vendredi 28 septembre 2007

Poursuite d'ExxonMobil : une atteinte à la souveraineté du Canada selon le SCEP et le Conseil des canadiens

ExxonMobil a annoncé son intention de poursuivre Terre-Neuve et le Canada parce que la province --dirigé par un conservateur, soit-dit en passant-- a posé des exigences en matière de recherche et développement et de main-d'oeuvre locale avant de pouvoir exploiter le pétrole au large de l'île.

Pour le principal syndicat du secteur pétrolier, le SCEP, et le Conseil des canadiens c'est scandaleux et ça illustre de manière éloquente la façon dont l'ALENA compromet la souveraineté canadienne.

"Cette poursuite provocatrice est la preuve que l'ALENA a été conçu uniquement pour servir les intérêts des grandes entreprises américaines", a déclarée Maude Barlow, la présidente du Conseil des canadiens. "Le gouvernement de Terre-Neuve fait simplement ce que toute bonne administration ferait en essayant de tirer le meilleur parti possible des ressources locales pour promouvoir l'emploi et la prospérité dans la province. Le gouvernement Harper devrait abroger ce pacte imparfait une bonne fois pour toutes."

"J'ai un conseil pour le premier ministre Harper", a poursuivi M. Coles. "Au lieu de dépenser des millions de dollars pour défendre le Canada devant un autre groupe spécial formé en vertu de l'ALENA, le premier ministre devrait tout simplement aviser l'administration des Etats-Unis que le Canada ne reconnaît plus le chapitre 11 de l'accord."

Baisses d'impôt : il y a un prix à payer rappelle le syndicat des fonctionnaires fédéraux

Alors que les conservateurs veulent utiliser l'indécent excédent budgétaire de 14 milliards $ pour baisser les impôts, le principal syndicat de fonctionnaires rappelle qu'il y a un prix à payer pour ça.

L'Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC) rappelle, entre autre, que l'Association nationale Femmes et Droit a dû fermer ses portes en raison d'un manque de financement et qu'au cours de la même semaine, des coupes sauvages ont été annoncées au budget d'Environnement Canada, ce qui menace les programmes de surveillance environnementale et le Service canadien de la faune.

En fait, l'AFPC considère que devant un excédent budgétaire d'une telle importance, il est justifié de contester les compressions exercées par le gouvernement dans les programmes, telles que :

  • l'abolition du Programme de contestation judiciaire;
  • la fermeture de bureaux régionaux de Condition féminine Canada et la réduction des subventions aux programmes de recherche et de défense des droits des femmes;
  • la suppression du financement accordée aux Réseaux canadiens de recherche en politiques publiques;
  • le non-respect des ententes fédérales-provinciales sur la garde des enfants;


L'augmentation des dépenses fait partie de la solution, non du problème selon le syndicat. Cela devient de plus en plus évident puisque chaque fois que le gouvernement néglige d'investir dans ses infrastructures, c'est la santé et la sécurité des citoyennes et des citoyens qui en souffre.

Les syndicalistes soutiennent que la situation ne vaut guère mieux en ce qui concerne l'infrastructure sociale du Canada. A ce chapitre également le gouvernement peut et doit faire plus pour répondre aux besoins légitimes de la population. Plutôt que d'offrir des baisses d'impôt fragmentaires, le gouvernement doit s'occuper de priorités nationales comme le régime national d'assurance-médicaments, les programmes de garderie et l'alphabétisation. Il doit aussi consacrer davantage de ressources, pas moins, aux initiatives visant à améliorer la qualité de vie des peuples autochtones.

jeudi 27 septembre 2007

Écho du mouvement étudiant - un premier mandat de grève

C'est lors d'une assemblée massive --près de 700 participant-es-- que la première association étudiante québécoise s'est voté un mandat de grève générale illimitée. En effet, les membres de l’Association facultaire étudiante des sciences humaines de l’UQAM (AFESH-UQAM) ont adopté à 62 % un mandat de grève générale illimitée aujourd'hui.

Plus précisément, le mandat sera effectif «lorsqu’une assemblée générale de déclenchement de grève constatera au moins 7 associations représentant 25 000 membres se soient dotées d’un même mandat sur la base des conditions d’entrée dans la coalition de l’ASSÉ». Toutefois, l'assemblée à décidé que les stages et les cours préparatoires aux stages ne seront pas perturbés par la grève générale illimitée.

Selon un décompte de l'ASSÉ, au moins 15 associations étudiantes ont des assemblées de grève à l'agenda d'ici à la fin octobre. Les associations étudiantes proviennent également des secteurs universitaires et collégiaux. Du côté des universités ont parle de (presque?) toutes les facultés de l'UQAM, des lettres et sciences humaines de l'Université de Sherbrooke, des sciences sociales de l'Université du Québec en Outaouai et d'anthropologie de l'Université Laval (qui vient juste d'adhérer, à 88%!, à l'ASSÉ). Du côté collégial, on parle de 7 cégeps dans quatre villes (Montréal, Matane, Drumondville, Sherbrooke). Normalement, d'autres associations --membres ou non de l'ASSÉ-- devraient également consulter leurs membres.

Pour suivre le déroulement des événements au jour le jour: le site de l'ASSÉ.

Fin de la grève chez GM

Lu dans Le Devoir:

Detroit -- Le constructeur automobile General Motors et le syndicat UAW sont parvenus hier à un accord mettant fin à la grève qui paralysait depuis deux jours 80 usines du géant américain mais que ni l'un ni l'autre n'avait intérêt à voir s'éterniser. (...)
L'UAW s'est également déclaré content du résultat atteint. «Nous sommes très satisfaits de cet accord. Je crois que cette grève a aidé notre camp», a affirmé son président Ron Gettelfinger lors d'une conférence de presse. (...)
M. Gettelfinger a souligné que la direction du groupe s'était engagée à maintenir constants les effectifs des unités américaines -- saignés à blanc par une succession de restructurations -- pendant la durée du nouvel accord de quatre ans. C'était le point précis mis en avant par le syndicat pour appeler à la grève.(...)

Lire l'article au complet

mercredi 26 septembre 2007

La STM a-t-elle les priorités à la bonne place?

La Société de transport de Montréal a choisi de prêter 35 autobus aujourd'hui pour assurer les navettes pour le PGA, un tournois de golf à l'Île Bizard. La navette sera ultra-efficace puisque les golfeurs n'attendront que... 2 minutes! Pourtant, la STM est actuellement en pénurie de bus sur son réseau régulier. C'est cette situation absurde que le syndicat des chauffeurs a voulu dénoncer en diffusant quelques 100 000 tracts ce matin.

«Il manque une centaine d’autobus tous les matins et on traite les usagers comme des citoyens de seconde classe, lance Claude Benoit, président du syndicat. Pendant que les Montréalais seront privés de 35 véhicules supplémentaires, la clientèle de la PGA attendra au maximum deux minutes! C’est carrément rire du monde. La STM fait preuve d’un manque flagrant de respect envers les usagers du transport en commun.» Le syndicat demande à la population de manifester son mécontentement en appelant le service des plaintes de la STM au 514 786-4636. On espère ainsi que les dirigeants de la société de transport corrigeront cette iniquité et donneront la priorité à ses clients réguliers.

mardi 25 septembre 2007

Henri Massé ne sollicitera pas de nouveau mandat à la présidence de la FTQ

Henri Massé a annoncé ce matin aux militant-es du Conseil général de la FTQ qu'il ne solliciterait pas de nouveau mandat lors du congrès de la centrale à la fin novembre. Le principal intéressé a expliqué à la presse qu'il s'agissait d'une décision mûrement réfléchie.

Selon la Presse canadienne, le président de la FTQ jonglait avec cette possibilité depuis 3 ou 4 mois. Il aurait confié à la journaliste de l'agence de presse que quand il a accepté son plus récent mandat, il avait confié à son épouse que c'était le dernier.

M. Massé veut faire place à la relève. Dans l'immédiat, il cède son siège à Michel Arsenault, actuel directeur québécois du Syndicat des Métallos. Semble-t-il que le secrétaire général aurait dit préférer demeurer à son poste pour assurer la transition. René Roy considère qu'à son âge, 61 ans, il vaut mieux agir ainsi.

