mardi 30 janvier 2007

Olymel : fermera, fermera pas?

Incroyable mais vrai : mardi les syndiqué-es de l'usine de Vallée Jonction d'Olymel ont rejeté une fois de plus dans un vote secret (à 97%) les demandes de concession de la compagnie. Réuni à Montréal, en soirée, le conseil d'administration a décidé de mettre sa menace à exécution : des avis de fermeture seront expédiés dès demain.


La contre-proposition syndicale
La proposition soumise par le comité exécutif du syndicat pour relancer les négociations fixe les paramètres suivants :
  • Prolonger le délai de fermeture jusqu’au 13 février 2007 ;

  • Maintenir les clauses normatives n’ayant aucune incidence monétaire, notamment les règles d’ancienneté ;

  • Négocier avec Olymel une entente salariale acceptable pour les membres du syndicat, mais qui tient compte des difficultés financières réelles, temporaires et conjoncturelles de l’entreprise ;

  • Soumettre à l’assemblée générale toute proposition qui ferait l’objet d’une entente conforme et respectueuse des paramètres fixés par l’assemblée générale ;

  • Continuer de travailler à trouver une solution à la situation des travailleuses et des travailleurs d’Olymel de Saint-Simon et de Vallée Jonction dans un format à convenir.

Source: CSN
Arrogance patronale

Le communiqué envoyé par la compagnie tente de faire passer les syndiqué-es pour des imbéciles heureux. Titré : "Olymel considère que les travailleurs de l'usine de Vallée-Jonction ont fait le choix de fermer leur établissement", le communiqué joue la surprise. "Le résultat du vote tenu cet après midi est d'autant plus surprenant qu'il avait été annoncé clairement dès samedi dernier que le refus d'accepter ces nouvelles conditions, absolument nécessaires au retour à la rentabilité de l'usine, entraînerait sa fermeture définitive et la perte de tous les emplois" a dit Réjean
Nadeau, PDG d'Olymel.

La compagnie se donne même le droit de faire la morale aux syndiqué-es. "Une usine qui perd 50 millions en trois ans, ne peut poursuivre ses opérations sans devoir un jour faire face à la réalité. Il nous apparaît incompréhensible que les travailleurs de l'usine d'Olymel à Vallée-Jonction ne l'aient pas reconnu" a déclaré Lucien Bouchard, l'ex-politicien que se paie Olymel comme porte-parole. Suivent une série de mensonges sur la volonté de négocier et de discutter d'Olymel qui se serait heurté à une fin de non-recevoir du syndicat et sur le fait que les coupures de salaire sont de l'ordre de 50$ par paie. Selon le syndicat, les concessions qu’exigent Olymel équivalent dans les faits à une perte de 6,05 $ sur le taux horaire global (salaire et avantages sociaux), soit 240 $ par semaine pour chaque salarié, et non pas 50 $ par semaine.

Le conseil d'administration d'Olymel choisi donc d'ignorer le fait que les syndiqué-es réuni en assemblée générale ont également adopté à l'unanimité une proposition pour tenter une ultime négociation. Le chat sort du sac : il n'a jamais été question de dialogue et de discussion, les offres de la compagnie sont à prendre ou à laisser.

Fermera, fermera pas?

À cette étape-ci, il est difficile de dire ce qui se passera. Le syndicat a décidé de faire directement appel au propriétaire d'Olymel, la Coopérative fédérée de Québec, pour relancer la négociation. Le syndicat veut en arriver à une entente d’ici la prochaine rencontre de la Coopérative fédérée, soit le 13 février. Je ne sais pas jusqu'à quel point la Coop peut forcer le C.A. d'Olymel à revenir sur sa décision.

Par ailleurs, mardi après-midi les autorités politiques provinciales (par la bouche du Ministre du travail et du Ministre de l'agriculture) ont exortés les parties à négocier. De plus, la Fédération des producteurs de porcs (dont le président se présente pour les libéraux aux prochaines élections) et l'UPA ont réservés leur réplique pour mercredi. Le politique n'a pas dit son dernier mot et dieu sait que le politique pèse lourd en agriculture et singulièrement dans la Coopérative fédérée (y'a beaucoup de fonds publics là dedans). Sans parler de l'UPA qui, si je ne m'abuse, contrôle plus ou moins la Coop. Si les producteurs de boeuf ont été capables de forcer un propriétaire à leur vendre son abatoir pour une bouchée de pain, je serais surpris que les producteurs de porcs se laissent faire facilement.

Il s'agit d'un dossier à suivre...

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