On apprend dans les journaux de ce matin que la cour suprême a mis fin hier à une longue saga judiciaire en forçant le syndicat des employé-es de l'entretien à verser 325 000$ au Réseau de transport de la capitale (RTC).
L'affaire remonte à 1998. À l'époque les relations de travail sont très tendues entre le RTC et ses syndicats. Les employé-es du garage lancent une grève du zèle qui paralyse rapidement la flotte d'autobus. C'est alors qu'on apprend que si les mécanos appliquaient les règles officielles d'entretien, la plupart des autobus de la société de transport ne pourraient pas prendre la route. La paralysie fut telle qu'au bout du compte le RTC a décidé de rembourser une partie des titres de transport des usager (pour une somme de 531 548 $).
Afin de noyer le poisson, la direction du RTC avait classé la tactique syndicale dans le rayon des moyens de pression illégaux et elle avait intenté une poursuite de 1,8 million de dollars contre le syndicat. Pour l'État, il était clair que les "moyens de pression" syndicaux étaient effectivement illégaux et un arbitre avait ordonné au syndicat de verser 445 000 $ au RTC. Le syndicat a porté la cause jusqu'en cours suprême avec le résultat que l'on sait.
Pour les éditorialistes bourgeois et les magistrats, la cause est entendue : c'est le syndicat qui est dans le tord et qui n'a pas évolué (on n'est plus dans les années 1970 dit-on). Tout le monde se fout un peu de savoir qu'après enquête on s'est effectivement rendu compte que la flotte était dans un piteux état. Que le RTC a fait tout pour étouffer l'affaire allant jusqu'à suspendre sans solde le président du syndicat pour une entrevue donné à TQS dans laquelle il brandissait des plaques de frein usées à la corde. Le problème n'est pas tant la combativité syndicale (réelle) mais le sous-financement chronique du réseau. D'ailleurs, de récentes initiatives (vive Kyoto et la mode environnementale) vont permettre au RTC d'acheter des autobus et de construire un nouveau garage. Il était temps...
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P.S. : Le syndicat local n’aura pas à payer la pénalité de 324 000 $ qui sera augmentée d’une charge d’intérêts. « En cas de conflit, nos statuts et règlements prévoient que c’est la centrale qui assume ces frais à même son Fonds de défense professionnelle », a indiqué au Soleil le coordonnateur des services juridiques à la CSN, Me François Lamoureux.
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