jeudi 11 octobre 2007

Saguenay: elles se syndiquent malgré tout...


Hier soir, une centaine de responsables d'un service de garde en milieu familial (RSG) de Chicoutimi se sont réunies pour fonder officiellement la sixième Alliance des intervenantes en milieu familial (ADIM) du Québec. C'est remarquable dans la mesure où cette assemblée syndicale a lieu alors que, depuis l'adoption de la loi 8 en 2003, le gouvernement libéral nie à ces femmes le droit de se syndiquer...

La création de l’Alliance des intervenantes en milieu familial – Saguenay (CSQ), une première au Saguenay-Lac-Saint-Jean, a été annoncée ce matin en conférence de presse à Saguenay en présence des membres du comité exécutif de la nouvelle ADIM, dont la présidente Mme Sonya Tremblay, ainsi que la présidente de la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ), Mme Sylvie Tonnelier et la porte-parole régionale de la CSQ, Mme Nathalie Savard.

«Le regroupement vise à rejoindre l’ensemble des 180 responsables d’un service de garde reconnues sur le territoire du grand Chicoutimi. Déjà, plusieurs dizaines de RSG ont manifesté leur volonté de joindre les rangs de l’ADIM – Saguenay (CSQ) et il est évident que ça ne s’arrêtera pas là. Il ne serait d’ailleurs pas surprenant que dans la région, d’autres RSG, au cours des prochains mois soient tentées de fonder leur propre ADIM», a mentionné Mme Sonya Tremblay.

Pourquoi persister à se syndiquer, même si c'est interdit et qu'il n'y a donc aucune protection légale? «Les RSG ont peu de recours réels pour améliorer leurs conditions de travail. Elles doivent absolument briser l’isolement et se regrouper pour obtenir une reconnaissance collective qui est nécessaire si elles veulent changer les choses. Pour cette raison, nous sommes fières de joindre les rangs de la CSQ et de la FIPEQ qui mènent de front le combat pour aider les RSG à retrouver leurs droits fondamentaux perdus avec l’imposition de la loi 8», explique Mme Sonya Tremblay.

Pour sa part, la présidente de la FIPEQ, Mme Sylvie Tonnelier, soutient que les responsables de service de garde en milieu familial sont loin d'avoir baissé les bras. «Avec l’adoption sous le bâillon de la loi 8 en 2003, le gouvernement Charest a créé une grave injustice à l’égard des RSG en milieu familial en leur retirant leur droit à la syndicalisation. Elles se retrouvent donc sans aucune protection sociale et sans véritable pouvoir de négocier collectivement pour améliorer leurs conditions de travail, ce qui n’a absolument aucun sens. Les travailleuses et les travailleurs touchés n’acceptent toujours pas cette entorse commise à l’égard de leurs droits fondamentaux et ils sont déterminés à forcer le gouvernement à corriger tôt ou tard cette grave erreur», a-t-elle dit.

Rappelons que la fédération et la centrale syndicale sont actuellement au coeur d'une bataille légale pour faire annuler la loi 8. Les syndicats la jugent inconstitutionnelle et incompatible avec la Charte des droits et libertés de la personne du Québec et les conventions internationales. Le Bureau international du travail, qui contrairement au tribunal de l'OMC n'a évidemment pas de dents, leur avait d'ailleurs donné raison en 2006.

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