Le torchon brûle entre l'Alliance des artistes canadiens du cinéma, de la télévision et de la radio (ACTRA) et l'Association canadienne de production de films et de télévision (ACPFT). Comme nous l'avions annoncé ici même, les acteurs anglophones sont tombés en grève aujourd'hui en Ontario, au Manitoba et en Saskatchewan. Le reste du pays, sauf la Colombie Britannique qui a un contrat séparé, suivra dans les prochains jours. Montréal sera frappé par la grève mercredi.
Internet au coeur du conflit
"ACTRA a offert des concessions significatives et une grande flexibilité sur l'utilisation d'Internet mais ce que veulent les producteurs c'est le droit de distribuer le travail de nos membres mondialement et gratuitement sur le web. C'est inacceptable" a expliqué Stephen Waddell, le négociateur principal d'ACTRA dans un communiqué. Tout ce qui est produit pour Internet devrait être payé au même tarif, a soutenu le syndicaliste. Le salaire minimum pour les acteurs est de 565 $ par jour, a indiqué M. Waddell.
L'acteur canadien Eric Peterson, a pour sa part déclaré : "Assez c'est assez. J'ai dû accepter des baisses de revenus de 50% à 75% depuis cinq ans". Une bonne partie du problème vient du fait qu'il est de plus en plus difficile pour un acteur d'obtenir plus que le minimum prévu au contrat (un problème également constaté par l'UDA au Québec). En plus d'Internet, la proposition salariale finale des producteurs creuserait le fossé entre les acteurs canadiens et américains travaillant côte-à-côte sur les mêmes productions au Canada.
L'actrice canadienne Wendy Crewson a été très claire : "des professionnels ne travaillent pas gratuitement. Ni à la télé, ni dans les films, ni sur Internet."
Drôle de grève
Il s'agit de la première grève en 64 ans d'histoire du syndicat représentant 21 000 acteurs. Ceci dit, il s'agit d'une drôle de grève... sans grévistes! En effet, la grève ne touchera pas une quarantaine de productions en cours, épargnées parce que l'Alliance a signé des lettres d'entente préalables avec ces producteurs en particulier. Pour le directeur régional de l'ACTRA, Raymond Guardia (cité dans Le Devoir), cette drôle de grève illustre parfaitement le manque de cohésion au sein des associations de producteurs. «À Toronto, il n'y a aucune ligne de piquetage. Tout le monde est allé au travail parce que 100 % des producteurs qui tournent ont signé une entente avec l'ACTRA. J'espère que les associations vont reconnaître que, pour le moment, 100 % de leur membership les a abandonnées.»
Le syndicat des acteurs a reçu l'appui officiel du syndicat des Métallos et du Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier, le plus grand syndicat des médias du Canada anglais.
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