mardi 13 mars 2007

Contrairement à la FTQ, la CSN n'appuiera aucun parti

(Communiqué)

La CSN interpelle les principaux partis politiques
La centrale n’appuiera aucun parti


À quelques heures du débat des chefs, la Confédération des syndicats nationaux interpelle les partis politiques sur un certain nombre de questions. La CSN veut notamment savoir ce que les différents partis comptent faire concernant l’affaiblissement marqué du secteur manufacturier au Québec. La centrale syndicale exige également des engagements concernant la loi 142 qui a imposé les conditions de travail dans le secteur public.

Au secours du secteur manufacturier

Devant quelque 250 délégué-es réunis à l’occasion du conseil confédéral de la centrale, la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, a interpellé les chefs des principales formations politiques. « Nous voulons notamment savoir quelle est leur position face à la désindustrialisation », a indiqué la leader syndicale. Qu’il s’agisse de Shermag à Disraéli, de Goodyear ou de Gildan à Valleyfield, de Norks Hydro à Bécancour, de Olymel à Saint-Simon et à Saint-Valérien, de Louisiana Pacific à Saint-Michel-des-Saints ou de l’imprimerie l’Éclaireur en Beauce : les annonces de fermeture se multiplient. Dans le secteur manufacturier, c’est plus de 47 000 emplois qui ont été perdus dans la seule dernière année, dont 33 100 durant le mois de février. Pour le seul secteur de la forêt et du papier, c’est 10 000 pertes d’emplois. « Le Québec doit absolument se doter d’une stratégie globale intégrée pour faire face aux effets de la mondialisation et redonner du tonus au secteur manufacturier. Malheureusement, on entend peu parler de ces enjeux dans la présente campagne électorale ». C’est ainsi que la CSN veut connaître les engagements des partis politiques en vue de consolider le secteur manufacturier et soutenir les travailleuses et les travailleurs du vêtement, de la forêt ou de l’industrie porcine en difficulté.

Restaurer le droit à la négociation

La CSN demande des engagements précis concernant la loi 142. Le PQ a déjà fait connaître son intention de retirer les dispositions les plus répressives de la loi 142, qui sont actuellement combattues devant le Bureau international du travail et devant les tribunaux québécois. Comment les partis entendent-ils agir sur les effets désastreux de cette loi, notamment sur la rémunération et le pouvoir d’achat, mais aussi sur le pouvoir d’attraction et de rétention des travailleuses et des travailleurs du secteur public ? Non seulement les travailleurs du secteur public se sont appauvris avec deux ans de gel de salaire, mais, en plus, alors qu’ils accusaient en 2001 un retard de 7,7 % sur tous les autres travailleurs québécois, cet écart est maintenant de 15,2 %.

« Nous n’attendrons pas en 2010 pour faire entendre nos voix, a déclaré la présidente de la CSN. Ne serait-il pas légitime qu’un éventuel gouvernement s’engage dès maintenant à mettre en place une table de travail avec les organisations syndicales sur la question de la rémunération et à ouvrir un débat public pour sortir de l’impasse ? Le gouvernement libéral a déjà reconnu avec les médecins qu’une loi spéciale ne règle pas tous les problèmes, mieux encore, il a convenu avec eux d’une démarche qui permet, dans leur cas, de dénouer les impasses. Pourquoi continuer à refuser toute discussion avec les salarié-es du secteur public ?, a poursuivi Claudette Carbonneau. Pourquoi ne pas chercher une voie négociée qui permet de leur rendre justice et de restaurer du même souffle la capacité du secteur public de recruter et de retenir les personnels nécessaires ? Pourquoi pour les uns, la voie de la négociation, et pour les autres, celle des décrets et des coups de force ? C’est le genre de débat que nous devrons imposer. La restauration d’un réel droit à la négociation en dépend. »

La CSN entend questionner les partis politiques sur un certain nombre d’autres questions. Ainsi elle souhaite savoir si le Parti libéral a toujours l’intention de construire les hôpitaux universitaires montréalais en mode PPP ? Quelles sont les intentions des autres partis à cet égard ? En matière de santé et d’éducation, la CSN demande des engagements en vue de favoriser l’accès aux soins de santé dans le réseau public et l’accès aux études postsecondaires notamment par le gel des frais de scolarité.

Une centrale indépendante

La CSN est une centrale syndicale indépendante. C’est ainsi qu’elle n’appuiera aucun parti politique, et ce, en vertu de ses statuts et règlements. Comme organisation dédiée à la défense et à la promotion des intérêts des travailleuses et des travailleurs, la CSN procèdera à un bilan du gouvernement sortant comme elle fera une analyse rigoureuse et non complaisante des programmes des partis politiques sur les grands thèmes qui la préoccupent. La CSN invite cependant tous ses membres et la population à exercer leur droit de vote. Elle les invite à choisir le parti dont les valeurs, les actions, la clarté des engagements autant que la capacité de les réaliser correspondent au plus près aux orientations de la CSN, et ce, considérant les limitations du mode de scrutin actuel.

La Confédération des syndicats nationaux compte plus de 300 000 travailleuses et travailleurs de tous les types de milieux de travail, tant dans le secteur privé que dans le secteur public. Pour plus de détails visitez : www.csn.qc.ca

Source : CSN- 13 mars 2007

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