samedi 8 septembre 2007

Mandat de grève à la raffinerie Shell de Montréal

Les syndiqué-es de la raffinerie Shell de Montréal ont voté à 89% en faveur d'un mandat de grève la semaine passée. Le syndicat et les patrons ne s'entendent pas du tout et, après 26 rencontres de conciliation, les syndiqué-es ont voulu augmenter la pression.

Attaques en règle contre le syndicat...

«Ce n'est pas une question d'argent. Nos membres en ont plutôt contre une série de concessions exigées par l'employeur», a indiqué Jean-Claude Rocheleau, président de la section locale 121 du Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier (SCEP-FTQ). Les patrons veulent réduire radicalement la présence syndicale sur le terrain et miner la capacité d'intervention syndicale en réduisant certaines «libération syndicale» clés. Concrètement, Shell demande la réduction et la prise de contrôle de 50% du temps du poste de représentant syndical à la prévention en santé et sécurité, la même réduction et même prise de contrôle pour le poste de président ainsi que la réduction d'un poste de délégué syndical.

Pour le syndicat, le poste de représentant à la prévention --qui existe depuis plus de 20 ans-- est un poste de la plus grande importance pour assurer la sécurité tant des travailleurs que de l'ensemble des installations et de la population. Ce qui est important de comprendre, c'est que le fait que ce poste soit rattaché au syndicat assure une indépendance au travailleur qui occupe cette fonction. «Qu'adviendra-t-il de cette indépendance lorsque ce sera l'employeur qui contrôlera son travail ?», questionne M. Rocheleau. (N.B.: nous avions traités plus globalement de la des attaques contre les responsables syndicaux en prévention en santé et sécurité au travail dans les raffineries de l'est de Montréal)

Comme si ce n'était pas suffisant, Shell veut également réduire les locaux fournis au syndicat depuis une dizaine d'années.

...et les syndiqué-es

Outre les attaques directes contre le syndicat, Shell s'attaque aussi aux syndiqué-es. Ainsi, malgré des milliards de profits, Shell veut couper 9 millions dans sa masse salariale à Montréal en abolissant 10 postes de travail (62 opérateurs). «Doit-on rappeler qu'une raffinerie, ce n'est pas un endroit où on peut se permettre de prendre des risques et avec 62 opérateurs en moins, ça pourrait affecter la sécurité au quotidien», a commenté M. Rocheleau.

L'employeur s'est aussi attaqué aux congés de maternité en profitant de la mise en place du nouveau Régime québécois d'assurance parentale (RQAP) pour réduire sa contribution aux bonifications qui étaient offertes auparavant avec l'assurance-emploi. Au lieu de s'ajuster aux nouvelles dispositions du RQAP et d'améliorer la durée du congé, Shell a tout simplement récupéré l'argent. «Pour un employeur qui se vante de privilégier la conciliation travail-famille, on a déjà vu mieux», a déploré M. Rocheleau.

Climat pourri

Le climat à la raffinerie pourri à la vitesse grand V. Au moment d'écrire ces lignes plus de 2400 griefs se sont accumulés dans une usine de... 300 employé-es! De plus, l'employeur ne participe plus à aucune rencontre patronale-syndicale pour régler les problèmes au quotidien (comité de relations de travail, griefs, etc.). «Ce qui est clair pour nous, c'est que Shell Canada tente de nous casser. Qu'une compagnie de cette envergure, dotée des moyens financiers qu'on lui connaît, se comporte de cette manière, c'est tout à fait inacceptable», a conclu M. Rocheleau.

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