Deux des plus importants syndicats canadiens, le SCFP et le SCEP, ont demandé aujourd'hui une enquête judiciaire indépendante sur la conduite de la Sûreté du Québec à Montebello.
Alors que la Sûreté du Québec a été forcée d'avouer jeudi que les trois provocateurs violents photographiés, filmés et « arrêtés » à Montebello étaient de ses propres agents, les autorités politiques et policières sont maintenant incapables d'expliquer ce qui s'est passé. Stockwell Day et Jacques Dupuis se renvoient la balle. Assez tergiversé : les syndicats exigent des réponses immédiates et réclame une enquête publique.
Rappelons que la SQ a nié au départ qu'il s'agissait de ses agents, puis nie maintenant qu'ils ont commis des actes criminels, malgré des preuves laissant envisager le contraire. La vidéo Stop SPP Protest, disponible sur ce blogue, ainsi que plusieurs photos démontrent clairement qu'au moins un des agents tenait une roche en main comme une arme et a refusé de la déposer. Il a également violemment bousculé Dave Coles, président du SCEP, en plus de l'invectiver. Des témoins sur place auraient affirmé que les policiers les ont incités à l'émeute.
Pour les syndicats, les questions fusent alors de toutes parts : pourquoi la SQ tente de camoufler ces comportements apparemment criminels? Quels étaient les ordres de ces trois agents? Etait-ce une mission de provocation faisait partie du plan opérationnel du sommet? Bref, qui savait quoi?
« Il est odieux qu’une force policière du Canada croie avoir le droit d’infiltrer des manifestations pacifiques de pareille manière, mais ce qui importe, c’est de savoir qui lui a ordonné de le faire », a déclaré Dave Coles, président du Syndicat canadien des communications, de l’énergie et du papier.
Comme le SCFP, Davec Coles, l’homme qui a « démasqué » les provocateurs policiers à Montebello, dit qu’il y a lieu de mener une enquête judiciaire indépendante sur la conduite des forces de sécurité et sur les politiciens responsables.
« Le fait est que les trois policiers en question ont compromis la sécurité de toutes les personnes qui ont participé à la manifestation, sans compter la sécurité du premier ministre Harper et des présidents Bush et Calderone, en tentant d’inciter à la violence pendant le sommet.
« La Sûreté du Québec ne peut pas nier que ses agents étaient masqués et armés de roches et qu’ils m’ont agressé ainsi que des membres de ma famille et d’autres manifestants », a indiqué M. Coles.
« Nous savons tous que les agents et les sergents de la Sûreté du Québec ne prennent pas seuls des décisions de ce genre. Le public canadien doit savoir qui leur a ordonné d’agir ainsi. ».
M. Coles a qualifié de lâche et d’irresponsable le déni de responsabilité du ministre de la Sécurité publique Stockwell Day à l’égard de l’incident.
« Stockwell Day était-il responsable de la sécurité à Montebello? S’il l’était, il devrait assumer la responsabilité de ce qui s’est passé. S’il ne l’était pas, franchement, il devrait démissionner. Le fait qu’il tente de jeter la pierre aux trois policiers en référant le dossier aux processus de plainte des corps policiers, est un acte lâche qui serait risible s’il n’était pas si irresponsable. »
(d'après SCFP et SCEP)
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