dimanche 4 février 2007

Portrait du mouvement syndical québécois en quelques chiffres

Il y a actuellement environ 1 290 000 syndiqué-es au Québec. Même si le taux de présence syndicale, c’est-à-dire le nombre de personnes couvert par une convention collective, fluctue en fonction de la conjoncture économique, il se maintien entre 37% et 42% de la population active depuis 20 ans (le sommet a été atteint en 1991 avec 42,6%).

Il s’agit, et de loin, du plus fort taux de présence syndicale en Amérique du nord. À titre de comparaison le taux de présence syndicale s’établissait, en 2005, à 40,5% au Québec, à 28,9% en Ontario, à 30,6% dans le reste du Canada et à… 13,7% aux États-Unis. Remarquez, il n’y a pas de quoi se pêter les bretelles : le taux de présence syndicale approche ou dépasse les 80% en Finlande (79,3%), en Islande (83,3%), au Danemark (80,1%) et en Suède (91,1%), des pays qui sont quand même très compétitifs à l’échelle mondiale.

Il faut toutefois savoir que ces chiffres cachent de grandes disparités selon le secteur et le type d’emploi. Ainsi, 81% des employé-es du secteur public sont syndiqués contre seulement 27,3% des employé-es du secteur privé. Or, 75% des gens travaillent dans le privé…

Dans le même ordre d’idée, dans le privé, le taux de présence syndicale n’est vraiment pas le même selon l’industrie. Ainsi, les syndiqué-es du secteur privé sont beaucoup plus fortement concentré dans les secteur primaire (43,7%) et secondaire (43,6%) que dans le secteur tertiaire (23% si on exclu les services publics). Autrement dit, les syndiqué-es du secteur privé sont concentré dans des secteurs ouvriers traditionnels, l’industrie et les grandes entreprises.

La plupart des syndiqué-es (76%) appartiennent à l’une ou l’autre des quatre centrales syndicales québécoises, les autres sont représentés par des syndicats indépendants (24%). Jusqu’à tout récemment, le Québec était le seul endroit en Amérique du Nord où il y a plus d’une centrale syndicale (il y a eu un schisme aux États-Unis dans l’AFL-CIO, certains des plus grands syndicats du secteur tertiaire ont créé la Change to win Coalition).

Les centrales québécoises sont, en ordre d’importance, la FTQ (500 000 membres, 39% des syndiqué-es), la CSN (300 000 membres, 23% des syndiqué-es), la CSQ (122 000 membres, 9% des syndiqué-es) et la CSD (60 000 membres, 5%).

Chaque centrale a un profil qui diffère un peu des autres. La FTQ est d’abord et avant tout une centrale ouvrière, issue au 2/3 du privé. La CSN est née comme une centrale ouvrière mais a évolué vers une centrale mixte, moitié-moitié public / privé, incluant de nombreux cols-blancs et travailleurs intellectuels aux côtés d’un membership plus traditionnel fait d’employé-es au bas de l’échelle, d’ouvriers et de cols-bleus. La CSQ est presque exclusivement une centrale du secteur public, concentré dans le secteur de l’éducation et de la santé. La CSD a le même profil de la FTQ.

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