LA VIE EST BELLE...
Nous avions été prévenus. Trois jours, trois semaines, trois mois. Après trois jours, tu réalises que t'as pas à courir au bureau. Après trois semaines, tu espères que ça ne durera guère plus longtemps. Que l'été approche et qu'ILS ne nous feront pas ça...
Après trois mois, tu te dis que si t'as pu passer à travers trois mois de lock-out, ça ne pourra pas être pire... Et vous savez quoi? Maintenant, la vie est belle!
Je sais que ça fait drôle de dire ça mais c'est vrai. On touche un jour le fond du baril et on remonte. On apprécie ce qu'on a et on réalise que le travail prenait beaucoup de trop de place... Et ça ne sera jamais plus comme avant. On fera notre boulot comme des pros mais ça restera un boulot. Ce n'est pas vrai que le travail, c'est la santé...
Aujourd'hui, c'était la joie au journal, enfin notre journal. L'idée qu'il soit maintenant disponible partout sur la planète via internet nous a donné comme un coup de fouet.
Notre journal est beau, notre site internet est beau et, même si ça sent souvent les cretons et le pâté de campagne, j'aime bien la «poésie de notre site industriel dévasté», comme dirait mon ami Henri...
Trois jours, trois semaines, trois mois.
On s'habitue à tout, voyez-vous. Même à l'injustice. Même à la rage.
On a fait comme Rimbaud, on les a assises sur nos genoux, et on les a copieusement injuriées... Elles ont foutu le camp.
On a maintenant du fun. On ne survit pas. On vit. On est comme Tôtoche, le rat de la maison, heureux dans notre trou.
Source: Hébert en liberté (le blogue de Michel Hébert, le chroniqueur du JdeQ en lock-out...)
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