vendredi 12 janvier 2007

Grève du transport adapté à Sherbrooke (bis)

Radio-Canada a publié un reportage assez complet sur la grève d'une journée du transport adapté à Sherbrooke.

Transport adapté
Une journée de grève marquée par la controverse


Mise à jour le vendredi 12 janvier 2007, 14 h 54 .

La première journée de grève des chauffeurs et répartiteurs du transport adapté de la Société de transport de Sherbrooke (STS) a été marquée par la confusion et la controverse.

Pendant que les usagers continuent de dénoncer le recours à ce moyen de pression, qui aurait lésé une centaine de personnes, le syndicat de la vingtaine d'employés concernés accuse la direction de la STS d'avoir recours à des briseurs de grève.

Selon la CSN-Estrie, deux sous-traitants qui ont des contrats avec la STS, Taxi Sherbrooke et Promenades de l'Estrie, devaient effectuer 570 déplacements au bénéfice des usagers du transport adapté.

Le syndicat soutient que la STS ne peut avoir recours à ces deux sous-traitants qu'en cas de débordement. Or selon le président du syndicat, Claude Vaillancourt, des usagers pris en charge par les sous-traitants allaient plutôt faire des emplettes.

Leur contribution, conclut donc le syndicat, contrevient à l'ordonnance du Conseil des services essentiels qui reconnaît que seuls les usagers ayant besoin de services médicaux ont droit à des services vendredi.

Le syndicat compte donc déposer une plainte à cet effet à la Commission des relations de travail du Québec. Il accuse en outre la direction de la STS d'être de mauvaise foi en ayant recours à des briseurs de grève.

Selon le président de la CSN-Estrie, Jean Lacharité, cette façon de faire de la STS prive les syndiqués du moyen de pression qu'ils ont d'adopté, ce qui modifie le rapport de force qu'ils cherchent à obtenir face à l'employeur.

La STS soutient plutôt que les deux firmes effectuent déjà 50 % des déplacements en temps normal. Elle ajoute que le syndicat aurait laissé sur le trottoir neuf personnes qui auraient du être transportés. Une enquête est en cours à ce sujet.

Selon le Conseil des services essentiels, l'entente conclue entre la STS et les syndiqués prévoyait que deux chauffeurs soient en service de 6 h 45 à 17 h, un autre de 17 h à 24 h et un troisième de 22 h à 24 h. Une répartitrice doit aussi être en fonction de 6 h 30 à 18 h.

Les accusations et les malentendus qui marquent cette première journée de grève augurent mal pour la suite des choses. Les syndiqués disposent de quatre autres journées de grève et les négociations avec la direction de la STS sont toujours rompues.

La présidente de la STS, Dany Lachance, a expliqué que cette semaine que les négociations achoppent sur le fait que les syndiqués veulent obtenir une prime équivalant à 90 minutes de salaire par semaine, même si leur travail ne le justifie aucunement.

Les chauffeurs du transport urbain reçoivent cette prime pour couvrir leurs déplacements vers l'autobus qu'ils doivent conduire et ceux qu'ils doivent faire au terme de leur journée de travail.

Jean Lacharité maintenait tout de même le point de vue syndical vendredi matin. « On est en grève pour faire reconnaître une parité minimale au niveau de la rémunération globale avec les chauffeurs du transport urbain [...] Les chauffeurs ont l'impression de ne pas être respectés, que la valeur de leur travail [n'est] pas reconnue », a-t-il fait valoir.

En conférence de presse, vendredi après-midi, Mme Lachance a accusé M. Lacharité de jouer les vierges offensés au sujet des briseurs de grève.

« Il savait fort bien que le débrayage du personnel du transport adapté n'allait toucher que la moitié du service. Il sait comment ce service fonctionne depuis 24 ans et il est tout à fait conscient qu'il n'a jamais été question pour la STS d'accepter de le paralyser en totalité afin d'en priver l'ensemble de la clientèle concernée », soutient la présidente de la STS.

Aucun commentaire: