COMMUNIQUÉ du SCFP - Les lockoutés du Journal de Québec persistent et signent. Les mises en demeure de Quebecor et la demande d’injonction les intimant de cesser la publication du MédiaMatin Québec les laissent de marbre. Ils ont d’ailleurs eu gain de cause cet après-midi lorsque la demande d’injonction provisoire de Quebecor a été rejetée par la Cour supérieure. Déterminés à poursuivre leur moyen de pression et rassurés sur la légalité et la légitimité de leur action, les membres du SCFP continueront donc à éditer, tous les matins de la semaine, le nouveau journal gratuit de la Capitale. «Nous ne sommes pas étonnés outre mesure par cette tentative de nous bâillonner. Cependant, la manœuvre ne brille pas par sa subtilité. On cherche à nous intimider même si nous sommes dans notre bon droit. Cela ne nous inquiète pas du tout, au contraire on y voit une bonne nouvelle, c’est la démonstration que notre moyen de pression fonctionne. Notre réponse à leur lock-out leur fait mal. C’est tout», affirme Denis Bolduc, porte-parole des lockoutés.
Dans sa demande, l’employeur prétend que les syndiqués, en préparant et publiant un journal concurrent, ont commis un acte de déloyauté. Quebecor suppose également que la préparation de ce quotidien aurait empêché les comités de négociation syndicaux de jouer leur rôle avec diligence. Des allégations qui n’impressionnent guère les représentants syndicaux. «Doit-on rappeler que c’est l’employeur qui nous a mis à la rue pour tenter de nous forcer à accepter des reculs dans nos conditions de travail? Doit-on souligner à nouveau que nous n’avions pris aucun vote de grève avant que Quebecor ne provoque le conflit? Nous avons toujours négocié de bonne foi et cherché un compromis raisonnable. Pour ce qui est du moyen de pression choisi par nos membres, il est légal et ce n’est pas Quebecor qui va dicter notre ligne d’action», lance Denis Bolduc.
Les syndicats soulignent que les spécialistes en relations du travail qui se sont prononcés sur la question depuis hier vont dans le même sens que les avocats du SCFP. Rappelons que notre régime de relations du travail au Québec est basé sur des pressions économiques réciproques lors de conflits de travail. Mettre des employés en lock-out représente une pression économique exercée par l’employeur; effectuer des moyens de pression qui peuvent infléchir la rentabilité de l’entreprise constituent une réponse légitime et prévue pour les syndiqués.
«Nous avons trouvé un moyen de pression original, pacifique, efficace et apprécié de la population. Nous allons tout mettre en œuvre pour poursuivre cette action tant qu’un règlement acceptable ne sera pas obtenu», de conclure Denis Bolduc.
Les quelque 280 salariés travaillant au Journal de Québec, une division de Corporation Sun Media, sont représentés par quatre syndicats (Bureau, Imprimerie, Rédaction, et Représentants publicitaires), tous affiliés au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ). Seul le syndicat des représentants publicitaires en est venu à une entente avec l’employeur, entente adoptée par une courte majorité de 54,5%. Tirant à 104,000 exemplaires en semaine et à 127 000 le samedi, le Journal de Québec est le premier quotidien de la Capitale nationale.
En plus des employés du Journal de Québec, le SCFP compte 7000 membres dans les communications au Québec et est présent dans plusieurs autres secteurs, notamment la santé et les services sociaux, les universités, l'éducation, les transports urbain et aérien, les sociétés d'Etat et organismes publics québécois, l'hydroélectricité et les municipalités. Avec près de 100 000 membres, le SCFP reste le plus important affilié de la FTQ qui, elle-même, est la plus imposante centrale syndicale au Québec avec 500 000 membres.
Un commentaire du blogueur : Il me semble que la loyauté, ça marche dans les deux sens... Quelle espèce de loyauté à l'entreprise doit-on quand on se fait mettre en lock-out. Par ailleurs, selon le communiqué, Quebecor suppose également que la préparation de ce quotidien aurait empêché les comités de négociation syndicaux de jouer leur rôle avec diligence. Ouain, pis la mise sur pied d'une salle de presse parallèle à Toronto, l'embauche de cadres supplémentaires et de 200 gardiens de sécurité à Québec, les démarches pour faire imprimer le journal en Ontario, etc. Toutes les démarches entreprises par Quebecor pour sortir le Journal de Québec malgré tout, tout ça donc n'aurait-il pas empêché les comités de négociation patronaux de jouer leur rôle avec diligence?
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MISE-À-JOUR - Selon les médias, ce n'est que la demande d'injonction qui a été rejetée, les syndiqués et les patrons se verront en cour le 4 mai prochain pour trancher le fond de l'histoire. Le Soleil a publié le texte le plus complet sur le sujet (À lire ici).
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