Selon la Presse canadienne, le président de la FTQ jonglait avec cette possibilité depuis 3 ou 4 mois. Il aurait confié à la journaliste de l'agence de presse que quand il a accepté son plus récent mandat, il avait confié à son épouse que c'était le dernier.
M. Massé veut faire place à la relève. Dans l'immédiat, il cède son siège à Michel Arsenault, actuel directeur québécois du Syndicat des Métallos. Semble-t-il que le secrétaire général aurait dit préférer demeurer à son poste pour assurer la transition. René Roy considère qu'à son âge, 61 ans, il vaut mieux agir ainsi.
Apparement qu'Henri Massé veut devenir gentlement farmer et se retirer de la vie publique. «J'ai une petite ferme dans les Cantons de l'Est et je deviens un cultivateur tranquillement. C'est là que ça s'en va. L'action politique? Ça ne me dit rien du tout. Ça ne m'intéresse pas. Quand on a été dans la vie publique comme président de la FTQ, il faut à un moment donné penser à retourner quidam, un peu plus tranquille. Donc la politique pour aucune considération», a-t-il déclaré aux journalistes au cours d'un point de presse.
Avant de diriger la FTQ, Henri Massé avait été leader québécois du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP). Pour la première fois de l'histoire de la centrale, il ne s'agissait pas d'un militant syndical issu de la base mais d'un permanent venu de la filière des relations industrielles. Il a été plus de quatorze ans à la tête de la FTQ, dont dix ans à la présidence. Sa première tentative à ce poste avait été infructueuse, les militants lui ayant préféré Clément Godbout, des Métallos, jugé plus près de la base et moins «cérébal». Et oui! Massé était vu comme un intello par certains délégués ouvriers du secteur privé!
Réactions syndicales
Pour l'instant, seule la CSN a réagi officiellement à la nouvelle. La centrale a tenu à souligner le départ «d'un homme de conviction à la tête de la Fédération des travailleuses et des travailleurs du Québec». «Il s'agit d'un homme qui aura marqué la FTQ et le mouvement syndical pour son authenticité, sa franchise dans les débats, sa personnalité pragmatique et colorée», a indiqué la présidente de la CSN. «On se souviendra de son travail acharné en vue de défendre les droits des travailleuses et des travailleurs. Pendant 14 ans, Henri Massé a également travaillé d'arrache-pied à améliorer la situation économique du Québec, particulièrement dans le secteur manufacturier.» En dépit de certaines divergences d'opinions, la CSN reconnaît que M. Massé aura contribué au dynamisme du mouvement syndical.
Dernière déclaration d'Henri Massé
Il s’agit d’une décision mûrement réfléchie qui permettra à la relève de prendre les rennes d’une organisation dynamique qui aura de nombreux défis à relever dans les mois et les années à venir. Je pense notamment à la crise aiguë dans le secteur de la forêt ou au marasme dans le secteur manufacturier.
Depuis 14 ans, j’ai mis toutes mes énergies à faire avancer des dossiers importants et surtout à défendre des valeurs trop souvent assiégées par une droite dogmatique, au premier chef le droit et l’accès à la syndicalisation.
Je suis particulièrement fier de l’unité manifestée par les syndicats de la FTQ durant ces 14 années. Je quitterai donc avec la satisfaction du devoir accompli même si certains dossiers n’ont pas progressé aussi rapidement que je l’aurais souhaité.
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