mardi 19 décembre 2006

Syndicats et pragmatisme politique

Un article publié sur Presse toi à gauche (par ici...) révèle que certains syndicats qui ont une tradition d'appui officiel à des partis politiques (essentiellement des syndicats FTQ) commencent à se poser des questions. Ainsi, le Comité politique des Travailleurs canadiens de l’automobile (TCA-FTQ) fait assaut de pragmatisme (et de jésuitisme) pour expliquer pourquoi il propose de continuer d'appuyer le P.Q... Même si Québec solidaire pourrait être plus intéressant à terme.

4 commentaires:

Dédé a dit...

À la base, les regroupements syndicaux ne devraient tout simplement jamais faire de politique partisane. Le meilleur moyen d'influencer réellement le pouvoir demeure la militance syndicale et sociale. En cherchant à nous regrouper d'une façon large et organisée, notre énergie se concentre à l'intérieur de nos organisations. Pour faire virer le Québec un peu plus à gauche, il ne faut pas espérer grand-chose en ayant simplement la fesse gauche appuyée sur le coin d'un siège de l'assemblée nationale.

Nicolas a dit...

Étant partisan de l'autonomie des mouvements sociaux, j'aurais tendance à être d'accord avec vous.

On a vu --avec les TCA justement-- jusqu'où la volonté de donner un appui à tout prix pouvait mener. Aux dernières élections fédérales, la consigne de ce syndicat était de voter pour le Bloc au Québec et pour les libéraux dans le ROC partout où le NPD n'avait pas de chance de l'emporter (auquel cas il fallait voter NPD). Quand ça devient compliqué de même, me semble que t'en donne pas de consignes!!!

Ceci dit, des camarades actifs à la CSN me faisait remarquer que la non-partisanerie était souvent une façon pour une certaine droite de refuser de se mouiller et équivalait à un appui tacite au P.Q.. À méditer...

Dédé a dit...

Je ne comprends pas trop pourquoi la politique non partisane pouvait être une façon de ne pas se mouiller. Au contraire, les mouvements sociaux qui militent sont rarement frileux et immobiles. D'autant plus qu'une organisation syndicale qui s'allie à un parti politique a toujours l'air de lutter exclusivement pour des intérêts corporatistes et non pour une justice sociale.

Bref, il y a certainement quelque chose que je ne saisis pas dans ce raisonnement.

André
enseignant

Nicolas a dit...

Bah, je sais pas, on débattait de l'autonomie des mouvements sociaux. Moi je disais que la plus grande force d'un mouvement populaire était son autonomie, le fait qu'on ne pouvait pas l'accuser de rouler pour personne et qu'il pouvait attaquer n'importe quel parti et que ce ne serait jamais vu comme un service commandé. J'expliquais que je m'étais souvent opposé dans différents mouvements à tout appui à des partis et que je trouvais que l'UFP (maintenant Québec solidaire) ne rendait service à personne en polarisant de force des mouvements sociaux sur des questions secondaires comme l'appui à leur parti. C'est là qu'on m'a parlé de la CSN et du fait que pour une certaine droite (l'actuelle direction, en fait) la tradition d'indépendance est utilisée pour écarter de revers de la main les "alternatives politiques" ce qui équivaut à un appui tacite au P.Q.. J'avoue qu'en y repensant comme il faut, je me souviens d'avoir vu du monde dans des camps opposés voter du même bord quand il était question de ça dans le mouvement populaire. Ça fait donc sens pour moi.

Ceci dit, je maintien que, même dans une perspective réformiste, la participation à de la politique partisane est loin d'être le meilleur "investissement" d'énergie pour les mouvements. La politique extra-parlementaire, basée sur le pur rapport de force, me semble beaucoup plus porteuse.