Apparement qu'Henri Massé veut devenir gentlement farmer et se retirer de la vie publique. «J'ai une petite ferme dans les Cantons de l'Est et je deviens un cultivateur tranquillement. C'est là que ça s'en va. L'action politique? Ça ne me dit rien du tout. Ça ne m'intéresse pas. Quand on a été dans la vie publique comme président de la FTQ, il faut à un moment donné penser à retourner quidam, un peu plus tranquille. Donc la politique pour aucune considération», a-t-il déclaré aux journalistes au cours d'un point de presse.

Avant de diriger la FTQ, Henri Massé avait été leader québécois du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP). Pour la première fois de l'histoire de la centrale, il ne s'agissait pas d'un militant syndical issu de la base mais d'un permanent venu de la filière des relations industrielles. Il a été plus de quatorze ans à la tête de la FTQ, dont dix ans à la présidence. Sa première tentative à ce poste avait été infructueuse, les militants lui ayant préféré Clément Godbout, des Métallos, jugé plus près de la base et moins «cérébal». Et oui! Massé était vu comme un intello par certains délégués ouvriers du secteur privé!

Réactions syndicales

Pour l'instant, seule la CSN a réagi officiellement à la nouvelle. La centrale a tenu à souligner le départ «d'un homme de conviction à la tête de la Fédération des travailleuses et des travailleurs du Québec». «Il s'agit d'un homme qui aura marqué la FTQ et le mouvement syndical pour son authenticité, sa franchise dans les débats, sa personnalité pragmatique et colorée», a indiqué la présidente de la CSN. «On se souviendra de son travail acharné en vue de défendre les droits des travailleuses et des travailleurs. Pendant 14 ans, Henri Massé a également travaillé d'arrache-pied à améliorer la situation économique du Québec, particulièrement dans le secteur manufacturier.» En dépit de certaines divergences d'opinions, la CSN reconnaît que M. Massé aura contribué au dynamisme du mouvement syndical.

Dernière déclaration d'Henri Massé

Il s’agit d’une décision mûrement réfléchie qui permettra à la relève de prendre les rennes d’une organisation dynamique qui aura de nombreux défis à relever dans les mois et les années à venir. Je pense notamment à la crise aiguë dans le secteur de la forêt ou au marasme dans le secteur manufacturier.

Depuis 14 ans, j’ai mis toutes mes énergies à faire avancer des dossiers importants et surtout à défendre des valeurs trop souvent assiégées par une droite dogmatique, au premier chef le droit et l’accès à la syndicalisation.

Je suis particulièrement fier de l’unité manifestée par les syndicats de la FTQ durant ces 14 années. Je quitterai donc avec la satisfaction du devoir accompli même si certains dossiers n’ont pas progressé aussi rapidement que je l’aurais souhaité.

lundi 24 septembre 2007

États-Unis: Grève nationale dans l'automobile

ALERTE DE LABOURSTART

24 septembre 2007

Par MICHELINE MAYNARD et NICK BUNKLEY
(traduction rapide: Sur les lignes)

DETROIT, 24 septembre - Les membres du Syndicat uni de l'automobile (UAW) ont quittés le travail aujourd'hui dans les usines de General Motors à travers les États-unis parce que les dirigeants de la compagnie et les leaders syndicaux ne sont pas parvenu à un accord de principe après des négociations tumultueuses.

C'est la première grève nationale du union contre G.M. depuis 1970. Cette grève avait duré deux mois. La dernière fois que les UAW ont fait grève contre GM, c'était en 1998, à deux usines de Flint, au Michigan, dans une grève qui avait duré sept semaines.

Le président du syndicat, Ron Gettelfinger, a déclaré que le syndicat retournerait à la table de négociation aujourd'hui. «Ce n'est pas ce que nous avons voulu,» a-t-il, «Personne ne gagne dans une grève».

Les deux côtés ont apparemment frappé un noeud sur la demande syndicale de protection des emplois syndiqués à G.M.. Le membership du syndicat n'est plus que le cinquième de ce qu'il était en 1990. G.M., en retour, avait poussé pour la création d'un trust qui assumerait la responsabilité des 55 milliards $ que coûtent les assurances de santé des ouvriers, des retraités et leurs familles.

Bien que les deux côtés se soient ententu la semaine dernière sur le cadre du trust, ils ne pouvaient conclure un accord sans aborder d'autres questions de la convention, qui à leur tour détermineraient combien l'argent G.M. pourrait investir dans le trust.

Les ouvriers ont quittés le travail à 11 heures du matin, heure de l'Est, après que la date limite de l'ultimatum syndical, dimanche, n'aient passé sans conclusion d'entente.

G.M., dans une déclaration, a dit être déçue de la décision syndicale de faire grève.

«La négociation implique des questions complexes et difficiles qui affectent la sécurité d'emploi de notre main-d'oeuvre aux États-Unis et la viabilité à long terme de la compagnie,» a dit Tom Wickham, un porte-parole de G.M.. Il a dit que des officiers de la compagnie «continuerait de concentrer leurs efforts pour conclure un accord aussitôt que possible».

À une conférence de presse peu de temps après midi, M. Gettelfinger a dit que le syndicat était «très inquiet» des perspectives à long terme de G.M., qui a été doublé cette année par Toyota qui est devenu le plus grand manufacturier automobile du monde.

«Nous avons fait beaucoup de choses pour aider cette compagnie», a-t-il dit, «mais écoutez, vient un moment où vous devez mettre des limites».

Il a dit que le syndicat avait discuté de la possibilité d'envoyer différents syndicats locaux en grève, mais il a été décidé qu'une grève nationale donnerait «l'occasion la plus rapide» de régler les problèmes.

M. Gettelfinger a dit que la sécurité d'emploi étaient l'une des questions majeures auxquelles font face les négociateurs. Il a dit que la grève n'est pas liée à la volontée de G.M. de mettre sur pied un trust de santé, appelée une Association volontaire de bénéfices des employés, ou le VEBA en anglais. Puisque la proposition ne fait pas partie de la convention collective de G.M., les UAW ne pourraient pas tomber en grève contre G.M. là dessus.

«Nous étions désireux d'en discuter», a dit M. Gettelfinger, « mais cette grève n'est nullement au sujet des discussions sur le VEBA».

En fait, M. Gettelfinger a dit que le syndicat avait proposé un tel trust pendant les négociations de 2005 sur les coupes dans l'assurance santé, mais G.M. avait choisi une proposition plus modeste. Il a dit que le syndicat savait vendredi que les négociations s'étaient embourbées mais il n'a pas voulu faire grève contrer G.M. pendant la fin-de-semaine.

«Ils ont expliqué très clairement, alors que nous nous rapprochions de la date-limite, qu'ils n'avaient aucune intention de s'asseoir et négocier quelque chose d'équitable pour les deux parties, a-t-il dit.

Les UAW avaient expliqué à leurs 73.000 membres chez G.M. qu'ils devaient tomber en grève si les leaders syndicaux locaux n'avaient pas reçu d'appels du siège syndical à Detroit leur disant de rester au travail.

Ces appels ne sont pas venus, et les ouvriers sont sorti des usines une fois la date-limite passée.

Certains ont immédiatement pris des pancartes et ont commencé à marcher devant leurs usines ; d'autres se sont dirigés vers leurs voitures pour aller au local syndical ou à la maison.

Chris Sherwood, président du Local 652 des UAW à Lansing, Michigan, a dit qu'il n'y avait eu aucun appel à la grève de la direction du syndicat. «Nous n'avons reçu aucun appel nous disant de ne pas sortir en grève, alors nous sommes sorti, a dit M. Sherwood, «si tout va bien ça ne durera pas longtemps».

Il a ajouté, «bon nombre de gens, moi y compris, ont pensés que cette entente se ferait, mais apparemment que non».

Les officiers syndicaux disaient aux ouvriers du quart d'après-midi de ne pas se rapporter à l'usine aujourd'hui.

Le syndicat est bien préparée pour une grève. Il a presque $900 millions dans son fonds de grève, qui payent aux ouvriers $200 par semaine s'ils prennent des quart sur le piquet de grève. À ce taux, le syndicat peut supporter une grève d'au moins deux mois.

La suite dans le New York Times... (peut-être que je vais la traduire demain...)

vendredi 21 septembre 2007

Les syndiqué-es de la raffinerie de Saint-Romuald joignent le SCEP

La semaine dernière, les 246 syndiqué-es de la raffinerie Ultramar de Saint-Romuald ont approuvé à l'unanimité une entente de service de trois ans entre leur association indépendante et le Syndicat des communications, de l'énergie et du papier (SCEP-FTQ). Au terme de cette période, les syndiqué-es d'Ultramar pourront choisir de joindre, ou non, définitivement le SCEP.

Les installations de la raffinerie Ultramar de Saint-Romuald peuvent traiter jusqu'à 215 000 barils (34 millions de litres) par jour de pétrole brut pour en faire des produits comme de l'essence, du diesel, du mazout industriel et domestique, etc. Depuis plusieurs années, les 246 ouvrier-es sont regroupés dans Les Travailleurs Québécois de la Pétrochimie, une association indépendante dont la convention collective expirera le 30 avril 2008.

«C'était important, pour nous, de conclure une entente avec une organisation qui puisse nous soutenir et qui possède une bonne expertise du secteur pétrochimique. Ce que nous avons trouvé avec le SCEP», a déclaré Gilles Desroches, président syndicat local.

Du côté du SCEP, on se réjouit bien sur de l'entente de service. «Je suis très fier de cette entente. C'est un jour important car pour la première fois, tous les travailleurs des raffineries au Québec sont associés dans une même organisation syndicale» s'est réjoui Joseph Gargiso, vice-président administratif du SCEP-Québec. Rappelons qu'outre Ultramar, à Saint-Romuald, le Québec compte deux autres raffineries: Shell et Pétro-Canada, toutes deux dans l'est de Montréal. Avec Ultramar, le SCEP revendique maintenant plus de 800 membres dans les raffineries...

mercredi 19 septembre 2007

Rémunération du secteur public: les syndicats dénoncent le «deux poids, deux mesures»

L'entente conclue entre les médecins spécialistes et le gouvernement ressemble pas mal à une claque sur la gueule pour les autres employés du secteur public.

«Le gouvernement accorde 1,3 milliard de dollars par année à 8000 médecins spécialistes, ce n’est pas rien! Ça équivaut à 4 % de la masse salariale totale de l’État qui compte 500 000 employé-es», a souligné Claudette Carbonneau, présidente de la CSN. «Ce qui est bon pour les uns est bon pour les autres, ajoute-t-elle. Il n’y a certainement pas que les médecins spécialistes qui sont touchés par les pénuries d’effectif, loin s’en faut. Et tous les travailleurs et les travailleuses ont le droit d’améliorer leur sort.»

Rappelons que les employés du secteur public accusent globalement un retard de 15% par rapport au privé. «On offre à un petit groupe les meilleures conditions de vie au Canada tout en laissant s’agrandir les iniquités entre la majorité des travailleurs au Québec, ce n’est pas là une vision d’avenir», juge Claudette Carbonneau.

La CSN veut une vraie politique salariale

Pour la CSN, «il est grandement temps pour le gouvernement de se doter d’une véritable politique salariale qui tienne compte des pénuries de main-d’œuvre, de la justice et de l’équité ainsi que de l’écart qui ne cesse de s’accroître entre les rémunérations versées dans les secteurs public et privé.»

La centrale souligne que «la tactique du cadre financier immuable, assortie de la menace permanente de coup de force, ne permettra jamais de corriger les problèmes de fond». Le gouvernement l'admet par la bande puisqu'après avoir décrété une loi spéciale, il en arrive à une entente négociée. «Ce qui est certain, c’est qu’il s’agit de beaucoup d’argent sur une longue période, une manière de faire qui détonne de la part d’un gouvernement qui n’a jamais cessé de braquer son cadre financier pour refuser toute négociation avec ses salarié-es», souligne Claudette Carbonneau.

La CSN réitère son appel à revoir immédiatement les salaires dans le secteur public afin d’entamer la revalorisation nécessaire de l’ensemble du secteur public. La CSN est ouverte à discuter de toute formule «réaliste et respectueuse des droits des salarié-es» afin d’atteindre cet objectif.

Profondément injuste

Dans un autre communiqué du Secrétariat intersyndical du secteur public (SISP), reçu plus tardivement, les leaders syndicaux Réjean Parent (CSQ), Lina Bonamie (FIQ), Michel Sawyer (SFPQ), Dominique Verreault (APTS) et Gilles Dussault (SPGQ) soutiennent qu'il est profondément injuste que le gouvernement du Québec accorde une hausse de rémunération de 65 % sur 10 ans aux médecins spécialistes, pendant qu'il laisse un demi-million d'employés de l'État continuer de subir les effets de conditions de travail imposées par décret.

«Nous n'avons aucun problème avec le fait de mieux rémunérer les médecins spécialistes pour nous assurer qu'ils continueront de pratiquer ici. Cependant, il y a plusieurs autres professions dans le secteur public qui n'ont pas non plus la parité avec le reste du Canada et qui doivent faire face aussi à des pénuries de personnel et à des problèmes de rétention. Un gouvernement qui se veut vraiment juste devrait manifester une volonté d'abolir les iniquités salariales que subissent l'ensemble des travailleuses et des travailleurs du secteur public, et non pas seulement les spécialistes qui sont déjà les plus hauts salariés de notre système», soutiennent les cinq leaders syndicaux.

Rappelons que, prétextant des finances publiques trop serré, la présidente du Conseil du trésor a imposé des hausses de salaire de seulement 8% aux autres employés du secteur public. « Après avoir levé la loi spéciale qu'il avait lui-même imposée aux médecins spécialistes et accepté d'augmenter leur rémunération, le gouvernement n'a plus aucune légitimité pour continuer à soutenir un discours contraire avec les employés de l'Etat. Si les supposés arguments sur la capacité de payer limitée de l'Etat ne s'appliquent plus aux médecins spécialistes, il n'y a aucune raison valable pour qu'on continue à imposer le joug de cette fausse logique aux travailleuses et aux travailleurs du secteur public », concluent les dirigeants syndicaux du SISP.

1600 personnes descendent dans la rue pour «sauver l'UQAM»



(CSN) - Quelque 1600 personnes ont participé à la manifestation Sauvons l’UQAM, le mardi midi 18 septembre, dans les rues de Montréal. Aux bureaux montréalais du ministère de l’Éducation, rue Fullum, les porte-parole de la Coalition syndicale des employé-es de l’UQAM ont présenté une déclaration commune s’adressant à la ministre Michelle Courchesne. La déclaration a aussi été remise à un représentant de la ministre.

Le carré bleu porté par les employé-es tout au long du trajet est leur symbole de rassemblement, l’expression de leur fierté de faire partie de cette grande institution qu’est l’UQAM. Les employé-es sont invités à le porter également sur les lieux de travail.

Les responsables syndicaux suivants de la coalition ont pris la parole : Liette Garceau, du Syndicat des employées et employés de l’UQAM (SCFP–FTQ) ; Joëlle Bolduc, présidente du Syndicat des étudiant-es employé-es de l’UQAM (SÉTUE) ; Michèle Nevert, présidente du Syndicat des professeurs et professeures de l’Université du Québec à Montréal (FP–CSN) ; et Guy Dufresne, président du Syndicat des chargées et chargés de cours de l’UQAM (FNEEQ–CSN).

« Je tiens à rappeler à la ministre Michelle Courchesne qu’elle est la ministre des universités, qu’elle est la ministre de l’éducation supérieure, que ce n’est pas Monique Jérôme-Forget, la ministre des Finance, qui doit décider de l’avenir de l’université », a conclu Guy Dufresne.

Source : CSN - 18 septembre 2007

* * *



Reste à voir si les étudiant-es seront aussi nombreux et nombreuses aujourd'hui. En effet, les associations étudiantes de Montréal, rassemblée sous la bannière du Conseil régional de l'ASSÉ à Montréal (le CRAM !?! ), appellent à une manifestation ayant notamment pour revendication «Contre toutes les hausses de frais, à l’UQAM et ailleurs» (plus de détails ici).

mardi 18 septembre 2007

Pause syndicale sur Cyberpresse...

Certains, Tetoine entre autre, en ont déjà parlé: certains blogueurs de Cyberpresse sont en cybergrève (c'est moi qui utilise cette expression, pas le syndicat). Les principaux intéressés s'expliquent d'ailleurs sur leurs blogues (ici, ici et ici).

Qu'est-ce qui se passe exactement? Les syndiqués de La Presse sont actuellement en négociation avec Gesca. Or, il se trouve que Cyberpresse n'est pas conventionné. C'est un «à côté» par rapport à la «vraie job» qui consiste à écrire des papiers pour la version arbres morts du quotidien de la rue St-Jacques. Certains blogueurs ont un contrat, d'autres pas (Patrick Lagacé explique ainsi pourquoi lui il va continuer de bloguer même s'il respecte la consigne de l'union). Ce dernier point, les contrats individuels concernant Cyberpresse, achale ben gros le syndicat (rappelons que, théoriquement, le syndicat est le seul apte à négocier les conditions de travail et qu'il est illégal, pour un employeur dont les employés sont syndiqués, de négocier directement un contrat avec un employé...).

Depuis quelques années, le ouaibe est le cheval de troie des patrons pour précariser toujours davantage leurs salariés et en tirer le maximum de jus. À l'occasion de la Journée internationale pour la liberté de la presse, la présidente de la Fédération nationale des communications (CSN) expliquait cela très simplement: «dans la presse écrite, un journaliste doit produire à la fois un texte pour un quotidien et une autre version pour le web, mais dans le même temps, avec les mêmes ressources. (...) On leur demande d’en faire plus, en moins de temps, ce qui limite grandement leur capacité à analyser les situations et ce qui augmente le risque d’erreurs.»

Alors voilà, le Syndicat des travailleurs de l'information de La Presse (CSN) veut conventionner Cyberpresse et ça ne va comme sur des roulettes... Concrètement, toutes les conditions de la collaboration des journalistes à Cyberpresse sont toujours à négocier après neuf séances de négociation: primes, formation, révision, ligne d’autorité, etc. De plus, le rattrapage salarial des employés de Cyberpresse n’est toujours pas garanti (ben oui, le ouaibe c'est moins prestigieux, donc moins payé, que les arbres morts).

Les moyens de pression --la cybergrève-- sont loin de se limiter au silence des blogueurs. En fait, toute collaboration spéciale à Cyberpresse, sauf la nouvelle brève, est suspendue jusqu'à la signature d'une convention collective. Ce qui signifie arrêt de la plupart des blogues mais aussi de toute production de contenu (textes photos et production graphiques) exclusif au web et de tous les projets multimédia. Mieux, le syndicat demande carrément à ses membres de ne plus accepter d’instructions venant des cadres de Cyberpresse!

Certains, encore!, se sont amusés à rigoler de cette «lutte» puisque les syndiqués de La Presse sont grassement payés. C'est oublier un peu vite que s'ils veulent continuer de l'être, ils n'ont pas le choix de défendre bec et ongle leur statut. Rappelons que le salaire des journalistes syndiqués de La Presse et des autres vieux quotidiens «payants» est souvent le double de celui de leurs collègues non-syndiqués des nouveaux quotidiens gratuits... et incomparablement plus élevé que celui des pigistes. Il y a une raison à ça: les luttes syndicales du passé.

Média : les syndicats inquiets de la convergence

Dans le cadre des consultations publiques du CRTC sur la «diversité des voix» en information, les principaux syndicats québécois du secteur des communications ont fait connaître leurs inquiétudes. Pour le SCFP, l'information est carrément victime de la convergence tandis que, pour la CSN, l'intérêt du public exige une intervention musclée!

La convergence: un danger pour la démocratie

Pour le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ), la convergence des médias est devenu une réelle préoccupation et un danger pour la démocratie en réduisant comme peau de chagrin le nombre de sources d’information disponibles pour les citoyens. «Le spectacle est devenu désolant. On contemple de plus en plus de grands conglomérats qui contrôlent le marché, l’information et le placement de produits, que ces produits soient des nouvelles, des émissions, des livres ou même des vedettes», affirme Jean Chabot, président du Conseil provincial du secteur des communications du SCFP.

Pour le syndicat, l’exemple le plus patent des dangers de la convergence se trouve évidemment chez Quebecor Média. Une situation bien connue par les employés du Journal de Québec, dont la plupart sont présentement en lock-out. «Le repiquage d’articles du Journal de Montréal est en hausse constante depuis les années 1990, ce qui réduit d’autant les nouvelles locales. Désormais, Quebecor exige une totale liberté pour échanger des contenus de ses postes de télé aux journaux en passant par Internet. Leurs demandes sont claires: ils veulent que les journalistes alimentent toutes les ramifications de la bête. Abolir l’étanchéité des salles de nouvelles, toutes les ressources réunies pour faire des profits. Il s’agit d’une tangente qui diminue la diversité des voix en information et ne respecte pas la qualité du travail journalistique et les spécificités des tâches reliées à chaque média», affirme Denis Bolduc, porte-parole des syndiqués du Journal de Québec.

Un point de vue que partage Claudette Carbonneau, présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), pour qui «l’impact de la concentration de la propriété des médias au Canada et de la convergence sur la qualité, la diversité et l’intégrité de l’information soulève de fortes inquiétudes».

Pour la CSN, le mode de propriété des médias affecte les décisions relatives à la couverture journalistique et, par le fait même, l’intégrité de l’information. Si les innovations technologiques ont facilité la convergence entre les médias, elles favorisent dans plusieurs cas l’uniformisation et menacent l’intégrité de l’information. Pour plusieurs médias, la convergence doit se faire à coût zéro, ce qui signifie qu’une ressource journalistique habituellement chargée d’alimenter un média doit maintenant le faire à la fois la radio, la télévision, l’Internet et le journal rappelle la centrale syndicale.

Les efforts de promotion croisée s’intensifient, et ce, sans égard à la diversité de l'information et des points de vue croit la CSN. En outre, la centralisation de la couverture des nouvelles et de la programmation de la radio et de la télévision est une autre conséquence de la concentration des médias qui contribue à l’uniformisation de l’information et de la programmation. Le SCFP rappelle que les nouveaux acteurs du monde des médias sont des empires qui se livrent une guerre sans merci, où l’on s’échange des services entre amis ou dans la «famille». Dans ce combat de géants, l’éthique journalistique et le professionnalisme des artisans de l’information sont trop souvent relégués au second plan. Pour les syndicats, la répétition ad nauseam d’une même nouvelle sur plusieurs plates-formes réduit l’offre d’information aux citoyens et mine la santé démocratique de notre société.

Pour en savoir plus

Les syndicats ont de nombreuses propositions pour contrer le phénomène. On peut notamment lire le mémoire du SCFP au CRTC ou encore le communiqué de la CSN qui détaille les propositions de la Fédération nationale des communications.

Fini la malbouffe à l’école, la CSQ dit merci !

Dans un communiqué, la CSQ a souligné de façon positive le plan d’action gouvernemental en faveur des saines habitudes de vie chez les jeunes des écoles primaires et secondaires déposé vendredi. «On ne peut qu'applaudir à cette initiative gouvernementale puisqu'elle correspond aux valeurs véhiculées par le personnel de l'éducation, membre de la CSQ», de dire le président de la Centrale des syndicats du Québec, Réjean Parent.

La Centrale est particulièrement heureuse de la rapidité d'implantation de la politique-cadre car elle considère qu'il était devenu urgent d’agir pour aider et soutenir les jeunes afin qu'ils développent de saines habitudes au niveau de l'activité physique et de l'alimentation. « Les récentes données sur la santé physique des jeunes étaient extrêmement préoccupantes et démontraient la pertinence d’agir promptement », d'affirmer Réjean Parent.

Pour le syndicat représentant la majorité du personnel des écoles primaire et secondaire, la problématique de la malbouffe est l'affaire de toutes et tous. La CSQ déclare dont qu'elle est et demeurera une importante alliée au cours des prochains mois. «Si nous voulons obtenir des résultats concrets, il incombe à toutes et tous de faire sa part», a souligné Réjean Parent. Les syndicats posent déjà des gestes, notamment à travers le réseau syndical des Établissements verts Bruntland (EVB) pour promouvoir les saines habitudes de vie. La centrale souligne notamment son projet La terre dans votre assiette qui a pour but de sensibiliser les jeunes sur la consommation responsable d'aliments.

Les syndicats de la CSQ souhaitent également que les municipalités entendent le message lancé par le gouvernement à savoir que les objectifs visant une saine alimentation ne pourront être atteints que si elles réglementent le zonage afin d'empêcher l'implantation d'établissements de restauration rapide à proximité des écoles.

Assurance-emploi : seuls les conservateurs demeurent muets

À l'occasion des élections partielles, les grandes centrales syndicales du Québec --FTQ, CSN et CSQ-- de même que le Conseil national des chômeurs (CNC) ont relancé les partis fédéraux sur leur engagement quant aux améliorations au régime d’assurance-emploi contenues dans le projet de loi C-269. À l’expiration du délai de réponse accordé aux partis, soit mercredi dernier, le NPD, le Bloc Québécois et le PLC avaient réitéré cet engagement alors que les conservateurs, dont les candidats avaient pourtant reçu la demande d’engagement en main propre, n’ont pas répondu. Surpris?

Rappelons que le projet de loi C-269, voté en première et deuxième lecture puis recommandé par le Comité parlementaire sur les ressources humaines doit revenir au Parlement cet automne pour un vote en troisième lecture.

Le projet de loi C-269 prévoit les améliorations suivantes :
    1. Assouplissement des critères d’admissibilité :
    • Prestataires ordinaires (avec norme variable d’admissibilité - NVA) : réduire le nombre d’heures requises de 70 heures c’est-à-dire réduire le tableau de la NVA à une fourchette variant de 350 heures à 630 heures.
    • Prestataires nouveaux arrivants : réduire aussi de 70 heures (910 à 840).

    2. Augmentation de 5 semaines de la période de prestations.
    3. Taux de prestations relevé à 60 % et calculé sur les 12 meilleures semaines de la période de référence.
    4. Abolition du délai de carence.
    5. Faire en sorte que les personnes liées ne soient plus présumées avoir un lien de dépendance.

Le gouvernement Harper insulte les Autochtones selon le SCFP

Le Canada s'est opposé, à l'Assemblée générale de l'ONU, à l'adoption de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones qui a été adopté la semaine dernière. Alors que l'État canadien a, dans le passé, longuement travaillé sur cette déclaration, le gouvernement Harper a radicalement isolé le pays: 143 pays ont voté pour (4 pays s'y sont opposés et 11 pays se sont abstenu).

«Le gouvernement de Stephen Harper a insulté et humilié les populations autochtones et non autochtones du Canada devant les Nations Unies hier à New York», en a conclu déclarer Paul Moist, président national du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP). «Cela augure mal pour les futures négociations entre le gouvernement du Canada et les peuples autochtones. Ce gouvernement minoritaire a négocié de mauvaise foi à la fois avec la communauté internationale et les représentants des Premières nations du Canada», d'ajouter M. Moist.

Hypocrisie

Alors que les peuples autochtones du Canada continuent d'occuper le 63e rang de l'indice international de la qualité de vie des Nations Unies, le Canada demeure le 9e pays le plus riche de la planète... «Le Canada condamne d'autres pays qui violent les droits de la personne, mais le gouvernement fédéral continue de porter atteinte aux droits fondamentaux des peuples autochtones. Quelle hypocrisie!», s'est exclamé Leo Cheverie, vice-président de la diversité du SCFP et membre du conseil autochtone du SCFP.

vendredi 14 septembre 2007

Les raisons de la colère

La CSQ dénonce les pratiques d'Emploi-Québec concernant les adultes en formation

COMMUNIQUÉ - MONTREAL, le 14 sept. - "Indignation. Il n'y a pas d'autres mots pour qualifier les pratiques d'Emploi-Québec à l'égard des adultes en formation tel que cela a été rapporté dans Le Devoir ce matin. Mais où en sommes-nous rendus comme société, quel genre d'Etat avons-nous, où en sont nos valeurs de solidarité sociale pour en arriver à imposer de telles mesures coercitives", d'indiquer Rejean Parent, président de la CSQ.

En effet, Le Devoir rapportait ce matin que le ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale avait envoyé une lettre aux personnes sans emploi bénéficiant d'une formation subventionnée par le ministère leur indiquant que les absences, justifiées ou pas, ne seraient plus tolérées sous peine de se voir abolir leur subvention. "Je ne peux et ne veux accepter que sous couvert de bonne gestion et d'efficacité, car c'est de cela qu'il s'agit finalement, qu'Emploi-Québec raidisse la machine, resserre la vis au détriment de celles et ceux qui ont le plus besoin d'être soutenus dans leur démarche d'insertion sociale et professionnelle", de dire le président.

Un million d'adultes sans diplôme d'études secondaires

La CSQ tient à rappeler qu'un million d'adultes ne possèdent pas leur diplôme d'études secondaires considéré aujourd'hui comme un minimum pour assurer une bonne insertion sociale et professionnelle et que 600 000 d'entre eux n'ont pas l'équivalent d'une troisième année au secondaire. Une proportion significative de ces gens éprouve des conditions de vie difficile allant de la grande pauvreté à une précarité dans leur situation économique. Aussi, ces mêmes personnes sont les plus susceptibles de tomber malade ou de quérir des soins pour elles-mêmes ou pour leurs enfants. "Faudra-t-il aller jusqu'à l'absurde et réclamer un " droit d'être malade " protégé par la Charte des droits et libertés de la personne", d'affirmer Rejean Parent.

Le ministre doit intervenir

La CSQ demande au ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale, Sam Hamad de rectifier le tir pour permettre aux adultes connaissant des conditions de vie difficiles, mais ayant le courage de retourner aux études, de les terminer dans les meilleures conditions possible. "Il devrait relire la politique gouvernementale d'éducation des adultes et de la formation continue, adoptée en 2002, qui stipulait que " la capacité des individus d'accéder au savoir et d'apprendre tout au long de la vie est une des conditions du développement culturel, social et économique. Les différentes actions entreprises par le gouvernement pour lutter contre la pauvreté et l'exclusion sociale ne pourront avoir d'effets durables que si les personnes rehaussent et mettent à jour leurs compétences, en particulier lorsque leur formation de base est insuffisante au départ. " Ce n'est pas en renforçant l'exclusion de celles et ceux qui sont déjà exclus que nous réussirons le pari d'une société plus ouverte, plus juste et plus solidaire", de conclure Rejean Parent.

Appuyer Média Matin Québec



À l'occasion du 100e numéro de Média Matin Québec, le quotidien gratuit produit par les lockouté-es du Journal de Québec, un mouvement d'appui se dessine chez les blogueurs. C'est Tetoine qui a parti le bal.

* * *



Par ailleurs, dans ce dossier du MMQ, il est intéressant de noter que de plus en plus d'annonceurs désertent le JdeQ pour appuyer les lockouté-es. Selon des sources proche du conflit, le gratuit serait sur le point de s'autofinancer. Le problème c'est que d'autres sources soulignent toutefois que l'imprimeur coopératif du MMQ commence à trouver ça lourd financièrement d'appuyer les lockoutés (la machine à rumeur s'est emballée sur la rive-sud... on murmure même que l'impression se fait à l'oeil, ce qui me surprendrait mais ça reste malheureusement impossible à vérifier).

mercredi 12 septembre 2007

Une bière pour la bonne cause...

(attention : plogue)

5 à 7 ce jeudi (13/09)
Lancement du calendrier des luttes sociales
édition 2008

À L'AgitéE (251 rue Dorchester)

Le Fonds de solidarité des groupes populaires du Québec métropolitain a le plaisir de vous convier au lancement du « calendrier des luttes populaires - édition 2008 » ! Une belle occasion d’échanger avec ceux et celles qui s’impliquent dans les groupes membres de la Fondation!

Rapellons que le Fonds de solidarité est une fondation publique composée de huit organismes de défense et de promotion des droits collectifs et sociaux.

Les organismes membres du Fonds de solidarité des groupes populaires de Québec sont
*les AmiEs de la Terre de Québec,
*l'Association de défense des droits sociaux du Québec Métro (ADDS-QM),
*le Bureau d'animation et information logement (Bail),
*CKIA 88,3 MF,
*le Comité des citoyens-nes du quartier St-Sauveur (CCCQSS),
*le Comité populaire St-Jean-Baptiste,
*le journal Droit de Parole,
*le Groupe de défense des droits des Détenus-es (GDDQ).

lundi 10 septembre 2007

La CSQ est contre le vote voilé

Dans un communiqué envoyé aujourd'hui, la Centrale des syndicats du Québec (qui regroupe notamment la majorité du personnel des écoles) a voulu «joindre sa voix aux tollés de protestations» contre la décision du directeur général d’Élections Canada, Marc Mayrand, de permettre aux femmes de voter voilées.

«Nous comprenons mal l’entêtement du directeur général et nous questionnons le bien-fondé d’une telle décision alors qu’elle ne répond à aucune demande provenant des communautés musulmanes ou des femmes musulmanes», de dire le président de la Centrale des syndicats du Québec, Réjean Parent.

Pour la CSQ, cette décision est d’autant plus surprenante qu’à certains moments les femmes musulmanes doivent être à visage découvert pour s’identifier notamment aux douanes, pour l’obtention d’un permis de conduire ou d’une carte d’assurance-maladie. De plus, elle considère que le port du voile est contraire aux valeurs d’égalité entre les hommes et les femmes inscrites dans nos chartes. «Nous récusons les justifications de M. Mayrand qui plaide l’application de la loi pour justifier sa décision. Si cette dernière est discriminatoire, elle doit être ignorée et invalidée», de dire le président de la CSQ, Réjean Parent.

La CSQ demande au directeur général d’Élections Canada de ne pas exacerber les tensions religieuses et ethniques et de surseoir à sa décision. «Il devrait s’inspirer du directeur général des élections du Québec qui a utilisé ses pouvoirs exceptionnels pour imposer le vote à visage découvert», de conclure Réjean Parent.

Retour au travail au cimetière

(Lu dans Le Devoir de ce matin)

Les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs du cimetière Notre-Dame-des-Neiges retourneront au travail aujourd’hui, a annoncé hier soir la CSN. Les employés ont convenu de reprendre le travail après avoir adopté hier le protocole de retour au travail dans une proportion de 92 %.

Cependant, a tenu à préciser le syndicat, si aucune entente n’intervient d’ici vendredi, les employés se prévaudront de leur mandat de grève à compter de ce jour-là. La semaine dernière, la Fabrique de la paroisse Notre-Dame avait annoncé qu’elle levait le lock-out imposé le 16 mai dernier à ses 129 employés affectés aux opérations du cimetière, après avoir analysé la proposition du syndicat de suspendre sa grève à compter du 10 septembre. La convention collective des employés concernés est échue depuis décembre 2003.

dimanche 9 septembre 2007

Gros plan sur Média Matin Québec

À la fin de la semaine dernière, les syndiqués en lock-out du Journal de Québec ont remporté une nouvelle manche en Cour d'appel. En effet, la cour a décidé de débouter Quebecor qui contestait le droit des syndiqués de publier MédiaMatinQuébec. Tiens, pour fêter ça, je vous offre en avant-première un texte à paraître dans le prochain Droit de parole.

Gros plan sur Média Matin Québec
Depuis bientôt six mois, les habitantEs de Québec se font offrir tous les matins de la semaine un nouveau quotidien gratuit. Si ce journal existe, c’est que les employéEs légitimes du Journal de Québec n’ont pas réussi à s’entendre avec leur patron sur un nouveau contrat de travail et que ce dernier les a mis temporairement à la porte en décrétant un lock-out.

Média Matin Québec, c’est le moyen de pression que se sont donnés les syndicats des employéEs de bureau, de la rédaction et de l’imprimerie dans le bras de fer qui les oppose à Quebecor. Le lock-out au Journal de Québec est sans contredit le conflit de l’été à Québec. Pour en savoir plus, Droit de parole s’est entretenu avec Denis Bolduc, le porte-parole des trois syndicats impliqués dans le conflit.

Naissance d’un gratuit
En quarante ans d’existence, le Journal de Québec n’avait jamais connu de conflit de travail. Comment peut-on se préparer à une telle éventualité? « On voyait venir le conflit, confie le porte-parole syndical, quand on a vu les offres, au début décembre, on s’est dit ouain, qu’est-ce qu’on fait… on connaît notre patron et son historique de relations de travail (Vidéotron), on s’est dit soit on accepte, soit on va en lock-out ».

Il fallait trouver une façon de faire face à la musique. L’idée d’un quotidien gratuit est venue spontanément selon Denis Bolduc. « Un jour j’ai reçu un appel du photographe René Baillargeon, qui était sur le comité de négociation, et il m’a dit : Denis, il faut sortir un gratos ! S’ils nous rentrent dedans, on sort un journal gratuit, j’ai figé puis j’ai dit : Oui! C’est ça qu’il faut faire », se rappelle le syndicaliste.

« On a réalisé vite qu’on se frottait à une très grosse machine et que ce serait bon pour nous dans la population. » Selon Denis Bolduc, le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) a soutenu l’initiative dès le début. « On a développé l’idée de Média Matin Québec avec une équipe très restreinte, sans grandes ressources, se souvient-il, on se disait que c’était un maudit beau projet, mais on souhaitait ne pas l’utiliser ». Le plan de match des syndiquéEs est resté secret jusqu’à la fin, un véritable miracle dans le milieu des journalistes selon Denis Bolduc.

Un journal sans patron
Qu’est-ce que ça change de sortir un journal sans patron? Celui qui, en temps normal, est chef de pupitre au Journal de Québec prend une pose, songeur. « Les gens sont libres, lâche-t-il finalement, on leur donne les grandes lignes, ils partent avec ça et ça donne ce que ça donne. » Selon Denis Bolduc, plusieurs syndiquéEs étouffaient au Journal de Québec. Le quotidien de Vanier roule depuis toujours avec un staff minimum, hyper-productif. « Ça fait des années qu’on agrandit de l’intérieur et qu’on presse le citron des employéEs », dit-il. Selon lui, Média Matin Québec a permis de libérer la créativité et le talent des artisans du Journal. « Les gens se redécouvrent dans leur métier, dit-il, ils font ce qu’ils adorent avec l’appui de la population alors ça joue sur le moral des troupes. »

Au niveau du contenu, l’absence des patrons permet aux syndiquéEs d’expérimenter des choses qu’ils demandaient depuis des années. « Les photographes ont enfin de la place pour leurs photos!, illustre Denis Bolduc, au lieu de mettre trois petits clichés, on en joue juste un mais plus grand, c’est plus satisfaisant pour le photographe. » Le choix des sujets a aussi beaucoup évolué. « Ça fait 10 ans qu’on dit aux patrons que les nouvelles en provenance de Montréal prennent trop d’ampleur, que les gens veulent entendre parler de Québec [ndlr, le contenu produit à Québec même occupe en moyenne 30% de l’espace rédactionnel dans le Journal], explique Denis Bolduc, eux nous répondaient enlevez-vous ça de la tête la montréalisation de l’information, c’est un discours d’universitaires, si une nouvelle est bonne, elle est bonne, qu’elle vienne de Montréal ou de Québec. » Selon le syndicaliste, « on s’était un peu laissé endormir là dessus… mais on a fait la preuve que les gens de Québec aiment entendre parler de Québec. »

