Selon les médias, Quebecor aurait accueilli avec ironie la publication d'un quotidien gratuit par l'Union des syndicats du Journal de Québec dans le cadre du lock-out de son quotidien de Québec. Selon Le Devoir (et d'autres journaux), Luc Lavoie, le porte-parole de la multinationale aurait déclaré «C'est un nouveau concurrent. Je serais curieux de savoir s'ils travaillent quatre jours, ou cinq, ou six...» Plus tard dans la journée, le monsieur était toutefois un peu moins humoristique. Au Soleil, Luc Lavoie a affirmé que Quebecor avait demandé à ses avocats de vérifier la légalité de l'opération des syndiqué-es. Questionné sur ses blagues du matin, le porte-parole a avoué avoir mal évalué la situation. «À ce moment-là, a-t-il dit, je n’avais pas vu que c’était un journal de 24 pages couleur.»
Dur de dire quelle prise légale Quebecor peut avoir sur ses syndiqué-es (est-ce que le devoir de loyauté à l'entreprise s'applique quand votre patron vous a mis en lock-out?). Une rumeur de licenciement collectif circule, et Quebecor en serait bien capable, mais il est loin d'être sur que ça tiendrait la route à la Commission des relation de travail (à moins que la multinationale veule mettre la clé dans la porte!). Devant la difficulté d'exercer un rapport de force traditionnel (le Journal de Québec est publié malgré tout) le lancement d'un quotidien gratuit a le mérite de rétablir quelque peu l'équilibre.
Payette se retire
Par ailleurs, la chroniqueuse Lise Payette a prouvé qu'il était encore possible d'avoir des principes. Elle a en effet obtenu l'assurance que sa chronique dans le Journal de Montréal ne soit pas publiée dans le Journal de Québec produit par des scabs. «J’ai appris jeune qu’on ne franchit pas une ligne de piquetage», a-t-elle mentionné au Soleil. Mme Payette a souligné avec un certain amusement qu’il «est quand même étonnant de vivre à une époque où la technologie fait en sorte qu’on se questionne sur nos principes. Franchir une ligne de piquetage par ordinateur, c’est la même maudite affaire.» Notons que la question est doublement virtuelle dans la mesure ou concrètement les syndiqué-es de Québec ne font pas de piquetage, occupés qu'ils sont à produire et distribuer leur quotidien gratuit.
Évidemment, si Quebecor se montre compréhensif pour ses 'personalités', il l'est un peu moins pour ses journalistes syndiqué-es du Journal de Montréal qui eux non plus de veulent pas franchir virtuellement les lignes de piquetage de leurs collègues de Québec. Le syndicat de Montréal en est réduit à suggérer à ses membres de ne pas signer leurs textes et à déposer des griefs (un geste purement symbolique pour l'instant mais qui pourrait avoir son importance si le conflit s'éternise). Reste à voir ce que ferons les autres chroniqueurs vedettes.
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