La grève chez Goodyear, qui impliquait quelques 14 000 grévistes dans 16 usines en Amérique du nord (4 au Canada), a pris fin après 86 jours. Les Métallos attribuent cette victoire à la solidarité du mouvement ouvrier et remercient les milliers de personnes qui ont appuyé les grévistes.
Voir aussi autre texte sur la situation à Valleyfield.
Le directeur canadien des Métallos, Ken Neumann, a déclaré par voie de communiqué que la signature d’une entente continentale avec Goodyear Tire and Rubber la semaine dernière n'aurait pas été possible sans l'appui de milliers de syndiqué-es et de leurs organisations qui ont aidé les grévistes de Goodyear.
Solidarité
« La solidarité et l'engagement des travailleurs et des travailleuses, non seulement les membres de notre syndicat, mais aussi de tout le pays, ont permis de régler cette grève de 86 jours », a déclaré le dirigeant syndical. Pour lui, le conflit a permis de démontrer que son syndicat confrontera et repoussera toute entreprise qui s’attaquent à ce que des générations de syndiqué-es se sont battus pour obtenir.
Les Métallos citent en particulier la solidarité sans faille du Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier (SCEP) et des Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA). Mais il y a plus, selon les Métallos, le Congrès du travail du Canada (CTC) a appuyé « sans réserves » la grève allant jusqu’à organiser, pour la première fois depuis des décennies, un boycott.
Le président international des Métallos, Leo W. Gerard, a pour sa part affirmé : « Le crédit en revient tout entier à nos membres et à leur famille, dont la solidarité a empêché Goodyear de les rouler, malgré les tentatives de cette dernière. »
Le syndicat avait utilisé pendant cette grève des méthodes traditionnelles comme la mise en place de piquets de grève devant les usines, mais aussi d'autres plus modernes comme la présentation sur le site d'échange de vidéos sur Internet YouTube de films détaillant ses revendications.
L’entente
Selon des quotidiens européens (faut pas trop compter sur les médias d’ici pour s’informer!), la nouvelle convention collective prévoit la création d’un fonds spécial d’un milliard de dollars pour garantir les soins de santé aux retraités actuels et futur de Goodyear. On sait que la question des assurances collectives est au cœur de plus en plus de conflits en Amérique du nord et on se doute de l’importance que ce point peut avoir au sud de la frontière (rappel : les états-unien-nes n’ont pas de système public universel de soin de santé). L’entreprise prévoit également investir dans certaines usines pour augmenter leur productivité. Toutefois, la grève n’a pu que retarder d’un an la fermeture annoncée d’une usine texane (pour « donner le temps aux employé-es de trouver une solution de reconversion ou de retraite anticipée » selon la dépêche de La Tribune).
Goodyear est le numéro trois mondial du pneu en termes de ventes - 19,7 milliards de dollars en 2005 - derrière Bridgestone et Michelin. Les Métallos, quant à eux, représentent quelques 70 000 syndiqué-es dans le secteur.
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2 commentaires:
J'ai appris dans Arsenal-express que les Métallos avaient acceptés une clause orphelin chez Goodyear (les nouveaux employé-es vont gagner 13$/heure au lieu de 20$). C'est drôle, ça y s'en vantent moins...
Tiens, je viens de trouver un article un peu plus détaillé sur la grève et, surtout, sur ce qu'implique la convention en terme d'avancées et de reculs.
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