Pas d’appel au boycott… pour le moment!
Les lockouté-es du Journal de Québec n’ont pas encore appelé officiellement au boycott du journal produit sans eux et elles par leurs patrons. « On a fait un appel à un boycott d’un jour, pour donner un signal aux patrons et tester la réaction du public (qui a été bonne), dit Denis Bolduc, mais on ne fait pas d’appel au boycott… pour l’instant. » Les syndicats se gardent l’arme du boycott en réserve, au cas où le conflit dure trop longtemps. Denis Bolduc concède toutefois que c’est une arme à deux tranchants. En effet, rien n’indique qu’un lecteur du Journal de Québec qui se désabonne n’ira pas chez la compétition. Les journaux sont des bibittes fragiles et tout le monde se souvient que le Journal de Québec est devenu no 1 à la faveur d’une longue grève au Soleil…

Une expérience de lutte originale
Média Matin Québec demeure un moyen de pression qui cessera dès que les employéEs vont rentrer au Journal de Québec. D’après Denis Bolduc, l’expérience pourrait durer longtemps puisque pour l’instant Quebecor ne démontre aucune volonté de négocier et que le journal est au bord de l’autofinancement. Que restera-t-il de l’expérience? « Nous on va rentrer au travail avec la conviction d’avoir fait mieux que les patrons pendant le conflit, lance le syndicaliste, le reconnaîtront-ils? Je ne sais pas, je ne sais pas quelle sera la réaction des patrons mais une chose est sûre, plus rien ne sera comme avant… »

samedi 8 septembre 2007

Le Hamas dissout le syndicat des journalistes alors que les incidents se multiplient

Via Reporters sans frontières - Reporters sans frontières condamne la décision prise par le Hamas, le 3 septembre 2007, de dissoudre la branche du Syndicat des journalistes palestiniens à Gaza, dont la plupart des membres sont affiliés ou proches du Fatah. Par ailleurs, le Hamas a décidé la mise en place d’un Comité gouvernemental des médias.

“Même si le syndicat était très proche du Fatah, cette ingérence dans une organisation de journalistes est inacceptable. Après la décision d’appliquer une loi sur la presse datant de 1995, lui permettant de contrôler plus étroitement le travail des médias, le Hamas use une nouvelle fois de mesures arbitraires, visant à restreindre encore un peu plus la liberté des professionels des médias”, a déclaré l’organisation.

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P.S.: Oui, je sais que RSF est une organisation douteuse. Ça n'empêche pas que de dissoudre un syndicat de journalistes parce que tu n'aime pas sa couleur politique relève de pratiques dictatoriales.

Vous avez dit déconnecté...

Jeudi j'étais en assemblée à Montréal... Sur l'heure du midi j'ai mis la main sur le plus récent numéro du journal de l'ONG Alternatives (vous savez, le cahier mensuel qu'ils mettent dans Le Devoir). En 'une', il y avait un article sur le Sommet de Montebello. En le lisant, j'ai failli m'étouffer.

Vers la fin, le journaliste embarque dans les réactions de la «société civile». Il cite entre autre Alfredo Hernández Peñaloza de l’Union nationale des travailleurs de l’industrie pétrolière mexicaine sur la nécessité d'impliquer les syndicats et les groupes communautaires dans le processus. Et puis, en commentant le développement «anarchique» des sables bitumineux albertains, il écrit «il y a lieu de se demander où se cachent "nos Hernández Peñaloza"». C'est là que j'ai failli m'étouffer.

Quoi! Le journaliste (pigiste) d'Alternatives se demande «où se cachent "nos Hernández Peñaloza"», mais bordel, c'est quoi que ça lui prends? On les a eu sous les yeux toute la semaine du Sommet!

D'abord, ce sont «nos» Hernández Peñaloza locaux qui ont permis au syndicaliste mexicain de venir à Montréal. En effet, comme le souligne lui-même le scribe d'Alternatives, le bonhomme était là pour assister à la rencontre nord-américaine des organisations du secteur de l’énergie, tenue à Montréal quelques jours avant Montebello. Les hôtes de cette rencontre étaient le SCFP (c'est le syndicat de l'Hydro) et le SCEP (c'est le syndicat du pétrole). Ils sont peut-être moins exotique qu'un syndicaliste mexicain mais ils sont là!

Tout cela est surtout comique parce que LE «Hernández Peñaloza» canadien a été dans les médias toute la semaine et est devenu une sorte de vedette instantanée. Vous vous souvenez de la vidéo où on voit un vieil homme engueuler en anglais des agents provocateurs de la SQ? Et bien cet homme c'est Dave Coles, le président pan-canadien du Syndicat des communications, de l'énergie et du papier (qui syndique entre autre la raffinerie Shell de Montréal)!

C'est pas drôle, les syndicalistes locaux ne sont tellement pas sur l'écran radars des journalistes que même les journaux «alternatifs» les ignorent...

Démissions chez Olymel

Selon le syndicat d'Olymel, le coup de force de la compagnie a entraîné la démission de 118 travailleurs depuis la mi-février. On parle surtout d'employé-es d'expérience. Ça représente plus de 10% de la main d'oeuvre...

Source

Mandat de grève à la raffinerie Shell de Montréal

Les syndiqué-es de la raffinerie Shell de Montréal ont voté à 89% en faveur d'un mandat de grève la semaine passée. Le syndicat et les patrons ne s'entendent pas du tout et, après 26 rencontres de conciliation, les syndiqué-es ont voulu augmenter la pression.

Attaques en règle contre le syndicat...

«Ce n'est pas une question d'argent. Nos membres en ont plutôt contre une série de concessions exigées par l'employeur», a indiqué Jean-Claude Rocheleau, président de la section locale 121 du Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier (SCEP-FTQ). Les patrons veulent réduire radicalement la présence syndicale sur le terrain et miner la capacité d'intervention syndicale en réduisant certaines «libération syndicale» clés. Concrètement, Shell demande la réduction et la prise de contrôle de 50% du temps du poste de représentant syndical à la prévention en santé et sécurité, la même réduction et même prise de contrôle pour le poste de président ainsi que la réduction d'un poste de délégué syndical.

Pour le syndicat, le poste de représentant à la prévention --qui existe depuis plus de 20 ans-- est un poste de la plus grande importance pour assurer la sécurité tant des travailleurs que de l'ensemble des installations et de la population. Ce qui est important de comprendre, c'est que le fait que ce poste soit rattaché au syndicat assure une indépendance au travailleur qui occupe cette fonction. «Qu'adviendra-t-il de cette indépendance lorsque ce sera l'employeur qui contrôlera son travail ?», questionne M. Rocheleau. (N.B.: nous avions traités plus globalement de la des attaques contre les responsables syndicaux en prévention en santé et sécurité au travail dans les raffineries de l'est de Montréal)

Comme si ce n'était pas suffisant, Shell veut également réduire les locaux fournis au syndicat depuis une dizaine d'années.

...et les syndiqué-es

Outre les attaques directes contre le syndicat, Shell s'attaque aussi aux syndiqué-es. Ainsi, malgré des milliards de profits, Shell veut couper 9 millions dans sa masse salariale à Montréal en abolissant 10 postes de travail (62 opérateurs). «Doit-on rappeler qu'une raffinerie, ce n'est pas un endroit où on peut se permettre de prendre des risques et avec 62 opérateurs en moins, ça pourrait affecter la sécurité au quotidien», a commenté M. Rocheleau.

L'employeur s'est aussi attaqué aux congés de maternité en profitant de la mise en place du nouveau Régime québécois d'assurance parentale (RQAP) pour réduire sa contribution aux bonifications qui étaient offertes auparavant avec l'assurance-emploi. Au lieu de s'ajuster aux nouvelles dispositions du RQAP et d'améliorer la durée du congé, Shell a tout simplement récupéré l'argent. «Pour un employeur qui se vante de privilégier la conciliation travail-famille, on a déjà vu mieux», a déploré M. Rocheleau.

Climat pourri

Le climat à la raffinerie pourri à la vitesse grand V. Au moment d'écrire ces lignes plus de 2400 griefs se sont accumulés dans une usine de... 300 employé-es! De plus, l'employeur ne participe plus à aucune rencontre patronale-syndicale pour régler les problèmes au quotidien (comité de relations de travail, griefs, etc.). «Ce qui est clair pour nous, c'est que Shell Canada tente de nous casser. Qu'une compagnie de cette envergure, dotée des moyens financiers qu'on lui connaît, se comporte de cette manière, c'est tout à fait inacceptable», a conclu M. Rocheleau.

mercredi 5 septembre 2007

Le Journal de Québec pris les culottes à terre...

