À quelques jours du déclenchement de la campagne électorale, des centaines de locataires ont manifesté aujourd’hui devant le Conseil général du Parti libéral du Québec, réuni à Québec, afin de réclamer qu’il s’engage formellement à poser des gestes concrets permettant une pleine reconnaissance du droit au logement.
«L’absence de la lutte contre la pauvreté et contre les problèmes de logement dans les priorités du Parti libéral est une raison de plus pour manifester au Conseil général du Parti libéral du Québec » a déclaré Marie-Josée Corriveau du FRAPRU. Le FRAPRU considère que le Parti libéral fait fausse route en négligeant de prioriser des dossiers comme le logement social. Marie-José Corriveau s’en offusque : «C’est bien beau de mettre la santé au premier plan des priorités du PLQ, mais il faudrait peut-être s’interroger un peu plus sur les causes de la maladie. Il faudrait se demander comment des personnes peuvent échapper à la maladie quand elles consacrent 50 %, 60 %, 80 % de leur revenu au logement ou quand elles doivent survivre avec 548 $ par mois, comme c’est le cas d’une grande partie des personnes assistées sociales. La prévention des problèmes de santé, ce n’est pas uniquement la pratique du sport et l’adoption de saines habitudes de vie, comme le laisse entendre le PLQ ».
Les manifestant-es exigeaient que le Parti libéral de Jean Charest prenne des engagements électoraux dans deux domaines en particulier, soit l’accroissement du financement de nouveaux logements sociaux et le renforcement du contrôle des loyers.
Dans le domaine du logement social, ils ont demandé la poursuite et la bonification du financement de logements coopératifs et sans but lucratif, de même que la mise sur pied d’un programme permettant à nouveau le développement de HLM. Aucun logement de ce type n’a vu le jour depuis maintenant treize ans. Les portes-paroles du FRAPRU et du RCLALQ ont dit souhaiter que le gouvernement annonce ses couleurs dès le budget qu’il pourrait présenter la semaine prochaine et qui donnera vraisemblablement le coup d’envoi de la campagne électorale. Ils ont rappelé à cet égard qu’il dispose déjà de 187,4 millions $ que le dernier budget fédéral a placés en fiducie au nom du Québec pour qu’il puisse l’utiliser à des fins d’habitation.
Quant au contrôle des loyers, le RCLALQ et le FRAPRU ont exigé qu’il soit obligatoire et accompagné du dépôt des baux à la Régie du logement. Ils ont affirmé que le contrôle actuel des loyers a été incapable de freiner les hausses survenues depuis le début du millénaire. Entre 2000 et 2006, le coût des loyers des logements de deux chambres à coucher a bondi de 25% dans la région de Montréal, de 23,0% à Québec, de 22,6 % à Gatineau, de 18,2 % à Trois-Rivières et de 17,8 % à Sherbrooke. Ainsi, s’il est réélu, le gouvernement Charest devra définitivement mettre de côté tout projet visant à évincer sommairement les locataires en difficulté en s’attaquant plutôt aux causes de l’incapacité de payer le loyer.
Les locataires entendent suivre le PLQ, comme le PQ, tant qu’ils n’auront pas pris d’engagements concrets et chiffrés en faveur du logement social.
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1 commentaire:
Je sais que c'est pas très original de chialer contre la couverture médiatique mais quand même... Je regarde ça ce matin et ça me fait chier. On était entre 400 et 500 et il n'y a que Le Soleil qui parle de nous. Les étudiants étaient 50 et tout le monde en parle. Il n'y a comme pas de proportion! Faut croire que le logement et la pauvreté c'est pas très "in".
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