Mardi soir, les grévistes de l'Université Laval ont enteriné à 88,2% l'entente de principe et le protocole de retour au travail négocié par leur syndicat après presque qu'un mois de grève. Il apparaissait clair aux dirigeant-es du syndicat que l'élastique avait été étiré au maximum, continuer la grève mettait la session en péril, risquait de ruiner le rapport de force syndical et reporter l'issue du conflit à la session d'automne, la recommandation des instances étaient donc unanime. Sans être une victoire à tout casser, cette entente comporte tout de même quelques progrès.
Salaires : rattrapage et parité
Au chapitre des salaires, les syndiqué-es n'ont pu obtenir de "clause remorque" en bonne et due forme. Des progrès ont toutefois été réalisé. Un important rattrapage est effectué dès maintenant grâce à une augmentation de 10,11% (rétroactive au 1er janvier). Par la suite, le salaire augmentera modestement de 2% par année. Toutefois, vers la fin de la convention, l'Université s'engage à payer un salaire équivalent à la moyenne du salaire des autres universités syndiquées. Ce n'est pas encore la parité complète, mais c'est un progrès sur lequel le syndicat pourra tabler à la prochaine négociation.
Précarité
Au chapitre de la précarité d'emploi, l'Université s'engage à permettre aux chargé-es de cours de voir venir un peu. Une attribution annuelle des charges de cours à date fixe (le 1er mai, sauf cette année) est instaurée. Les chargé-es de cours seront encore précaires mais au moins les gens n'attendront plus à la toute dernière minute pour savoir s'ils ou elles travaillent ou pas et dans quelles conditions.
Grincement de dents
Il est à noter toutefois que cette grève ne sera pas à coup nul pour les grévistes. Alors que dans le passé le syndicat avait réussi à obtenir que le temps de grève soit payé par l'Université, cette fois-ci la paie sera proportionnelle au pourcentage d'heure de cours effectivement donné. Malgré la "paie de grève" de la CSN et la rétro négociée, les chargé-es de cours perdent donc au change (jusqu'à plusieurs milliers de dollars dans certains cas). Selon le syndicat, c'est que le rapport de force est différent cette année et que le temps pressait pour signer. Le président du syndicat a déclaré au Soleil: « on ne pouvait pas s’obstiner là-dessus une journée de plus sans mettre la session en péril ».
Amnistie
Par contre, le protocole de retour au travail assure l'amnistie et tant le syndicat que l'Université "renoncent ou se désistent à toutes fins que de droit de toute action, poursuite, réclamation, plainte, grief de quelque nature et devant quelque instance que ce soit relativement à la grève et aux négociations ou évènements découlant de celles-ci, de toute action ou omission de leur part reliées à la grève et aux négociations et se donnent mutuellement quittance complète générale et finale'.
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