Henri Massé, de la FTQ, a très mal réagit à l'annonce de la fermeture d'une usine de Gildan. «C'est inacceptable que Gildan, une entreprise qui affiche un chiffre d'affaires annuel de 975 millions de dollars et un bénéfice net de 15,6 millions de dollars pour le seul premier trimestre de 2007, ferme de façon cavalière son usine de la rue Louvain, à Montréal, sous le seul prétexte de baisser ses coûts de production», a-t-il fait valoir dans un communiqué. L'usine en question employait une cinquantaine de personnes.
«À la limite on pourrait comprendre qu'une entreprise en sérieuses difficultés financières jongle avec l'idée de fermeture pour tenter de sauver les meubles. Mais ici on parle d'un géant dans le marché du T-shirt et du coton ouaté dont le chiffre d'affaires du premier trimestre de 2007 est en hausse de 54,4 % sur le premier trimestre de 2006. Dans un tel contexte, on peut parler sans pudeur de capitalisme sauvage» a déclaré le président de la FTQ.
«Jusqu'où une entreprise extrêmement rentable et en bonne santé financière va-t-elle pousser ce qu'elle appelle sa restructuration au nom de la compétitivité et des coûts de production. Ca ne tient pas la route, cette entreprise ne ferait pas de tels profits si elle n'était pas concurrentielle», a conclu Henri Massé.
Notons au passage que Gildan fait parti de ces fleurons du Québec Inc. qui ont reçu l'appui du Fonds de solidarité de la FTQ... Jusqu'en 2003, le Fonds possédait 11% des actions de Gildan et avait un représentant au conseil d'administration. La FTQ s'était retiré de la compagnie suite à une campagne anti-syndicale menée dans les usines du groupe au Honduras. À l'époque la compagnie avait refusé de réembaucher les ouvriers licenciés pour activités syndicales, ce qui, évidemment, va à l'encontre du code d'éthique du Fonds de solidarité. Si le comportement de Gildan est effectivement une manifestation de capitalisme sauvage, il faut aussi reconnaître qu'on a là un exemple de l'incapacité des «fonds éthiques» et autres «fonds de solidarité» de civiliser le capitalisme. Mais, ça, on en parle pas dans le communiqué de la centrale.
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