chez-lui, dans la municipalité de Saint-Paul-de-Montminy.

Selon ce que rapport le quotidien de la capitale, l’entreprise hollandaise Gale Force veut en effet y ériger 97 éoliennes de 350 pieds de hauteur au beau milieu du Parc régional des Appalaches. Les entreprises touristiques du secteur, dont Appalaches Lodge Spa à Saint-Paul et le Massif du Sud à Saint-Philémon, ont déjà fait connaître leur opposition à ce projet.

Cette multinationale aurait malgré tout commencé à signer des baux temporaires avec des propriétaires privés du secteur en échange de redevances de 4000 $ par année, a dit M. Roy, qui préconise une toute nouvelle façon de faire pour le développement éolien québécois. Ce dernier souhaite créer une « richesse commune » grâce à l’énergie éolienne.

À la fin août, M. Roy proposera son projet de développement éolien communautaire pour l’ensemble du territoire de Chaudière-Appalaches. Celui-ci consiste à ériger plusieurs petits parcs renfermant chacun cinq éoliennes. On compterait deux parcs de ce genre dans chacune des MRC de L’Islet, de Montmagny, de Bellechasse, de Beauce-Sud, de Beauce-Nord et de Lotbinière. Claude Roy estime que chaque parc pourrait générer des retombées de 400 000 $ à 600 000 $ par année. Cet argent serait géré par un comité indépendant qui redistribuerait les sommes afin de réaliser des projets régionaux. Les municipalités qui accueilleraient ces parcs auraient droit à une redevance supplémentaire au lieu de recevoir toute la part du gâteau, précise M. Roy.

À l'automne, M. Roy compte demander un moratoire afin de stopper tout développement éolien sur le territoire québécois. L'homme de la rive sud ajoute qu’il faudra nationaliser l’énergie éolienne au même titre que l’énergie hydroélectrique. Ce dernier croit que créer un « Éole-Québec » serait une façon plus simple et profitable pour l’ensemble des Québécois de gérer cette ressource renouvelable.

Il sera intéressant de voir comment le projet de M. Roy sera accueilli. Surtout que par le passé la base du P.Q. s'était à frappée au véto du chef quand elle avait proposée la nationalisation de l'énergie éolienne et que Québec solidaire s'est généralement fait ridiculiser lors de la dernière campagne électorale quand elle proposait sensiblement la même idée (voir "Le vent" dans les engagements du parti).

Qui est Claude Roy? C'est le critique de l’opposition officielle en matière d’environnement, le nouveau député adéquiste de Montmagny-L’Islet... Incroyable, non? J'ai hâte de voir ce que vont penser son chef et ses collègues de ses projets.

Si vous me croyez pas, vous pouvez lire l'article original dans Le Soleil (en passant, la majeure partie de ce texte est un simple copié-collé duquel j'ai enlevé les références à la fonction de Claude Roy).

« Les conservateurs méprisent l’emploi et le développement régional » – René Roy, secrétaire général de la FTQ

Après les Travailleurs canadiens de l'automobile, c'est au tour de la FTQ de pester contre la décision du gouvernement fédéral d'octroyer à une firme allemande un contrat de 15M$ pour l'achat de 30 autocar alors qu'une usine québécoise de Prévost Car aurait pu faire le travail. Officiellement, un appel d'offre a été lancé et, selon les règles en vigueur, c'est une firme qui n'a pas d'usine au Canada qui a obtenu le contrat. Pour la centrale syndicale, le fédéral ignore une fois de plus la crise qui frappe l'industrie manufacturière au Québec et au Canada.

« C’est d’autant plus honteux qu’il n’y avait aucune exigence de contenu canadien dans la demande de soumission. Où sont donc les députés conservateurs lorsque vient le temps de défendre les intérêts du Québec », a questionné le secrétaire général de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), M. René Roy.

Des jovialistes...

« En parlant d’une bonne affaire pour les contribuables canadiens, le ministre responsable du dossier, M. Michael Fortier, a une vision jovialiste de l’économie. Nous savons que le gouvernement a le loisir d’imposer ses propres règles visant à favoriser les entreprises québécoises ou canadiennes, d’autant plus que la différence entre la soumission de Prévost Car et son concurrent allemand est de moins de 5 %. Dans ce genre de situation, où les écarts sont minimes, tous les gouvernements favorisent leurs industries. Le ministre fait de la petite politique en invoquant les règles de soumission », a déclaré M. Roy.

Les députés conservateurs manquent de leadership

La compagnie Prévost Car, de Sainte-Claire dans la région de Bellechasse, et ses 1400 salariés (affiliés TCA-FTQ), se voient donc privés d’un important contrat. « Absents lorsque vient le temps de défendre l’emploi au Québec dans des dossiers comme la forêt, Goodyear ou encore l’aérospatiale, les députés conservateurs avaient là une occasion de se rattraper. Ces derniers doivent mettre fin à leur apathie et revendiquer haut et fort la part de contrats fédéraux pour le Québec et ses industries. Pourtant, les députés conservateurs de la rive sud de Québec devraient avoir à cœur le développement régional, visiblement ce n’est pas le cas », d’ajouter M. Roy.

