lundi 15 janvier 2007

Vers un lock-out au Journal de Québec ?

Dès le 24 janvier, Quebecor sera en position légale pour décréter un lock-out au Journal de Québec, même si peu de séances de négociation ont eu lieu jusqu'à maintenant. Un conflit au Journal de Québec amènerait tout de même des situations cocasses... J'imagine d'ici les journalistes de ce quotidien populiste faire appel à la solidarité. Tiens, je me demande, J-J Samson est-il cadre ou syndiqué? Me semble qu'une photo de lui avec une pancarte de la FTQ vaudrait son pesant d'or...

Selon La Presse les demandes de Quebecor seraient assez corsée au Journal de Québec. En effet, selon des sources proches du conflit, les demandes patronales déposées le 1er décembre comprennent le passage de la semaine de travail de quatre à cinq jours, et de 32 à 37,5 heures. Il serait aussi question de sous-traiter le service des petites annonces. (Lire l'article de La Presse. Ce blogue parle aussi des plans de la direction pour établir une rédaction en exil...).

La situation au Journal n'est pas habituelle. Traditionnellement, ce sont les syndicats représentant les 250 employé-es qui déposent en premier leur projet de convention collective. Or, cette année l'employeur a pris les syndiqué-es de court en déposant ses demandes dès la première séance de négociation (le 1er décembre dernier).

De plus, tout semble indiquer que Quebecor se prépare à un conflit. Fin septembre, quelques jours avant la date limite pour être considérés comme des scabs, 14 nouveaux cadres ont été embauchés par le Journal. À la mi-décembre, La Presse rendait public un courriel émanant d’Anne-Marie Cadieux, ancienne rédactrice en chef du quotidien gratuit 24 heures et aujourd’hui responsable du contenu rédactionnel des hebdos du groupe Quebecor. Dans ce courriel, la dame indiquait que la compagnie était à la recherche de pigistes prêt à s'exiler à Toronto pour créer une sorte de rédaction en exil, le temps du conflit (rappelons que Quebecor possède un quotidien dans cette ville et que lors d'un précédant conflit la compagnie avait fait imprimer le Journal de Montréal en Ontario pour contourner la loi anti-scabs).

À l'heure où Quebecor ferme des imprimeries centenaires (à Beauceville), où elle est en conflit ouvert avec les pressiers de son navire amiral (le Journal de Montréal) et en conflit larvé avec deux de ses syndicats de journalistes (à TVA et au JdeM), je crois que les salarié-es du Journal de Québec ont raison de s'inquiéter...

* * *

Je vous parle de ça aujourd'hui, même si c'est une "vieille nouvelle", parce que Radio-Canada a fait un topo là dessus. Je ne peux cependant m'empêcher de noter que, si je me fie au communiqué des syndicats du Journal, la vénérable institution publique a fait non pas une mais deux erreurs de dates dans son topo... Y'aurait-il des lacunes au chapitre de la contre-vérification des faits?

Aucun commentaire: