Négociations avec les constructeurs automobiles américains - Les concessions réclamées aux travailleurs sont futiles, estime Hargrove
(PC) Le syndicat des Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA) entend ne pas céder aux demandes croissantes des grands constructeurs américains qui souhaitent des concessions, qui ne contribueront pas à redresser la situation du secteur nord-américain de l'automobile, a indiqué son président, Buzz Hargrove, hier.
«Les concessions ne feront pas de différence mesurable pour l'avenir financier des constructeurs automobiles nord-américains», a-t-il affirmé dans le cadre d'une allocution prononcée lors d'une conférence sur l'investissement dans le secteur automobile, à Detroit.
M. Hargrove a dit croire que même s'ils obtenaient toutes les concessions souhaitées, les trois grands de l'automobile ne réussiraient qu'à réduire de 500 $ le coût de production moyen de chaque véhicule vendu en Amérique du Nord.
Cette diminution est équivalente à moins de 2 % du prix de détail aux États-Unis et à un sixième des promotions offertes à l'achat d'une voiture.
Bien que les négociations entre les TCA et les trois grands constructeurs aient été lancées, les pourparlers canadiens ne devraient pas débuter avant 2008. Il s'agira de la dernière ronde de négociations de M. Hargrove avant qu'il ne prenne sa retraite, l'année suivante.
«Je peux vous dire que mon chant du cygne ne me fera pas tourner le dos à la tradition fondée sur des principes, qui a si bien servi les TCA, et les travailleurs canadiens en général, depuis 1985», a-t-il déclaré à des analystes.
«Nous nous sommes opposés aux concessions depuis 20 ans. Nous n'allons pas commencer maintenant», a-t-il ajouté.
M. Hargrove a également critiqué le gouvernement conservateur du premier ministre Stephen Harper, lui reprochant de ne pas avoir mis en place une politique automobile. Il a également imputé l'essentiel des problèmes du secteur automobile à la suppression artificielle du taux de change japonais.
Néanmoins, le professeur de commerce Peter Morici a dit croire que les travailleurs canadiens n'auraient d'autre choix que de suivre l'exemple tracé par leurs collègues américains.
«Hargrove a très peu de choses à dire au sujet de ce qui va se passer», a affirmé en entrevue M. Morici, de l'École de commerce Robert H. Smith de l'Université du Maryland.
«Peu importe ce qu'obtiendront les TUA [Travailleurs unis de l'automobile], Hargrove devra suivre ou les usines quitteront le Canada», a-t-il ajouté.
mardi 7 août 2007
À signaler - Négociation dans l'automobile
Un texte paru ce matin dans Le Devoir:
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