Au début mars, le 4 pour être plus précis, les employé-es d'entretien de la Société de transport de Montréal (STM) votaient à 97 % pour la grève. D'habitude, lors de ce genre de scrutin, on laisse le loisir à l'exécutif syndical ou au comité de négociation de déclencher la grève au moment jugé opportun. Pas cette fois. En effet les employé-es se réunissent en assemblée générale dimanche prochain pour décider du moment de la grève. Bref, ils et elles vont adopter une sorte d'ultimatum transparent.
Réparer les pots cassés
Les médias traditionnels n'ont pas été particulièrement curieux sur les raisons qui poussent les syndiqué-es à envisager de faire grève. Résultat, les montréalais n'en savent rien. Heureusement, l'ex-président de la CSN Marc Laviolette a voulu en savoir plus et a pondu un article dans la plus récente livraison de l'Aut'journal.
Il semble que l'enjeux principal soit la réorganisation du travail à la STM. Pendant cinq ans la STM avait confié en sous-traitance la gestion de l'entretien à la firme privé Slivia. Or, ce fut désastreux et les dégâts sont important (voir la sortie du syndicat en mai 2006). D'après le syndicat, la flotte est dans un pire état qu'en 1993, année d'une crise majeure à la STM. C'est pas compliqué, pour faire plus de fric, le privé avait augmenté la cadence et mettait en circulation des autobus qui ne passaient pas le test des normes de la SAAQ. Le syndicat évalue que de 400 à 450 autobus devraient normalement être immédiatement retiré de la circulation pour une sérieuse mise à niveau si on appliquait à la lettre les normes de sécurité en vigueur.
Pour Pierre St-Georges, le président du syndicat de l'entretien : «Ce n'est pas les 100 millions annoncés par le gouvernement Charest pour venir en aide au trasport en commun au Québec qui vont régler le problème. Quand un service d'entretien composé de 2 200 travailleurs et travailleuse génère 480 000 heures de temps supplémentaire par année c'est qu'il y a un grave problème d'organisation du travail et de gestion.» «La réorganisation du travail doit être négociée avec le syndicat et nous avons des objectifs précis à ce chapitre» a-t-il dit à l'Aut'Journal.
Équité intergénérationnelle
D'autre part, le syndicaliste expliquait à l'Aut'Journal qu'un enjeux d'équité intergénérationnel se posait sur l'enjeux du fonds de retraite. «Parmis les 2 200 membres du syndicat, près de 50% sont des jeunes. Présentement ces jeunes n'ont pas accès aux mesures de bonifications temporaires (primes de raccordement) permettant aux salariés qui ont 30 ans d'ancienneté ou qui atteignent le chiffre magique de 80 (âge et ancienneté) de prendre leur retraite. C'est un problème d'équité intergénérationnelle. Nous voulons rendre permanente ces primes de raccordement pour permettre à tous les membres d'a avoir accès.» C'est le sens des négociations sur le fonds de pension. Le syndicat exige aussi, selon l'Aut'Journal, la pleine gestion paritaire du fonds de pension.
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