J'ai reçu ça du SCFP par courriel ce matin. Soulignons le «courage» de Mme Maltais qui pourrait éventuellement payer cher cette sortie (ils sont rancuniers au Journal...).

La députée Agnès Maltais dénonce la fausse représentation au Journal de Québec

(SCFP) Nous reproduisons intégralement l'article publié aujourd'hui dans le MédiaMatinQuébec, le quotidien gratuit des lockoutés du Journal de Québec, article signé par le journaliste Daniel Paquet.

(MMQ)- «J’aime la vérité et ils ont triché!» C’est par ces mots que la députée péquiste de Taschereau, Mme Agnès Maltais, a dénoncé la façon de faire d’une journaliste et d’un photographe qui ont usé de subterfuges pour obtenir d’elle une entrevue et une photographie publiées lundi dans le Journal de Québec.

Mme Maltais assistait, dimanche, à l’activité Non à l’homophobie, dans le contexte de la Fête Arc-en-Ciel, lorsqu’une journaliste a voulu faire une entrevue avec elle: «Je lui ai demandé pour qui elle voulait écrire cela et elle m’a dit qu’elle travaillait pour Canoë (site Internet de Quebecor). En aucun temps, elle m’a dit que cette entrevue se retrouverait à la page 8 du Journal de Québec de lundi», a assuré Mme Maltais, outrée par la façon de procéder de la journaliste.

«C’est de la fausse représentation», a ajouté Mme Maltais, qui est entrée en communication avec le MédiaMatinQuébec, premier quotidien gratuit de Québec et moyen de pression des 252 travailleurs syndiqués du Journal de Québec en lock-out.

Pendant l’entrevue, un photographe a voulu la prendre en photo et Mme Maltais s’est à nouveau informée de l’entreprise pour laquelle celui-ci travaillait: «Il m’a répondu qu’il travaillait pour Keystone Press, mais j’ai insisté et il a fini par me dire que, dans le fond, il travaillait pour le Journal de Québec. Il était visiblement mal à l’aise», a poursuivi la députée.

«Finalement, c’est la journaliste de Canoë qui a pris une photo. Mais en plus, dans le Journal de Québec, ils ont inscrit qu’il s’agissait d’une photo d’archives, tandis que ce n’est absolument pas le cas. Ça dépasse les bornes!» a dit Mme Maltais.

Simulacre de journal
Il s’agit là d’un autre événement qui montre que le Journal de Québec n’est pas fait que par des cadres depuis le début de ce conflit de travail qui dure depuis plus de quatre mois. L’employeur utilise des moyens détournés pour publier un journal de qualité médiocre et offrir à la population un simulacre de quotidien pour l’est du Québec.

Le Journal de Québec ne respecte pas ses lecteurs et ses annonceurs, comme nous l’avons montré à plusieurs reprises dans ces pages depuis le début du conflit. Voilà maintenant qu’en plus, il ne respecte pas les gens dont les commentaires sont sollicités pour publication, et cela, en se servant de journalistes et de photographes qui sont prêts à utiliser toutes sortes de moyens pour cacher qu’ils travaillent «en secret» pour le Journal de Québec.

Nous sommes loin de l’époque, pourtant pas si lointaine, où journalistes et photographes étaient fiers de dire qu’ils travaillaient pour le Journal de Québec, lorsqu’ils sollicitaient une entrevue...

Daniel Paquet
rédacteur en chef
MédiaMatinQuébec

Source: SCFP

mardi 4 septembre 2007

Cimetière Notre-Dame-des-Neiges : le syndicat propose de ne faire la grève qu'un jour par semaine...

Devant la pression grandissante de «l'opinion publique» et de certains acteurs politiques, les syndiqué-es du cimetière Notre-Dame-des-Neiges, en lock-out depuis le mois de mai, proposent une «sortie de crise». Si la fabrique leve son lock-out, le syndicat veut bien faire baisser la pression et ne faire grève qu'un jour par semaine. Cette proposition a été adoptée à 98% en assemblée générale des membres. Selon le syndicat, cela permettrait de mettre un terme au deuil inachevé des familles des défunts, dont la dépouille n’a pu être inhumée en raison du lock-out, tout en préservant le «droit de négocier» du syndicat.

Daniel maillet, président du syndicat, souhaite que la proposition adoptée lundi fasse avancer les pourparlers. «On ne s’est pas lancés dans cette bataille de gaieté de coeur. Nous savons que les familles des défunts subissent une situation pénible et nous avons toujours souhaité que le conflit se règle rapidement. Nous avons des objectifs légitimes et nous entendons les poursuivre. L’approche privilégiée par nos membres vise à résoudre en bonne partie les inconvénients que cause le lock-out, tout en préservant notre droit de négocier. C’est un geste responsable auquel nous souhaitons que la partie patronale réponde avec sérieux», dit-il.

Claudette Carbonneau, présidente de la CSN, croit que les autres protagonistes au conflit et le gouvernement, qui, selon elle, s’est invité dans un conflit de nature privée, doivent comprendre la portée de la proposition mise en avant par les syndiqués.

«Pour nous, il est extrêmement important que le différend trouve sa solution dans un processus de négociation de bonne foi entre les parties. Le droit, pour les syndiqués, de négocier et d’exercer des moyens de pression pour faire valoir leurs revendications est fondamental. Nous appelons le gouvernement, qui a signifié sa volonté de mettre un terme à la négociation par voie législative, à respecter le processus normal de négociation. Par ailleurs, nous attendons de la direction de la Fabrique Notre-Dame qu’elle lève son lock-out pour permettre l’entrée en vigueur de la décision des syndiqués et qu’elle agisse avec diligence et bonne foi dans la recherche d’un règlement satisfaisant», a affirmé la présidente de la CSN, au nom des syndiqués.

Grève évitée à l’Université Concordia

Une entente de principe est intervenue, tard dimanche soir, entre l’Université Concordia et le syndicat représentant une centaine d’employé-es de soutien technique de l’université.

Les parties consacreront les prochains jours à finaliser les textes puis le syndicat soumettra l'entente à ses membres, en assemblée générale, dans les prochains jours. Rappelons que le 30 août, les salarié-es avaient voté la grève dans une proportion de 95 % dans l’espoir de faire débloquer les négociations avant la rentrée des classes.

Il est quand même ironique de constater qu'après avoir brêté pendant cinq ans, c'est finalement un vote de grève ferme à la veille de la rentrée qui a fait bouger l'Université. Comme quoi le bon vieux rapport de force a encore son utilité...

Les syndicats comptent plus de femmes que d'hommes, une première au Canada

Selon la plus récente «enquête sur la population active» de Statistique Canada, il y a plus de femmes que d'hommes syndiqué-es pour la première fois dans l'histoire ouvrière canadienne. Les plus récentes données indiquent qu'entre janvier et juin 2007, 2 248 000 femmes étaient représentées par un syndicat, contre 2 237 200 hommes. Le nombre de femmes syndiquées augmente constamment depuis 10 ans.

Selon les Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA), cela s'explique par l'action sociale des syndicats qui ne s'occupent plus seulement de salaires et d'avantages sociaux. Julie White, directrice des Programmes des femmes des TCA, pense que «les femmes considèrent que les syndicats sont aux premières lignes pour des questions comme les services de garde des enfants et la nécessité de mettre fin à la violence faite aux femmes.»

Et cela ne peut qu'aller en augmentant selon la syndicaliste. «Dans le cadre des attaques contre l'égalité des chances lancées par le gouvernement de M. Harper, les syndicats sont devenus tout à fait pertinents pour les femmes, en raison du travail qu'ils effectuent à l'égard des droits humains et de l'égalité», dit Mme White. C'est pourquoi le syndicat a bien l'intention de continuer son action sociale, notamment en continuant de revendiquer un programme pan-canadien de garderies.

Selon les TCA, ce plus grand nombre de femmes syndiquées reflète également la diversité plus grande des secteurs économiques où les syndicats sont présents, notamment la vente de détail, les soins de santé et le tourisme réceptif, qui sont tous des secteurs où les femmes sont majoritaires.