Selon les quotidiens Gesca de ce matin, Quebecor fait tout pour forcer ses collaborateurs à continuer de collaborer contre leur gré à la publication du Journal de Québec malgré le lock-out. Contrairement à des informations diffusées hier, Quebecor n'a finalement pas accepté d'accomoder Mme Payette en ne publiant pas sa chronique du Journal de Montréal dans le Journal de Québec. « Si on n’est pas capable de me dire que ma chronique reste dans le Journal de Montréal, qu’elle ne s’en va pas au Journal de Québec, je n’ai pas d’autre choix que de ne pas envoyer de chronique », a déclaré au Soleil Mme Payette. Elle ne sait pas si elle reviendra au Journal de Montréal après le conflit. Pour l'instant, elle semble bien être la seule à avoir pris cette décision.
Du côté des journalistes syndiqués du Journal de Montréal, ils ont décidés de faire grève de signature lors d'une assemblée générale hier. « On était extrêmement mal à l’aise avec notre statut apparent de briseur de grève (...) Il est ressorti que tout le monde considérait que leur conflit était un peu le nôtre et qu’on allait aussi mettre l’épaule à la roue », a expliqué au Soleil la présidente du Syndicat des employés de l’information du Journal de Montréal, Chantale Léveillée. Un grief a également été déposé pour faire respecter une clause de la convention collective qui donnerait, selon l'interprétation syndicale, le droit aux journalistes de ne pas voir leur travail utilisé dans un autre média en grève.
Autre développement, le Bloc Québécois a annoncé qu'il ne donnerait plus d'entrevue au Journal de Québec tant que le lock-out durerait. Le Bloc rappele que c'est une position traditionnelle du parti qui avait fait la même chose pendant le lock-out à Radio-Canada.
Je me demandais comment serait accueilli le conflit dans une région de plus en plus à droite et de plus en plus antisyndicale. Il semble bien qu'en renonçant au piquetage et en lançant un quotidien alternatif, les syndiqués du Journal de Québec aient désamorcé toutes les critiques de leurs collègues populistes. Ainsi, tous les grands noms de droite de la radio de la capitale (les Jeff Fillion, André Arthur et cie) ont salué l'initiative des lock-outés. Que voilà des gens responsables ont-ils tous criés en coeur. Les syndiqués ont réussi avec leur quotidien alternatif à se démarquer de l'image traditionnelle du syndiqué chialeux et gueulard et ont conservé une image de professionnels fiers et autonomes alors que de l'autre côté la cie a l'air du grand méchant qui se construit un camp retranché avec ses barricades et ses 200 agents de sécurité. Un coup de génie psychologique.
D'ailleurs, la situation semble déplaire souverainement à Quebecor qui aurait envoyé hier des mises-en-demeure à ses syndiqués les enjoignant à cesser immédiatement de publier leur quotidien alternatif. On se demande bien ce qu'on peut leur reprocher mais bon... Faut croire qu'ils ont touchés une corde sensible !
MISE-À-JOUR - Pat Lagacé en sortie une bonne sur son blogue : L'arrogance à un visage (à propos de Luc Lavoie, porte-parole de Quebecor).
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