Certains députés conservateurs invoquent piteusement le fait que Prévost Car était le troisième plus bas soumissionnaire pour justifier cette décision. « C’est très mal gérer l’argent des contribuables. Les décideurs doivent tenir compte des retombées économiques de tels contrats d’autant plus que nos travailleurs et travailleuses paient des impôts au Québec et au Canada. Les députés conservateurs du Québec ne le savent peut-être pas, mais il y a une crise actuellement dans le secteur manufacturier. Réveillez-vous! », a conclu René Roy.

samedi 7 juillet 2007

Les syndicats s'inquiètent pour l'avenir du Régime québécois d’assurance parentale

Le (relativement) nouveau Régime québécois d’assurance parentale est une avancée sociale majeure. Il permet à la majorité des nouveaux parents d'obtenir des prestations plus généreuses qu'avant, pendant plus longtemps. Le régime sera-t-il victime de sa popularité? Les syndicats, en tout cas, s'inquiète déjà pour son avenir.

En effet, la croissance des naissances (et donc des demandes) est beaucoup plus forte que prévue (+8%). Déjà, le gouvernement annonce une forte hausse de cotisation (+ 7,5%) pour le mois de janvier. Il y a donc lieu de s'inquiéter pour l'avenir. Les syndicats ne voudraient surtout pas que le régime finisse en déficit.

La CSN et la FTQ demandent donc au gouvernement de rendre public dans les plus brefs délais le coût réel du régime et les ajustements qui seront nécessaires pour en assurer le maintien. Les centrales rappellent que ce sont les employeurs et les travailleurs et les travailleuses qui assument par leur cotisation le financement de cette mesure sociale.

« Il est essentiel que le Québec assure un financement adéquat afin de préserver l’intégrité du Régime dans les années à venir », ont indiqué le vice-président de la CSN, Louis Roy et le secrétaire général de la FTQ, René Roy. « Si le relèvement de la cotisation n’est pas suffisant pour maintenir la santé financière du régime, le gouvernement devra en assumer les coûts supplémentaires. Les travailleurs et les travailleuses n’accepteront pas que pour des raisons uniquement électoralistes, ce gouvernement mette en péril la survie de ce régime dont la popularité n’est plus à démontrer. La CSN et la FTQ exhortent le gouvernement du Québec, qui dit prioriser les familles, de joindre le geste à la parole en injectant sa part de financement afin de maintenir tel quel le régime actuel sans créer de déficit », ont conclus les deux syndicalistes.

Cimetière Notre-Dame-des-Neiges : Le syndicat demande l’intervention de monseigneur Turcotte


Manifestation devant la basilique Notre-Dame (source: CSN)

Rien ne va plus au Cimetière Notre-Dame-des-Neiges, à Montréal. En lock-out depuis le 16 mai dernier, les syndiqué-es et la fabrique ne se sont pas vu à la table de négociation depuis le... 8 mai! Copiant l'attitude intransigeante des patrons publics et privés, les religieux refusent de négocier tant que le syndicat n'aura pas abandonné ses revendications.

Après moulte manifestations et diverses actions, les syndiqué-es en sont venus à demander l'intervention des autorités catholiques de Montréal et font directement appel à monseigneur Turcotte. « Le seul moyen de régler ce conflit est de se parler et d’avancer dans nos discussions. C’est pour cela que nous demandons l’intervention de Monseigneur Turcotte. Je crois que la partie patronale a intérêt à revenir à la table de négociation. Nous, nous sommes prêts à le faire », explique le président du syndicat, Daniel Maillet. Il rappelle que c’est la fabrique de la basilique Notre-Dame de Montréal qui assure la gestion du cimetière.

Le syndicat des travailleurs et des travailleuses du cimetière Notre-Dame-des-Neiges compte 129 membres, dont 72 sont des employé-es saisonniers. Leur convention collective est échue depuis le 31 décembre 2003. Les négociations pour son renouvellement ont débuté en mars 2006, sans aucun résultat sur les priorités de négociation.

Rappelons que les syndiqué-es ont adoptés en assemblée générale deux grands objectifs de négociations : créer les conditions propices à une retraite décente et assurer au plus grand nombre d’employés possible une meilleure stabilité de revenus. Cinq revendications prioritaires ont été ciblées pour atteindre ces objectifs :
  • Création d'un régime de retraite à prestation déterminée
  • Formaliser les primes de départ dans la convention collective
  • Implanter la semaine de travail à quatre jours
  • Garantir un plancher de 36 semaines de travail par année
  • Resserrer les clauses sur la sous-traitance