C’est la faute aux syndicats!
Facile de toujours mettre la faute sur « les maudits syndicats ». La mairesse de Québec, Andrée Boucher, ne s’en est pas privé dans l’opération médiatique entourant la présentation de sa proposition de budget.
La masse salariale de la ville, surtout les avantages sociaux, aurait explosé depuis les fusions. Elle annonce à mots à peine couvert que les syndicats devront se serrer la ceinture et les menaces déjà de publier les projets de conventions collectives s’ils ne plient pas.
Or qu’en est-il exactement de l’explosion de la masse salariale? Un chroniqueur soulignait récemment que les fonds de pension y était pour beaucoup. On s’est ainsi rendu compte récemment que la ville utilisait des outils datant des années 1970 (voir avant) pour prévoir les coûts des fonds de pension. Est-ce la faute des syndicats si les gestionnaires sont trop caves pour ne pas tenir compte de l’augmentation de l’espérance de vie (ce qui fait qu’un retraité d’aujourd’hui touchera vraisemblablement sa pension plus longtemps qu’un retraité des années 1970)? La même chose vaut pour l’équité salariale, la ville n’avait pas prévu assez de fric. Encore là, est-ce la faute aux syndicats?
Autre aspect de la question, le gouvernement a changé tout un paquet de norme (sur l’eau, la couverture du risque, etc.) qui font que la ville doit donner de meilleurs services plus coûteux. Est-ce la faute aux syndicats si ça prend aujourd’hui plus de monde pour répondre aux normes gouvernementales?
Finalement, il y a tout un aspect politique à la question. Le mouvement de décentralisation de la ville vers la arrondissement, mis en branle pour satisfaire les défusionistes, coûte cher. Dans le Journal de Québec, le président des employés de bureau de la ville rappelait : « On avait un directeur des travaux publics, maintenant on en a neuf, un au central et un dans chaque arrondissement. Chacun a sa secrétaire, ses techniciens. Ils ont créé huit petites villes. Quand tu veux donner plus de services aux citoyens, ça coûte de l'argent. » Source Encore là est-ce la faute aux syndicats s’il y a une multiplication du nombre de cadres?
Sans compter le fait que le travail de rationalisation suite aux fusions est à peine terminé. Les cols-bleus de la ville, par exemple, viennent tout juste de mettre la dernière touche au nouveau plan d’évaluation des emplois. «Nous avions pratiquement 300 emplois comportant des titres et des descriptions de tâches différentes. C’était un vrai cauchemar administratif!. Aujourd’hui, il existe 77 titres d’emploi distincts, mais uniformes sur l’ensemble du territoire. Désormais, par exemple, un tuyauteur aura la même description de tâche partout dans la municipalité et touchera le même salaire», précise Jean Lachance, président du syndicat. C’est-à-dire que l’harmonisation vient juste d’être réalisée! Source
La faute aux syndicats l’état des finances de la ville? Et s’il y avait un peu de politique là dessous?
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