Une lettre ouverte de Wayne Hanley, président national des TUAC Canada. Je l'ai trouvé sur le site du Soleil (mais pas dans la version papier...).
La récente décision de la Commission des relations de travail du Manitoba d'accorder l'accréditation syndicale aux travailleurs agricoles de Mayfair Farms, à Portage La Prairie, était non seulement une décision juste, mais aussi totalement en harmonie avec un jugement rendu le 8 juin par la Cour suprême du Canada à l'effet que le droit de négociation collective est garanti à tous les travailleurs et travailleuses canadiens en vertu de la Charte des droits et libertés.
Et oui, cela inclut les travailleurs agricoles !
De déclarer que cela devrait être laissé uniquement à notre gouvernement fédéral et aux gouvernements étrangers promoteurs à déterminer ce qui convient le mieux à ces travailleurs est non seulement paternaliste, mais cela fait abstraction des lacunes systémiques de cet arrangement qui existe depuis les 30 dernières années. Nous en sommes pertinemment au courant car, au cours de la dernière décennie, les TUAC Canada ont consigné en dossiers des centaines de rapports de travailleurs migrants qui sont venus à nos centres d'appui en Ontario et au Québec en raison d'un manque chronique de surveillance et d'application de conditions de travail et de vie sécuritaires et décentes pour bon nombre d'entre eux.
Trop souvent, les salariés qui expriment leurs préoccupations à leur employeur, ou qui s'adressent à leurs agents consulaires locaux in Canada, se font aussitôt rapatrier, et ce, à leurs frais. D'autant plus inquiétantes sont les récentes démarches du gouvernement fédéral d'accroître le recours aux nouveaux programmes de travailleurs étrangers temporaires offrant encore moins de supervision et de protection que les travailleurs agricoles migrants ont présentement.
Les personnes qui effectuent du travail difficile, dangereux et ankylosant méritent certainement d'avoir un mot à dire relativement à leur milieu de travail. Sans convention collective, les travailleurs migrants au Canada n'ont aucune voix.
En ce qui concerne l'argument bidon que ces travailleurs ne bénéficieraient peut-être pas d'un contrat de travail parce que l'employeur ne les feraient pas revenir l'année suivante, l'une des priorités d'une convention collective serait de négocier un système d'ancienneté et de rappel qui interdirait à l'employeur d'entraver le retour d'un employé à la prochaine saison sans motif valable.
En dernier lieu, les provinces où se trouvent les travailleurs migrants ne devraient perdre aucun temps à s'assurer que la législation du travail et la réglementation en matière de santé et sécurité, ainsi que les documents de formation ayant trait aux dangers en milieu de travail soient disponibles dans la langue de ces travailleurs avant leur arrivée chaque saison.
*LesTravailleurs unis du commerce et de l'alimentation (TUAC) représentent plus de 240 000 membres au Canada.
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