La fermeture définitive de l'entreprise est toujours la menace ultime que brandissent les patrons durant les conflits. Des fois, ils franchissent le pas. C'est à l'occasion manifestement frauduleux (ex.: Wall-Mart), d'autre fois pas. Anyway, une fermeture est toujours un coup très dur pour les syndiqué-es. C'est ce qui vient d'arriver à ceux et celles du Resto chez Ben's à Montréal.
Les grévistes se disent «attristés, mais pas surpris par l'annonce concernant la fermeture du célèbre restaurant». « Au fil des ans, il est devenu évident, pour nous, que les héritiers de Ben’s n’avaient pas l’intention de poursuivre bien longtemps les activités de l’entreprise, a dit Charles Mendoza, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la charcuterie Ben’s (CSN). Ça prend vraiment de la détermination pour gaspiller les atouts que possédaient Ben’s : une histoire de 98 ans, une clientèle fidèle provenant d’un peu partout dans le monde et des employé-es dévoués. »
Dans une dernière tentative pour forcer les propriétaires à faire des investissements minimes afin d’assurer la survie du restaurant, les employés ont déclenché la grève le 20 juillet. Ils ont appris la fermeture par un communiqué de presse des patrons qui affirme que «le restaurant ne peut être rentable dans l’environnement économique d’un personnel syndiqué. »
Les grévistes n'en croient évidemment par un mots. « Syndiqué ou pas, a observé M. Mendoza, la plupart des travailleurs gagnaient le salaire minimum. Les revendications pécuniaires étaient de l’ordre de 40 cents l’heure », a-t-il fait remarquer. Le syndicat assure qu'il demeurera vigilant, notamment au cas où les patrons (ou d'éventuels nouveaux proprios) voudraient leur en passer une petite vite et reprendre les activités dans quelques temps.
« La vraie tragédie, c’est que la ville de Montréal perd plus qu’un simple restaurant, a conclu Charles Mendoza. Ben’s est une institution qui a contribué au caractère culturel unique de Montréal. C’est honteux que les propriétaires actuels ne ressentent aucune responsabilité à l’égard de la ville, de la clientèle ou des travailleurs qui les ont enrichis. »
L’annonce de la fermeture survient 10 jours seulement après le lancement par les employés du restaurant d’une campagne publique pour la sauvegarde de Ben’s.
Source : CSN - 15 décembre 2006
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