mardi 27 novembre 2007

ConscritEs!

Il paraît que le gouvernement du Québec jongle avec l'idée d'abolir le droit de grève dans le transport en commun. Tout ça parce que les chauffeurs de la STM ont pris un mandat de grève et que les mécanos l'ont fait l'an passé. À mon humble avis c'est une très, mais alors là très mauvaise idée.

Un droit fondamental

Qu'on le veuille ou non, le droit de grève est un droit fondamental. Les travailleurs et les travailleuses ont obtenus de haute lutte le droit de se regrouper en syndicat et de négocier collectivement leurs conditions de travail. C'est l'une des applications de la liberté d'association. Or, sans possibilité d'exercer un rapport de force, sans droit de grève, les libertés syndicales ne sont rien. D'ailleurs, le Québec et le Canada ont signés des pactes internationaux qui garantissent le droit de grève.

Abolir le droit de grève est une atteinte grave aux droits et libertés. Un geste autoritaire nous faisant reculer 50 ans en arrière. Surtout que le droit de grève est déjà sévèrement restreint par la loi des services essentiels. Actuellement, rien ne justifie une telle mesure. La réalité c'est que le militantisme syndical dans le transport en commun n'est plus que l'ombre de lui-même et que les grèves sont très rares. Par exemple, si les chauffeurs de la STM mettent leurs menaces à exécution ce serait leur premières grèves depuis 20 ans!

Une menace à la paix sociale

De plus, il est loin d'être sur que l'abolition légale du droit de grève abolirait les grèves... En effet, rien n'indique que face à des situations de négociations bloquées les syndiquées n'opteraient pas pour des grèves sauvages. C'est ce qui s'est passé à New York notamment. Là bas le droit de grève est abolit dans les transports en commun. Pourtant, les syndiqués ont fait grève en 2005. Trois jours de grève ont suffit à obtenir gain de cause. Bien sur, la grève était illégale mais elle était aussi TOTALE. Entre les petites grèves circonscrites d'aujourd'hui et le risque de la désobéissance civile, il me semble que j'y penserais à deux fois si j'étais le gouvernement...

En conclusion, je note que, pour l'instant, personne ne semble proposer rien pour remplacer le droit de grève. Il y a actuellement un équilibre dans les relations de travail dans le transport en commun. En abolissant le rapport de force des syndiqués, on rompt l'équilibre. Que faire pour le rétablir? Traditionnellement, dans les groupes où le droit de grève est abolit, ça passe par un arbitrage obligatoire et exécutoire. Sauf que, dans ce cas là, oubliez ça d'imposer des objectifs politiques comme le fait actuellement la Ville de Montréal.

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