Montréal, le 17 janvier 2007 - En cette Semaine de l'école publique, le Comité intersyndical du Montréal métropolitain (CIMM) considère qu'il faudra plus qu'une campagne de promotion pour sauver l'école publique et que, devant l'ampleur des défis auxquels elle est confrontée, il est plus que temps que l'on arrête la concurrence déloyale faite par l'école privée subventionnée par l'État.
Après le Rapport Parent des années 60, les États généraux sur l'éducation des années 90 ont réaffirmé le principe de l'égalité des chances. Mais notre réseau scolaire se stratifie de plus en plus en fonction du revenu des parents, les plus fortunés envoyant leurs enfants au secteur privé. Au secondaire, plus d'un élève sur cinq fréquente l'école privée. Dans la région de Montréal, c'est près d'un élève sur trois! Une situation inacceptable.
Bien évidemment, les écoles privées se retrouvent, année après année, en tête de palmarès en vertu du principe " sélectionnez les meilleurs élèves, vous aurez les meilleures écoles ". Mais ce retour à une école élitiste a un effet dévastateur sur l'ensemble du réseau au moment où le déclin démographique frappe la clientèle des écoles publiques.
Le pourcentage d'élèves qui obtiennent leur diplôme de secondaire 5 est en régression pour les jeunes ayant moins de 20 ans. Au cours des neuf dernières années, le taux de diplomation a chuté de 73,4 % à 70,4 %. C'est un recul d'autant plus considérable que les États généraux sur l'éducation de 1996 prévoyaient un taux de diplomation de 85 % pour 2010.
Les classes ordinaires de nos écoles publiques produisent plus de décrocheurs, parce qu'elles perdent leurs meilleurs éléments au profit des écoles privées et qu'elles se retrouvent, par voie de conséquence, avec un taux trop élevé d'élèves en difficulté.
Cette désarticulation de notre système d'enseignement est rendue possible par le généreux financement public des écoles privées. L'État québécois verse aux écoles privées une subvention équivalant à 60 % de la subvention moyenne par élève au public, à laquelle s'ajoutent des subventions indirectes par le jeu des déductions fiscales.
C'est une situation unique en Amérique du Nord. Par exemple, ni les États-Unis ni l'Ontario ne versent de subventions aux écoles privées.
Nous devons, de toute urgence, revoir toute la question du financement public des écoles privées. Pouvons-nous comme société laisser se déstructurer et se démembrer notre système d'éducation? Devons-nous accepter, à l'époque de l'économie du savoir, que 30 % de nos jeunes se dirigent vers le marché du travail sans même avoir en poche un diplôme d'études secondaires?
Le 10 mars 2005, une coalition historique, regroupant les commissions scolaires, les syndicats d'enseignement, les directions d'école, les cadres scolaires et les associations de parents, demandait de mettre carrément fin au financement public des écoles privées. Le CIMM estime le message toujours aussi pertinent aujourd'hui.
Le CIMM est composé des organisations suivantes : Conseil régional FTQ du Montréal métropolitain (FTQ), Conseil central du Montréal métropolitain (CSN), Centrale des syndicats démocratiques (CSD), Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), Alliance des professeures et professeurs de Montréal (FAE), Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ), Syndicat des professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), Syndicat de l'enseignement de la région de Laval (FAE), Syndicat de l'enseignement de l'Ouest de Montréal (FAE), Syndicat de l'enseignement de Champlain (CSQ). Le CIMM représente plus de 400 000 travailleuses et travailleurs syndiqués de la grande région de Montréal.
lundi 22 janvier 2007
Le financement public des écoles privées remet en question l'égalité des chances
Tombé sur ce communiqué ce matin (via le site du SFPQ) :
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