mardi 29 mai 2007

Des privatisations idéologiques dénonce le SFPQ

Dans le dernier budget, les libéraux annoncent vouloir se départir d'un certain nombre d'organismes et de fonctions gouvernementales. Le Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ) s'explique mal la décision de se départir d'au moins deux de ces organismes --le Centre de signalisation (CSi) et le Centre de gestion de l’équipement roulant (CGER)-- dans la mesure ou deux études indépendantes publiées en 2005 écartaient les scénarios de privatisation ou de PPP. En gros, il s'agit d'une privatisation non-rationnelle, injustifiée et strictement idéologique.

De quoi s'agit-il?
Le Centre de gestion de l’équipement roulant (CGER) emploie plus de 400 personnes travaillant dans 60 ateliers de mécanique et deux points de services. La mission du Centre est d’assurer à ses clients (les ministères, les organismes publics, et certaines municipalités) la disponibilité des véhicules routiers et équipements connexes requis pour leurs opérations et, par conséquent, leur maintien en bon état de fonctionnement.

Pour sa part, le Centre de signalisation (CSi) emploie une trentaine de personnes afin d’assurer la disponibilité de produits et services de signalisation routière conformément aux besoins de ses clients, notamment le ministère des Transports.

« Il s’agit de deux organismes dont les activités s’autofinancent à 100 %. La ministre tente de leurrer la population en lui faisant croire qu’en privatisant ces services, elle pourra réinvestir en santé et en éducation. Tout ce que la ministre arrivera à faire c’est de bien garnir les comptes de banque d’entreprises privées », explique Michel Sawyer.

Quelles économies?
Selon le SFPQ, il improbable que le gouvernement réalise des économies par la privatisation du CGER. Le Centre offrant des tarifs inférieurs de 30 % au prix du marché, Michel Sawyer se demande comment le secteur privé pourra faire mieux. « De plus, c’est bien connu, lorsque l’on peut faire sa mécanique soi-même, ça coûte bien moins cher que d’aller chez le concessionnaire! ».

Par ailleurs, le SFPQ se demande ce qu’il adviendra de la mission environnementale du CGER, une fois ses activités privatisées. En effet, le Centre possède une flotte d’environ 60 véhicules à émission réduite de gaz à effet de serre. De plus, le Centre entendait poursuivre ses efforts environnementaux en 2006-2007. « Pourra-t-on compter sur le secteur privé pour en faire autant? Laissez-moi en douter », s'exclame le président général du SFPQ.

Dans le cas du CSi, le SFPQ s’étonne que le gouvernement ait choisi de privatiser ce service gouvernemental puisque l’étude précédemment citée a démontré que le CSi est l’un des organismes les plus performants sur les plans de la qualité, des délais et des prix, et ce, au Canada et au Québec. « Nous savons que les panneaux produits par les entreprises privées sont de moins bonne qualité en ce qui a trait à la durée de vie de la réflexion du lettrage sur les panneaux, et ce, pour des coûts comparables. Comment la ministre Jérôme-Forget peut-elle alors soutenir que la privatisation de Csi serait une bonne affaire pour les Québécoises et les Québécois ?», questionne Michel Sawyer.

Réécrire le budget
Le président général du SFPQ exhorte donc la présidente du Conseil du trésor à amender son propre budget afin de revenir sur sa décision injustifiée de privatiser certains services publics. Michel Sawyer demande également au gouvernement de renoncer à son projet, tout aussi injustifié, de baisse d’impôt et d’utiliser plutôt l'argent du règlement du déséquilibre fiscal pour insuffler un peu d’oxygène aux services publics. « Il n’y a pas que la santé et l’éducation qui nécessitent un réinvestissement important. Les ministères et les organismes, tels que le ministère de l’Environnement ou celui des Ressources naturelles, pour n’en nommer que deux, ont peine à réaliser leur mission… des missions tout aussi essentielles que la santé et l’éducation, n’en déplaise à Mme Jérôme-Forget », a conclu le président général du SFPQ, Michel Sawyer.

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