jeudi 15 février 2007

Les centrales syndicales appuient le gel des frais de scolarité

Dans un geste relativement rare les trois principales centrales syndicales québécoises sont sorties en conférence de presse pour appuyer le gel des frais de scolarité.

On ne peut pas se payer le dégel

« La société québécoise ne peut permettre un recul sur l’accessibilité des jeunes aux études postsecondaires, a déclaré la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau. Le Québec a besoin d’augmenter la main-d’œuvre qualifiée, de hausser les compétences des travailleuses et des travailleurs : c’est une question d’avenir et de choix de société. Les économies de bouts de chandelles auront des effets pervers et la société en paiera le prix. »

L'argent n'est pas dans les poches des étudiant-es

Les syndicats croient que demander aux étudiants de payer davantage n’est pas une solution au sous-financement chronique de l'éducation postsecondaire. L'argent nécessaire n'est pas tant dans les poches des étudiant-es que dans les coffres du gouvernement fédéral. « Au total, ce sont 1,2 milliard pour le Québec qui dorment à Ottawa et que Jean Charest tarde toujours à récupérer. Tout le monde du milieu postsecondaire s’entend sur la question. Qu’est-ce que Jean Charest attend pour livrer la marchandise ?, questionne Henri Massé de la FTQ. 1,2 milliard pour le Québec, c’est de l’argent ! On règlerait une bonne partie du sous-financement des cégeps et des universités sans avoir à piger dans la poche des étudiants. »

L'endettement étudiant est déjà trop élevé

Lorsqu’ils terminent un programme de baccalauréat, les étudiant-es accumulent en moyenne près de 12 000 $ de dettes. « Commencer sa vie active avec une dette de plusieurs milliers de dollars, c’est un boulet qui ralentit ton évolution. Les nouveaux travailleurs qui trainent une dette d’études vont souvent remettre à plus tard certains projets de vie comme avoir des enfants, s’acheter une maison, etc. Il ne faut pas oublier que l’endettement étudiant a des impacts économiques et sociaux », ajoute Réjean Parent de la CSQ. Les syndicats sont clairs : accroitre l’endettement étudiant n’est pas une solution à l’amélioration du système universitaire.

Plan d'action étudiant

Cette conférence de presse survient à quelques jours du Conseil général du Parti libéral du Québec qui aura lieu samedi à Québec. Normalement, le PLQ devrait profiter de cette tribune pour lancer sa plate-forme électorale. Or, les fédérations étudiantes sont inquiètes. Non seulement le PLQ est-il le seul parti à ne pas encore avoir fait connaitre ses couleurs en ce qui concerne le gel des frais de scolarité mais, en plus, sa Commission jeunesse s'est récemment positionnée pour le dégel. La FECQ et la FEUQ promettent de talonner les libéraux jusqu'à leur prise de position et de résister farouchement à tout dégel des frais de scolarité.

D'autres appuis

Outre les centrales syndicales, les fédérations étudiantes ont reçu l'appui d'autres organismes tel la Fédération des femmes et la Fédération québécoise des municipalités (!).

Le Parti québécois et Québec solidaire se sont positionnés pour le gel des frais de scolarité tandis que l'Action démocratique du Québec est en faveur d'un dégel.

Photo: CSN

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