vendredi 25 mai 2007

Grève à la STM : le gouvernement joue un jeu dangereux selon la CSN

COMMUNIQUÉ - Montréal, vendredi 25 mai 2007

À quelques heures de la fin de l’ultimatum lancé par le gouvernement Charest dans le dossier de la grève à la STM, la Confédération des syndicats nationaux dénonce une intervention inappropriée, injustifiée et prématurée du gouvernement pour mettre fin à une grève exercée en toute légalité dans le respect des dispositions des services essentiels. La CSN appelle également le ministre du travail, David Whissel, à ne pas commettre l’irréparable et à laisser libre cours à la négociation.

« Il est inconcevable qu’un gouvernement démocratique s’immisce ainsi dans le processus de la négociation au lieu de laisser les parties négocier pour régler leurs différends. Bien sûr, une grève dans les transports en commun, cela dérange, mais c’est un droit fondamental qu’on bafoue en intervenant ainsi et cela n’annonce rien de bon pour la santé de notre démocratie. Il n’y a qu’une façon de mettre fin à ces inconvénients de façon constructive : c’est de négocier », soutient la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau.

Dans un conflit à haute teneur émotive comme celui-ci, on attend des élu-es de l’Assemblée nationale qu’ils calment le jeu et fassent la part des choses. Il est carrément irresponsable d’exacerber les tensions entre différents groupes de la société, dans ce cas-ci, les salariés et les usagers, en jetant de l’huile sur le feu dans le but de se bâtir un capital politique.

En agissant comme il l’a fait, le gouvernement a brisé l’équilibre des forces en présence au bénéfice de la Société de transport de Montréal. Pourtant, depuis 25 ans, les règles du jeu sont claires et connues de tous. On peut parler en effet d’un équilibre puisqu’au cours des 25 dernières années, la STM et le syndicat des employé-es d’entretien n’ont connu que deux conflits de travail, en comptant celui en cours actuellement, totalisant moins de 10 jours d’arrêt de service. Cela fait à peine quelques heures par année !

Pour la CSN, le gouvernement ne peut pas modifier les règles ainsi au beau milieu d’une négociation. D’autant plus que son intervention est prématurée et injustifiée. Rappelons que le gouvernement n’aura attendu que 36 heures avant d’intervenir et lancer un ultimatum aux parties. Pourtant, la grève, exercée dans un cadre légal, ne posait aucune menace à la santé et à la sécurité des Montréalais. Les services essentiels ont été maintenus de façon exemplaire : à certains moments durant ce conflit, il y avait plus d’autobus dans les rues qu’à une heure de pointe normale.

Négociations difficiles

L’intervention de Québec a eu pour effet de renverser le rapport de forces au bénéfice de la Société de transport de Montréal. À la table de négociation cela a eu pour effet de conforter la STM dans une position d’immobilisme malgré de nombreuses tentatives syndicales de dénouer l’impasse. La présidente de la CSN appelle la STM à montrer plus de bonne foi : « Il reste encore quatre heures d’ici la fin de l’ultimatum. Je le sais d’expérience, en quatre heures, on peut régler beaucoup de choses ; tout ce que cela prend, c’est de la volonté ». Le syndicat a fait beaucoup de chemin pour tenter d’en arriver à un terrain d’entente, mais se bute à la ligne dure que veut maintenir la STM.

Il appartiendra aux membres du syndicat de décider de la suite des choses, lors d’une assemblée générale qui se tiendra dès 15 h 30. Toutes les options seront analysées et débattues. On peut toutefois compter sur le Syndicat du transport de Montréal et sur tout le mouvement CSN pour poursuivre la lutte, si jamais une entente n’intervient pas d’ici là. L’ultimatum du ministre ne règle en rien le fond des choses et on peut prévoir que les travailleuses et les travailleurs redoubleront d’ardeur et d’imagination pour obtenir gain de cause.

Source: CSN

Autres trucs intéressants sur le site de la CSN:

Qui sont les syndiqué-es des services d'entretien? Quels sont leurs métiers?

Plus de 70 % du personnel des services d'entretien de la STM sont des employé-es de métier, tels que électriciens, mécaniciens, plombiers, machinistes, etc. Le personnel est classé en deux groupes : celui des métiers et celui du soutien.

Voici la liste détaillée des deux groupes>>>

Ce sont des emplois valorisés dans le secteur privé. Cela devrait l'être aussi dans le secteur public.

Des emplois à revaloriser>>>

La Société de transport de Montréal le sait très bien : ses employé-es d’entretien constituent un actif majeur.

À lire aussi>>>

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