mercredi 12 décembre 2007

Mario Dumont aux profs : mangez de la marde !

Des fois, l'actualité est comique (mieux vaut en rire qu'en pleurer). Ainsi, moins d'une semaine après que les syndicats de profs aient déposés une pétition signée par 20 000 enseignant-e-s pour dénoncer «l'ingérence politique en éducation», l'ADQ exige un moratoire sur le cours «Ethique et culture religieuse» au niveau primaire.

Mario Dumont prétend avoir fait «une analyse approfondie du programme approuvé par la ministre de l'Education» et en conclu que «ce cours qui pourrait créer de la confusion chez les élèves». Le leader adéquiste veut notamment que le christianisme soit prépondérant dans l'enseignement au primaire. Selon le chef de l'opposition, «on renie ce que nous sommes en tant que nation en faisant de notre héritage religieux un élément à enseigner parmi tant d'autres. Nos enfants doivent premièrement connaître ce qui est à la base de l'identité de la majorité avant de s'ouvrir et de s'enrichir des autres cultures et des autres pratiques religieuses.»

Il faut croire que l'ADQ n'a rien à foutre du ras-le-bol des profs qui disaient vendredi dernier être écoeuré de la multiplication des décisions partisanes prises en éducation depuis quelques temps. «Il est certain que l’éducation est un enjeu politique de taille, mais les orientations données au système doivent l’être pour des considérations pédagogiques, visant la réussite du plus grand nombre et le respect de son personnel, et non pour des raisons partisanes et électoralistes», avait alors déclaré Mme Maureen Morris, présidente de l’Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec lors du dépôt de la pétition.

Sur le fond de la question, Réjean Parent, le président de la CSQ, a répondu très durement à l'ADQ en marge du conseil fédéral de l'organisation syndicale regroupant la majorité des profs du primaire. «La position de Dumont est à l'image de son parti politique qui adapte ses positions en fonction du vent populaire, c'est-à-dire les sondages. Avec une telle attitude, l'ADQ propose encore une fois au Québec de tourner en rond sur un sujet qui était pourtant réglé pour les principaux acteurs concernés« s'est-il insurgé.

Le président de la CSQ rappelle qu'en 2005, dans «un contexte social plus serein», un sondage montrait qu'une majorité était pour une école laïque. Pour la CSQ, le Québec a mis des années avant de rompre avec le caractère confessionnel de l'école publique et les débats ont eu lieu. «Contre les tenants du retour en arrière, il nous faut protéger le caractère laïque de l'école publique et indiquer très clairement que nous favorisons le vivre ensemble fondé sur un dialogue entre les religions. Le personnel des écoles doit constamment s'adapter aux nombreux changements demandés par les différentes réformes comme il saura le faire avec le nouveau cours», affirme Réjean Parent.

1 commentaire:

Unknown a dit...

Je suis une parent et j'en ai ras le bol de Super Mario et de ses interventions opportunistes «à l'emporte-pièce» (pour parler comem les commentateurs de hockey). En parlant de cette façon il courtise les nostalgiques du passé (qui, contrairement à ce qu'on pourrait croire, ne sont pas nécesairement des «vieux»!) et les réactionnaires frileux, le speureux et les xénophobes. Crime, la pratique religieuse est en bas de 10%, ça doit bien vouloir dire quelque chose! Et puis il est faux de prétendre que le Québec a toujours été monolithiquement catholique.