Photo: Manifestation de syndicalistes enseignantEs à Téhéran.
Le 7 avril dernier, vers 20h, la police de Hamedan, en Iran, a arrêté 33 syndicalistes enseignantEs à la sortie de la réunion hebdomadaire de l'Association des enseignantEs de Hamedan. Plus tard dans la soirée, 12 autres syndicalistes furent arrêtés à leur domicile. 45 militantEs, dont l'ensemble du conseil syndical, interpellé en une nuit.
Pour se justifier, Alireza Jamshidi, porte-parole de la magistrature, a déclaré à la presse iranienne que le gouvernement avait dissout l'Association des enseignantEs de Hamedan et que les enseignantEs avaient été arrêtés parce qu'ils continuaient de l'animer. Depuis, 30 enseignantEs ont été libérés (21 dans les 24h) mais 9 sont toujours derrières les barreaux.
Cet épisode n'est que le plus récent d'une longue lutte opposant les syndicats d'enseignantEs au pouvoir iranien.
Depuis deux mois, le Conseil national des Associations d'enseignantEs (qui regroupe 34 syndicats locaux) est en lutte contre l'État. Les syndicalistes revendiquent l'équité salariale et les mêmes avantages sociaux que les autres fonctionnaires iraniens. La lutte prend la forme de manifestation et de rassemblements pacifiques.
La lutte a démaré le 3 mars par un rassemblement pacifique devant le parlement, à Téhéran. Deux semaines de manifestations quotidiennes avec des rassemblements de solidarité dans des villes telles que Kermanshah, Zanjan et Ardibil. Le 14 mars, la police anti-émeute est intervenue pour casser le rassemblement devant le parlement iranien. Des centaines de manifestantEs (sur quelques milliers) ont été arrêtés au hasard et libérés dans les jours suivants.
Le harcellement contre les syndicalistes, comme à Hamedan, se poursuit toutefois. Le 9 avril, la police a organisé des descentes chez plusieurs membres de l'Association des enseignantEs de Téhéran et leur a donné des sommations à comparaitre. De plus, selon la presse iranienne, les Comités de discipline du Ministère de l'éducation et de la formation auraient convoqués à des audiences plusieurs membres des Assocations locale d'enseignantEs.
Pour protester contre la répression qui s'abat sur le mouvement syndical enseignant, le Conseil national des Associations d'enseignantEs appelle à des manifestations lors de la journée de l'enseignant en Iran, le 2 mai prochain. Le Conseil national demande la démission du Ministre de l'éducation et des excuses formelles de l'État.
Notons au passage que l'article 26 de la Constitution iranienne garanti le droit de former des associations professionnelles et que l'article 27 déclare que les rassemblements pacifiques peuvent être organisés librement.
Source : Human Rights Watch (cliquez pour la dépêche originale)
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