Denis Lessard, dans La Presse, annonce que "Le PQ bat de l'aile gauche". Le journaliste de Gesca suit essentiellement la même trame narative que moi (voir " Syndicalisme et Parti Québecois : il y a comme un froid...") à la différence près (et elle est de taille!) que lui s'est donné la peine d'aller faire des entrevues. Son papier est intéressant mais si j'étais lui, ou ses lecteurs, je prendrais les déclarations des membres du SPQ-Libre avec un grain de sel.
Pour rester polis, disons que le SPQ-Libre a eu autant de succès dans le mouvement syndical que dans le P.Q.... Ce sont certes des syndicalistes mais, à part quelques cas comme le président du local 301 ou le directeur québécois des TCA, ce sont surtout des gens qui ont été évincés de leurs organisations syndicales. Marc Laviolette, par exemple, est peut-être l'ex-président de la CSN mais il ne faudrait pas oublier que c'est l'un des rare président sortant à avoir été contesté ouvertement par une membre de son exécutif et à avoir été battu aux élections. De plus, des "sources généralement bien informées" m'ont dit que "le camarade Laviolette" n'avait pas consulté ses collaborateurs de la CSN et ses appuis avant de se lancer dans l'aventure du SPQ-Libre (certains de ces mêmes collaborateurs et appuis ont plutôt choisi de s'investir à Québec solidaire). Le même commentaire vaut d'ailleurs pour Monique Richard, qui fut l'une des tête d'affiche du SPQ-Libre avant de devenir présidente du P.Q.; dans une autre vie elle a été battue aux élections dans son syndicat et est devenue une "ex-présidente de la CSQ"... Et pour Vivian Barbot, qui était au SPQ-Libre avant de devenir députée du bloc; elle vient de la CSN mais elle a eu l'honneur d'être la première présidente de la FFQ a avoir été contestée, et battue, en plus de 50 ans.
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Oh, maintenant que j'y pense, dans la liste des escarmouches syndicats/chef du P.Q., il ne faudrait pas oublier l'épisode de la nationalisation de l'énergie éolienne. Qui pensez-vous qui a popularisé l'idée de nationaliser l'éolien? Les syndicats d'Hydro-Québec évidemment (affiliés à la FTQ). Qui a mené la bataille dans le P.Q. pour faire adopter cette position? Le SPQ-Libre. D'après vous, qui (à part les membres) a reçu comme une gifle le désaveux de Boisclair sur cette question?...
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Il y a aussi le chroniqueur Michel C. Auger, du Soleil, qui dans son blogue traite de la question (voir "Boisclair à l'écoute..."). Son analyse est intéressante, il écris notamment: "Non seulement, les centrales syndicales n’ont pas l’impression d’être écoutées par M. Boiclair, mais elles ont l’impression de ne même pas avoir pu faire valoir les idées qu’elles voudraient que le PQ intègre à sa plateforme électorale". Pour M. Auger "c’est un malaise beaucoup plus profond qu’une simple montée de lait à la suite d’une déclaration malheureuse de M. Boisclair sur les «rencontres bien arrosées» entre ses prédécesseurs et les leaders syndicaux".
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