mardi 1 mai 2007

Rimouski : la drôle de grève

On a tous vu la pub du syndicat des profs de Rimouski dans les journaux. J'avoue n'avoir pas trop compris ce qu'ils et elles entendaient par "grève travaillée". Le communiqué de la Fédération autonome du collégial (FAC) ne m'a semblé beaucoup plus instructif. C'est finalement Le Devoir qui m'a éclairé ce matin.

Attention, grévistes au travail!

Clairandrée Cauchy

Soumis à la loi 42 qui interdit tout arrêt de travail, les quelque 230 enseignants du cégep de Rimouski feront une drôle de grève aujourd'hui. Ils tiendront une «grève travaillée», c'est-à-dire qu'ils dispenseront leurs cours comme à l'habitude, mais leur salaire sera versé à des organismes communautaires et culturels de la région.

C'est environ 45 000 $ qui seront ainsi donnés aujourd'hui par le syndicat à des groupes de la région, à même les salaires des enseignants.

Ce moyen de pression inusité vise à dénoncer la loi spéciale par laquelle le gouvernement a décrété leurs conditions de travail l'an dernier. Le syndicat local, membre de la Fédération autonome du collégial, dénonce également le sous-financement des cégeps en région. «On veut signaler la menace qui plane sur certains cégeps en région, à cause du sous-financement et des baisses démographiques», explique le président du syndicat, Claude Gaudreau. Deux programmes pourraient disparaître selon lui, soit informatique et technique d'entretien industriel, malgré des taux de placement en entreprise importants.

Comme lors d'une grève classique, la journée commencera par une ligne de piquetage, «perméable», puisque le syndicat ne peut entraver le fonctionnement du cégep. Les enseignants iront ensuite vaquer normalement à leurs occupations. Une assemblée publique se tiendra cependant à midi avec des représentants syndicaux de différents secteurs et des personnes issues de groupes communautaires.

Pour M. Gaudreau, un tel moyen de pression pourrait faire des petits, quitte à utiliser les fonds pour mener des campagnes de publicité.


Également à signaler, le texte d'Alain Dion, prof à Rimouski, dans la page opinion du même journal:

Nous ne nous tairons plus

Aujourd'hui, 1er mai, nous sommes en grève. Nous sommes en grève même si, en décembre 2005, le gouvernement Charest a décrété une loi spéciale pour tenter de nous faire taire. Nous sommes en grève malgré la menace et le mépris. Nous sommes en grève parce que nous croyons que l'éducation est gage de développement et de cohésion sociale et que le gouvernement Charest par laxisme irresponsable met en péril un pan entier de notre système d'éducation.

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