Les électeurs de la rive-sud de Québec doivent se demander à quoi ça sert d'être au pouvoir. En effet, le gouvernement conservateur vient d'accorder à SETRA, une filiale de l'allemande Mercedes Benz, un contrat de 15M$ pour construire 30 autocars alors que la région compte une usine en difficulté qui pouvait faire la job: Prévost Car.
«Ils utilisent les fonds publics pour encourager une compagnie étrangère qui n’a même pas de pied à terre ni d’usine au Canada, a déclaré Martin Lambert, président du syndicat de l’usine de Sainte-Claire, à Canoë. Ils sont allés au plus bas soumissionnaire à un moment où l’industrie des autocars subit les contrecoups de la crise automobile. Cette décision des Conservateurs est non seulement inacceptable mais complètement irresponsable.»
Selon Radio-Canada, le député conservateur de Lévis-Bellechasse, Steven Blaney, défend la décision de son gouvernement dans ce dossier. Il maintient que c'est en raison d'une soumission trop élevée que Prévost Car n'a pas été retenue par la Défense nationale. Il ajoute qu'une entreprise de Winnipeg s'est classée deuxième.
D'après les Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA-FTQ) le gouvernement fédéral aurait dû donner un coup de pouce à l'industrie locale dans un contexte de crise manufacturière. Selon Le Soleil, Prévost Car a dû récemment mettre à pied 75 personnes. «Depuis 2000, la production est en dents de scie, explique Martin Lambert à Canoë. En mars dernier, l’usine a connu une baisse de production. Des trois véhicules qu’on fabriquait par jour avant mars 2007 on est passé à 2,5 par jour après mars.»
Le contrat de la Défense aurait amené quelque 45 000 heures de production à l'usine de Sainte-Claire, amplement de quoi rappeler la plupart des ouvriers mis à pied. «Stephen Harper et ses ministres préfèrent payer des prestations de chômage plutôt que de retirer des revenus d'impôts. Les conservateurs doivent revenir les deux pieds sur terre et favoriser le maintien des emplois au pays", de conclure M. Lambert dans le communiqué du syndicat.
Comme dans le cas des contrats de Boeing, on voit où nous mène la foi au libre-marché: à des pertes d'emploi et à une perte de contrôle sur nos rares outils de développement économique. «C’est la loi du marché qui s’est appliquée», a confié le député conservateur de Lévis-Bellechasse au Soleil, en ajoutant qu’il était possible que les autocars soient fabriqués, en tout ou en partie, ailleurs qu’au Canada puisque l’appel d’offres ne contenait pas d’exigence de fabrication en sol canadien. Voilà ce que ça donne de remettre à un idéologue de l'Institut économique de Montréal, Maxime Bernier (le député conservateur de Beauce), les commandes du Ministère fédéral de l'Industrie...
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