vendredi 16 mars 2007

Le FRAPRU réussira-t-il à se faire entendre?

Les militantEs du FRAPRU talonnent les partis et leurs chefs depuis le début de la campagne électorale afin d'obtenir des engagements électoraux en matière de logement social. Malgré huit (8!) manifestations --ciblant tant le PLQ que le PQ-- depuis le 17 février, le message ne passe juste pas dans les médias. À croire qu'il y a une conspiration du silence...

Heureusement, la situation est tranquillement en train de changer et le mur du son semble se fissurer. Hier, une poignée de militantEs ont interpellés Boisclair à Québec. Cela nous a valu une couverture minimale (un article assez complet sur le site de Corus, un clip aux nouvelles de TQS et une photo dans la version papier du Devoir). En temps normal, une telle couverture serait un désastre mais dans le contexte, on est presque content! C'est dire...

La lutte se poursuit. Aujourd'hui, des militantEs occupaient le bureau de comté de Charest à Sherbrooke. Cette fois, on en parle non seulement sur le site de Corus, mais aussi à LCN (voir ici et ici).

Tiens, tant qu'à y être, je vous soumet une lettre d'opinion qui a été refusé par tous les quotidiens (mais publié dans l'Infobourg) :

Campagne électorale 2007
Et le logement?


Par Nicolas Lefebvre Legault*

C’est avec consternation que nous avons constaté que ni l’ADQ, ni le PLQ, ni le PQ ne parlent de logement dans leur plate-forme électorale respective. En fait, les mots «logement» et «habitation» n’y figurent même pas. Il faut croire qu’après un buzz, qui n’aura duré que le temps d’une crise, les locataires ne sont plus in…

Et pourtant…

«Les élections passent, mais la crise reste», disions-nous en 2003. À l’époque, la crise du logement jetait à la rue des centaines de locataires à chaque premier juillet. C’était choquant et les médias en parlaient constamment. En conséquence, les partis devaient au moins faire semblant de s’en préoccuper. Aujourd’hui, c’est «un peu moins pire». Pourtant, les taux d’inoccupation (1,5% à Québec!) ne sont toujours pas équilibrés. Il est toujours aussi difficile de se trouver un logement, surtout si vous n’avez pas un gros revenu, mais la pénurie s’est installée dans le paysage. On s’est habitué. Résultat: «on passe à un autre appel». Et tant pis pour les locataires qui rushent comme des malades pour trouver un logement et pour payer le loyer quand c’est fait.

Ça prend des engagements

Les groupes populaires n’ont pas l’intention de regarder passer le train sans rien faire. Ça prend des engagements en matière de logement social. Les partis ne s’en tireront pas aussi facilement. Nous avons manifesté devant le Conseil général du PLQ, le 17 février, et devant une assemblée du PQ, le 25. Et nous allons continuer. Tant que les principaux partis n’auront pas pris d’engagements sur le logement social, nous allons suivre les chefs et les vedettes à la trace.

Nos revendications sont simples et faciles à comprendre. Actuellement, le logement social représente 10% des logements locatifs. Nous voulons doubler ce pourcentage à moyen terme. C’est la seule façon d’assurer à tous et à toutes un toit décent à des prix qu’on peut se payer. Et nous avons des suggestions pour atteindre cet objectif. Il faut bien sûr continuer les programmes qui marchent bien, comme Accès Logis, et les financer adéquatement. Il faut aussi recommencer à construire des HLM (il ne s’en est pas fait depuis 1994). Il faut remettre sur pied un programme permettant d’acheter des immeubles et des terrains pour éventuellement les transformer en logement social (ça se faisait à Montréal et à Québec). Il faut forcer les promoteurs privés à inclure du logement social dans tout nouveau développement d’envergure. (Évitons les ghettos de riches!) Le gouvernement devrait finalement, comme en France, faire une loi forçant les villes à avoir 20% de logement social sur leur territoire.

Toutes ces propositions, et quelques autres, sont détaillées dans une nouvelle brochure du FRAPRU intitulée Privé de logement, place au logement social. Nous l’avons envoyée aux candidats-es du comté. Les citoyens-nes peuvent aussi se la procurer gratuitement au local du Comité populaire (780, rue Sainte-Claire) ou sur Internet à www.frapru.qc.ca.

*L’auteur est coordonnateur du Comité populaire Saint-Jean-Baptiste et président du conseil d’administration du FRAPRU.

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