Ce printemps, ma copine et moi avons dû nous pencher sur la question de nos choix de moyens de transport. Après cinq ans d’esclavage, le contrat de location de la voiture familiale arrivait à échéance. Il fallait décider si nous voulions acheter l’auto ou en louer une plus grosse pour accommoder une petite famille qu’on espère encore voir grandir. Et puis, petit à petit, l’évidence s’est imposée: nous ne voulions pas de bagnole!
La dictature de la bagnole
La région de Québec est sous l’emprise de l’automobile. Les chiffres sont connus. Il y a ici 22 km d’autoroute par 100 000 habitants-es, comparativement à 8 km pour Montréal et à 7 km à Toronto. De plus, le parc automobile de la capitale croît plus vite que la population. De 1991 à 2001, le nombre d’automobiles en circulation a augmenté de 27 000 (+13%) alors que la population n’augmentait que de 19 000 personnes. À Québec, il n’y a plus que 13% des ménages qui n’ont pas de voiture. La proportion de déplacements motorisés s’effectuant en autobus est en chute libre: on est passé de 16% en 1991 à 10% en 2001.
On sait tous que l’impact de cette orgie de bagnoles est important: gaz à effet de serre, smog, bruit, engorgement du réseau routier et des stationnements, diminution de la qualité de vie, etc. «Pour être cohérents avec nos valeurs, il n’y a pas grand chose sur quoi on a du pouvoir dans la vie… mais on peut quand même choisir ou pas d’avoir une voiture!», m’a dit ma copine pour vaincre mes dernières réticences. Le pire, c’est qu’elle a raison.
Alternatives à l’auto-solo
En tant que militant plus ou moins écolo, j’avais évidemment entendu parler des alternatives à «l’auto-solo». Mais bon… Le dépôt obligatoire de 500$ pour adhérer à Communauto m’avait toujours semblé un obstacle. Je ne savais pas qu’il y avait moyen de contourner ce problème. En effet, depuis 2005, Communauto offre un forfait qui ne nécessite pas de dépôt: le «Duo auto + bus», un jumelage entre le transport en commun traditionnel et l’auto-partage.
Le principe est simple. Les clients-es de Communauto ont accès à l’abonne BUS, un abonnement annuel au RTC payé chaque mois par prélèvement bancaire, et à l’auto-partage sans devoir débourser le fameux dépôt. Les frais sont minimes: XX$ par mois, soit la passe d’autobus moins 10% de rabais, plus 8$ pour Communauto. Ensuite vous recevez tous les mois votre passe d’autobus chez vous et, comme tous les autres usagers et usagères, vous êtes facturés à Communauto selon votre utilisation.
Liberté et solidarité
Dans la culture nord-américaine, posséder une voiture est présenté comme une liberté individuelle. Personnellement, je ne l’ai pas vécu comme ça du tout. J’avais certes une grande liberté de mouvement mais je me sentais surtout pris à la gorge financièrement. (Selon le CAA-Québec, un char, ça coûte quand même 8 000$ par année!) Avec le «Duo auto + bus», sans parler de la marche et du vélo, j’ai l’impression d’arrêter de jeter de l’argent par les fenêtres et de retrouver une bien plus grande liberté, en toute solidarité avec mes semblables et la planète. Et savoir que je vais rejeter 1,2 tonne de CO2 par année de moins que mon voisin et son char me réjouit au plus haut point.
Des bonnes idées comme le «Duo auto + bus», auquel ont adhéré 230 personnes depuis son lancement en 2005, peuvent permettre d’élargir la palette des choix de tout un chacun.
(Texte à paraître, avec des encadrés!, dans l'Infobourg, un journal de quartier de Québec)
jeudi 12 juillet 2007
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