mardi 17 avril 2007

Les syndicats appuient le projet de réforme de l'assurance-emploi mis de l'avant par l'opposition

COMMUNIQUÉ
Projet de loi C-269 : une avancée significative pour les chômeurs
La balle est dans le camp des conservateurs


Les grandes centrales syndicales du Québec, FTQ, CSN et CSQ, de même que le Congrès du travail du Canada (CTC) joignent leur voix à celle des groupes de chômeurs, le Conseil national des chômeurs et chômeuses(CNC), pour saluer la réforme majeure du programme d’assurance-emploi mise de l’avant par les trois partis d’opposition à la Chambre des communes.

Redonner la dignité aux chômeurs

« Nous invitons instamment les conservateurs à saisir la balle au bond et à recommander l’adoption du projet de loi C-269 en troisième lecture pour redonner aux chômeurs leur dignité et surtout l’espoir de sortir de la pauvreté dans laquelle des circonstances indépendantes de leur volonté les a plongés », a demandé d’entrée de jeu la présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Claudette Carbonneau, en marge de l’ouverture à Ottawa de la nouvelle session à la Chambre des communes.

Un consensus historique

Les dirigeants syndicaux, de concert avec le porte-parole du Conseil national des chômeurs, ont profité de la présence des trois chefs des partis d’opposition pour souligner leur consensus historique sur des réformes essentielles à apporter pour rétablir les droits de milliers de chômeurs à des prestations équitables.

Une partie de la solution

« Les travailleurs qui perdent leur emploi ont le droit de pouvoir compter sur une marge de manœuvre décente le temps de se trouver un nouvel emploi ou de bénéficier de programmes d’aide au replacement ou de mise à la retraite », a fait valoir pour sa part le président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), Henri Massé.

« Cette réforme doit retenir toute notre attention, au moment même où des dizaines de milliers de travailleurs perdent leur emploi dans le secteur manufacturier, une saignée dont on ne voit pas encore la fin au moment où on se parle. Dans ce contexte difficile, le gouvernement a plus que l’obligation morale d’améliorer le système pour donner un coup de main. Pour nous il s’agit d’une petite partie de la solution aux problèmes qui touchent nos membres, mais une partie essentielle tout de même », a ajouté le président de la FTQ.

Rappelons que le projet de loi C-269, initialement présenté par le Bloc québécois, a été remanié en comité parlementaire avec l’assistance du NPD et du Parti libéral afin de pouvoir présenter à la Chambre des communes une formule de compromis qui aurait l’assentiment de la majorité des parlementaires.

Un certain répit pour les chômeurs

« Cette formule de compromis, preuve éloquente de la capacité des partis d’opposition à travailler ensemble dans l’intérêt des travailleurs, touche à des points sensibles tels la diminution de 70 heures des critères d’admissibilité, l’élimination du délai de carence, l’ajout de cinq semaines de prestation et la couverture augmentée de 55 % à 60 % du salaire assurable, calculée sur les 12 meilleures semaines. Les travailleurs qui perdent leur emploi, mais également les travailleurs saisonniers devraient y trouver un certain répit », a indiqué le président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Réjean Parent.

Sortir de la pauvreté

Même s’il reconnaît que les changements proposés ne rejoignent pas complètement les demandes traditionnelles des centrales syndicales et des groupes de chômeurs, le porte-parole du Conseil national des chômeurs (CNC), Pierre Céré, y voit un effort significatif dans la bonne direction, particulièrement en ce qui a trait à la situation économique des chômeurs.

« Faut-il rappeler que moins de 50 % des chômeurs ont présentement droit à des prestations d’assurance-emploi. C’est là une des raisons majeures pour laquelle des milliers de Canadiens se trouvent dans une situation de pauvreté à chaque année. On ne peut se permettre, comme société avancée, que tant de personnes passent à travers les mailles du filet et deviennent les laissés-pour- compte d’un système conçu à l’origine pour leur venir en aide », a insisté Pierre Céré.

Un enjeu de campagne électorale?

Les dirigeants syndicaux et le porte-parole du CNC s’entendent pour dire que cette réforme, si elle devait ne pas être adoptée, deviendrait un enjeu majeur de la prochaine période électorale. « Et nous comptons prendre tous les moyens à notre disposition pour que cet enjeu ait le maximum de visibilité d’ici là», ont-ils conclu.

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