mardi 30 janvier 2007

La CSQ s'oppose à un dégel des frais de scolarité

Contrairement à ce que pourrait laisser entendre une certaine couverture médiatique, il n'y a pas que les associations étudiantes qui s'opposent à un dégel des frais de scolarité. En effet, de nombreux syndicats sont également contre (certain, comme la CSN allant même jusqu'à prôner la gratuité). Cette semaine, la CSQ est sortie en force sur cette question.

Cri d'alarme

La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) se dit très préoccupée par le sous-financement chronique qui accable les réseaux des cégeps et des universités. Selon la CSQ, les solutions proposées pour y faire face (dégel ou déreglementation des frais) risquent de compromettre l'accessibilité aux études supérieures et d'avoir de graves conséquences sur l'endettement étudiant.

Le syndicat interpelle dont les deux palliers de gouvernement sur l'urgence de réinvestir en éducation et d'assumer leurs responsabilités. « Les transferts fédéraux en éducation au Québec sont nettement insuffisants et le gouvernement Harper doit s’exécuter dans les meilleurs délais pour corriger le tir. Mais Ottawa n’est pas le seul responsable de la problématique actuelle de sous-financement et nous tenons à rappeler au gouvernement Charest que les sommes injectées récemment en enseignement supérieur sont plus qu’insuffisantes pour le maintien et le développement du réseau collégial. Ces montants ne tiennent d’ailleurs aucunement compte de la situation difficile vécue par plusieurs cégeps en région », a déclaré Diane Charlebois, la vice-présidente de la CSQ.

Le dégel n'est pas une solution

Dans la dernière semaine, de nombreux intervenants se sont prononcé pour un dégel des frais de scolarité afin de faire face au sous-financement. L'Université Concordia est même allée jusqu'à revendiquer une déréglementation des droits de scolarité afin d’améliorer la situation financière des établissements. Voilà qui ressemble fort à une abdication devant la difficulté d'obtenir un réinvestissement gouvernemental. Toutes les universités ne sont pas dupe, ainsi l’Université de Sherbrooke a fait savoir qu’elle s’oppose à un dégel des frais de scolarité jugeant qu’il vaut mieux tenir d’abord un débat sur le financement public de l’éducation.

« Plusieurs études et statistiques démontrent clairement les effets pervers des hausses de frais de scolarité sur la poursuite d’études universitaires pour les jeunes les moins nantis, ainsi que ceux de la classe moyenne. L’éducation n’est pas une simple marchandise qu’on offre uniquement à ceux qui en ont les moyens. C’est un droit auquel tous les jeunes doivent avoir accès et il est de la responsabilité des gouvernements de faire en sorte qu’il puisse en être ainsi », a rappelé Mme Charlebois.

La porte-parole syndicale soutient que si l’on veut éviter que le Québec retourne 40 ans en arrière, en adoptant des propositions qui auraient pour effet de discriminer les jeunes en fonction de leurs revenus, la solution réside dans un financement public adéquat du réseau collégial et universitaire.

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